Catégorie : Féminismes

La parité n’est pas encore une exception culturelle

— Par Magali Jauffret —
orlanContrairement aux idées reçues, et malgré les prises de conscience et recommandations, les métiers de l’art et de la culture sont gravement exposés aux inégalités de genre.

Voilà quelques années, l’exposition « Elles@centrepompidou » se dote d’un slogan qui sonne comme un aveu : « Au Centre Pompidou, les femmes représentent 17,7 % des artistes dans les collections. La nouvelle présentation leur est consacrée à 100 %. » Ce grand écart volontariste, peut-être même ghettoïsant – ça se discute – est pensé comme un rattrapage, après le scandale qu’a provoqué, quelque temps auparavant, en ce même lieu, « Dionysiac », dont les œuvres des femmes étaient absentes, alors que la commissaire de l’exposition était Christine Macel, conservatrice au Centre Pompidou, récemment nommée commissaire générale de la 57e Biennale de Venise.

Le pire, c’est que cette absence est théoriquement justifiée, dans le catalogue, par les propos aberrants et sexistes de l’artiste Jean-Marc Bustamante, lesquels n’ont pas empêché l’ex-ministre de la Culture, Fleur Pellerin, de le nommer, l’an dernier, à la tête des prestigieux Beaux-Arts de Paris, après en avoir évincé Nicolas Bourriaud.

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Réforme du droit du travail : « Non à la double peine pour les femmes »

— Tribune signée par un collectif de militantes féministes, de chercheuses et de syndicalistes sur le site inegaleloitravail.fr

double_peineUne fois de plus, le gouvernement oublie les droits des femmes. Le préambule de l’avant-projet de loi rappelle que « le principe d’égalité s’applique dans l’entreprise. L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes doit y être respectée ». Voilà pour la théorie, et c’est bien le minimum quand on sait que les femmes continuent de gagner en moyenne un quart de moins que leurs homologues masculins et que la France se classe 132e en matière d’égalité salariale sur 145 pays. Le problème, c’est que cette déclaration de principe n’est accompagnée d’aucune mesure pour rendre enfin l’égalité effective.

Surtout, le projet de loi repose sur l’inversion de la hiérarchie des normes et fait systématiquement primer les accords d’entreprise sur les accords de branche ou la loi. Ce principe est fondamentalement nuisible à la lutte pour l’égalité professionnelle, qui n’a avancé qu’imposée par la loi et sous la pression des luttes féministes. Ajoutons que les femmes sont plus nombreuses dans les TPE/PME, où il y a moins d’implantation syndicale, et donc moins de possibilité de négocier et de se mobiliser.

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«L’emploi ne doit plus s’évaluer sur des critères masculins»

— Entretien réalisé par Latifa Madani —

balima-vittinLes différences salariales persistent dans le monde, affirme l’Organisation internationale du travail (OIT). Que 171 pays aient ratifié la convention de 1951 sur l’égalité des rémunérations n’empêche pas les emplois d’être déterminés par le genre plutôt que la compétence. Entretien avec Cécile Balima-Vittin du département des normes internationales du travail au BIT.

HD. Que révèlent les inégalités salariales persistantes entre hommes et femmes ?

Cécile Balima-Vittin. La majorité reste sur le concept de « à travail égal, salaire égal », au lieu du principe qui va plus loin de « salaire égal pour travail de valeur égale », que défend l’OIT. Même si l’emploi est différent, la valeur est égale. Nous l’appelons équité salariale. Les hommes et les femmes doivent percevoir une rémunération égale, non seulement pour un travail identique ou similaire, mais aussi pour un travail de valeur égale.

Or, nous constatons de façon récurrente un écart résiduel « inexpliqué », injustifié, entre le salaire des hommes et celui des femmes, une fois éliminées les causes dites objectives : scolarité, expérience, secteur d’activité, nombre d’heures… Une partie de l’écart salarial pourrait être résorbée par des politiques agissant sur ces causes.

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Pour un 8 mars participatif, multiple, solidaire, ancré dans nos réalités !

ufm_konfians_nouPartout dans le monde, les organisations féministes et démocratiques se battent pour que les gouvernements s’engagent à franchir le pas pour accélérer le mouvement vers l’égalité entre les femmes et les hommes, pour que les sociétés changent.

En Martinique, le 8 mars, est important à marquer avec détermination dans notre société encore bien inégalitaire : chômage, temps partiel, emplois précaires, bas salaires, accès aux responsabilités, à une vie sociale, partage des tâches ménagères et familiales, éducation, politiques menées, stéréotypes, violences sexistes … la liste du hit-parade des inégalités pour les femmes est toujours aussi longue malgré des lois.

C’est la preuve que c’est l’action conjuguée de toutes et de tous qui permettra de faire avancer les mentalités et que les femmes et les hommes soient égaux dans toutes leurs caractéristiques.

C’est pourquoi l’UFM a décidé de faire de cette journée un 8 mars participatif, multiple, solidaire, ancré dans nos réalités.

Plus que jamais, unissons-nous pour balayer les inégalités socio-économiques significatives persistant entre les femmes et les hommes sous toutes les formes, dans tous les lieux : dans les quartiers, au travail, dans l’espace public, à la maison, dans les politiques locales …

« KONFYANS NOU SE FOS NOU, ACTRICES DANS NOS VIES !

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8 Mars encore et toujours nécessaire !

— Par Culture & Egalité —
we_want_sex_equalityFemmes, cette fois encore, mobilisons-nous pour cette journée de lutte des femmes pour nos droits !
Non, nous ne souhaitons pas prendre la place des hommes, nous voulons mieux vivre tout simplement, car :
Nous sommes les plus nombreuses à gagner des petits salaires.
21 % de celles d’entre nous qui travaillent sont à temps partiel, contre 7,7 % des hommes. (300 % de plus qu’eux) – un temps partiel le plus souvent imposé.
Alors que nous sommes plus diplômées que les hommes, nous n’occupons pas les postes de responsabilité et sommes surqualifiées pour les fonctions qu’on nous concède !
Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’on nous prépare une loi sur la règlementation du travail qui nous frappera de plein fouet en aggravant la précarité dont nous sommes déjà les plus grandes victimes.
Par exemple, les horaires de travail ne seront plus encadrés par notre contrat de travail, mais fluctuants, décidés par notre employeur selon les « besoins » de l’entreprise. Concrètement, pour beaucoup d’entre nous, adieu à des revenus fixes à la fin de chaque mois !

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« Kimbidalé » : le combat contre l’excision en Ethiopie.

25 Février 2016 18h. Médiathèque de Ducos

kimbidale-2Depuis 20 ans, Madina Aidahis et Halima Issé mènent une lutte acharnée pour mettre fin à la pratique de l’excision et de l’infibulation en pays Afar éthiopien.
Chaque jour, elles sillonnent les villages de la région de Gawani pour sensibiliser les habitants aux effets néfastes de ces mutilations. Quelques fillettes sont sauvées grâce à leurs actions sur le terrain. Mais pour les animatrices de l’association Gamissa, c’est encore insuffisant.
A partir de 2005, leur combat prend une dimension internationale. Soutenues, accompagnées par le mouvement féministe français Femmes Solidaires, Madina et Halima réussissent à sauver plus de 850 petites filles et ainsi à faire reculer une tradition vieille de 27 siècles.

A travers ces deux héroïnes, « Kimbidalé » retrace une lutte solidaire menée simultanément en Ethiopie et en France. Ce film, optimiste, prend le parti de montrer la volonté, le courage, la solidarité et l’espoir de ces femmes qui ont fait des mutilations génitales féminines, le combat de et pour leur vie.

Ecrit et réalisé par Emmanuelle Labeau

Durée du film : 51 minutes

Lire: Ces femmes qui se battent contre l’excision

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 L’Union des Femmes de la Martinique et Femmes Solidaires
ont le plaisir de vous inviter aux projections-débats gratuites du film Kimbidalé
en présence de la réalisatrice Emmanuelle Labeau
 

Vendredi 19 Février 2016 à 19h

à La Salle Kaz à Vents au Tropique Atrium de Fort-de-France
 
et

Jeudi 25 Février 2016 à 18H

à la Médiathèque de Ducos

 

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Famille, enfants et droits des femmes. Quel retour en arrière!

— Par Culture Egalité —
ministere_famille_&_femmeLe remaniement ministériel annoncé jeudi 11 février chamboule les attributions relatives aux Droits des femmes. Lors du dernier grand remaniement en août 2014, la rétrogradation du ministère des Droits des femmes à un simple secrétariat d’Etat avait déçu.
Aujourd’hui, sont associés sous un même Ministère ‘la famille, l’enfance et les droits des femmes’. Un tel intitulé enferme les femmes dans un rôle stéréotypé, les assignant encore une fois au rôle d’épouse et de mère. Comme de nombreuses associations féministes et de nombreuses personnalités françaises, Culture égalité s’inquiète et dénonce le lien ainsi établit entre famille, enfants et droits des femmes. Quel retour en arrière! Ce gouvernement paritaire vient de démontrer de façon éclatante, son aveuglement, son désintérêt pour la question de l’égalité entre femmes et hommes. Ici, en Martinique, mobilisons-nous afin de dénoncer toutes les formes de sexisme et continuons à nous battre pour que notre société cesse d’enfermer les femmes dans le rôle archaïque de la ménagère. Le 8 mars, faisons entendre nos voix. Plus fort encore.

Le vendredi 12 février 2016
Pour Culture & Egalité
Géraldine de Thoré
George Arnauld

En un quinquennat, les droits des femmes seront passés d’un ministère de plein exercice à un secrétariat d’Etat rattaché aux Affaires sociales, pour finir accolé… à la Famille et à l’Enfance.

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“No more clichés”: la vidéo qui tourne en dérision le sexisme dans la publicité


Les temps ont changé ? Pas dans la publicité en tout cas. Après la ménagère dévouée des années 1950, la femme soumise des années 1970 ou la femme objet des années 1990, la femme d’aujourd’hui est faussement libérée. Encore représentée uniquement pour éveiller le désir masculin, elle prend son pied dans des poses suggestives, même dans les publicités de yaourts ou de glace. Et même si elle est (enfin) représentée en train de conduire, la femme du XXIe siècle n’est pas pour autant douée, et “a toujours un petit problème avec le parking”. Et “quand elle n’est pas à la maison, tout part à vau-l’eau“.

Alors, pour le réseau “Toutes femmes, toutes communicantes“, auteur de cette vidéo aux allures de teaser de film hollywoodien, “Il serait peut-être temps de changer de film. En 2016, soyons tendance, luttons contre les clichés sexistes”.

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Allaitement : cessons de culpabiliser les femmes

allaitement— Par Titiou Lecoq, Auteure , Elisabeth Bost, Journaliste , Pénélope Bagieu , Auteure de bandes dessinées , Lauren Bastide, Journaliste , Delphine Manivet , Créatrice de mode , Alix Girod de l’Ain , Journaliste , Nadia Daam, Journaliste , Alexandrine Duhin, Editrice , Marlène Schiappa, Présidente de «Maman travaille» et Sophie de Closets, Editrice —

L’allaitement au sein ou au biberon doit rester un choix personnel. Chaque femme mérite un respect égal dans ses choix. Nous demandons de conserver notre droit à décider sans devoir affronter une culpabilisation permanente.

Je n’ai pas allaité mes enfants au sein.

Et je trouve inquiétant que ce choix soit socialement de plus en plus difficile à assumer. C’est le signe à la fois d’une remise en cause profonde des droits des femmes et d’une assignation à un idéal maternel oppressant.

Nous qui avons choisi le biberon serions de mauvaises mères, privilégiant notre confort au détriment de celui de nos enfants, refusant d’assumer nos fonctions biologiques. En réalité, nous considérons simplement que notre corps nous appartient. Les progrès permettent à celles qui le souhaitent de ne pas allaiter au sein.

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« Culture Égalité » : un premier bilan positif et une invite à continuer!

culture_ega_bilan-1Culture Égalité, une jeune association féministe qui s ‘engage pour la défense des femmes et des droits humains.

Le dimanche 17 janvier 2016, pour la jeune association féministe Culture Egalité, c’était l’heure du bilan.

Les militantes privilégient deux axes d’action principaux : la prise de conscience par les femmes (et les hommes) de l’inégalité entre les sexes et des freins au développement des individus et de la société que cela engendre et la défense des droits humains en général. Un combat dans lequel le mouvement féministe s’inscrit tout naturellement.

En 2015, avec peu de moyens, mais forte de l’inlassable mobilisation de ses membres, du soutien de ses ami-e-s, de ses partenaires financiers et associatifs, Culture Egalité a organisé des manifestations qui ont rassemblé au total quelques 500 personnes et en ont touché beaucoup plus.

Elle a relevé le défi de produire et de diffuser 9 numéros d’une émission intitulée Fanm Ouvè Zié’w, sur Zouk TV. Ainsi le 4e mercredi de chaque mois, elle a fait rentrer dans les foyers des téléspectateur.trice.s des débats sur la parité politique, l’éducation des enfants, l’hypersexualisation, le droit du travail, l’histoire des femmes, l’écologie, etc.

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La fondation Raja, porteuse d’espoir pour les femmes et l’environnement

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Danièle Kapel-Marcovici, PDG du groupe Raja, se bat pour le droit des femmes sur tous les fronts. Cette année, sa fondation porte la voix des femmes à travers des projets liés à l’environnement. La dotation est de 400 000 euros.

« La bataille du climat ne se gagnera qu’avec les femmes. Pas seulement parce qu’elles représentent la moitié de l’humanité ou qu’elles sont en première ligne face aux effets du changement climatique. Grâce à leurs connaissances et leur savoir-faire, elles sont des actrices du changement incontournables pour s’adapter face aux évolutions du climat », déclare Danièle Kapel-Marcovici. Cette femme de 69 ans, militante féministe depuis les années 70, défend depuis plus de 30 ans le droit des femmes au sein de son entreprise. Un groupe européen, spécialisé dans les solutions d’emballage pour les entreprises, ayant réalisé environ 460 millions d’euros en 2015. Son action pour cette cause se concrétise à travers sa fondation, créée en 2006. Son objectif est de défendre les droits des femmes en France et partout dans le monde. Pas moins de 800 000 euros sont attribués chaque année à des associations menant des actions sur le terrain, en France, en Afrique, en Amérique latine et en Asie.

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Largement, elle fut un exemple !

— Par Gilbert Pago —

Yvette Guitteaud-Mauvois est décédée à 93 ans. Il faudra certainement écrire l’histoire de la vie de cette militante en dehors des lieux communs ou des généralités mais on peut d’ores et déjà en dire quelques traits. De mon témoignage, je voudrais souligner trois points qui me paraissent essentiels.
D’abord la caractéristique de son engament féministe dès ses débuts, puis la force de ses convictions de libre penseuse, ensuite la tonicité et la longévité de sa combativité.

Dans l’entre-deux –guerres, la famille Guitteaud vit aux Terres Sainville dans un nouveau faubourg qui se construit sur les marécages du « Quartier des Misérables ». Le père Guitteaud est commerçant de petite quincaillerie à l’actuelle rue Yves Goussard ex rue de la république prolongée. Il est aussi éleveur de coqs de combat ( coq game – prononcez djemm), il en vend à Eugène Aubéry, ce baron du sucre et du rhum. Son épouse, épicière et tenancenière d’un « débit de la régie » s’établira plus tard à Ravine Bouillée où elle subit une à deux fois l’an, les rudes inondations de ce bouillant ruisseau en temps de pluie.

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« Monsieur le président, graciez Jacqueline Sauvage ! »

jacqueline_sauvageUne pétition demandant la grâce de cette femme condamnée à la prison pour avoir tué son mari violent a dépassé les 210 000 signatures. Parole 
à l’une de ses instigatrices, une militante féministe qui appelle à une grande mobilisation populaire contre les violences faites aux femmes.

Elles sont quatre : Lamia, Véronique, Carole et Karine. Quatre citoyennes choquées, comme tant d’autres, par le verdict prononcé au nom du peuple français par la cour d’assise du Loir-et-Cher, le 3 décembre dernier, à l’encontre de Jacqueline Sauvage. Cette femme de soixante-huit ans a été condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent, après quarante-sept ans de coups et d’abus sexuels sur elle et ses enfants. Choquées, les quatre femmes décident de façon totalement spontanée, et en dehors de tout cadre collectif, de lancer une pétition sur Internet et les réseaux sociaux pour demander à François Hollande qu’il accorde sa grâce à cette femme qui a connu toute sa vie l’enfer. Elles fusionnent donc leur texte, qui a recueilli 218 707 signatures en moins de quatre semaines. Avant les vœux présidentiels, nous donnons la parole à l’une d’entre elles, Karine Plassard, adhérente d’Osez le féminisme !.

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Voici Karbé Fanm !

— Culture Egalité —
karbe_fanm_n1C’est la nouvelle revue de l’association féministe Culture Égalité. Elle a pour objectif de retrouver, retracer, accueillir l’histoire des femmes de notre pays.
Pourquoi Karbé ? Parce qu’au temps de nos ancêtres Caraïbes, le carbet était le centre où se déroulait la vie sociale et politique du village. Les hommes s’y retrouvaient pour fumer, boire, palabrer et traiter les affaires du village. L’entrée en était en principe interdite aux femmes et aux enfants. En intitulant notre revue Karbé Fanm, nous voulons accompagner, annoncer l’irruption d’une présence et d’une parole féminines en des lieux qui leur étaient jusque-là peu familiers, voire interdits. Nous voulons resituer la femme au cœur de la cité, de sa vie politique, sociale et culturelle.
Pourquoi l’histoire des femmes ? Parce que, depuis toujours, nombreuses sont les femmes qui se sont opposées à l’exclusion et au déni de leurs droits. Car « les femmes n’ont pas été seulement des victimes. Elles ont été des actrices de l’histoire, de leur histoire. » (Michelle Perrot)
Connaitre l’histoire des femmes c’est donc s’inspirer des combats de nos aînées pour mieux mener les nôtres et mieux résister aux oppressions…
Ce premier numéro de Karbé Fanm présente , Suzanne Roussi Césaire,
Notre revue s’intéressera à d’autres grandes figures d’avant hier, mais aussi d‘hier.

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Jacqueline Sauvage condamnée à 10 ans de prison : indigne pour toutes les femmes battues !

— Par l’UFM —

En 2012, Jacqueline Sauvage a tué son mari de trois coups de fusil. Ce dernier, également incestueux avec ses filles, la battait et la violait depuis 47 ans. À 66 ans, Jacqueline Sauvage vient d’être condamnée en appel à 10 ans de prison pour cet acte. Un verdict qu’il faut combattre, pour toutes les femmes, comme elle, victimes de violences conjugales

Après plus de 40 années de violences extrêmes, Jacqueline Sauvage et ses filles ne méritaient pas cette condamnation.
Dans la violence conjugale, l’agresseur enferme les victimes dans le silence, la honte, la terreur et la culpabilité. Rien ne transparait. L’inceste provoque les mêmes conséquences. Les traumatismes et la peur paralysent, jusqu’au jour où un acte de trop, qui n’est pas forcément le plus grave, amène les femmes à réagir. Parce qu’elles sentent la mort, parce qu’elles n’en peuvent plus.

Les associations qui accompagnent des dizaines de milliers de femmes chaque année, comme à l’UFM, le constatent chaque jour.

Jacqueline Sauvage n’avait pas d’autre solution pour sauver sa vie. Elle en aurait eu une, si les professionnel-le-s et les proches qui ont connu la famille, s’étaient penchés sur les signes qui ont sûrement été relevés durant toutes ces années.

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Respect des droits humains : toutes et tous concerné-e-s

Jeudi 10 décembre 2015, à 18h, sur la place de la ville de Schœlcher

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Qu’est-ce que les droits humains ?

Les droits humains sont les droits fondamentaux que chaque personne possède du seul fait de sa qualité d’être humain. Ils reposent sur le principe que tous les êtres humains sont égaux en dignité et en droits.

A quoi servent les droits humains ?

Les droits humains affirment notre droit de vivre dans la dignité qui inclut le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité.

Tous les droits humains sont indivisibles, intimement liés et interdépendants : La remise en cause de l’un de ces droits fragilise tous les autres. Les droits humains invitent au respect mutuel. Ils nous poussent à agir afin de nous assurer que les droits des autres ne sont pas bafoués et à être vigilant-e-s pour ne pas discriminer les humains qui nous entourent.

Pourquoi nous engager dans la défense des droits humains ?

En ces temps de violence où la crise économique augmente les inégalités sociales, où certains considèrent leurs préjugés comme une vérité divine.

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Oranger le monde!

Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes le 25 novembre 2015

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Pourquoi cette Journée?
Parce que :

La violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme.
La violence contre les femmes résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance d’inégalités entre hommes et femmes.
La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le HIV/sida et la paix et la sécurité.
La violence contre les femmes et les filles n’est pas inéluctable et sa prévention est non seulement possible mais essentielle.
La violence contre les femmes est un problème mondial. Jusqu’à 70 pour cent des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie
La campagne du Secrétaire général « Tous UNiS pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » a proclamé tous les 25 du mois une « Journée orange », nous invitant tous à porter du orange pour appeler à l’élimination sans réserve, hésitation ni délai de la violence contre les femmes⋅

En Martinique

– 25 Novembre – 12h – 18h : animation de sensibilisation au centre commercial Océanis (Robert)
A la rencontre de la population : tenue de stand – distribution de documents – échanges – lecture de textes …

25 Novembre – 17h : Opération « 1000 Paniers pour l’espoir »
Partenariat avec le club Intrépide Basket Club au Terrain de basket-ball Dillon Rocade à Fort de France.

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Inégalité ménagère homme-femme : une interminable injustice !

taches_menageresAspirer, repasser, frotter restent des activités féminines ? Les hommes n’assurent que 20 % des tâches ménagères. Et plus il y a d’enfants, moins ils en font à la maison ?! Extrait du magazine Marie-Claire.Les Françaises assument toujours 80 % des tâches domestiques. Une situation scandaleuse qui les force à un épuisant numéro d’équilibriste pour concilier travail et vie privée. Et si l’injustice ménagère était à l’origine de toutes les inégalités sociales entre les sexes ? Décryptage et témoignages de femmes lessivées.

« Pourquoi c’est moi qui fais tout ou presque à la maison ? » La question, fait grimacer Nathalie, 41 ans, prof de maths dans un collège francilien. « Effectivement, quand j’y pense, il n’y a pas de raison objective. Certes, je ne vais au collège “que” dix-huit heures par semaine, par rapport à mon mari, informaticien (quarante heures de travail en moyenne), mais faire cours dans un bruit de fond à des élèves plus ou moins motivés, c’est épuisant. Le soir, j’ai des copies à corriger et des leçons à préparer après avoir donné le bain au petit dernier, supervisé les devoirs de l’aînée, cuisiné, rangé et balayé la cuisine, lancé une lessive.

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15 octobre : journée mondiale des femmes rurales

— Par Marie-Josèphe Hardy Dessources-Sellaye Membre du bureau de l’UFM —

journee_femmes_ruralesLa Journée Mondiale des Femmes Rurales est une initiative lancée par plusieurs ONG internationales à Beijing en 1995 lors de la 4e conférence internationale de l’ONU sur les femmes. Elle est organisée depuis 1997 par la Fondation Sommet Mondial des Femmes FSMF.

L’Union des femmes de Martinique depuis 2003 marque cette journée : débats, manifestations, articles, témoignages, rencontre avec des élèves en formation agricole … et encourage tout ce qui permet de mettre l’accent sur les problèmes spécifiques rencontrés par les femmes du monde rural en Martinique, et plus généralement partout dans le monde.

Pourquoi cette journée ?

Parce que la contribution vitale des femmes rurales au sein de la société est méconnue : Elles produisent plus de 60% à 80% des aliments de base en Afrique subsaharienne et dans les Caraïbes, sont à la tête de 60 % des ménages dans certaines régions d’Afrique, assurent 90 % des besoins des ménages en eau et en combustible en Afrique

Parce que les femmes du milieu rural vivent un double handicap, chez nous comme ailleurs : femme et agricultrice

La grande majorité des femmes du milieu rural travaille souvent plus de 40 heures par semaine, sans aucun statut juridique ni protection sociale.

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Rose contre Chlordécone ?!

 —Par Muriel Ameller & Huguette Bellemare pour Culture Egalité —

octobre_roseAu milieu de cette nouvelle campagne d’Octobre Rose où l’on souligne la responsabilité des femmes dans les soins à prendre de leur santé par le dépistage du cancer du sein, nous devons, aux Antilles et particulièrement en Martinique, demander des comptes aux autorités.
Certes, une politique « d’auto-surveillance » a dû être élaborée au fil des années car la plupart des femmes qui développent un cancer du sein n’ont presque jamais connu de signes avant-coureurs. Le seul moyen de prévention accessible est le dépistage systématique et gratuit après 50 ans, par mammographie.
Cependant, est-ce suffisant ? Quoique ce cancer progresse et touche des femmes de plus en plus jeunes, ses causes ne sont jamais recherchées.

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Comment devient-on un homme ?

— Par Lucile Quillet —

fabrique_des_garconsL’historienne Anne-Marie Sohn a décrypté 200 ans de construction de l’identité masculine dans le livre La Fabrique des garçons. Entretien.

Un an après la parution de La Fabrique des filles (1), les éditions Textuel récidivent avec le pendant testostéroné de leur étude des stéréotypes genrés. Dans La Fabrique des garçons (2), l’historienne Anne-Marie Sohn décrypte les mécanismes fondateurs de l’identité masculine dans l’éducation des petits garçons. Car les hommes ne naissent pas hommes, ils le deviennent. Entretien.

Lefigaro.fr/madame. – On entend beaucoup parler des stéréotypes dont souffrent les femmes, mais peu de ceux qui concernent les hommes. Pourquoi ce silence ?
Anne-Marie Sohn. – Même s’ils s’interrogent sur eux-mêmes, les hommes parlent peu de leurs stéréotypes. Seulement une poignée d’hommes, qui se disent féministes, récusent à haute voix les traits de la domination masculine. On remet difficilement ces clichés en question car le masculin fait figure d’universel, son identité semble naturelle. Grammaticalement déjà, on utilise le masculin pour définir l’humanité toute entière. La construction de la masculinité a transformé la culture en nature. Aussi, les processus de fabrication des garçons sont moins visibles que ceux des filles.

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Les Femen vont-elles trop loin ?

— Par Catherine Vincent —

femmen_&_barbusQui ne les a jamais vues, à la télévision, dans les journaux, sur les réseaux sociaux ? Seins nus barrés d’un slogan, les Femen s’imposent là où on ne les attend pas. Le 12 septembre, c’était à Pontoise (Val-d’Oise), où se tenait un Salon musulman consacré cette année à la femme. Deux militantes ont fait irruption à la tribune, avec, peint sur leurs torses : « Personne ne me soumet, personne ne me possède, je suis mon propre prophète », avant d’être violemment évacuées de la scène. Très médiatisé, l’événement était en cohérence avec le combat de ces activistes contre le patriarcat et les religions, qu’elles estiment constituer « un formidable outil de domination » masculine. Etait-il pour autant efficace ? En s’attaquant frontalement à la religion musulmane, les Femen n’attisent-elles pas la flamme xénophobe du Front national ? Plus globalement, la radicalité « sextrémiste » des Femen sert-elle le féminisme, ou peut-elle devenir contre-productive ?

En termes de visibilité, leur succès est indéniable. Depuis 2009, date de leur première ­manifestation seins nus, en Ukraine, contre la pornographie en ligne, les Femen n’ont cessé de grandir.

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An liénaj pou Lumina.

— Par George Arnauld* —
marche_luminaRésistance et solidarité
Le dimanche 20 septembre, sur les hauteurs de Rivière Pilote, 9 associations dont 2 d’Haïti (le GARR et le RNDDF) se sont « unies » pour une cause commune : la lutte contre le racisme, contre les injustices et contre les discriminations. Elles ont rassemblé des femmes et des hommes désireux/ses de perpétuer les luttes des insurgé-e-s et avides de connaître leur histoire afin de prendre conscience des vieux démons qui sont si présents dans nos sociétés et de les combattre.

Une marche de commémoration sur les traces de Lumina Sophie donc, que nos invitées haïtiennes ont ouverte en se réjouissant de cette rencontre entre nos pays, et en reliant cette page d’histoire aux cas des expulsé-e-s de la République Dominicaine.

Pour débuter cette manifestation, Ymelda a chanté « Rasanbleman  » ce chant haïtien si émouvant que nous a fait connaître Toto Bissainthe. Ensuite, l’assemblée a interprété le chant de l’Insurrection du sud, « Gran mè gran  », avec l’accompagnement des tambours de l’ADPKM.

La lecture ensuite de textes forts de Suzanne Césaire Roussi, dont nous avons marqué le centenaire, a su renforcer notre engagement et notre volonté d’agir « contre l’ombre », citons par exemple :

« Tant pis pour ceux qui nous croient des rêveurs,
La plus troublante réalité est nôtre.

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Trop noire pour jouer avec moi

— Par Géraldine de Thoré* —

culture_egaliteVendredi 18 septembre, à la Mairie de Fort-de-France, sept associations, à l’initiative de Culture Égalité, ont organisés une conférence, « Droits humains et racisme, le cas de Haïti et de la République dominicaine », inscrite dans le mois des commémorations de l’insurrection du Sud, en septembre 1870.

Pourquoi lier insurrection du Sud et lutte contre le racisme ? En 1870 Lumina Sophie s’est dressée contre le racisme et les injustices qui frappaient la population noire en Martinique. En 2015, à notre porte, le racisme ordinaire est devenu racisme d’état en République dominicaine.

Cette conférence, sur fond historique, a permis à une centaine de personnes, d’entendre deux représentantes d’ONG haïtiennes, le GARR (Groupe d’Appui aux Réfugié-e-s et Rapatrié-e-s) et la RNDDH (Réseau National de Défense des Droits Humains) nous raconter la violence d’une implacable mécanique d’exclusion instituée au mépris des droits humains les plus élémentaires et des conventions internationales. Pourquoi ? « Parce ce que ces gens sont noires et pauvres », disent en cœur les représentantes du GARR et de la RNDDH.

La Martinique n’échappe pas à la règle.

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Hommage aux charbonnières!

charbonnieres-1Au mois de septembre, l’Union des Femmes de Martinique fait un clin d’œil aux femmes qui ont marqué l’histoire de notre pays et celle de la Caraïbe.

Toto BISSAINTHE, femme flamme, la mulâtresse SOLITUDE, ……. LUMINA SOPHIE, héroïne de l’insurrection du Sud, Suzanne ROUSSI, Solange FITTE DUVAL, « Fanm Akoma »…
Nous souhaitons poursuivre notre marche contre les silences de l’histoire en faisant revivre et en valorisant d’autres femmes.

Cette année, le lancement et le tracé du TCSP nous inspirent, et nous souhaitons rendre hommage à ces femmes qui, elles aussi, ont construit la Martinique… moderne… qui progresse encore actuellement avec ce nouveau mode de transport.

En effet, dans les années 40-50, elles étaient plus de 500 sur le port de Fort de France à transporter 25 à 50 kg de charbon, travaillant sans relâche, à la merci des intempéries et des conditions de travail inavouables….
Elles ont, elles aussi développé le transport en alimentant en charbon de bois les bateaux, et en devenant par la suite des dockères. Elles ont contribué à nourrir leurs familles, nombreuses à l’époque… !

Aussi, avons-nous sollicité un partenariat avec la Mairie de Fort de France, pour la dénomination du giratoire situé en face de l’immeuble CGM, à l’entrée du port, « Rondpoint des charbonnières ».

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