Catégorie : Psy_choses etc.

Programme des Enseignements École Régionale ALI – Antilles

Année 2017 – 2018

Préparation du séminaire d’été

2ème lundi du mois de 19h à 20h30 – 13 nov, 8 janv, 19 fev, 12 mars, 9 avr, 14 mai, 11 juin, 2 juill

Lieu : Presbytère cathédrale de FdF (01 rue Abbé le Cornu, proche de l’Espace Périnon).

Étude du séminaire III Les Psychoses de J. Lacan

Nous proposerons une lecture du séminaire III en faisant référence à celle du cas Schreber dans les Cinq psychanalyses de Freud. Notre interrogation portera aussi sur la notion de structure.

Responsable : Victor Lina (0696 – 970 985)

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La déshumanisation d’Haïti

La vocation populiste de Trump s’alimente à la grande frayeur nataliste des Blancs

— Par Joël Des Rosiers —

« Le voici maintenant cet habitant des frontières,
sans identité,sans désir ni lieu propres,
errant, égaré,douleur et rire mélangés,
rôdeur écoeuré dans un monde immonde.
C’est le sujet de l’abjection. »
— Julia Kristeva

Le président des États-Unis est un raciste comme il en existe, hobos tapis au fond des tavernes miteuses du Nebraska ou à la Maison-Blanche ou encore au Congrès même.

« They all have AIDS, why do we need them ? They come from a shithole country. Take them out ! » Hyper symptomatiques, ces saillies de Donald Trump résonnent avec leur cortège d’images de latrines, de fèces, de fluides biologiques, de maladies sexuelles et de contamination. Le langage utilisé par Trump est pré-symbolique, avant toute acculturation, avant toute représentation. Connu pour souffrir d’une phobie de la contamination et de l’empoisonnement, traqué par l’enquête du procureur spécial qui se referme inexorablement sur lui, Trump laisse échapper son angoisse de la destitution, sa toute-puissance et ses pulsions de destruction qui ne se laissent pas soumettre à l’ordre symbolique : lieu, fonction présidentielle, décorum, rencontre avec des sénateurs.

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Avignon 2017 (18) « L’avenir dure longtemps », « Santa Estasi – Atridi : Otto Ritrato di famiglia »

— Par Selim Lander —

L’Avenir dure longtemps de Louis Althusser (OFF)

Louis Althusser (1918-1990) est un philosophe français structuralo-marxiste qui, quoique membre du PCF, eut une grande influence sur le mouvement gauchiste. Agrégé préparateur de philosophie à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, il devint tout naturellement le maître à penser de nombre de jeunes philosophes qui s’engagèrent dans la mouvance maoïste dans les années 60 et 70 du siècle dernier.

Bien qu’il fut cet intellectuel très brillant qui initia une nouvelle lecture de Marx, il souffrait de crises récurrentes qui le conduisirent à séjourner en hôpital psychiatrique à plusieurs reprises. En 1980, à une époque où il se trouvait particulièrement perturbé, il étrangla sa compagne de toujours, Hélène Ryman. Il bénéficia alors d’un non-lieu en vertu de l’article 64 du code pénal : « il n’y a ni crime ni délit lorsque l’accusé était en état de démence au moment des faits ». Cependant un doute planait sur sa culpabilité dans la mesure où Hélène Ryman était sur le point de le quitter au moment des faits. C’est pour s’expliquer sur le meurtre mais également sur l’évolution de sa philosophie qu’Althusser écrivit L’Avenir dure longtemps qui parut après sa mort.

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Roland Gori : « Face au dés-œuvrement, à la désolation, réhabiliter le champ du politique »

Psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie à l’université d’Aix-Marseille, cofondateur de l’Appel des appels, il a récemment publié Un monde sans esprit, la fabrique des terrorismes et il y a quelques jours, avec Bernard Lubat et Charles Silvestre, le Manifeste des œuvriers (éditions Actes Sud-les Liens qui libèrent).

 Un monde dés-œuvré est un monde sans avenir », écrivez-vous. Qu’est-ce qui caractérise ce dés-œuvrement ?

Roland Gori C’est une référence à Hannah Arendt, qui distingue le travail (de nos corps), l’œuvre (de nos mains) et l’action (de la parole et du politique). Le dés-œuvrement, c’est ce qui conduit au désenchantement du monde, et à la prolétarisation des activités humaines. Cette désolation, cet esseulement, qui isole les humains, les asservit aux machines matérielles ou numériques, participent de ce que j’appelle un technofascisme, place les citoyens sous une curatelle technico-financière qui favorise, aujourd’hui, les théofascismes. Face au dés-œuvrement, face à la désolation, il faut réhabiliter le champ du politique : restituer à la parole une place centrale qu’elle a perdue au profit d’une vision du monde économique, technique.

Comment en est-on arrivé là ? Y a-t-il eu défaillance (des politiques, des intellectuels, des syndicats) ?

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Contre Marine Le Pen et le parti de la haine

— Appel des psychanalystes —

Le Front dit national réduit la nationalité aux ancêtres. Il en fait, non un choix de tous les jours, mais un héritage archaïque. Il est l’avatar actuel du séculaire courant contre-révolutionnaire qui naquit jadis de l’hostilité aux Lumières, gloire de la France. Ce courant d’idées a déjà été au pouvoir : ce fut, sous l’Occupation nazie, l’aventure de la Collaboration. Qui est tenté par une seconde expérience oublie ou ignore la nature abjecte de la première.

L’élection à la présidence de la République aura lieu les 23 avril et 7 mai. Les élections législatives se tiendront les 11 et 18 juin. Depuis plusieurs mois, tous les sondages d’opinion placent Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle. Nul ne peut exclure qu’elle l’emporte au second. Chaque jour nous entendons des voix que cette éventualité effraie, angoisse, indigne, révolte.

De fait, l’idéologie lepéniste menace les libertés publiques. Elle exacerbe les tendances qui portent à l’exclusion, la haine et l’affrontement. Dans un contexte européen et mondial qui voit s’étendre l’exploitation nationaliste des insatisfactions populaires, l’élection de Mme Le Pen fracturerait notre société, avec des conséquences désastreuses.

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Mort de Salomon Resnik, psychiatre et psychanalyste

Psychanalyste et psychiatre argentin, membre de l’Association psychanalytique internationale, Salomon Resnik est mort à Paris le 16 février

Salomon Resnik, né le 1er avril 1920 à Buenos Aires et mort à Paris le 16 février 2017 est un psychanalyste et psychiatre argentin, membre de l’Association psychanalytique internationale.

Né en Argentine de parents émigrés russes, il passe son enfance et son adolescence à Buenos Aires, où il fait ses études de médecine et de psychiatrie, tout en se formant à la psychanalyse, notamment avec Enrique Pichon-Rivière. Il est admis comme membre associé de la Société de psychanalyse argentine en 1954 et comme membre titulaire en 1957. À l’issue de sa participation au 19e congrès de l’Association psychanalytique internationale à Genève, en 1955, il décide de quitter l’Argentine et de continuer sa formation psychanalytique en Europe. Il poursuit d’abord ses activités à Paris, en 1957, puis à Londres où il demande une supervision à Melanie Klein. Elle lui demande de refaire une analyse, qu’il effectue avec Herbert Rosenfeld. C’est plus tard qu’il se rapproche de la pensée de Wilfred Bion, dont il suit le séminaire durant les années 1960, puis qu’il fait venir pour des séminaires en France plus tard, alors qu’il exerce lui-même comme psychanalyste à Paris, à la fin des années 1960.

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1er Colloque de l’Alliance de Recherche Québec Martinique sur la Famille

Le vendredi 10 et le samedi 11 Mars 2017, de 08h30 à 17h.

La Famille et la Parentalité seront à l’honneur à travers les thèmes suivants :

« Périnatalité et parentalité »
« Violence et traumas intergénérationnels »
« Paternité, enfance et services aux familles »
« Alliance thérapeutique »

LIEU DU COLLOQUE : ESAT Rivière l’Or

L’Association des Psychologues de Martinique et l’Université du Québec en Outaouais ont créé une Alliance de recherche visant à étudier des thématiques reliées à la famille, qui aujourd’hui se montre particulièrement vulnérable dans notre société martiniquaise.
Les thématiques discutées lors de ce colloque permettront de développer des projets de collaborations entre chercheurs et cliniciens dans l’optique de :
a) mieux comprendre les problématiques vécues par les familles d’origine caribéenne,
b) comprendre les défis et les enjeux de l’intervention que cela pose, et
c) développer ou bonifier les services qui leurs sont destinés.
Les thématiques retenues sont : parentalité et période périnatale, violence et traumas intergénérationnels, paternité, enfance et services aux familles et alliance thérapeutique. De manière transversale et pluridisciplinaire, les échanges aborderont les thèmes qui répondent directement aux préoccupations soulevées par les cliniciens et chercheurs, tant en Martinique (BROWN et LEFAUCHEUR, 2013), qu’au Québec où l’intervention auprès de ces familles pose des défis particuliers (DE MONTIGNY et al.,

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Quand le travail devient une souffrance

— Par Caroline Constant —

travail_souffranceAvec Carole Matthieu, ce soir à 20h55 sur Arte, Louis-Julien Petit signe une fiction glaçante sur le monde du travail. Isabelle Adjani, en médecin du travail impuissant devant un management sans pitié, montre l’étendue de son talent.

Elle a essayé d’alerter, Carole Matthieu. Cette femme médecin du travail, complètement investie dans sa mission, a appuyé sur tous les signaux d’urgence à sa portée : la direction, l’inspection du travail, les syndicats. Personne ne l’a écoutée, lorsqu’elle alertait sur la façon de diriger les salariés de la plateforme téléphonique de Melidem : double écoute, infantilisation des personnels, à qui l’on demande même, parfois, de changer de prénom, brimades, harcèlement moral… La liste est longue. Au point que des salariés craquent. Comme Vincent, à bout, qui, un jour, lui demande de l’aider à se suicider en posant devant elle un revolver. Et Carole Matthieu appuie sur la détente. « Une euthanasie d’entreprise », résume Louis-Julien Petit, le réalisateur de ce téléfilm glaçant sur le monde du travail.

Car de travail, il en est question, beaucoup : quand on demande aux hommes de devenir des machines, de n’avoir plus de liens entre eux, de laisser à la porte leur identité, forcément, les dégâts sont considérables.

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Riches échanges autour de « Transfert et Lien Social » organisé par le Garefp

— Par Roland Sabra —

C’est à l’invitation de Marie-José Corentin-Vigon que je me suis rendu au Séminaire organisé par le GAREFP (Groupe Antillais de Recherche d’Etude et de Formation Psychanalytique) et dont le thème portait sur Transfert et Lien social. L’histoire de la psychanalyse aux Antilles commence avec la fondation du Garefp en 1975. L’originalité première de cette association comparée à d’autres est, ce qui en fait sa grande richesse à savoir, une ouverture, un appel permanent au dialogue et à l’échange avec l’hétérogène à partir d’une pratique analytique. J’avais été séduit par cette association où tout un chacun pour peu qu’il se soit frotter d’une façon où d’une autre à la psychanalyse avait la possibilité de dire et même de se faire entendre. C’était une époque ou tout un courant issu, parmi d’autres, des décombres, de l’ EFP (École Freudienne de Paris) professait un déclin généralisé de la symbolisation. Crise du principe d’Autorité, d’Altérité, au sein de la famille, de l’école, de l’État, affaiblissement de la fonction du Nom-du-Père  ect. Tout cela conduisant à l’apparition d’un homme « sans gravité » dans un « monde sans limite », de « nouvelles maladies de l’âme » et rien moins qu »une « nouvelle économie psychique ».

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Psychanalyse du lien social et sociologie : une rencontre à élaborer

L’exemple de la délinquance juvénile contemporaine

lien_social-2— Par Fabrice Liégard —

[…] l’activité d’esprit humaine, celle qui a créée les
grandes institutions de la religion, du droit, de l’éthique
et de toutes les formes de la vie civique, vise au fond à
rendre possible la maîtrise de son complexe d’oedipe et à
faire passer sa libido de ses liaisons infantiles aux
liaisons sociales souhaitées en définitive
Freud (1924)
La satisfaction narcissique engendrée par l’idéal culturel
est une des forces qui contrebalance le plus efficacement
l’hostilité contre la civilisation […]
Freud (1927).

Ouverture
La collaboration entre anthropologie, ethnologie et psychanalyse pour l’étude des sociétés exotiques possède une longue histoire et a nourri de trop nombreux travaux empiriques et réflexions théoriques pour qu’ils puissent être cités ici. En revanche, pour ce qui relève de l’étude des sociétés contemporaines occidentales, que cela concerne leur dynamique ou leur morphologie, une collaboration entre sociologie, ou socio‑anthropologie, et psychanalyse peine à produire des travaux conséquents qui soient le fruit d’un échange théorique fécond entre ces disciplines1. On peut aisément s’aviser de la méconnaissance, au sens ordinaire du terme, des sociologues concernant la théorisation de « l’autre scène » découverte par Freud, méconnaissance qui n’a pour équivalent que celle des « psys » à l’égard des logiques sociales et des travaux qui tentent d’en déplier la logique complexe, à de rares et notoires exceptions près2.

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L’esclavage : quel impact sur la psychologie des populations?

Martinique les 26 et 27 octobre et en Guadeloupe le 28 octobre 2016

esclavage_impact_pop-2— Par Professeur Aimé Charles–Nicolas, Président de l’Association First Caraïbes —

A l’initiative de l’Association Régionale FIRST CARAIBES, se tiendra à la Martinique les 26 et 27 octobre et en Guadeloupe le 28 octobre 2016 le Colloque Scientifique International «L’ : quel impact sur la psychologie des populations ?» dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les afro descendants 2015-2024.

Avec la présence de plus en plus insistante dans l’espace public de la thématique de l’esclavage nous nous sommes rendus compte que nous ne savions rien des conséquences psychologiques de la traite des Noirs et de leur mise en esclavage alors même que des travaux psychiatriques ont démontré la nécessité de traiter les psychotraumatismes, que des travaux d’épigénétique démontrent l’existence de traces sur l’ADN des traumatismes psychologiques et leur transmission de génération en génération, alors, enfin, que des travaux d’historiens ont mis au jour «la voix des esclaves». Il est alors apparu indispensable de faire se rencontrer historiens, psychiatres, généticiens, anthropologues et sociologues pour échanger sur cette question loin de toute posture victimaire.

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Sarkozy, ou la violence en politique

— Par Caroline Constant —

Gérard Miller démontre avec brio à quel point les façons d’être du politicien ont imprégné la vie et le débat politiques en France. Passionnant, surtout pour les spectateurs de gauche.

Gérard Miller n’a jamais caché ses sympathies de gauche. Quand il se lance dans un portrait psychanalytique de Nicolas Sarkozy, forcément, ça saigne. Avec Anaïs Feuillette, il retrace le parcours de l’ancien président de la République et candidat à la présidentielle, de l’enfance à sa candidature aux primaires de la droite. Mais il analyse le poids de la rhétorique et de ses méthodes sur la vie politique française. Des méthodes marquées par la violence, l’hyperréactivité et un discours toujours plus à droite. On n’y apprend pas forcément grand-chose sur le parcours de cet « homme qui courait plus vite que son ombre ». Mais ce documentaire, pour un spectateur de gauche, a deux vertus : d’abord, de remettre en cohérence les égarements de Sarkozy, qu’il montre comme un homme sans scrupule. Ensuite, le côté « vachard » de l’analyse met un peu de baume au cœur, dans un univers médiatique qui salue la moindre des sorties de l’ancien président.

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Transfert et lien social : séminaire du GAREFP

Samedi 29 et dimanche 30 octobre 2016. Hôtel Karibéa Sainte-Luce – Martinique.

transfert__lien_social-400Dans toute culture, les relations humaines président à un vivre ensemble et font lien social à partir de l’inscription des sujets dans le langage, donc dans des discours.

Dans les sociétés antillaises, le lien social porte l’empreinte de la violence radicale de l’esclavage racialisé qui les a constituées.

Le malaise s’y exprime dans une parole qui se dérobe et ne tient pas, dans des relations marquées par la méfiance voire la disqualification de l’autre, avec une prégnance du scopique, du magico-religieux, de la violence et du passage à l’acte.

La référence à l’Histoire et à son déterminisme, suffit-elle à rendre compte des difficultés particulières du transfert dans notre clinique ?

Pouvons-nous entendre ces modes d’être comme des effets du discours capitaliste qui se caractérise par le démenti de la castration et de l’altérité ? Comme des effets de Réel non-inscrits dans la transmission ?

Les mutations auxquelles nous assistons de manière plus générale dans nos sociétés contemporaines nous amènent à interroger la capacité du psychanalyste à occuper sa fonction, à entendre les modalités du transfert, du lien social, des symptômes et du politique.

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Le lien social comme effet de discours

— Par Marie-Elisabeth Volckrick —
lien_socialComment la psychanalyse permet-elle de penser le lien social ? Freud a posé la question du lien social en terme de processus inconscients liés à un objet extérieur idéalisé. Lacan, tout en reprenant ces éléments, va transformer leur trajet, en faisant intervenir la notion de discours 1. Pour Lacan, le discours, c’est le lien social.
« En fin de compte, il n’y a que ça, le lien social. Je le désigne du terme de discours parce qu’il n’y a pas d’autre moyen de le désigner dés qu’on s’est aperçu que le lien social ne s’instaure que de s’ancrer dans la façon dont le langage se situe et s’imprime, se situe sur ce qui grouille, à savoir l’être parlant. » 2
(78)C’est principalement dans L’Envers de la Psychanalyse 3 que Lacan utilise le terme de discours : « C’est le discours qui fait lien social » et « le propre d’un discours c’est d’être sans paroles ». Comment comprendre ces assertions ?
Je propose de reprendre ici rapidement le schéma des quatre discours décrit par Lacan. Avec ce schéma, nous sommes dans une structure pure.

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L’autoradicalisation, une disposition psychique mortifère

— Par Dominique Jacques Roth, psychanalyste et auteur —

mere_titulaire_pere_benevoleLes attentats qui se perpétuent depuis 2015 ne sauraient être empêchés sur un mode seulement mécanique, car dès qu’un nouveau est perpétré, il n’est plus question que d’instaurer de nouvelles mesures sécuritaires, comme si l’éradication du terrorisme se réduisait à la mise en place de mesures répressives supplémentaires. Un tel empressement occulte le fait que les idéaux d’une société gestionnaire invalident le père comme tiers de la parole, car c’est la catégorie du père elle-même qui défaille dans le discours contemporain. L’auto-radicalisation participe d’une disposition psychique mortifère qui prend des allures protéiformes. « Faire bloc contre le terrorisme » suppose aussi et avant tout une analyse de la manière dont les pères des nations, leurs présidents et leurs élites manient l’ordre symbolique, pour accrocher la problématique terroriste à des causes bien plus profondes, constamment éludées.

La prolongation de l’état d’urgence et la mise en place de mesures de sûreté ne suffiront jamais à mettre un terme à une forme de guerre non conventionnelle née d’une parole paternelle défaillante. Qu’un président et son premier ministre se pressent au chevet des victimes ne changera rien au mensonge ou à l’hypocrisie de propos qui ne sont plus dignes de foi.

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Oui, un secret de famille peut tuer. Mais nous pouvons tous l’empêcher.

— Par Sandrine Alivon, psychologue clinicienne —

family_secretEn tant que psychologue dans le monde de l’enfance et animatrice d’ateliers-débats, je suis régulièrement invitée à discuter publiquement des secrets de famille. Que sont-ils ? Faut-il les dévoiler ? Quelles sont les conséquences de leur révélation ou de leur non révélation ? Dans une « actualité » qui nous fait toujours tanguer entre la peur et le courage, il n’est pas de trop de partager le contenu de ces échanges oraux avec vous, lecteurs.

Qu’est-ce qu’un secret de famille ?

Une information qui concerne un ou plusieurs membres d’une famille et que l’on protège par le silence. Nous avons tous besoin d’une vie privée, d’une intimité, donc de secrets pour la protéger. Ainsi, ce qui reste caché nous nourrit et nous élève. Le problème arrive lorsque nous ne protégeons plus ce qui nous fait du bien mais ce qui nous blesse, nous rabaisse et nous maintient en esclavage. Si j’ai eu une liaison avec un homme/une femme qui n’était pas bien vu/e de ma famille, mais que cela m’a tellement aidé/e à grandir, à me réparer ou à m’exprimer pleinement, alors oui j’assume la garder secrète.

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Psychopathologie du racisme : le cas Ralf Gonflant

hopital-de-jourUn rapport presque imaginaire du docteur Nimbus

« La haine n’est qu’une défaite de l’imagination », Graham Greene.

Ralf Gonflant (le nom est changé) est venu nous consulter à la demande de la justice après avoir fait l’objet de plusieurs plaintes portant sur des agressions à caractère raciste. C’est un homme dans la force de l’âge appartenant à la classe moyenne supérieure, un intellectuel qui exerce sa profession avec succès, tout en menant parallèlement une carrière artistique qui lui a conféré une renommée dépassant le cadre étroit de l’île où il est né et où s’est déroulée toute sa carrière.

Ce patient est métissé. Psychothérapeute mais jamais auparavant confronté à la pathologie du racisme, ce fait m’a tout d’abord surpris. Il me semblait qu’un métis devait moins que tout autre succomber à ce mal. N’est-il pas lui-même, fruit de l’union de plusieurs races, l’incarnation du caractère artificiel de leur séparation ?

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La psychiatrie perd un grand témoin

— Par Adams Kwateh, France-Antilles —
didier_trystramLe Dr Didier Trystram était arrivé en Martinique en 1969.
Le médecin psychiatre, Didier Trystram est décédé hier matin des suites d’un malaise qui l’a frappé alors qu’il assistait à la réunion de l’Amarhisfa (l’Association martiniquaise de recherche sur l’histoire des familles) dont il était un membre actif. Didier Trystram, qui aurait eu 80 ans le 15 mai prochain, était arrivé en Martinique en 1969, à l’époque où l’hôpital de Colson prenait son envol. Il se définissait comme de la troisième génération de psychiatres métropolitains en Martinique et le premier à choisir ce pays pour y vivre définitivement.
Héritier d’une psychiatrie d’avant-garde initiée par Despinoy en Martinique et Collomb au Sénégal en 1954, il s’était imprégné des réalités sociales et religieuses de la Martinique pour mieux appréhender la maladie mentale. Son nom est lié à la sectorisation de Colson destinée à la pratique d’une psychiatrie de proximité. Avant de prendre sa retraite, il avait consacré les 15 dernières années de sa carrière à la pédopsychiatrie, notamment dans le Nord-Atlantique et le Nord-Caraïbe. Ce passionné d’histoire consacrait de nombreuses conférences à l’histoire de la psychiatrie en Martinique, commencée en 1838 par l’ouverture de la maison coloniale à Saint-Pierre.

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L’éducation bientraitante contre la violence

julie_ostan-casimirJulie Ostan-Casimir est
Psychologue clinicienne (Paris, 1978)
Docteur en psychologie de l’enfant et de l’adolescent (Paris, 1983)
Docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Toulouse, 2006)

Vient de publier un troisième ouvrage : « L’éducation bientraitante contre la violence »
(K. éditions 2015)

Madinin-art : Pourquoi avoir publié un ouvrage sur l’éducation ?
Julie Ostan-Casimir : Lors de la parution de « Adolescents dans la tourmente, Troubles des conduites et des comportements » (K.Editions, 2013) de nombreuses questions de lecteurs ont porté sur l’éducation. Un entretien avec madame Manin, Présidente du Conseil Général d’alors, a aussi porté sur l’éducation. Par ailleurs de jeunes parents s’interrogent sur leur mode éducationnel. En temps que psychologue, il m’a paru important d’ouvrir le débat, car l’éducation se pose en processus et participe à l’élaboration de la personnalité. Je me suis intéressée pour l’heure à la période des 0-11 ans, me proposant de publier ultérieurement un ouvrage dédié aux adolescents.

Madinin-art : Proposez-vous des recettes ?
Julie Ostan-Casimir : Il ne s’agit surtout pas dans cet ouvrage de donner des recettes, mais simplement de tenter une approche dans le domaine de l’éducation, interrogeant certains concepts et théories dans le champ de la psychologie, pour inviter tout un chacun à la réflexion, pour dégager des pistes que le parent pourra adapter librement.

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Georges Vigarello : «Le plaisir sexuel n’a plus de modèle»

— Par Georges Vigarello, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales —

plaisir_diversL’année 2015 a eu quelque chose d’irrespirable. Nous avons voulu trouver de la légèreté pour démarrer l’année qui vient.

Si on pense immédiatement au sexe quand on parle plaisir, bien d’autres réjouissances gravitent en réalité autour de celui-ci, et n’ont cessé de se diversifier au fil du temps. L’historien Georges Vigarello, spécialiste des représentations du corps et des pratiques corporelles, retrace cette conquête de l’individu, qui s’intéresse davantage à lui-même et cherche à accroître sa sensibilité. Petit tour d’horizon, chronologique, du plaisir.
Au Moyen âge, contrôle et pulsions

«L’Eglise exerce un contrôle considérable sur le plaisir sexuel, dénonçant notamment l’amour excessif qu’un homme peut porter à sa femme. Dangereuse pour l’homme, la passion fait de la chair un piège ou une prison. Le père saint Jérôme peut ainsi écrire : « Adultère est aussi l’amoureux trop ardent de sa femme. » Et si « rien n’est plus infâme que d’aimer son épouse comme une maîtresse », le plaisir ne doit être orienté que vers la fécondation.

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Roland Gori : « Le néolibéralisme détruit les biens communs et le lien social depuis 40 ans »

— Entretien réalisé par Lucie Fougeron de l’Humanité Dimanche —

desaffiliationAprès les attentats de novembre 2015, le psychanalyste et essayiste* revient sur la nature des groupes terroristes et pose les jalons d’une réponse à une crise de civilisation qui suppose de repenser totalement le monde.
HD. De quoi les groupes terroristes qui ont mené notamment les attentats de novembre en France se nourrissent-ils ?
ROLAND GORI*. Ils émergent de la niche écologique d’une crise de civilisation qui s’est développée dès lors que les démocraties libérales ont voulu imposer ce que Pierre Bourdieu a appelé un faux universel, c’est-à-dire une raison du monde qui repose essentiellement sur le droit et les affaires. La prétention de rétablir par la tyrannie et la terreur des valeurs intégristes en matière de religion et de famille correspond à ce que la rationalité, que j’appelle « pratico-formelle » – la raison du droit et celle des affaires –, a laissé de côté : les valeurs traditionnelles de la morale et de la religion. Elles constituent le fonds de commerce d’une propagande à même d’appâter les individus les plus « désaffiliés » de notre société.

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Mon toupet

—Par Victor Lina —

face_a_faceA voir passer ce petit oiseau volant en vitesse devant l’immense éléphant d’Afrique bien campé dans la savane, on n’a pas idée de ce que l’on va trouver dans ce recueil qui retranscrit le premier séminaire de Jacques Lacan en 1954.

En fait on ne voit rien passer du tout, c’est une image fixe qui montre l’image floue d’un oiseau incomplètement saisi en plein vol par l’objectif du photographe qui a choisi de régler la vitesse d’obturation à un niveau suffisant pour que se détache toute la majesté de cet éléphant d’allure altière et dont les pavillons sont largement déployés.

Ce que l’on trouve par contre à l’intérieur du recueil est saisissant. Et je me suis laissé aller en pensant au titre de l’album d’Eugène Mona « Face à face ».

Face à face car Lacan évoque un mythe philosophique, il s’agit de celui laborieusement construit par G.W. Friedrich Hegel en ce début du 19ième siècle. Ce mythe originel se trouve au cœur de l’ouvrage portant le titre Phénoménologie de l’esprit.

Lacan en circonscrit les termes de la façon suivante : il s’agit de la relation fondamentale qui présiderait au lien inter-humain ou au lien social, cette relation serait ainsi figurable dans «  la lutte et le travail ».

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Les inédits de Frantz Fanon

— Par Michel Herland —

Fanon Inédits« Nous sommes les uns et les autres trop éloignés de soi-même, trop à la dérive dans les choses… c’est au sein des choses, de l’objet que nous nous retrouverons. »[1]

Frantz Fanon, Écrits sur l’aliénation et la liberté. Textes inédits réunis, introduits et présentés par Jean Khalfa et Robert Young, Paris, La Découverte, 2015, 678 p., 26 €.

Tous les Fanoniens, et au-delà tous ceux qui souhaitent mieux connaître le militant exemplaire de la lutte anticoloniale, le « guerrier-silex » de Césaire[2], vont devoir se précipiter sur un ouvrage désormais indispensable. Ce gros recueil présente les diverses facettes de l’œuvre de Fanon, à l’exclusion de l’homme intime : la médecine psychiatrique, la politique et – plus inattendue – la littérature, puisque il fut aussi, pendant ses années d’étudiant, l’auteur de deux pièces de théâtre (L’œil se noie et Les Mains parallèles). Les textes rassemblés dans ces Écrits ne constituent pas toujours des « inédits » au sens strict : une thèse de médecine est « publiée » et a fortiori les actes d’un congrès médical ou des articles d’El Moudjahid.

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De mo kat pawol anlè sa kwéyol ka poté ba nou épi ich nou

— Par George HUYGHUES DES ETAGES – psychologue, auteure d’ouvrages éducatifs – (texte avec son enregistrement sur CD audio, extrait de son livre « A l’écoute de la Martinique ») —

kreyol_la-2Déjapouyonn, kwéyol sé an zouti ki ka sèvi nou pou lyennen épi anlo moun ka palé’y oliron latè : sépa selman Matnik, Gwadloup épi Giyan étila yo ka palé kwéyol, ni plis di 9 milyon moun ka palé kwéyol bokoté nou kon tel Ayti étila kwéyol sé lang ofisyel, Sentlysi, Dominik ki paka palé fwansé. Plilwen nou ni Lareynyion, Moris épi Séchel. Nou ka konpwann ki kwéyol sépa lang an réjyon Lafwans selman, sépa an lang réjyonal sé an lang ki minoritè pis pa ni anpil moun ka palè’y atè Lafwans .

Dézièm bagay : kwéyol sé an lang ki pé pewmet sé timanmay-la apwann dot lang ki ka sanblé sé mo-a ant ‘yo menm mannyè kon’y kontel langlé. Ki donk sa pé fasilité sé timanmay-la pou apwann sé lang tala –

Twazyèm bagay ki pli potalan anko pas sé pou lékilib mantal pèp-nou : kwéyol sé lang zanset-nou, lang manman nou é – ki nou lé ki nou palé – timanmay-nou ka lévé adan’y, ka benyen adan’y dépi yo fèt é sé lang tala ka pôté lespwi zanset nou, valé ek kilti pèp-nou é sé pousa fodwé pa nou kité ‘y mô (é sé pétèt pousa yo lé nou kité’y mô,pou nou blyé pasé-nou, pou nou fonn adan la « mondialisation » épi nou pèd tout nanm-nou, tousa ka fè nou ka santi nouka sanm, nou lyennen, nou soudé antnou).

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Souffrance au travail : évaluation individualisée des performances et tournant gestionnaire

travail_souffranceRetranscription : Isabelle Aubert-Baudron

Christophe Dejours, vous êtes psychiatre, titulaire de la chaire de psychanalyse santé travail au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris, vous êtes responsable de l’équipe psycho-dynamique du travail et de l’action, vos travaux portent donc sur la souffrance au travail, en cause selon vous le tournant gestionnaire des années quatre-vingt, qui a donné une emprise de plus en plus importante à l’évaluation individualisée des performances, au contrat d’objectifs, résultat un collectif atomisé, vous êtes donc parfaitement dans le thème de cette semaine.

Alors tout d’abord, Christophe Dejours, une première question,une question rituelle: à la lumière de vos travaux, dans quelle mesure assiste-t-on, selon vous à une crise du collectif, et à quelles conditions pourrait-on en sortir pour donc refaire l’histoire ?

Christophe Dejours: En une seule réponse ?

France culture : On a trente-cinq minutes.

CD: Oui, je pense que le travail est un bon analyseur de la situation. C’est effectivement dans les dernières décennies que des transformations importantes ont été introduites dans des méthodes d’organisation du travail, et que ces méthodes ont une incidence majeure justement sur la vie du collectif.

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