— Jean Gabard, Auteur conférencier —
Il est aujourd’hui possible de faire valoir le principe de précaution quand un produit ou une mesure présente des risques pour l’environnement, pour la santé, ou simplement qu’il y a doute sur ces derniers. Ne serait-il pas possible d’étendre ce principe aux questions de société et particulièrement quand il s’agit de l’éducation de nos enfants?
Pendant des millénaires, les enfants ont été éduqués par une femme et un homme et cela a commencé bien avant que l’on connaisse l’existence du géniteur. Les humains du Paléolithique s’étaient en effet rendu compte que l’enfant avait plus de facilités à se séparer de la mère divinisée et à devenir autonome s’il y avait un homme (souvent le frère), à côté de celle-ci. Quand les hommes ont fait le lien entre l’acte sexuel et la naissance, ils se sont crus supérieurs et ont voulu dominer la femme et la nature. La mère était mise sous l’autorité du père et avec la révolution du Néolithique le patriarcat s’installait.
La domination masculine est actuellement rejetée, à juste titre, mais elle pouvait cependant se comprendre à une époque où, comme le dit Gabrielle Robin: «si le modèle d’identification, au lieu d’être le père – ou Dieu le Père – avait été la mère – ou la Grande Déesse – , les humains, pris dans les rets de la toute-puissance maternelle, auraient perdu tout espoir de devenir autonomes [2].»