La sécurité, le pouvoir d’achat et l’immigration monopolisent les programmes et discours des candidats à l’élection présidentielle. La culture en revanche est aux abonnés absents. Tour d’horizon.
Il est des symboles tenaces, des mots qu’on ne digère pas. Quand, en mars 2020, au pic de la pandémie, la culture est jugée non essentielle, le fossé se creuse entre Emmanuel Macron, qui tarde aujourd’hui à annoncer sa candidature, et le monde de l’art. Le milieu a gardé un souvenir amer de son hallucinante intervention télévisée de mai 2020, quand en bras de chemise, le président enjoint les artistes à « enfourcher le tigre », pendant que Franck Riester, alors ministre de la Culture, prend des notes comme un bon petit élève. D’aucuns y ont vu du mépris. Pourtant l’exécutif a dépensé sans compter. Les intermittents ont bénéficié de deux années blanches, les artistes du fonds de solidarité et les musées sous perfusion ont échappé à la faillite qui guette leurs homologues américains. Au total, 14 milliards ont été mobilisés pour la culture depuis le début de la crise. Sans oublier l’enveloppe de 30 millions d’euros que se partageront 264 projets sous le libellé des « Mondes nouveaux ».