Catégorie : Sciences Sociales

“Doubout Pou Réparasyon”. Samedi 27 Mars 2021.

Rendez-vous 9h 30 Place Abbé Grégoire (Terres Sainville – Fort-de-France)

Le Collectif invite tous les Martiniquais, toutes les Martiniquaises et les résidents (es) étrangers (ères) humanistes à venir manifester leur soutien aux ouvriers (ères) agricoles empoisonnés (es) par les pesticides en participant à la journée “Doubout Pou Réparasyon” du Samedi 27 Mars 2021.

Ces travailleurs et travailleuses étaient en première ligne de l’épandage des pesticides semés sans protection et sous la contrainte: beaucoup en sont morts et, aujourd’hui, eux et leurs enfants, sont victimes de graves pathologies. Ils et elles exigent la prise en compte de leurs revendications en particulier : Le dépistage gratuit de tous les pesticides dans le sang, les soins gratuits de toutes les pathologies, une retraite minimum de 1000 euros et la suppression de la taxe foncière.

An Nou Ba Yo Fos la!

Rendez-vous 9 Heures Place Abbé Grégoire (Terres Sainville – Fort-de-France)

Programme de la journée

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Se saisir des enjeux d’emploi et d’écologie pour le bien de la jeunesse

— Par Lauric Sophie —

Les Antilles-Guyane doivent s’approprier les enjeux écologiques et en faire un outil de développement et de lutte contre le chômage. Des choix politiques forts en matière d’écologie sont nécessaires pour la construction écologique de ces territoires, en inventant une véritable écologie populaire.

Dans une tribune récente, parue dans Le Figaro, Lenny Benbara rappelle la nécessité d’enraciner l’écologie dans la culture populaire, celle des gens ordinaires, loin de tout élitisme et du lifestyle écolo-bobo. Il entend, avec d’autres, dont moi, construire une écologie du peuple autour d’une idée forte, l’emploi vert garanti. C’est une occasion que les Outre-mer, parfois délaissés par les gouvernements oublieux du sens du commun, doivent saisir pour leur développement.

Dans les Antilles-Guyane l’écologie a souvent mauvaise presse. Elle est vue par les populations, en majorité descendantes d’esclaves, comme une forme de néocolonialisme venue brider leur développement économique. A cela s’ajoute la vision d’une écologie comme simple effet de mode, sans réel ressenti du péril climatique. Cependant, au-delà de cette perception, réelle ou fantasmée, il y a une réalité écologique posée comme une épée de Damoclès sur notre avenir.

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Mort du cinéaste Bertrand Tavernier à 79 ans

Le réalisateur Bertrand Tavernier, auteur de films comme « Coup de Torchon » et « L.627 », est décédé jeudi à l’âge de 79 ans, a annoncé l’Institut Lumière à Lyon, qu’il présidait.

« Avec son épouse Sarah, ses enfants Nils et Tiffany et ses petits-enfants, l’Institut Lumière et Thierry Frémaux ont la tristesse et la douleur de vous faire part de la disparition, ce jour, de Bertrand Tavernier« , a tweeté l’institution dédiée au 7e art. 

Éminente personnalité du cinéma français, artiste engagé à l’oeuvre éclectique et reconnue à l’étranger, Bertrand Tavernier a réalisé des films d’époque et contemporains, avec une prédilection pour les sujets sociétaux. 

Il fut aussi un grand cinéphile investi dans la préservation et la transmission des films, mû à la fois par le souci de défendre un cinéma français indépendant et la passion pour le cinéma américain du 20e siècle. 

Ses films ont été largement récompensés : prix 74 Louis-Delluc pour « L’horloger de Saint-Paul« , nomination aux Oscars 83 pour « Coup de torchon« , prix de la mise en scène à Cannes en 1984 pour « Un dimanche à la campagne« , BAFTA 90 du meilleur film étranger pour « La vie et rien d’autre« , Ours d’Or 95 à Berlin pour « L’appât« , Lion d’Or à Venise pour l’ensemble de sa carrière. 

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Hommage à Loïs Hayot

— Par Marie-Hélène Léotin —

Loïs Hayot nous a quittés en ce mois de mars 2021. Photographe et collectionneur, il était installé à Fort-de-France, rue Lamartine puis à Bellevue. Sa collection comprenait des milliers de photos de gravures, de documents anciens, de journaux et elle a servi à illustrer de nombreux ouvrages d’historiens, des encyclopédies, ou encore des articles de journaux.

Au cours de la seconde mandature d’Alfred Marie-Jeanne, à la tête du Conseil Régional de Martinique, Loïs Hayot souhaitait être rassuré quant à la préservation et à la diffusion de cet immense patrimoine, et il a offert sa collection et des centaines de négatifs au Musée Régional d’Histoire et d’Ethnographie. Pendant quatre ans, il a participé à l’inventaire au musée, à l’identification et au classement de tous ces documents.

Ayant travaillé aux côtés du Révérend Père Pinchon et de Marcel Bon Saint-Côme dans les campagnes de photos de spécimens de notre flore et de notre faune, il a participé aux travaux du Comité scientifique du Musée du Père Pinchon et a porté sa contribution à l’identification d’échantillons ou de lieux de prélèvements.

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L’encombrant souvenir de Marc Pulvar, leader indépendantiste accusé d’inceste

— Par Raphaëlle Rérolle —

ENQUÊTE
Le syndicaliste était incontournable dans la vie politique de la Martinique jusqu’à sa mort en 2008. Des accusations d’agressions pédocriminelles par des membres de sa famille ont suscité l’émotion.

Le jour de ses funérailles, en février 2008, la foule était si dense à Rivière-Salée qu’une partie de l’assistance avait dû suivre la cérémonie depuis l’extérieur de la salle paroissiale. Amis, compagnons de lutte, représentants des milieux politique, syndical, artistique, tous avaient afflué vers cette commune martiniquaise pour un dernier hommage. Pensez donc, une personnalité du calibre de Marc Pulvar !

Indépendantiste de combat, syndicaliste de choc, ténor des prud’hommes, celui qu’on surnommait « Loulou » passait pour un défenseur des plus faibles. Ses camarades, eux, voyaient en lui un héros. Quelques heures avant l’enterrement, contre l’avis de la famille qui souhaitait une cérémonie discrète, ils avaient tenu à exposer son cercueil dans la Maison des syndicats de Fort-de-France. Certains, même, s’étaient mis à danser en chantant ses louanges au son du tambour. Sous le grand portrait placardé au mur, une inscription funèbre proclamait solennellement Marc Pulvar « Père de la nation martiniquaise ».

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Non aux tentatives d’intimidation, non aux violences policières, non aux comportements de domination

 

La répression atteint un niveau inacceptable en Martinique. En effet, alors que deux jeunes femmes manifestaient devant le commissariat, l’une d’elle aurait été emmenée, enfermée et brutalisée dans le garage du commissariat par des policiers avant d’être dirigée dans un bureau dédié.
Notre association féministe martiniquaise Culture Egalité dénonce encore une fois les tentatives d’intimidation, les violences policières sans discernement et les comportements de domination à la fois étatique et masculine.
Elle exige que la lumière soit faite sur d’éventuels agissements contraires à la loi de la part des forces de l’ordre et que les droits des militant.es inquiété.es soient intégralement respectés.

Fort-de-France, le 24 mars 2021

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En Guadeloupe, la directrice du Mémorial des victimes de l’esclavage suspendue de ses fonctions

Laurella Rinçon, directrice générale du musée national de l’esclavage en Guadeloupe, le Mémorial ACTe, a été suspendue de ses fonctions en raison d’irrégularités financières, dont des frais de taxis, a indiqué Georges Brédent, le président du conseil d’administration, à l’AFP mardi 23 mars. La suspension de Laurella Rinçon de ses fonctions à titre conservatoire, qui lui a été notifiée mardi par lettre d’huissier, est justifiée par «des irrégularités financières liées à des déplacements entre le domicile de la directrice et son lieu de travail», ainsi que par un «durcissement des relations entre la direction et les salariés, rendant impossible le fonctionnement de l’établissement», a précisé le président.

Pas de permis de conduire

Lors de sa prise de poste, en octobre 2019, la directrice générale était dépourvue de permis de conduire, ce qui l’aurait contrainte à prendre le taxi qu’elle facturait au mémorial. Elle avait eu, pour ce faire, l’accord initial du conseil d’administration. Mais «cette prise en charge devait être temporaire», assure M. Brédent qui explique également «ne pas avoir été informé du recrutement d’un chauffeur en 2020».

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«L’antiracisme ne peut jamais être une guerre des races mais doit toujours être une guerre contre la notion de race»

— Par Dominique Sopo, Président de SOS Racisme —

Evoquant les « réunions non mixtes racisées » au sein de l’UNEF, le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, rappelle dans une tribune au « Monde » que le combat contre le racisme ne peut jamais se fonder sur une séparation.

Le 17 mars 2021, Mélanie Luce présidente de l’UNEF, lors d’une interview sur Europe 1, admettait la tenue de « réunions non mixtes racisées » au sein de l’organisation étudiante, s’attirant des critiques venues de la droite et de l’extrême droite sur le fait de séparer les personnes en fonction de leurs origines ou couleur de peau.

Laissons d’emblée de côté l’extrême droite, dont les élus du Rassemblement national (RN) qui la représentent sont les membres d’un parti fondé sur le racisme et dont la chef participa naguère à Vienne à un bal organisé par des corporations étudiantes interdites aux juifs et aux femmes.

Pour le reste, les commentaires outrés sur une information déjà révélée il y a plus de trois ans ne doivent impressionner quiconque. D’autant moins lorsque leurs auteurs, dont plusieurs ont ces dernières années activement participé à l’ethnicisation du lien social et ne sont jamais perturbés d’évoluer dans des assemblées ou des espaces ségrégés, consacrent souvent l’essentiel de leurs efforts privés à vivre ou à scolariser leurs enfants dans des endroits exempts de pauvres et d’Arabes.

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« Mémoires de la plantation. Épisodes de racisme ordinaire. » un essai de Grada Kilomba

Ce livre a été publié il y a 13 ans à Berlin, ville où j’habite encore aujourd’hui. À cette époque, j’ai eu la chance – ou le destin – de bénéficier d’une des bourses de doctorat les plus prestigieuses du gouvernement allemand. Je venais de terminer mes études à Lisbonne où, pendant plusieurs années, dans un grand isolement, j’avais été la seule étudiante noire du département de psychologie clinique et de psychanalyse. Dans les hôpitaux où j’ai travaillé, pendant et après mes études, j’étais fréquemment prise pour la femme de ménage, parfois les patient·es ne voulaient pas que je les examine, ou refusaient même d’entrer dans la même salle et de rester seul·es avec moi. J’ai quitté Lisbonne, ville où je suis née et où j’ai grandi, avec un grand soulagement.

Je ressentais une immense urgence à partir, pour pouvoir apprendre une nouvelle langue. Un nouveau vocabulaire, dans lequel je pourrais finalement me trouver. Dans lequel je pourrais être moi.

Je suis arrivée à Berlin, où l’histoire coloniale allemande et la dictature impériale fasciste ont également laissé des marques inimaginables. Et, pourtant, il me semblait y avoir une petite différence : alors que je venais d’un lieu de négation, voire de glorification de l’histoire coloniale, j’habitais désormais un autre lieu où l’histoire provoquait la culpabilité, voire la honte.

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Département d’Outre-Mer : la plasticité d’un statut de 75 ans

Par Yves-Léopold Monthieux —

Alors que les résultats de l’assimilation sont dévorés à pleine dents dans un consensus à peine écorné, un soin jaloux est apporté à effacer son symbole, le département, comme pour faire juste un écart à la phrase de Musset : « peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ». En l’occurrence il s’agissait carrément de jeter le flacon-image, ce qui fut fait après la consultation de 2010 par le remplacement du vocable « département » par « collectivité territoriale ». En effet, dans ce pays où les commémorations et célébrations annuelles se bousculent, c’est toujours avec une gêne non dissimulée qu’est évoquée la date de création du département d’Outre-Mer.

Deux dates de commémoration me reviennent, d’autres ont pu m’échapper. En 1976, le 30ème anniversaire m’avait permis d’assister à un très beau débat public entre le député Victor Sablé, partisan du département et Edouard Delépine qui était encore un leader indépendantiste affûté. Il s’était déroulé à l’Institut Vizioz, l’ancêtre de l’UAG, où les opinions opposées pouvaient encore s’exprimer. Trente ans plus tard, un entretien entre Aimé Césaire et Paul Vergès ne fut possible qu’en visioconférence et diffusé qu’à la Réunion, où il eut fête.

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« Non à la dissolution de l’UNEF »

Plus de 250 anciens dirigeants de toutes tendances du syndicat étudiant dénoncent les propos de Jean-Michel Blanquer sur une prétendue dérive fasciste de l’organisation, et les appels de certains députés à sa dissolution.

Tribune. Il y a quelques jours, des parlementaires de droite demandaient la dissolution de l’UNEF [Union nationale des ­étudiants de France]. Désormais, c’est le ministre de l’éducation nationale qui parle de pente fasciste pour qualifier son activité.

Quels seraient les actes justifiant ces attaques ? L’organisation de quelques groupes de parole non mixtes pour les étudiantes et étudiants victimes de discriminations. Cette pratique intéresse, interroge, inquiète. Elle bouscule et fait débat.

Nous ne pouvons accepter que des députés proposent la dissolution de cette organisation. Nous ne pouvons encore moins admettre l’idée que l’UNEF soit renvoyée dos à dos avec un groupuscule d’extrême droite, condamné pour incitation à la haine raciale. Nous ne pouvons tolérer les propos d’un ministre qui banalisent le fascisme et participent ainsi à la confusion idéologique ambiante.

Idéal émancipateur
Militantes et militants, dirigeantes et dirigeants avec des diversités de parcours, nous avons été par le passé des acteurs et actrices engagés de cette organisation.

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Nos vies, leurs stocks et leurs profits

— Par Max Dorléans, GRS —

S’il y a une chose qui compte en général chez tout capitaliste, ici comme ailleurs, c’est le profit. Et cela, sans souci particulier pour les dommages collatéraux que sa recherche peut occasionner.

De ce point de vue, les dégâts écologiques multiples faits à la planète à l’échelle mondiale pour les intérêts des multinationales, comme la déforestation de l’Amazonie pour les industries de l’élevage ou l’agriculture intensive au détriment des populations indigènes, ou encore l’extractivisme concernant le pétrole, les gaz de schiste, l’or en Guyane…sont une parfaite illustration en ce sens.

Et ce qui vaut à l’échelle internationale, vaut également chez nous même. Ainsi l’exemple fourni ces jours derniers par le Groupe Bernard Hayot (GBH), avec son besoin d’écouler (pour ne pas perdre un seul euro) ses derniers stocks de bouteilles de rhum portant encore des effigies à la gloire de la période coloniale (écusson aux 4 serpents…), indépendamment de la douleur et de la blessure que celles-ci peuvent coûter à la mémoire et à la conscience populaire martiniquaise.

Une vérité confirmée par l’un de ses représentants, Charles Larcher, pour lequel l’écoulement des stocks reste une priorité, malgré une situation sociale où la question de l’esclavage et de ses symboles est d’une actualité brulante, qui préoccupe une importante fraction de la population.

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Le cimetière de Caracas, refuge des sans toits et proie des pilleurs de tombes

Caracas – Tirant un rat mort attaché à une cordelette, Jendry, 11 ans, court un seul patin à roulette au pied, entre les tombes profanées dans le Cimetière général du Sud de Caracas.

Ce décor morbide jonchés d’ossements humains, cercueils éventrés, il ne le voit plus vraiment, il y réside depuis des années. Toujours en service, le cimetière historique de Caracas avec des tombes datant notamment du XIXe accueille de nombreuses familles démunies sans toit qui doivent cohabiter avec les morts mais aussi des pilleurs de tombes. 

– Cuisiner sur les tombes – 

Jendry et sa soeur Wineisis, 9 ans, qui vivent de la mendicité avec leur mère alcoolique et absente, font partie de ces habitants.  

La soeur aînée de Jendry, Winifer, 17 ans, s’est installée avec son époux Jackson, 19 ans, et leur fille de 5 mois, dans une sorte de chapelle accueillant 4 tombes.  

« On peut dire que j’ai vécu toute ma vie ici au cimetière« , confie la jeune femme qui ne sait ni lire ni écrire. 

Certains se sont aménagé des cabanes autour de concessions, posant leur matelas sur les tombes ou coupant le manioc à même les dalles, entreposant sacs et affaires entre les sépultures.

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« Soi-même comme un roi. Essai sur les dérives identitaires. », d’Elisabeth Roudinesco

Elisabeth Roudinesco est historienne et directrice de recherche à l’UFR GHES. Experte en histoire de la psychanalyse, elles est l’auteure de plusieurs ouvrages qui ont fait date, notamment Histoire de la psychanalyse en France, Jacques Lacan. Esquisse d’une vie, histoire d’un système de pensée, Dictionnaire de la psychanalyse et Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre (Prix Décembre, 2014).

Le déboulonnage des statues au nom de la lutte contre le racisme déconcerte. La violence avec laquelle la détestation des hommes s’affiche au coeur du combat féministe interroge. Que s’est-il donc passé pour que les engagements émancipateurs d’autrefois, les luttes anticoloniales et féministes notamment, opèrent un tel repli sur soi ? Le phénomène d' » assignation identitaire  » monte en puissance depuis une vingtaine d’années, au point d’impliquer la société tout entière.

En témoignent l’évolution de la notion de genre et les métamorphoses de l’idée de race. Dans les deux cas, des instruments de pensée d’une formidable richesse – issus des œuvres de Sartre, Beauvoir, Lacan, Césaire, Said, Fanon, Foucault, Deleuze ou Derrida – ont été réinterprétés jusqu’à l’outrance afin de conforter les idéaux d’un nouveau conformisme dont on trouve la trace autant chez certains adeptes du transgenrisme queer que du côté des Indigènes de la République et autres mouvements immergés dans la quête d’une politique racisée.

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« Les Statues de la discorde », un essai de l’historienne Jacqueline Lalouette

Le 22 mai 2020, deux statues martiniquaises de Victor Schœlcher furent brisées. Mais le bruit provoqué par ces destructions fut vite couvert par le fracas médiatique suscité par la mort de l’Afro-Américain George Floyd tué à Minneapolis, par la police, le 25 mai. Les images de son agonie agirent comme un catalyseur et déchaînèrent dans le monde des actes iconoclastes contre les statues glorifiant de « grands hommes » blancs, dont l’action est condamnée à divers titres (esclavagisme, colonialisme, racisme).

Comme d’autres pays, la France, où tout avait donc commencé un peu plus tôt, fut touchée. Pour mieux comprendre la réalité et les enjeux du débat, et après avoir rendu compte de la situation sur plusieurs continents, Jacqueline Lalouette étudie le cas de la France ultramarine et continentale, où diverses statues liées à l’histoire de l’esclavage et de la colonisation furent contestées, vandalisées et, pour certaines, détruites. L’auteur s’interroge ensuite sur les solutions préconisées, de leur retrait à la réalisation de statues de nouveaux héros. Elle donne au final les clés de compréhension de ce débat passionné, en lui-même révélateur des oppositions mémorielles, parfois violentes, qui traversent la France.

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Sciences sociales : noiveautés du 23 mars 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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75 ans de succès de la départementalisation sociale, mais quid d’un véritable développement ?

— Par Jean- Marie Nol, économiste —

“ Celui dont la pensée ne va pas loin verra ses ennuis de près.”

Confucius

Voici maintenant 75 ans, le 19 mars 1946, le Journal officiel publiait la loi transformant les quatre vieilles colonies de Guadeloupe, Martinique, Guyane et la Réunion en départements. l’égalité des droits était une revendication ancienne, née à la fin de l’époque esclavagiste. La départementalisation est la traduction juridique de cette aspiration. Pourtant, une certaine confusion est constatée dans les années suivantes. Deux dynamiques s’opposent : la création de nouvelles institutions, souhaitée par les élus et le peuple et l’égalisation à marche forcée, souhaitée par l’administration.

Soixante-quinze plus tard, la question reste posée de savoir si nos prédécesseurs de 1946 devaient choisir entre la revendication de l’égalité des droits et la lutte pour l’émancipation. Les possessions britanniques prennent le chemin de l’autonomie puis de l’indépendance. Les possessions françaises renforcent les liens avec l’ancienne métropole. Et c’est ce point aujourd’hui qui constitue la pierre angulaire du débat politique et sociétal en Martinique et Guadeloupe.

Depuis quelques temps, les tensions identitaires, sociales, raciales, sont palpables aux Antilles et en Guyane, et ce alors même que la situation économique dégradée dans nos régions , et catastrophique dans l’ensemble de la Caraïbe, risque de provoquer une grande pauvreté.

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L’écrivaine Nawal al-Saadawi, figure égyptienne de l’émancipation des femmes dans le monde arabe, est morte

Médecin, elle a écrit plus d’une cinquantaine d’ouvrages dans lesquels elle se prononçait contre la polygamie, le port du voile, l’inégalité des droits de succession entre hommes et femmes en islam et surtout l’excision, qui concerne plus de 90% des Égyptiennes.

L’écrivaine Nawal al-Saadawi, 89 ans, figure égyptienne de l’émancipation des femmes dans le monde arabe, est décédée dimanche 21 mars, a annoncé le journal d’Etat Al-Ahram.

Née le 27 octobre 1931, elle est notamment l’auteur de deux livres féministes de référence « Au début, il y avait la femme » et « La femme et le sexe ». Elle a longtemps lutté pour les droits des femmes et contre le patriarcat dans le monde arabe.

En résidence pendant trois ans en Caroline du Nord

Médecin, elle a écrit plus d’une cinquantaine d’ouvrages dans lesquels elle se prononçait contre la polygamie, le port du voile, l’inégalité des droits de succession entre hommes et femmes en islam et surtout l’excision, qui concerne plus de 90% des Égyptiennes.

Dans les années 1990, l’apparition de son nom sur une liste de personnalités à abattre, dressée par des milieux extrémistes islamistes, l’avait poussée à s’installer aux Etats-Unis de 1993 à 1996, où elle enseigna alors à l’université de Dukes. Elle

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Prendre du recul et faire le bilan

Par Marie-Laurence Delor —

Pour mémoire – puisque c’est la « mémoire » qui le plus souvent manque à ceux qui disent en faire un devoir – je livre à nouveau à la lecture ou à la relecture des uns et des autres mon « Mot du jour » du vendredi 29 janvier  2021. Il s’intitulait « Les insurgés fêtards ou des paradoxes rouges, vert, noir » :

« Que disent sur nous même ces vidées qui jouent à la dissidence? Car, c’est bien cela l’essentiel: notre capacité à prendre du recul sur ce que nous croyons être, sur notre culture et nos traditions. Ces « vréyé-monté et ces raché-pwèl hautement militant » confirment, d’une part, le délitement rouge, vert, noir: la même bannière qu’on brandit pour exiger réparation pour le désastre écologique, sanitaire et social de la chlordécone flotte au dessus des « insurgés fêtards » qui essaiment allègrement le covid 19 et ses variants. Ces vidées soi-disant dissidents témoignent, d’autre part, de notre égoïsme festif et de notre  faible inclination à l’effort pour le bien commun. Cet hédonisme englué dans l’instant traduit quant au fond une vision désespérée de l’avenir, de notre capacité à faire peuple….

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La Finlande et l’Europe du Nord en tête des pays les plus heureux du monde

Helsinki – La Finlande a été désignée vendredi « pays le plus heureux du monde » pour la quatrième année consécutive, dans un classement du bonheur dominé par les pays européens où l’impact du Covid-19 a été étonnamment contrasté.

Avec une note de 7,84 sur 10, le pays nordique devance le Danemark, la Suisse, l’Islande et les Pays-Bas, nouveaux venus dans le top 5 de la dernière édition du « World Happiness Report« , une étude annuelle sponsorisée par les Nations Unies. 

L’étude, publiée depuis 2012, utilise principalement des sondages Gallup demandant aux habitants leur propre niveau de bonheur, croisé avec le PIB et des évaluations concernant le niveau de solidarité, de liberté individuelle et de corruption, pour aboutir à une note sur dix points. 

L’Allemagne pointe à la 13e place, le Canada arrive 14e, le Royaume-Uni 17e, les Etats-Unis 19e, la France 21e. Parmi les grandes puissances, le Brésil est en 35e position, le Japon 56e, la Russie 76e et la Chine 84e, selon le classement officiel d’environ 150 pays, qui pondère les données des trois dernières années. 

L’Europe domine très largement le top 10, qui inclut également la Norvège, la Suède, le Luxembourg et l’Autriche.

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« J’ai vécu ma vie comme une guerrière »: ce jour où Eva Thomas a brisé le tabou de l’inceste

Grenoble – Elle fut l’une des premières victimes d’inceste à témoigner à visage découvert à la télévision: Eva Thomas raconte à l’AFP son combat vers la paix intérieure, retrouvée après s’être battue « comme une guerrière » dans un « sursaut de survie ».

En septembre 1986, les téléspectateurs d’Antenne 2 et des « Dossiers de l’écran » s’émeuvent en direct devant le récit du viol dont cette psychopédagogue a été victime trois décennies plus tôt. « J’ai témoigné comme on se jette dans le vide. Mais j’étais déterminée à briser le silence« , souligne Eva Thomas, aujourd’hui octogénaire. 

Dans son appartement niché sous les toits de Grenoble, elle explique avoir voulu « tendre la main » à toutes les victimes qui, comme elle, avaient expérimenté « la solitude la plus absolue« . « Je n’ai pas vécu ma vie comme une victime, mais comme une guerrière« . 

Un soir d’été 1957, Eva Thomas est violée par son père alors qu’elle vient d’obtenir son brevet. Dès lors, elle s’emploie à fuir ce jardinier « doux et calme » qui n’avait jamais élevé la voix et endossé pour ses enfants le rôle « de la tendresse« . 

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« Dessiner encore » de Coco : le retour à la vie après l’attentat de Charlie Hebdo

Quelques mois après le « procès “Charlie” », la dessinatrice Coco livre dans un récit graphique son expérience de l’horreur terroriste.

— Par Fabienne Lemahieu —

Dessiner encore

de Coco

Les Arènes BD, 352 p., 28 €

Son témoignage fut l’un des moments forts du « procès Charlie », à l’automne dernier. Ses paroles y avaient été bouleversantes. Ses dessins, traits d’encre noire et aquarelles, parlent aujourd’hui pour elle : l’autrice et dessinatrice de presse Coco est une survivante de l’attentat du 7 janvier 2015, au cours duquel douze personnes furent assassinées. C’est en préparant son intervention à la barre que la jeune femme, jusqu’alors incapable de s’exprimer sur ce traumatisme profond, commença à représenter l’indicible. À raconter « son » 7 janvier et le lent chemin de reconstruction, le fragile retour à la vie que la trentenaire, jeune maman, entama coûte que coûte (1).

→ À LIRE. Charlie Hebdo : le témoignage bouleversant de Coco

Le 7 janvier de Coco est de ces jours d’effroi dont on ne se relève peut-être jamais complètement. Il est cette lame de fond protéiforme, cette « vague – coup-de-poing » au graphisme emprunté à Hokusai dont la force de frappe ouvre le récit, terrasse la jeune femme et saisit le lecteur.

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Pesticides: le Conseil constitutionnel retoque les dérogations aux distances d’épandage

Paris – La méthode d’élaboration des chartes locales qui permettent de réduire les distances de sécurité entre les habitations et les zones d’épandage de pesticides est contraire à la Constitution, a jugé vendredi le Conseil constitutionnel, donnant raison aux ONG écologistes.

Ces chartes d’engagement rédigées au niveau départemental « après concertation avec les personnes, ou leurs représentants » habitant à proximité des zones concernées, ne respectent pas les règles de la Charte de l’Environnement inclue dans le préambule de la Constitution, qui prévoit une consultation générale du public pour toute décision qui peut avoir un impact significatif sur l’environnement, estime le Conseil. 

Après plusieurs mois de polémiques, le gouvernement avait finalement en décembre 2019 fixé les distances minimales à respecter entre les zones d’épandage de produits phytosanitaires et les habitations: cinq mètres pour les cultures dites basses comme les légumes et céréales et dix mètres pour les cultures hautes, fruitiers ou vignes. 

Mais le décret prévoyait également des dérogations ramenant ces distances à trois mètres pour les cultures hautes et cinq pour les basses, dans le cadre de « chartes d’engagement départementales » proposées par les utilisateurs de produits phytosanitaires et validées par les préfets après avoir été soumises à concertation publique.

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Les tueries d’Atlanta étaient-elles racistes ou misogynes? Ou les deux?

Washington – Un homme blanc a tué mardi huit personnes à Atlanta, dont six femmes d’origine asiatique. Il jure qu’il n’était pas motivé par le racisme mais par une « obsession sexuelle ». Depuis, les Etats-Unis se déchirent sur la qualification des faits.

Manifestation d’Américains d’origine asiatique le 18 mars 2021 à Minneapolis
afp.com – Kerem Yucel

En rapportant que Robert Aaron Long voulait éliminer « la tentation » que représentaient selon lui les salons de massage visés, la police en a froissé plus d’un(e). 

« Ces déclarations renvoient à la perception des femmes asiatiques comme des objets sexuels« , relève Catherine Ceniza Choy, professeure d’études ethniques à l’université Berkeley. « Et ça fait mal. » 

Les Américaines d’origine asiatique « sont victimes de stéréotypes » spécifiques qui renvoient « aux fantasmes des hommes blancs« , dit-elle à l’AFP, en citant l’exemple type de la prostituée au grand coeur, héroïne du film « Le Monde de Suzie Wong« . 

« Ils sont racistes car ils visent spécifiquement les femmes asiatiques, mais ils sont aussi sexistes et sexuels« , note-t-elle. 

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« Nous croyons en une République écologique et sociale, qui s’attaque au chômage et non aux chômeurs »

— Par Tribune collective —

Dans le sillage de la campagne « Un emploi vert pour tous » mené par les think tanks Hémisphère gauche et l’Institut Rousseau, Emmanuel Maurel et Lenny Benbara estiment que le déclin du travail n’est pas inéluctable.

Le gouvernement a décidé d’appauvrir les demandeurs d’emploi en pleine crise sanitaire et sociale. 800 000 d’entre eux, dont de nombreux jeunes, vont voir diminuer leurs allocations d’environ 30 %. Cette approche punitive est aussi indigne qu’inefficace. Au quatrième trimestre 2020, 184 000 emplois étaient vacants, un chiffre en recul de 15 % sur un an. Dès lors, comment imputer aux près de 3 millions de personnes privées d’emploi depuis plus d’un an la responsabilité de leur situation ? Puisque le secteur privé est incapable de produire suffisamment d’activité pour employer tout le monde, et de lutter efficacement contre la crise climatique, n’ayons pas peur de créer des emplois financés par la puissance publique : la garantie à un emploi vert pour les chômeurs de longue durée est une mesure de bon sens.

D’aucuns considèrent qu’il faudrait accepter cette situation de chômage de masse.

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