— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La vie chère aux Antilles, bien que largement documentée et ressentie par la population, n’est pas une fatalité. Elle résulte principalement de facteurs structurels et historiques qu’il est possible de réformer. Une réflexion sur un nouveau modèle économique pour les Antilles permettrait de proposer des solutions durables pour atténuer cette problématique. Pour ce faire, il faudrait un retour à la réglementation des prix en outre-mer. L’initiative du bouclier qualité prix pour heureuse qu’elle soit est très loin d’être satisfaisante. La situation en Guadeloupe et surtout présentement en Martinique résonne avec une urgence familière : celle de la vie chère, une problématique persistante qui cristallise une colère de plus en plus palpable. Une vidéo virale appelle à une mobilisation massive dès le 1er septembre pour forcer les grandes surfaces à aligner leurs prix sur ceux de la métropole.
Les justifications traditionnelles de la vie chère, telles que l’octroi de mer ou les coûts logistiques, sont balayées d’un revers de main, laissant place à une injonction claire et radicale. Ce discours, qui se présente comme la voix du peuple martiniquais, fait écho à une lassitude collective, en dénonçant l’échec des mobilisations passées, notamment celle de 2009.