— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Le coût de l’immobilier aux Antilles françaises a atteint des sommets inédits, faisant de l’accès à la propriété, et même à la location, un véritable parcours du combattant pour les jeunes. La spirale inflationniste qui touche l’ensemble du territoire hexagonal n’épargne pas la Guadeloupe et la Martinique, où la tension immobilière est particulièrement forte. Ce phénomène s’inscrit dans un contexte économique déjà fragile, marqué par un chômage persistant et des salaires dans le secteur privé globalement inférieurs à ceux de l’Hexagone. La flambée des prix de l’immobilier, qui concerne autant les logements à vendre que ceux à louer, vient ainsi renforcer les inégalités sociales et marginaliser une génération z entière, contrainte de revoir à la baisse ses ambitions d’indépendance financière.
Dans les environs des centres urbains de connurbation urbaine comme Pointe-à-Pitre, Fort-de-France ou encore Le Gosier, les prix de l’immobilier atteignent des niveaux similaires à ceux des grandes villes métropolitaines. Acheter un appartement ou une maison est devenu un luxe inaccessible pour la majorité des jeunes actifs, dont les revenus ne permettent pas d’assumer des mensualités de crédit surévaluées par rapport à la qualité de l’offre.