Catégorie : Echos d’éco

Tourisme : Tu veux ou tu veux pas ?

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 Par Michel Herland.

La Martinique n’a pas tellement d’atouts à gaspiller pour son développement : petite île surpeuplée, plombée par une fonction publique pléthorique et sur-rémunérée, avec une population – fonctionnaires ou salariés du privé – toute entière accrochée à un modèle de consommation seulement rendu possible par l’appartenance à l’ensemble français et, au-delà, européen, notre île ne saurait sérieusement viser à devenir le moteur économique de la Caraïbe, son bassin naturel. Quant à l’idée de développer des activités compétitives au plan mondial, comme l’informatique à distance ou la finance off shore, elle n’est guère plus prometteuse. L’informatique se heurte à l’obstacle des rémunérations (qu’on songe au salaire d’un ingénieur indien) : le succès n’est donc envisageable que pour quelques niches pourvoyeuses d’un nombre fort limité d’emplois. Et le projet de transformer la Martinique en paradis fiscal, s’il était sérieusement envisagé, serait a priori incompatible avec l’appartenance à l’Union européenne, déjà plus que suffisamment pourvue à cet égard (Londres, Luxembourg…) !

Par contre, s’il y a un domaine où la Martinique peut trouver une abondante clientèle étrangère, c’est bien le tourisme.

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Tourisme : Tu veux ou tu veux pas ?

Par Michel Herland —

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 La Martinique n’a pas tellement d’atouts à gaspiller pour son développement : petite île surpeuplée, plombée par une fonction publique pléthorique et sur-rémunérée, avec une population – fonctionnaires ou salariés du privé – toute entière accrochée à un modèle de consommation seulement rendu possible par l’appartenance à l’ensemble français et, au-delà, européen, notre île ne saurait sérieusement viser à devenir le moteur économique de la Caraïbe, son bassin naturel. Quant à l’idée de développer des activités compétitives au plan mondial, comme l’informatique à distance ou la finance off shore, elle n’est guère plus prometteuse. L’informatique se heurte à l’obstacle des rémunérations (qu’on songe au salaire d’un ingénieur indien) : le succès n’est donc envisageable que pour quelques niches pourvoyeuses d’un nombre fort limité d’emplois. Et le projet de transformer la Martinique en paradis fiscal, s’il était sérieusement envisagé, serait a priori incompatible avec l’appartenance à l’Union européenne, déjà plus que suffisamment pourvue à cet égard (Londres, Luxembourg…) !

 

Par contre, s’il y a un domaine où la Martinique peut trouver une abondante clientèle étrangère, c’est bien le tourisme.

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La spéculation attendra la fin des élections françaises

 

par Roland Sabra

Edito du 07/04/2012

  Depuis décembre 2011, la BCE a mis à disposition des banques environ 1000 milliards d’euros à un taux d’intérêt de 1%, conformément aux exigences de la T Geithner, Secrétaire au Trésor des Etats-Unis qui estime nécessaire de faire fonctionner la planche à billet, pudiquement appelée Quantitative easing (QE). On désigne sous ce terme une politique monétaire  » non-conventionnelle » qui consiste à acheter des obligations ou des billets de trésorerie émis par des entreprises, à reprendre des actifs « douteux » de banque ou bien à les garantir. La BCE, à la tête de laquelle se trouve Mario Draghi, l’employé modèle de Goldman Sachs, prête donc de l’argent aux banques qui recapitalisent ces sommes soit sous forme de contrats dérivés, soit sous forme de dépôts auprès de la BCE à un taux de 0.25% ( dépôts overnight). Elles préfèrent donc un portage négatif de 0.75% ( 1% moins 0.25%), c’est à dire perdre de l’argent plutôt que de financer des investissements!.   1000 milliards c’est d’ailleurs à peu près le montant des contrats dérivés qu’une banque internationale détient en moyenne.

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Un port de transbordement pour mieux développer la Martinique

— Par Jean Crusol—

 

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Vendredi dernier s’est tenue à l’hôtel Batelière la « Conférence portuaire ». La question de la mise en place des ports de transbordement dans les Antilles Françaises à été largement évoquée.

 

Qu’est-ce qu’il faut en retenir ?

 

Une réelle opportunité s’ouvre en 2015, nous ne devons pas la compromettre

L’ouverture du 3e jeu d’écluses du Canal de Panama crée une réelle opportunité pour la Grande Caraïbe en général et, en particulier, pour la Guadeloupe et la Martinique, ces îles restées jusqu’ici en marge de la réorganisation des réseaux de transport maritime entamée depuis les années 1980. Avec le passage aux gros navires transportant entre 7000 et 13000 containeurs, dès 2015, et la reprise attendue du commerce mondial, la demande de transbordement dans la zone, actuellement de 7 millions de containeurs, pourrait atteindre, à terme, 9 à 11 millions. Soit 2 à 4 millions d’unités supplémentaires. Les positions exprimées à Batelière autorisent à dire que tant nos responsables politiques, nos chefs d’entreprises, que nos représentants syndicaux ont pris la mesure de l’enjeu.

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Un programme pour la gauche rénovée

 

— Par Michel Herland —

L’élection de Nicolas Sarkozy, venant après deux mandats Chirac qui ne furent pas marqués par des succès éclatants sur les plans économique et social, est le signe d’une faiblesse profonde de la gauche. Comme en 2002, l’usure de la droite au pouvoir n’a pas suffi à réaliser l’alternance. La sociologie de la France étant ce qu’elle est, la victoire n’apparaît possible en effet, à gauche, que si trois conditions sont réunies: un candidat (ou une candidate) suffisamment charismatique, un programme mobilisateur, une stratégie en phase avec le rapport des forces en présence. Ce fut le cas en 1981 avec François Mitterrand, le programme commun et l’union de la gauche. Mais aujourd’hui aucune personnalité ne semble en mesure d’entraîner derrière elle les socialistes et, au-delà, de rassembler tous les Français qui ne se situent pas irréductiblement à droite; le Parti socialiste peine à produire un programme à la mesure des enjeux du moment; quant à la stratégie à même d’élargir la base électorale, elle est apparue aussi hésitante que fluctuante.

En attendant l’émergence du leader capable de conduire la gauche à la victoire, il est permis de réfléchir sur le programme et la stratégie.

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Keynes et la remise à jour de l’État: de l’arbitrage  de l’État gendarme à la planification de l’État du capital social

Les luttes ouvrières dans l’État (1)

Avertissement : ce texte est daté. Il est nécessaire de le rappeler à un moment où l’on fait semblant d’oublier qu’il n’y a pas de texte sans contexte, pour alimenter une chasse aux sorcières dont est victime entre autres un célèbre trublion. Il l’avait bien cherché diront les braves gens, depuis le temps… Qu’on puisse distinguer un sujet de l’énoncé du sujet de l’énonciation est toujours un scandale. Le texte ci-après a été publié une première fois en février 1973 de façon anonyme, cela se pratiquait à une époque où le culte de l’Ego se faisait plus discret, par exemple  dans la revue « Silicet » de l’École freudienne, et d’autres moins prestigieuses. Il se présentait comme « matériaux pour l’intervention » dans une brochure tirée à 500 (!) exemplaires. C’était un supplément au n° 7 de la revue « La stratégie du refus ». Il ne me semble pas avoir mal vieilli, c’est pourquoi…

Roland Sabra

 

1917 et Keynes: La réflexion théorique de Keynes part en grande partie de la révolution bolchevique.

L’auteur des Conséquences Économiques de la Paix reprocha nettement à Churchill et aux politiciens de son temps de n’avoir pas compris la signification de la révolution de 17.

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Taylor et l’organisation scientifique du travail : technologie et contrôle

Les luttes ouvrières dans l’État (2)  

Avertissement : ce texte est daté. Il est nécessaire de le rappeler à un moment où l’on fait semblant d’oublier qu’il n’y a pas de texte sans contexte, pour alimenter une chasse aux sorcières dont est victime entre autres un célèbre trublion. Il l’avait bien cherché diront les braves gens, depuis le temps.. Qu’on puisse distinguer un sujet de l’énoncé du sujet de l’énonciation est toujours un scandale. Le texte ci-après a été publié une première fois en février 1973 de façon anonyme, cela se pratiquait à une époque où le culte de l’Ego se faisait plus discret, par exemple  dans la revue Silicet de l’École freudienne, et d’autres moins prestigieuses. Il se présentait comme « matériaux pour l’intervention » dans une brochure tirée à 500 (!) exemplaires. C’était un supplément au n° 7 de la revue « La stratégie du refus ». Il ne me semble pas avoir mal vieilli, c’est pourquoi…

Roland Sabra

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On a vu apparaître, à propos des Conseils et du communisme d’après 1917, la figure de l’ouvrier de métier.

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Petite Histoire des faits économiques (des origines aux subprimes)

— Par Michel Herland —

 « Mainstream for ever »

 

 

Jacques Brasseul, Petite Histoire des faits économiques (des origines aux subprimes), collection « U », Armand Colin, 2e éd., Paris, 2010, 320 p. Par Michel Herland.

 

Jacques Brasseul est l’auteur, chez le même éditeur, d’une Histoire des faits économiques et sociaux magistrale, en trois volumesi. Il en a tiré une édition condensée, une Petite Histoire (2001) dont il nous donne aujourd’hui une version augmentée. Pour qui souhaite s’instruire (ou se rafraîchir la mémoire) sur les différentes étapes qui ont conduit l’humanité depuis les temps primitifs jusqu’à aujourd’hui, cette nouvelle Petite Histoire rédigée par un spécialiste incontesté du domaine est le choix qui s’impose.
Cette deuxième version, bénéficiant d’une centaine de pages supplémentaires par rapport à la précédente, l’auteur a pu ajouter divers compléments, sous la forme d’une série d’encadrés qui apportent un éclairage nouveau à l’exposé principal et, surtout, il a pu ajouter un chapitre entier consacré à l’évolution économique des origines jusqu’au début de la révolution industrielle, ce qui faisait l’objet du premier volume de sa « grande » histoire et qui n’avait pas trouvé sa place dans la version précédente de la Petite Histoire.

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Pour un développement endogène de la Martinique : l’approche par le concept « d’économie résidentielle » est-elle pertinente ?

 —   Par José Nosel —

 

      Au-delà des mots…

 

solaire_eolien                          Dans le N° 1355 de « Antilla », Raphael Vaugirard, en sa qualité d’économiste, réagit  dans une tribune à une chronique que j’avais consacrée au concept d’économie résidentielle et publiée il y a quelques mois par « Antilla »; c’est l’occasion pour moi de livrer la présente contribution sur la question controversée du développement.

                       La prégnance, notamment médiatique aujourd’hui, de certains concepts, idées, mots d’ordre ou slogans, font que le citoyen se trouve embarqué dans des logiques qui en découlent, sans qu’on ne l’ait éclairé toujours très précisément, sur ce qui se cache derrière ces concepts, idées, mots d’ordre ou slogans, modernes ou actualisés.

              Trope, métonymie, ambivalence, oxymore, etc. participent à ce contexte d’ambiguïté du langage moderne. Même un concept comme celui de « développement », utilisé par nous tous, n’est pas si évident qu’on pourrait le croire. De plus en plus de gens, de grands philosophes, comme Serge Latouche, par exemple (« Décoloniser l’imaginaire », 2005) remettent en cause radicalement ce concept de développement ; en particulier tel qu’il est conçu dans le monde occidental.

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« Histoire de la globalisation financière », de Cécile Bastidon-Gilles, Jacques Brasseul et Philippe Gilles

—Par Michel Herland —

Comprendre la crise mondiale

 

de Cécile Bastidon-Gilles, Jacques Brasseul et Philippe Gilles (Paris, Armand-Colin, 2010, 376 p.).

 

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  Il ne fallait pas moins de trois auteurs pour dénouer l’écheveau compliqué des événements qui ont conduit à la crise dans laquelle – à quelques exceptions remarquables près – le monde se trouve aujourd’hui plongé. La perspective historique adoptée dans cet ouvrage ne nous apprend pas seulement comment nous en sommes arrivés là. Elle illustre aussi la tendance inhérente à l’anarchie et au désordre du système capitaliste, tendance qui ne peut être combattue sans un effort de régulation délibéré et puissant. Hélas ! les hommes ont la mémoire courte. Les cataclysmes économiques les poussent à réagir, à encadrer les comportements spontanés par un ensemble de règles plus ou moins strictes. Puis, le temps passant, on oublie que le respect des règles est la condition de la prospérité. On observe que leur relâchement permet, dans un premier temps au moins, d’obtenir des gains faramineux. Cependant la logique économique reprend rapidement ses droits et une nouvelle crise ne tarde pas à arriver.

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Le chômage et les petits chefs

— Par Édouard de Lépine —

Il est temps de mettre à la raison ces nègres qui croient que la révolution ça consiste à prendre la place des blancs et continuer en lieu et place, je veux dire sur le dos des nègres, à faire le blanc.

Césaire, La tragédie du roi Christophe

petits_chefsIl y a sans doute de plus grands malheurs que le chômage pour des gens qui peuvent travailler. Personne ne croit qu’il existe dans notre pays de solution miracle qui permette de résoudre ce problème dans des délais prévisibles. C’est dire qu’aucun chômeur martiniquais conscient ne se fait d’illusion. Mais il y en a qui n’en dorment pas. Parmi les femmes notamment. Elles se battent tous les jours pour en sortir. Elles dépensent certaines semaines plus que les ASSEDIC ne leur versent d’indemnité. Elles cherchent depuis 7 mois, de Dillon à Terres Sainville, en passant Redoute et Chateauboeuf, un local pour exercer un métier qu’elles connaissent, qu’elles ont pratiqué pendant vingt ans pour la plus grande satisfaction de leur clientèle et…de leur employeur. Ou elles n’en trouvent pas.

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Le bilan désasteux d’AMJ : réponse à Jean Crusol

— Par Michel Branchi, Economiste et ancien Commissaire de la Concurrence et des Prix

Ce texte nous est transmis par Michel Branchi, économiste et membre du Bureau politique du PCM. Politiques Publiques n’avait pas en son temps reçu ni publié le texte de Jean Crusol, auquel Michel Branchi fait référence. Vous le retrouverez, pour une lecture complète, dans la seconde partie de cet article.

Une contre-vérité scientifique : La Région Martinique n’a pas « cassé la croissance économique ».

chiffres Afin de rendre le président de la Région sortant responsable de la crise que vit le pays, son concurrent direct a utilisé les services de Jean Crusol, agrégé d’économie, ancien premier secrétaire départementaliste de la Fédération socialiste ayant voté contre la collectivité unique en décembre 2007. Ce dernier a produit un libelle virulent intitulé « le bilan désastreux du président sortant de la Région Martinique diffusé sur internet et dans « Le Progressiste » (n° 2010 du 3 mars 2010).

Le professeur Jean Crusol accuse Alfred Marie-Jeanne d’avoir « cassé la croissance économique de la Martinique », notamment en ayant réduit l’investissement régional de 10 % au début de sa première mandature en 1998 et 1999 et en ayant choisi de rembourser la dette régionale en deux ans, soit 137 millions d’euros.

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La gestion d’un territoire dans la perspective du développement durable et solidaire : Le cas de la Martinique

 — par Emmanuel JOS —

Introduction : précisions conceptuelles et problématique

Au début de cet exposé, il convient d’apporter quelques précisions sur la signification des termes que nous seront amenés à utiliser.

1 – Définitions :

Gestion du territoire : le terme de gestion renvoie le plus souvent au domaine budgétaire et financier. Le gestionnaire d’un établissement est souvent celui qui s’occupe des finances. Dans un sens plus large, qui sera celui retenu ici, gérer signifie prendre en charge, exercer une responsabilité sur, administrer, utiliser un certain nombre de moyens pour parvenir à une fin. La gestion du territoire signifie alors tirer le meilleur parti du territoire en fonction d’objectifs que l’on s’est assigné.

Dans ce sens gestion du territoire se rapproche d’aménagement du territoire sauf que par aménagement du territoire on aura tendance à entendre : choix des localisations d’équipements, d’investissements, d’activités sur un territoire donné. Ces choix procèdent de décisions politiques autrement dit de ceux qui détiennent le pouvoir. Ceux qui détiennent le pouvoir de décision ou plus largement le pouvoir d’influence, ce sont bien entendu les élus mais pas seulement eux, il y a tous ceux qui exercent une influence effective sur les choix qui sont fait.

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A bas le développement durable ! Vive la décroissance conviviale !

 

— Par Serge Latouche —

 

 

 

«Il n’y a pas le moindre doute que le développement durable est l’un des concepts les plus nuisibles». Nicholas Georgescu-Roegen, (correspondance avec J. Berry, 1991) (1).

 

On appelle oxymore (ou antinomie) une figure de rhétorique consistant à juxtaposer deux mots contradictoires, comme «l’obscure clarté», chère à Victor Hugo, «qui tombe des étoiles…». Ce procédé inventé par les poètes pour exprimer l’inexprimable est de plus en plus utilisé par les technocrates pour faire croire à l’impossible. Ainsi, une guerre propre, une mondialisation à visage humain, une économie solidaire ou saine, etc. Le développement durable est une telle antinomie.

 

En 1989, déjà, John Pessey de la Banque mondiale recensait 37 acceptions différentes du concept de «sustainable development» (2). Le seul Rapport Bruntland (World commission 1987) en contiendrait six différentes. François Hatem, qui à la même époque en répertoriait 60, propose de classer les théories principales actuellement disponibles sur le développement durable en deux catégories, «écocentrées» et «anthropocentrées», suivant qu’elles se donnent pour objectif essentiel la protection de la vie en général (et donc de tous les êtres vivants, tout au moins de ceux qui ne sont pas encore condamnés) ou le bien-être de l’homme (3).

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Martinique et Guadeloupe : le manque de concurrence comme origine de la crise

—  Par Agnès Verdier-Molinié, Samuel-Frédéric Servière —

mardi 24 février 2009

martinique-gwadaDerrière l’augmentation importante des prix à la consommation par rapport à la métropole (de 20 à 60% selon les produits), le véritable problème des DOM est bel et bien issu des monopoles et du manque de concurrence.

 

Monopoles publics parce que les administrations des Antilles ont la haute main sur un certain nombre de services publics (ports, aéroports etc.) qui s’interfacent avec le monde extérieur et renchérissent d’autant le coût des produits importés (taxes et redevances aéroportuaires, octroi de mer etc.).
Monopoles privés, qui vont à l’encontre des règles de concurrence saine et non faussée prônées par Bruxelles y compris dans ces régions dites « ultra-périphiques » (RUP).

 

Pour pallier le renchérissement du coût de la vie lié aux monopoles publics et privés, la métropole dispense subsides et régimes dérogatoires officiellement pour contre-balancer les difficultés supposées nées de l’insularité. Exercice budgétaire après exercice budgétaire, ces financements publics sont distribués à fonds perdus.

 

L’économie de ces îles semble stagner et pourtant les transferts d’argent public n’ont jamais été aussi importants : près de 13,3 milliards € en 2009 vers les DOM/TOM, soit une augmentation de 3,4% par rapport à 2008.

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L’outre-mer coûte près de sept milliards à l’État

 — par Cécile Crouzel —

La Guadeloupe coûte déjà 2,5 milliards d’euros à l’État et la Martinique 1,8 milliard.

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Le pouvoir et le président de la République en particulier sont la cible des protestations sur l’île. Crédits photo : AFP

Avec un taux de chômage qui dépasse les 20 %  et une proportion de RMistes presque quatre fois plus élevée qu’en métropole, les Antilles souffrent de nombreux handicaps économiques. Pourtant, l’État ne lésine pas sur les moyens qu’il accorde à l’outre-mer. L’effort global programmé jusqu’à présent pour 2009 est de 16,7 milliards d’euros. Pour la Guadeloupe, la facture s’élève à 2,5 milliards, et pour la Martinique à 1,8 milliard. «Toutefois, ces chiffrages agrègent tous les coûts, y compris ceux liés aux missions régaliennes de l’État, comme l’Éducation, la Justice, la police, qui existent dans l’ensemble des départements français», nuance Éric Doligé, sénateur UMP rapporteur du budget de l’outre-mer. Or ces charges «habituelles» ne sont pas négligeables : en Guadeloupe, l’État dépense près de 700 millions d’euros pour l’enseignement scolaire. «Il est donc plus juste de se concentrer sur le coût, pour l’État, des mesures spécifiques à ces territoires», explique Jérôme Cahuzac, député socialiste, rapporteur de ce budget à l’Assemblée.

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Delta Airlines : les vraies raisons de l’échec

— par Jean Crusol —
delta_airlines

C’est la faute à l’euro…

Delta Airlines va interrompre les dessertes qu’elle assurait, depuis décembre 2006, entre Atlanta et les Antilles Françaises. Selon les explications données par la Présidente de Comité Martiniquais du Tourisme et par le Vice Président du Conseil Régional, voici la raison : « quand nous avons commencé cette opération en décembre 2006, le taux de change entre le dollar Us et l’euro était très attractifs. Depuis, le dollar a beaucoup baissé. Nos tarifs hôteliers désormais trop élevés pour la clientèle américaine. Delta a donc décidé de partir. Ce n’est pas de notre faute, et nous n’y pouvons rien ». C’est la faute à l’euro! Un peu court comme explication…et bien loin de la vérité.

Voyons d’abord ce que vaut cette explication. En décembre 2006, un euro valait 1,321 dollars Us, en février 2008, il vaut 1,474 dollars Us. Cela signifie qu’une chambre à 200 euros la nuit qui valait 264,2 dollars en décembre 2006, vaut 294,8 dollars en 2008. Soit une différence de 30,6 dollars ou 11% d’augmentation 15 mois. Une telle différence pourrait avoir une influence si la clientèle touristique américaine attirée par notre destination était de bas de gamme.

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Entre cynisme et arrogance

Poster-Tabou

Par Roland Sabra

Edito du 13/10/2008

La crise financière des pays riches a éclipsé la crise alimentaire qui frappe les pays pauvres de puis 2007. Les deux sont pourtant liées, ne serait-ce que par les spéculations du monde de la finance sur les matières agricoles, comme par exemple le stockage de denrées alimentaires pour alimenter la pénurie et faire monter les prix, comme par exemple le développement des bioénergies autrement juteuses en termes de profits que la production  de denrées alimentaires. Chaque année 100  millions de tonnes  de ces denrées sont consacrées à faire le plein des réservoirs automobiles et sont donc retirées du marché alimentaire. « Tu peux crever de faim mais ne touche pas à ma bagnole » tel semble être le mot d’ordre des populations des pays riches…

L’indice FAO des prix alimentaires montre une hausse de 12% en 2006 par rapport à l’année précédente, de 24% en 2007 pour exploser à 50% au cours des sept premiers mois de l’année 2008. Dans le même temps les subventions agricoles octroyées aux agriculteurs des pays riches desservent les agriculteurs des pays pauvres, les produits subventionnés des pays riches étant inaccessibles et insurmontables pour les pays en voie de développement.

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Obama et la possibilité d’une sortie de la crise financière

par Roland Sabra

Ce n’est qu’un début… Pourquoi les bourses plongent-elles? On connait l’origine de la crise actuelle : la déréglementation et/ou le détournement des règles des activités de crédits dans le monde de la finance. Les banques pour échapper à ce qui restait de réglementation en ce qui concerne l’octroi de crédits, notamment dans l’immobilier, ont créé des succursales, des sociétés annexes, qui démarchaient les plus pauvres et leur refourguaient des crédits, en dehors de tout contrôle, dont elles savaient qu’ils étaient irrécouvrables. Ce qui à leurs yeux n’étaient pas bien grave puisqu’elles avaient la claire intention de s’en débarrasser au plus tôt. Elles les ont donc soit dissimulé hors bilan, soit  revendus, cachés dans des paquets beaucoup plus présentables, à d’autres banques ou des compagnies d’assurances. Elles se sont donc arnaquées entre elles. Dès lors comment faire confiance à une consœur qui se fait si facilement rouler tout en roulant les autres? Le marché interbancaire, marché sur lequel les banques se refinancent mutuellement à court terme se tarit. Aucune ne veut prêter à une voisine dont on risque d’apprendre dans les heures qui suivent la faillite et donc l’impossibilité de recouvrer la créance.

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Delta, faut il rester sur un échec ?

 — Par Caroline Romney —

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Après 13 mois d’exploitation effective avec la Martinique et la Guadeloupe, Delta Airlines a effectué ses dernières liaisons à partir de son hub d’Atlanta vers les deux îles, samedi 05 avril2008 . Cet arrêt brutal n’est pas si surprenant ; il intervient après quelques signes annonciateurs de taille. Des coefficients de remplissage sur les dessertes Antilles françaises très médiocres. Un coût du baril du pétrole qui ne cesse de grimper (aujourd’hui, il dépasse les 110$). Un taux de change euro/dollar défavorable qui rend les Antilles françaises chères pour les américains. Et des produits touristiques sur nos îles qui ne correspondraient pas toujours aux attentes des touristes américains dans leur grande majorité.Le Pr Crusol a étudié cette chronique d’un arrêt annoncé dans un article, Delta airlines, les vraies raisons de l’échec (www.jeancrusol.com), raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas. Pour autant, faut-il se dire que l’immense marché nord-américain, de quelque 260 millions d’âmes, doit être abandonné au vu de la conjoncture actuelle et du bilan très mitigé de la desserte opérée par Delta Airlines ? Non, bien sûr.

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L’exploitation des esclaves noirs : un système économique intégré

— Par CATHERINE COQUERY-VIDROVITCH, Professeure émérite à l’Université Paris-Diderot Paris-VII —

Instaurant déjà une « mondialisation » de la force de travail, systématiquement utilisée dans la croissance du capitalisme, la traite transatlantique diffère des autres pratiques esclavagistes.

L’esclavage a existé depuis des temps très anciens. Il est attesté en Europe jusqu’à la fin du Moyen Age. Pendant longtemps, l’esclave n’a pas été défini par sa couleur. Chez les Grecs anciens, pouvait être mis en esclavage tout « barbare » non grec, synonyme de non civilisé. Les Romains eurent des esclaves grecs, mais plus souvent venus des confins de Germanie, de Thrace ou du Proche-Orient. La plupart des esclaves étaient blancs (esclave vient de la région de Slavonie). Au Ve siècle av. JC, Aristote, inspiré par Platon qui avait fait des barbares les ennemis naturels des Grecs, préférait les non-Grecs comme esclaves, « car que certains aient à gouverner et d’autres à être gouvernés n’est pas seulement nécessaire, mais juste -, de naissance, certains sont destinés à la sujétion, d’autres non ».

Chez les Arabo-Musulmans, tout païen, non musulman (équivalent du barbare des Grecs), pouvait être mis en esclavage: à noter que la solution inverse fut adoptée en Occident, puisque le Code noir édicté aux Antilles par Louis XIV (1685) stipule que tous les esclaves doivent être « baptisés et instruits dans la religion catholique ».

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« Cette récession sera la plus féroce depuis la Seconde Guerre »

Éditorial du 24 janvier 2008

— Par Roland Sabra —

   Privatiser les profits et socialiser les pertes. La très libérale Grand-Bretagne en était à se demander s’il ne faudra pas nationaliser la Northern Rock, au bord de la faillite en septembre 2007 et dont les pertes vertigineuses pourraient ne pas être couvertes par un emprunt pourtant garanti par l’Etat!  Georges Bush n’a même plus ce genre d’interrogations. Les libéraux appellent au secours l’Etat quand ça va mal et le prient de bien vouloir se faire le plus discret possible quand les profits flamboient. La crise des subprimes n’est que la partie visible de l’iceberg. Les banques sont sorties de leur rôle d’intermédiaires financiers et ont pris des risques inconsidérés, en refourguant  des prêts à des particuliers peu solvables. Elles se sont ensuite empressées de  se vendre entre elles ces créances arrachées aux plus défavorisés, comme par exemple à la population noire de East New York, un quartier déshérité de Brooklyn, en les dissimulant, en les camouflant  dans des paquets plus ou moins bien ficelés (la titrisation). C’est en ouvrant ces paquets qu’elles prennent conscience de l’importance des dégâts.

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Propos d’éco

Par Roland Sabra

Edito du 05-12-2007

A l’origine le mot « économie » signifie « administration de la maison. L’origine du mot est grecque : oikos veut dire maison et nomos règle. Le sens du mot a évolué et s’applique  aujourd’hui à des ensembles humains plus important, comme une nation.  Les études économiques doivent permettre d’éclairer les décisions prises par le pouvoir politique de la Maison Martinique, par exemple. Si les sciences sociales étudient les Hommes vivant en société l’économie est donc une  de ces disciplines. La « somme » que publie Jean Crusol s’inscrit dans cette veine. Il dresse une large fresque historique en insistant sur la pluralité des expériences historiques et il met surtout en évidence la question qui va devenir de plus en plus brûlante, de la reconversion que certains ne veulent pas voir. La crise de la banane n’aura été d’aucun effet.  Si l’article de Michel Herland, ci-contre « explore les conditions qui permettent à certains petits États insulaires de la zone intertropicale de parvenir à la prospérité économique », les pistes de développement que dégage Jean Crusol et qui reposent sur les avantages comparatifs que détient la Martinique, ne font que souligner ce que Madinin’Art a déjà repérer dans plusieurs articles comme incurie du pouvoir politique local.

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Insularité, indépendance et développement

 

par Michel Herland—

Michel Herland

Cet article explore les conditions qui permettent à certains petits États insulaires de la zone intertropicale de parvenir à la prospérité économique. Le concept de petit État insulaire est d’abord précisé en s’appuyant sur les travaux antérieurs du Commonwealth et de la  CNUCED. L

es handicaps de la faible dimension se traduisent par une vulnérabilité accrue aux accidents conjoncturels ou aux catastrophes naturelles. Néanmoins l’examen des performances différentes de ces États en matière de niveau de vie et de « développement humain » ainsi que du point de vue de leur capacité à affronter la « contrainte extérieure » permet de faire émerger quelques facteurs clefs de leur développement. Au-delà des avantages naturels spécifiques dont bénéficient certaines de ces îles (pétrole, minerais, etc.), les institutions semblent jouer un rôle déterminant. À la lumière de ces résultats, il est possible, en conclusion, de proposer certaines règles à suivre par un territoire insulaire dépendant – à l’instar des DOM – qui souhaiterait atteindre à la souveraineté politique.


Les économistes n’ont pas grand-chose à dire à propos du développement des départements d’outre-mer.

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Le pari de la décroissance

—  Serge Latouche —

(Bonus : un entretien-vidéo avec S. Latouche sur la décroissance)
2006, Fayard, 302 pages, 19 euros.

Voilà un ouvrage en passe de devenir un manifeste de la décroissance, sans doute en raison de la plume et de l’habileté de S. Latouche, même si, nous le verrons, il n’est pas sans laisser quelques zones d’ombre.

Après avoir précisé dans une introduction le statut de la notion de décroissance, S. Latouche évoque les raisons de la nécessité du choix d’une société de décroissance – « la décroissance, pourquoi ? » – puis il identifie les « étapes » à franchir qui nous y mèneront – « la décroissance, comment ? » -, avant de clore son ouvrage par une réflexion sur la pédagogie des catastrophes. Reprenons brièvement chacun de ces points.

La décroissance, un slogan

Qu’est-ce que la décroissance ? A vrai dire, on n’en trouve pas de définition précise, car « la décroissance n’est pas un concept […] mais un slogan politique » [p. 16], « une bannière derrière laquelle se regroupent ceux qui ont procédé à une critique radicale du développement et qui veulent dessiner les contours d’un projet alternatif pour une politique de l’après-développement » [p.

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