Catégorie : Féminismes

Toutes et tous féministes ! Ce qui libère la femme libère l’homme (Simone de Beauvoir)

 

Lettre ouverte à chacune et chacun, individuellement et collectivement.

 

Madame la Présidente du Conseil Général

Monsieur le Président du Conseil Régional

Madame et Messieurs les Maires, Mesdames et Messieurs les conseiller-es municipaux-pales

Messieurs les Députés

Messieurs les Sénateurs

Cher-es compatriotes,

 

La journée du 8 mars cristallise les principales revendications concernant la condition des femmes dans tous les pays du monde.

Mais qu’est-ce qu’elles veulent encore, diront certains (et même certaines) ?

C’est vrai, a priori, chez nous – on n’est ni en Afghanistan, ni en Inde. On pourrait se dire que les femmes sont libres, qu’elles ont tout : elles travaillent, sortent, sont élues, …

 

Ce mythe de l’égalité acquise a la vie dure.

La récente étude de l’INSEE intitulée « Regards sur la parité » dresse un tout autre état des lieux de la situation des femmes en Martinique.

Quelques exemples :

A niveau de diplôme égal les femmes sont plus souvent au chômage, bien qu’elles réussissent mieux en classe,

Les emplois féminins sont concentrés à plus de 46% dans 8 familles de métiers liées aux activités traditionnelles des femmes, et qui ne sont pas les plus porteuses d’emploi ,

L’écart moyen annuel de salaires entre femmes et hommes est de 16,1%,

24% des femmes travaillent en temps partiel (13% pour les hommes),

Il y a davantage de bas revenus dans les familles monoparentales (à 90% des femmes),

Les mères célibataires ont plus de difficultés à mener de front la vie familiale et professionnelle, notamment en raison de la garde des enfants, et elles ont moins de loisirs que les hommes,

En politique, la Martinique est la dernière de la classe !

→   Lire Plus

Journée de la femme : peut-on être féministe et voilée ?

Zahra Ali, chercheuse d’origine égyptienne, auteur de « Féminismes islamiques », réfute toute soumission de la femme dans le port du voile. Interview.

Propos recueillis par Fatiha Temmouri (au Caire)

Y a-t-il une place pour le féminisme dans l’islam ? Zahra Ali, doctorante en sociologie à l’EHESS et à l’Institut français du Proche-Orient, travaille sur l’émergence d’une dynamique féministe musulmane en Occident et dans le monde musulman. Elle est l’auteur de l’ouvrage Féminismes islamiques*. Rencontre.

Le Point.fr : Certaines images ont frappé l’Occident durant le Printemps arabe. Des femmes aux voiles multicolores, poing levé, regard déterminé, se placent au cœur des manifestations comme porte-voix de la révolution et de la cause des femmes. Peut-on être féministe et voilée ?

Zahra Ali : Évidemment, oui. Dans la mesure où le port du voile peut correspondre à différentes réalités. On voit bien l’image à laquelle vous faites référence. Ces femmes qui portent un foulard sur la tête et qui manifestent pour défendre leurs droits pour la démocratie. Ce sont même des images qui tendent à se banaliser. Ce n’est pas une réalité qui date d’aujourd’hui.

→   Lire Plus

La Bataille du voile par Frantz Fanon

Frantz Fanon a abordé sous le titre de la bataille du voile, l’enjeu central constitué par le thème du dévoilement des femmes algériennes durant la domination coloniale française. Le voile des femmes était considéré comme le symbole par excellence de la nature rétrograde de la société algérienne et la colonisation présentée comme une mission de civilisation qui se donnait pour objectif premier de libérer les algériennes du patriarcat arabo-musulman dont elles étaient victimes en les dévoilant.

Avec le voile, les choses se précipitent et s’ordonnent. La femme algérienne est bien aux yeux de l’observateur « Celle qui se dissimule derrière le voile. » Nous allons voir que ce voile, élément parmi d’autres de l’ensemble vestimentaire traditionnel algérien, va devenir l’enjeu d’une bataille grandiose, à l’occasion de laquelle les forces d’occupation mobiliseront leurs ressources les plus puissantes et les plus diverses, et où le colonisé déploiera une force étonnante d’inertie.
La société coloniale, prise dans son ensemble, avec ses valeurs, ses lignes de force et sa philosophie, réagit de façon assez homogène en face du voile. Avant 1954, plus précisément, depuis les années 1930-1935, le combat décisif est engagé.

→   Lire Plus

Filles et garçons, changeons de cap, pour l’égalité…

Dans le cadre du projet « Filles et garçons, changeons de cap, pour une égalité dans les rôles, dans les métiers, dans la vie » une projection du film  » La domination masculine » est organisée le mardi 26 février 2013 dans la salle Frantz Fanon de l’Atrium à 15 h.

SYPNOSIS

« LA DOMINATION MASCULINE »

Un film de Patric Jean

« Je veux que les spectateurs se disputent en sortant de la salle »,

c’est ce que disait Patric Jean en tournant « la domination masculine »

Peut-on croire qu’au XXIème siècle, des hommes exigent le retour aux valeurs ancestrales du patriarcat : les femmes à la cuisine et les hommes au pouvoir ? Peut-on imaginer que des jeunes femmes instruites recherchent un « compagnon dominant » ? Que penser d’hommes qui subissent une opération d’allongement du pénis, « comme on achète une grosse voiture » ?

Si ces tendances peuvent de prime abord sembler marginales, le film nous démontre que nos attitudes collent rarement à nos discours. L’illusion de l’égalité cache un abîme d’injustices quotidiennes que nous ne voulons plus voir.

→   Lire Plus

Les combats des femmes ont engendré les droits des femmes !

« Résister à l’oppression est un droit naturel » Louis Delgrès

1944, vous dites ? Eh oui les femmes obtiennent le droit de vote et à cette date se crée en Martinique, comme en Guadeloupe, en Tunisie, au Vietnam, c’est-à-dire dans toutes les colonies françaises de l’époque, une section de l’Union des femmes Françaises.

 La section Martinique a ses racines au parti communiste  avec des femmes comme Jane Léro, Fernande Ursulet. Elle recrute dans les masses laborieuses et surtout là où se trouvent des municipalités communistes. En même temps se crée « La femme dans la cité » avec Paulette Nardal, qui, elle, recrute dans les classes moyennes et dont l’un des objectifs est de former de bonnes femmes d’intérieur.

→   Lire Plus

Les Femen seins nus à Notre-Dame : le déchaînement médiatique est écœurant

Par Nathalie Blu-Perou
Chroniqueuse société
— Entrer dans Notre-Dame de Paris seins nus, était-ce le happening de trop pour les Femen ? C’est ce que semble dire les nombreuses réactions offusquées qui ont suivi l’événement. Autrefois symbole de liberté, le groupe d’action d’origine ukrainienne n’est plus en odeur de sainteté. Une mise au pilori qui choque notre contributrice.

Vade retro, Satanas. Les Femen ne sont décidément plus en odeur de sainteté. Ce groupuscule féministe d’origine ukrainienne, connu pour ses actions basées sur la provocation et le plus souvent illégales aurait, semble-t-il, inventé à lui seul, le 8e péché capital.

Quel fait est à l’origine de ce drame ? Un happening « topless », organisé en la cathédrale Notre-Dame de Paris, et qui a provoqué cette avalanche de réactions outrées, au sein de la bien-pensance de droite comme de gauche.

Des causes trop diverses

De façon générale, j’éprouve une certaine méfiance vis à vis des groupes de féministes radicales et agressives qui, tirant trop la couverture médiatique à elles, prennent la parole des autres femmes en otage, et imposent ipso facto (et parfois manu militari) leur propre conception du féminisme.

→   Lire Plus

GPA : la plus grande subversion féministe

Par Caroline Mécary, avocate, auteure.

— La question de la gestation pour autrui (GPA) a fait irruption dans le débat sur le projet de loi ouvrant le mariage civil aux couples de personnes de même sexe, par effraction pourrait-on dire, lorsque la circulaire du ministère de la justice, annoncée dès le 16 janvier devant la Commission des lois, a fait l’objet d’une dépêche le 29 janvier.

Pourtant, la circulaire rappelle avec raison le droit applicable : « Est français l’enfant dont l’un des parents est français » (article 18 du code civil) de sorte qu’un certificat de nationalité française – qui atteste de sa nationalité – doit pouvoir lui être délivré indépendamment de la conception.

La circulaire n’abroge évidemment pas l’article 16-7 du code civil qui fonde depuis 1994 l’interdiction d’une convention dite de « mère porteuse ».

Cette réalité n’a nullement empêché les députés de l’opposition, qui ne sont pas à une dénégation près du réel, de saisir cette opportunité « politique » qui leur a été servi sur un plateau par un de ces énièmes couacs – dont la majorité présidentielle a manifestement le secret – pour agiter fantasmes et peurs irrationnelles à coups de mots-valises, de mots-slogans : « location de ventre », « location d’utérus », « enfant Play mobil », etc.

→   Lire Plus

Au plaisir des femmes

 Par Frédéric Joignot

Poster-Tabou

« Mon coeur bat la chamade, et sous son regard scrutateur, j’ai déjà viré au rouge pivoine… Il n’est pas seulement beau, il représente le summum de la beauté masculine. Et il est là, devant moi. »

Cinquante nuances de Grey, livre de la Britannique E. L. James, débute comme un roman à l’eau de rose. Il en a le style. L’histoire aussi. Anastasia Steele, étudiante en littérature, naïve et désargentée, toujours vierge à 22 ans, interviewe pour le journal de la faculté Christian Grey, un chef d’entreprise milliardaire de 27 ans.

Coup de foudre entre l’oie blanche et le « dieu grec ». Il la raccompagne en hélicoptère et l’emmène dans son immense appartement. Là, « Ô mon Dieu », Anastasia découvre une croix de bois bardée de menottes de cuir, tandis que le golden boy lui propose de devenir sa « soumise ». Anastasia finit par accepter : « Faire plaisir à Christian. Tout d’un coup, je me rends compte, que, oui, c’est exactement ce que je veux. C’est une révélation. » Quelques séances de fouet plus tard, assorties de clichés – « Je gémis et mes mains se crispent dans ses cheveux » -, l’héroïne vit le doute amoureux.

→   Lire Plus

Alfred Marie-Jeanne obtient la prolongation de « l’agence des 50 pas »

Zone des cinquante pas géométriques

Question du Député Alfred MARIE-JEANNE et Réponse du Gouvernement, le 4 décembre 2012 :

 

 

 
 

M. Alfred Marie-Jeanne : Ma question s’adresse à Mme Delphine Batho, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie

En Martinique, la zone des cinquante pas géométriques représente plus de 1 000 hectares hors forêt domaniale, mais 3 500 avec cette forêt. Sur cette zone, plus de 15 000 constructions hébergent plus de 10 % de la population.

La loi du 31 décembre 1996 a créé pour dix ans des agences devant réguler et régulariser cette occupation, afin d’éviter tout accaparement illicite et toute anarchie incontrôlable. Mais les dossiers de demande de cession étaient déposés en préfecture, en sous-préfectures ou dans les mairies dotées d’un service de régularisation.

Devant l’ampleur de la tâche à accomplir, un délai de cinq ans renouvelable deux fois a été accordé par la LODEOM en 2009. Puis la loi Grenelle II du 12 juillet 2010 a fait de l’agence des cinquante pas géométriques un guichet unique, avec des résultats probants : 432 dossiers traités en 2010, 650 en 2011 et plus de 750 en 2012.

→   Lire Plus

Refuser la violence envers les femmes en tout temps et en tout lieu

par Danièle Magloire – Sociologue, féministe haïtienne

 

 

-Dès 1930, les féministes haïtiennes se sont mobilisées. Depuis la résurgence du mouvement en 1986 après la chute de la dictature des Duvalier, la violence spécifique envers les femmes est, dans

une diversité de registres, au coeur des revendications: droit de cuissage et harcèlement sexuel (ouvrières sous-traitance), violence dans les sphères privée et publique (femmes marginalisées), violences conjugale et civile récurrentes, abus sexuels en milieu scolaire, violence pour motif politique. Beaucoup se demandent pourquoi s’attacher à distinguer la violence selon le sexe des victimes. Des apparences trompeuses peuvent laisser croire qu’Haïti n’est pas une société d’obédience patriarcale: matrifocalité, présence marquée des femmes dans l’espace public, taux élevé d’activité économique généralement sans mouvement de retrait/retour sur le marché du travail. Le principe de l’égalité des droits a finalement été consacré en 1987. Dans la pratique, les Haïtiennes sont soumises à un ensemble de contraintes et ont un accès marginal aux ressources (économiques, productives, politiques, temps). Lorsque les agressions envers les femmes s’inscrivent dans le cadre d’attaques contre les populations (violence d’État, de groupes armés), il est relativement aisé de faire reconnaître certaines formes de violence (viols, tortures, séquestration, violences à caractère économique).

→   Lire Plus

Être une femme migrante : le cumul des peines…

 

par Muriel Ameller, militante féministe

 

Quand on parle de femmes migrantes et/ou immigrées, on pense de suite à la lutte pour la régularisation des papiers de séjours. Mais cette seule bataille gagnée, tout ne devient pas limpide et facile dans la société d’accueil pour toutes ces femmes. Sur du long, voire très long terme, doit être menée la rude bataille de leur citoyenneté, de leur reconnaissance, de leur considération dans cette société qui se prétend libératrice et sympathique, sur le plan tant privé que public et professionnel.

La plupart des femmes recherchent par l’exil – pour les mêmes raisons économiques, sociales et politiques que les hommes – un espoir d’amélioration de vie pour elles-mêmes, mais surtout pour leur famille. Néanmoins, aujourd’hui, elles sont moins des « suiveuses » de conjoints mais plutôt des actrices de leur immigration. Sous les statistiques diverses existent des femmes fortes, courageuses, résistantes, qui luttent quotidiennement, travaillent régulièrement, souvent dans des travaux que personne d’autre ne veut faire, se responsabilisent face à de nouveaux modes culturels de vie, s’engagent dans des associations, combattent pour leur qualité de vie et meurent souvent en exil.

→   Lire Plus

Des SMS pour tenir les Saoudiennes en laisse

Par Pierre Prier

 

REPORTAGE – Lorsqu’une Saoudienne veut sortir du territoire, un message est envoyé à son «gardien mâle». Des femmes s’élèvent contre cette «humiliation».

Envoyé spécial à Riyad

Aziza al-Youssef se souvient du jour où un policier l’a arrêtée alors qu’elle était au volant. Un policier sympa. «C’était un quinquagénaire bienveillant. Il m’a dit: “Tu devrais conduire la nuit, ça se verrait moins”.» Aziza al-Youssef, professeur d’informatique au caractère bien trempé, en rit encore en montrant la vidéo de ses exploits postée sur You Tube. On la voit roulant tranquillement dans les rues de Riyad, la capitale saoudienne. Un acte strictement prohibé par la monarchie conservatrice, seul État au monde à appliquer cette restriction.

Aziza est l’une des organisatrices de la manif «femmes au volant» du 17 juin 2011. Plus de 80 conductrices avaient voulu marquer ainsi le 20e anniversaire de la première tentative, le 17 juin 1991. Une époque d’avant Facebook et Twitter. Cette fois les contrevenantes se sont donné le mot sur l’Internet. Chacune a pris le volant séparément, rendant la répression plus difficile. «J’ai conduit pendant plusieurs jours, raconte Aziza.

→   Lire Plus

Le père déchu

 

— par Jean Gabard —

    Au nom de la nécessaire émancipation de la femme et de la juste lutte contre l’oppression qui prévaut dans de nombreux pays, le féminisme, dans nos sociétés en est parfois venu à nier la différenciation des sexes et à diaboliser l’homme perçu comme inutile. L’auteur s’attaque aux dérives féministes et invite les hommes et les femmes à ne pas s’enliser dans un manichéisme stérile.

En 2006, à la parution de l’essai de Jean Gabard, beaucoup l’ont rejeté à la seule lecture du titre : comment oser parler de dérives du féminisme alors que les femmes dans les pays occidentaux, viennent tout juste d’obtenir l’égalité en droits, que les lois sont souvent non respectées et les injustices encore si nombreuses ? Ce livre était catalogué comme un nouveau pamphlet contre les féministes, symptomatique de cette période de « backlasch » et l’auteur classé comme un nouveau réactionnaire fut empêché de s’exprimer davantage. C’est ainsi que plusieurs projets de conférences-débats sur un thème majeur de l’essai – l’éducation des enfants – ont été annulés, suite à des pressions sur les organisateurs Pourtant des associations ont pris le risque et lui ont donné la parole.

→   Lire Plus

Les gender studies

 — par Sandrine Teixido —

Apparues dans les années 70 aux États-Unis, les gender studies ont profondément renouvelé l’étude des rapports homme/femme en posant que la différence de sexe est une construction sociale. Si ce courant n’a guère d’équivalent en France, en revanche la notion de genre a fini par s’imposer dans les études féministes et de nombreux enjeux de société.

Objet et genèse

Le concept de « gender » est né aux Etats-Unis dans les années 70 d’une réflexion autour du sexe et de l’utilisation de cette variable dans les recherches en sciences sociales. Le mouvement féministe qui a pris de l’ampleur après la révolution sexuelle cherche à faire entendre sa voix au sein des institutions de recherche. Il s’agit de faire reconnaître un engagement qui se veut de plus en plus une réflexion renouvelée sur le monde. C’est un psychologue, Robert Stoller (1), qui popularise en 1968 une notion déjà utilisée par ses confrères américains depuis le début des années 50 pour comprendre la séparation chez certains patients entre corps et identité. De là l’idée qu’il n’existe pas une réelle correspondance entre le genre (masculin/féminin) et le sexe (homme/femme).

→   Lire Plus

« Bintou » : tragédie urbaine et émergence d’une metteuse en scène

 — Par Alvina Ruprecht —

Création 2009 Prix de la Presse au Festival Off d’Avignon 2009


Nous connaissons déjà l’œuvre de Koffi Kwahulé, à mon avis un des meilleurs auteurs dramatiques de langue française de sa génération. Souvent jouées à Avignon, ses pièces construisent un monde symbolique qui décortique les soubassements du pouvoir où les anges exterminateurs mènent leurs victimes à leur perte. Un monde terrifiant qui cerne la psyché ébranlée de ces êtres pris dans un monde en transformation qu’ils essaient de cerner mais que souvent, ils ne comprennent pas.Bintou nous place devant une de ces expériences limites. Ce texte très puissant, issu du monde de la culture populaire urbaine est d’une actualité brulante, il est structuré comme une tragédie grecque. Un chœur syncopé nous accueille dès le départ dans cette descente vers les enfers. Bintou, une jeune révoltée genre Antigone, défie les dieux, refuse la tradition de ses parents et ensorcelle les membre de sa bande qui se laissent mener vers leur propre destruction. Un réquisitoire contre l’excision, une mise en évidence des conflits profonds qui déchirent les jeunes de l’immigration, un texte lyrique, féroce, réaliste et mythique à en couper le souffle.

→   Lire Plus

La violence à l’égard des femmes : un symptôme de la misère sexuelle masculine.

— Par Roland Sabra —

Notre monde est sexué et nous n’en sommes pas encore revenus! La sexuation est sans doute la régularité la plus constante qu’ait pu observer notre espèce depuis les débuts de l’hominisation. Cette reproduction sexuée, l’existence d’un principe mâle et d’un principe femelle, concerne l’essentiel des espèces animales. Pour autant cette différence n’induit pas d’elle-même une inégalité, pour cela il faut passer par une symbolisation, par un marquage langagier, pour qu’elle se traduise en rapport de domination. La symbolisation est une mise à distance du réel, une transformation sur laquelle va s’étayer un rapport de pouvoir. La nomination permet d’évoquer la chose sans avoir à la convoquer. Le nom tue la chose, comme l’écrivent les linguistes. Il va s’agir de montrer comment à partir d’une position vécue comme inférieure vis à vis des femmes, les hommes vont produire un agencement social et politique qui va masquer ce réel pour asseoir une tentative plus ou moins réussie de maîtrise du corps des femmes. Mais le réel est impossible à symboliser totalement, totalitairement. Il échappe, il fait retour, avec violence, et ce d’autant plus que les sujets de la langue éprouvent des difficultés dans leur rapports avec le registre du symbolique, ce qui semble être un fait de structure pour les hommes martiniquais.

→   Lire Plus