Lorsque la République française, et donc l’Etat français, célèbrent le Bicentenaire de la mort de Napoléon 1er, ils ne célèbrent pas Austerlitz, le sacre du 2 décembre 1804, le décret rétablissant l’esclavage dans les colonies (1802), ils ne célèbrent surtout pas le dos et le tres de Mayo en Espagne, ils ne célèbrent pas le conquérant, le général, le Premier Consul ou l’Empereur.
Ils célèbrent un personnage de l’Histoire de France qui a su parfaire et consolider un processus commencé depuis 10 ans, en apportant la Paix (Traité d’Amiens de mars 1802), le retour à la prospérité (Banque de France en 1800, Franc Germinal en 1803 donc monnaie consolidée et stabilisée), apportant la stabilisation de la société (Code civil en 1804, restauration d’une administration moderne, création des lycées et des grandes écoles en 1802 pour assurer ce que le sociologue Bourdieu appelle la reproduction) ; Napoléon Bonaparte apporte l’idée de la promotion au mérite selon son travail (Légion d’Honneur) et non pas par droit de « sang ». Les roturiers accèdent aux titres et aux honneurs de la Nation.