— Par Henri Peña-Ruiz —
L’essayiste et consultant Alain Minc vient de publier « Ma Vie avec Marx » (Gallimard), dans lequel il distingue un mauvais Marx communiste et révolutionnaire et un bon Marx social-démocrate et réformiste. Henri Peña-Ruiz, auteur notamment de « Marx quand même » (Plon), « Entretien avec Karl Marx » (Plon) et « Karl Marx penseur de l’écologie » (Seuil), lui répond.
Dans Ma Vie avec Marx (Gallimard), Alain Minc expose les raisons de son admiration pour ce qui dans l’œuvre de Karl Marx concerne l’analyse du capitalisme, qu’il juge tout à fait remarquable, voire incontestable. Mais les choses se gâtent avec l’affirmation peu argumentée d’une thèse discutable qui distinguerait et même opposerait deux Marx : celui qui penche pour une approche sociale-démocrate, réformiste, et celui qui prône la révolution communiste, avec pour sous-entendu le triste héritage stalinien.
Citons : « Marx est l’esprit qui a le mieux pensé l’économie de marché, sa puissance, le progrès, l’essor de la bourgeoisie, et les limites comme les inégalités. Il y a deux Marx : le Marx qui donne l’héritage communiste, avec les conséquences qu’on connaît, et un autre Marx triomphant, qui est le père de la social-démocratie.