Saint-Denis – La pandémie de Covid a lâché des flopées de néo-cyclistes dans les rues des villes françaises mais le vélo reste très majoritairement pratiqué par les hommes. Obstacles culturels et sociétaux, aménagements urbains inadaptés, insécurité : les freins pour atteindre la parité sont encore puissants.
En 2018, le géographe Yves Raibaud réalisait une vaste étude sur Bordeaux et sa métropole. Verdict : seuls 38% des cyclistes étaient des femmes. La nuit et par temps de pluie, leur proportion dégringolait à 22%.
Parmi les désagréments cités par ces cyclistes : le fait d’être chargée (courses, enfants), la peur de l’accident ou d’un problème technique, le sentiment d’insécurité face au harcèlement et aux agressions sexuelles (équivalent à celui ressenti à pied), la tenue parfois exigée au travail (jupes, talons, tailleurs).
« Le +sexe+ du vélo, c’est aussi la virilité de la chute, du risque, de la performance« , les hommes représentent « 86% des morts en France, notamment chez les livreurs à vélo, nouveau dangereux métier d’+homme+« , souligne le géographe dans un article publié dans le journal du CNRS.