Jérusalem – Des bureaux de médias pulvérisés à la thèse invérifiable d’une « manipulation » pour faire croire à la présence de soldats israéliens à Gaza: l’escalade militaire entre le Hamas et Israël rappelle l’adage selon lequel la vérité peut être la « première victime » de la guerre.
Branle-bas de combat samedi après-midi à Gaza. Le propriétaire de la tour Jala, immeuble abritant les bureaux locaux de la chaîne qatarie Al-Jazeera et de l’agence internationale américaine Associated Press (AP), reçoit un appel le sommant d’évacuer les lieux dans l’heure.
« Et de passer le mot aux autres occupants de l’immeuble parce que l’armée israélienne va le bombarder« , raconte en direct sur Al-Jazeera le reporter Safwat al-Kahlout.
Immédiatement, les téléphones se mettent en marche.
Les journalistes quittent leurs postes, enfilent pour certains leurs gilets pare-balles, agrippent caméras, ordinateurs portables, trépieds, pour dévaler les escaliers sur une dizaine d’étages ou s’engouffrer dans le mince ascenseur.
Al-Jazeera diffuse en direct une discussion du propriétaire de l’immeuble avec un responsable israélien demandant une dizaine de minutes supplémentaires pour évacuer.
Des journalistes de Gaza se massent à l’extérieur, à distance pour se protéger, afin de filmer la scène.