— Par Georges Trésor —
Assez étrangement, l’engagement du collectif contre l’obligation vaccinale en Guadeloupe emprunte sous un certain aspect à la Révolution française. Pas dans son contenu moral et politique, mais dans sa rhétorique. Une rhétorique symbolisant la période sans doute la plus sombre et la plus controversée de l’histoire de la Révolution. Celle de la terreur. Une politique mise en place par les Montagnards afin d’éliminer au moyen de méthodes radicales les opposants à la Révolution.
Ainsi, lorsque Gaby Clavier établit une distinction entre la liberté défendue par le collectif et la liberté des « autres », son point de vue renvoie à la célèbre phrase de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Cette formule n’a pas de sens moral ou civique. Elle a un sens politique. Il faut la comprendre comme une arme de guerre destinée à faire taire les ennemis contre-révolutionnaires et royalistes de la liberté. Elle a la vengeance pour support.
C’est ce même sentiment de vengeance qui anime Gaby Clavier pour hiérarchiser la liberté en justifiant le droit de priver de liberté d’accès au centre hospitalier celles et ceux qu’il désigne comme étant les ennemis de la liberté défendue par le collectif.