Catégorie : Echos d’éco

Pour une véritable régulation bancaire au niveau européen

Par MICHEL DESTOT Député, maire de Grenoble et président d’Inventer à gauche, DOMINIQUE LEFEBVRE Député, membre de la Commission des finances, JEAN PEYRELEVADE Ancien président du Crédit lyonnais, MICHEL ROCARD ancien Premier ministre et président d’honneur d’Inventer à gauche, BERNARD SOULAGE Professeur d’économie et vice-président de la région Rhône-Alpes délégué à l’Europe

–La crise financière et bancaire n’est peut-être pas derrière nous, il y a fort à parier que les banques, hedge funds et autres véhicules financiers n’ont pas dit leur dernier mot. En juin 2011, la Banque des règlements internationaux (BRI) mettait en avant les dangers systémiques qui nous guettent : l’encours total des produits dérivés (vendu de gré à gré) s’élevait à un niveau vertigineux : 708 000 milliards de dollars (contre un PIB mondial à peine supérieur à 62 000 milliards de dollars).La crise menace toujours, nous devons donc protéger les épargnants des écueils de la finance de marché.

Après la crise de 1929, le Glass-Steagall Act avait, en 1933, instauré l’incompatibilité entre les banques de dépôt et celles d’investissement. Ce choix de régulation, adapté aux circonstances de l’époque, a participé de l’absence de crise financière systémique durant plusieurs décennies.

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Illogique  » Homo economicus « 

Daniel Kahneman, psychologue, et Prix Nobel, explore le fossé entre la rationalité de l’économie et les comportements irrationnels de l’homme. Ce qui expliquerait la folie de la finance

 

 

Le 23 octobre 2008 est pour Daniel Kahneman  » un des moments les plus émouvants de la crise économique  » de 2007-2008. Ce jour-là, Alan Greenspan, l’ex-président de la Réserve fédérale américaine, surnommé le  » maestro  » de la finance, reconnaît devant le Congrès s’être trompé sur la capacité des marchés à s’autoréguler et sur celle des acteurs de l’économie à agir rationnellement.

Daniel Kahneman, né en Israël en 1934, obligé de porter l’étoile jaune à Paris durant l’Occupation, est professeur à l’université de Princeton. Il est le seul psychologue à avoir obtenu le prix Nobel d’économie (en 2002). Pour lui, Alan Greenspan a sous-estimé  » les facteurs psychologiques «  et  » les erreurs cognitives «  qui faussent les raisonnements des acteurs économiques et financiers, ce qui les pousse parfois à prendre des décisions catastrophiques, comme on a l’a vu pendant la crise des subprimes et comme on le constate encore.

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La Fondation Abbé Pierre présente son 18e rapport sur l’État du mal-logement

 

C’est maintenant que la « Mobilisation générale pour le Logement » doit se traduire dans les actes à travers des décisions politiques qui s’inspirent du « Contrat social pour une nouvelle politique du Logement ». Ce contrat social, signé par le Président de la République le 1er février 2012 alors qu’il était en campagne électorale, constitue dé­sormais pour la Fondation Abbé Pierre la grille d’analyse et d’évaluation des mesures adoptées (ou qui doivent l’être) par le nouveau Gouverne­ment. Sa mise en oeuvre apparaît d’autant plus importante que la situation économique et so­ciale, loin de s’améliorer, a continué à se dégrader tout au long de l’année 2012.

UN CONTEXTE SOCIAL PRÉOCCUPANT, DES DIFFICULTÉS DE LOGEMENT TOUJOURS PRESSANTES

Dans un contexte économique et social difficile, la situation est particulièrement périlleuse pour les personnes les plus modestes et les moins quali­fiées qui sont les premières touchées par la mon­tée du chômage et le développement de la pré­carité et de la pauvreté. Ce sont elles qui sont les plus exposées à une souffrance sociale, souvent invisible, mais dévastatrice. Et c’est pour elles que les aides publiques et le régime de protec­tion sociale, bien qu’indispensables, deviennent de moins en moins efficaces, comme si les amor­tisseurs sociaux étaient désormais à plat.

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Mode d’emploi pour éteindre les enseignes lumineuses

L’arrêté a été publié mercredi 30 janvier au Journal Officiel: à partir du 1er juillet 2013, les magasins, les bureaux, les bâtiments publics devront être éteints la nuit.
– Toutes les illuminations de bâtiments non résidentiels (monuments, mairies, gares) devront cesser au plus tard à 1 heure du matin.
– Les vitrines de magasins devront être éteintes à 1 heure du matin.
– Les éclairages intérieurs des locaux à usage professionnel (bureaux par exemple) devront être éteints au maximum une heure après la fin de l’occupation.

Le Clan du Néon n’a pas attendu cet arrêté pour couper l’électricité: depuis 5 ans, à Paris, Lille, Lyon ou Brest, les membres de ce collectif écolo rigolo éteignent les enseignes lumineuses. Le mode d’emploi est très simple. Tout y passe: banques, hôtels, gares, restaurants, pharmacies. Son plus beau coup: l’extinction de néon des Galeries Lafayette au sommet du bâtiment à Haussmann. Le Clan du Néon est aujourd’hui quelque peu éteint. Mais d’autres collectifs suivent comme Zérowatt.

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Article de Hervé Marchon

 

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« Le Mali est entré en guerre contre ceux qui l’ont agressé dans son fondement »

« Jardin au Mali » est une association loi 1901 qui a œuvré pour la construction d’un barrage au pied des falaises de Endé en pays Dogon, afin de développer le maraîchage. Le barrage et le travail acharné des villageois ont conduit à des résultats extrêmement positifs. On en est aujourd’hui à envisager l’extension de la zone de culture sur 17 hectares supplémentaires. Aly Guindo Président de DiKanmonou (Solidarité pour l’eau en Dogon), association partenaire de Un Jardin Au Mali nous a fait parvenir le 23 janvier 2013 un message électronique que vous trouverez ci-après. –Roland Sabra–

Extrait d’un message électronique d’Aly Guindo :
Considéré comme un pays de paix et de tolérance il est aujourd’hui en ébullition dans sa partie nord…
Le jeudi 11 janvier la ville de Kona est tombée aux mains des jihadistes narco trafiquants avec plus de 400 véhicules armés flambant neuf. Leur puissance de feu est supérieure à celle du Mali. La panique s’installe dans le pays particulièrement à Sevaré située à peine à 50 km. Les banques, les boutiques, les hôtels sont fermés… c’est le sauve qui peut.

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Erreur de calcul du FMI ? Ou excès des zélateurs de l’austérité?

Par Gabriel Colletis, Université Toulouse-I

La publication, en ce début d’année, d’un document de travail du Fonds monétaire international (FMI) a mis les économistes du monde entier ainsi que certains médias en état d’ébullition.

Il a été produit par l’économiste en chef du Fonds, le Français Olivier Blanchard, et par Daniel Leigh, un autre collaborateur du FMI qui suit à la loupe l’évolution des perspectives de l’économie mondiale. Ce texte est intitulé « Erreurs de prévisions de croissance et multiplicateurs budgétaires » (Growth Forecast Errors and Fiscal Multipliers, FMI, Working Paper no 2013/1, janvier 2013).

Dans ce rapport, Olivier Blanchard et Daniel Leigh admettent, non pas une erreur de calcul au sens strict, mais une difficile et sans doute mauvaise estimation du « multiplicateur budgétaire ».

Il faut rappeler ici que le principe, très keynésien, du « multiplicateur budgétaire » établit qu’un euro dépensé ou économisé par un acteur public génère une augmentation ou une perte de revenu pour l’économie nationale concernée qui peut être supérieure ou inférieure, selon la valeur dudit multiplicateur, au montant de la dépense ou de l’économie publique.

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A peine sauvé, l’euro est déjà trop fort

Par Dominique Albertini

C’est la rançon du succès, ou plutôt de la survie : l’euro est fort. La monnaie unique s’apprécie à mesure que se dissipent les inquiétudes sur sa pérennité. Au point que, dans les milieux d’affaires et certains gouvernements, on s’inquiète ouvertement d’un redressement trop rapide, qui étoufferait la reprise économique en renchérissant les exportations européennes.

Certes, à 1,34 dollar, l’euro est dans sa moyenne de long terme. Loin encore du maximum de 1,6 dollar atteint en juillet 2008, ou du pic du printemps 2011, juste sous les 1,5 dollar. Mais la tendance constatée depuis l’été 2012 (+10% par rapport au dollar, +25% par rapport au yen) est-elle soutenable, si elle se prolonge ?

Preuve que cette crainte n’a rien de farfelu, elle a été relayée mi-janvier par Jean-Claude Juncker lui-même. S’exprimant devant des hommes d’affaires, le président de l’Eurogroupe (remplacé depuis par le néerlandais Jeroen Dijsselbloem) a estimé que, «pour les entreprises qui exportent à l’extérieur de l’Union européenne, le taux de l’euro est dangereusement haut». Au sommet de Davos, vendredi dernier, c’est le ministre de l’Economie français, Pierre Moscovici, qui s’est exprimé en ce sens.

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Pour Rocard, il faut travailler moins, mais plus longtemps

Michel Rocard espère «que le gouvernement mènera une grande réforme fiscale, avec un impôt à la source harmonisé et plus progressif».

L’ancien premier ministre Michel Rocard plaide dans les colonnes du JDD pour une réduction du temps de travail et un départ à la retraite à 65 ans. Il estime que la France est «dans une situation terrifiante».

«Il y a le feu», s’alarme Michel Rocard dans un entretien accordé au Journal du Dimanche . «La France est dans une situation terrifiante. La récession va s’aggraver, donc le chômage va augmenter», s’inquiète l’ancien premier ministre socialiste (de 1988 à 1991) de François Mitterrand.

Réduire le temps de travail
Pour lui, «la première des urgences, c’est de faire baisser le chômage». Pour y parvenir, il remet sur la table un sujet «tabou» qui est la réduction du temps de travail: «En France, les salariés travaillent en moyenne 36,5 heures par semaine, contre moins de 33 heures en Allemagne et moins de 31 aux États-Unis», assure-t-il, souhaitant que «la réflexion (sur la durée du travail, ndlr) s’ouvre à nouveau. Si les partenaires sociaux (se) saisissent (du débat), Hollande n’ira pas contre», croit-il.

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Pourquoi les prix des billets d’ avions varient d’une minute à l’autre

Nous nous croyions très savante  en écrivant, hier, que si les prix des billets de train ou d’avion augmentent d’une minute à l’autre, ce n’est ni l’effet de la magie noire ni celui des mauvaises ondes, mais celui du « yield management ». Un très grand nombre de lecteurs nous ont fait observer que c’est surtout celui du « IP tracking ».

Voici notamment ce que nous écrit Antoine, qui semble un bon connaisseur du sujet : « Le yield management [ou optimisation de la recette tarifaire, NDLC] n’est qu’une partie de la réalité, celle mise en avant par les opérateurs de transport.
« Il y en a une autre, moins connue du grand public mais utilisée pratiquement partout, qui mériterait largement une enquête approfondie et une communication grand public qui aurait sa place dans un journal comme Le Monde ».

« Cette autre réalité qui explique les variations rapides de prix sur internet (toujours à la hausse), c’est l’IP tracking (attention il n’y a pas de terminologie universellement adoptée, il y a donc plusieurs noms).[On peut traduire par ‘pistage d’IP’, NDLC]

« Son principe est simple : quand vous faites une recherche de billets, l’opérateur enregistre cette recherche et l’associe à l’adresse IP du terminal que vous utilisez (ordinateur, smartphone, etc.).

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Les instituteurs sont moins payés que les policiers

Les professeurs des écoles sont en grève mardi et mercredi [ NDLR: les 22 et 23/01/13]pour protester contre la semaine des quatre jours et demi. Mais comme le souligne La Tribune, derrière ce refus de travailler quelques heures en plus se cache aussi un sentiment de malaise, correspondant à la peur du déclassement des enseignants. Selon les syndicats d’enseignants, les instituteurs seraient moins payés que les agents de police. Une assertion confirmée par La Tribune, à partir des chiffres officiels du ministère de la fonction publique.

En moyenne, les professeurs des écoles gagnent moins que les agents de la paix et les brigadiers, alors que les premiers touchent 28 319 euros brut par an, contre 21 444 euros pour les seconds. Une différence comblée par les primes et heures supplémentaires cumulées par les agents de la paix. Des primes que les instituteurs, eux, ne touchent quasiment jamais. Au total, les agents de la paix gagnent donc 33 701 euros net par an (2 328 euros par mois), contre 30 561 euros (2 132 euros par mois) pour les professeurs des écoles.

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TCSP : un leurre incommensurable

par Max Dorléans, Groupe Révolution socialiste (GRS)

Avec la reprise ces mois passés des travaux concernant l’aménagement du TSCP (Transport en commun en site propre), on entend de nouveau un discours sur l’amélioration du cadre de vie de la population que va constituer le fameux TCSP. En effet, par le biais de Thierry Fondelot, l’actuelle Région reprend à son compte, le même laïus que celui tenu par la précédente Région initiatrice de ce projet, pour le légitimer. Il est vrai, que sur cette question, aucun désaccord de fond n’existait entre les différentes composantes politiques de la Région d’hier (MIM/CNCP, PPM, Batir, RDM, Modemas…).
Et pourtant, contrairement aux affirmations des uns et des autres, le TCSP en tant que tel n’apportera pas le mieux-être indiqué à la population.

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« Où est allé l’argent donné à Haïti après le séisme ? »

Trois ans après le séisme qui a ravagé son pays, le président Michel Martelly veut revoir le mode de gestion de l’aide internationale.

Le président haïtien Michel Martelly a affirmé qu’il n’était « pas satisfait » de la coopération internationale avec son pays qui commémore ce 12 janvier le violent séisme qui l’a ravagé en 2010.

« Où est allé l’argent donné à Haïti après le séisme ? », s’est demandé le chef de l’Etat lors d’une rencontre vendredi soir avec plusieurs journalistes. Selon lui, un tiers seulement de l’aide internationale a été confiée au gouvernement haïtien.

« La majorité de l’aide a été dépensée par les ONG pour les urgences, mais pas pour la reconstruction d’Haïti », a déploré Michel Martelly, qui souhaite revoir la coopération internationale afin d’obtenir de meilleurs résultats.

« Travailler avec le gouvernement »

« Nous ne demandons pas de gérer toute l’aide de la coopération, mais il faut parvenir à un équilibre. Et nous disons que la meilleure chose à faire est de travailler avec le gouvernement », a souhaité Michel Martelly.

Le gouvernement haïtien va notamment effectuer un audit de la coopération avec le Canada, qui va reconsidérer son aide à Haïti en vue d’une gestion plus efficace, a indiqué le président haïtien.

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Presque la moitié de la nourriture mondiale serait gaspillée

par Audrey Garric

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Alors que 860 millions de personnes sont victimes de malnutrition, et que la fin du siècle comptera 2,5 milliards de bouches supplémentaires à nourrir, la moitié des denrées alimentaires produites dans le monde est aujourd’hui gaspillée. C’est la triste conclusion du rapport Global Food ; Waste Not, Want Not publié jeudi 10 janvier par l’Institution of Mechanical Engineers (IME), l’organisation britannique des ingénieurs en génie mécanique.

Selon cette étude, entre 30 % et 50 % des 4 milliards de tonnes d’aliments produites chaque année sur la planète (soit entre 1,2 et 2 milliards de tonnes) ne finissent jamais dans une assiette. En Europe et aux Etats-Unis en particulier, jusqu’à la moitié de la nourriture achetée est jetée par les consommateurs eux-mêmes.

En cause : des dates de péremption inutilement strictes, des promotions « deux pour le prix d’un », l’exigence des consommateurs occidentaux pour des produits alimentaires esthétiquement parfaits, ainsi que des mauvaises pratiques agricoles, des infrastructures inadaptées et des lieu de stockage peu performants.

Dans les pays en développement, les pertes de nourriture ont lieu au début de la chaîne d’approvisionnement, entre le champ et le marché, du fait de récoltes inefficaces, d’infrastructures de transport locales inadéquates ou de conditions de stockage inappropriées.

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Le principe d’égalité devant l’impôt… inégalement mobilisé

Par CHRISTIANE MARTY Membre de la Fondation Copernic

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Le Conseil constitutionnel a censuré la taxation exceptionnelle à 75 % de la part des revenus excédant un million d’euros, en invoquant la rupture d’égalité devant l’impôt. Cette taxation devait s’appliquer sur les revenus d’activité des personnes physiques et non des foyers fiscaux. De ce fait, pour un même revenu global, un foyer y aurait été assujetti ou non selon la répartition de ce revenu entre ses membres : un ménage dont chaque conjoint gagne 900 000 euros en serait exonéré, mais pas un ménage dont l’un gagne 1,8 million d’euros et l’autre ne gagne rien. Le dispositif a donc été rejeté au motif de «méconnaissance de l’égalité devant les charges publiques». Les quelque 1 500 personnes concernées qui gagnent plus de 70 fois le Smic peuvent être soulagées, le Conseil constitutionnel veille sur le respect de l’égalité des contribuables, en l’occurrence des plus riches.

Plus exactement, il veille sur l’égalité devant l’impôt des foyers fiscaux, pas des contribuables (car deux personnes gagnant chacune 1 million d’euros ne paient généralement pas le même impôt).

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Pourquoi le taux de marge des entreprises a-t-il baissé ?

Par Liêm Hoang Ngoc, économiste, député européen (PSE)

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La perte de compétitivité de l’économie française est souvent présentée comme la conséquence de la dégradation du taux de marge des entreprises. Lestées par un coût du travail trop élevé, celles-ci ne dégageraient pas suffisamment de marges d’autofinancement pour engager les investissements nécessaires afin de réorienter l’offre sur une trajectoire hors coût, à l’allemande.

La restauration des marges d’aujourd’hui serait donc les investissements de demain et la compétitivité hors coût d’après-demain. Tel est, en somme, l’énoncé du « théorème Gallois », avatar du « théorème Schmidt » de 1974, lorsque le chancelier allemand avait popularisé l’adage selon lequel « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ».

Or, que nous enseigne l’analyse de l’évolution récente du taux de marge en France ? Une hausse tendancielle du taux de marge a jalonné ces trente dernières années, accompagnant la montée du capitalisme néolibéral.

Cette hausse tendancielle du taux de marge ne s’est pas accompagnée d’une hausse, mais d’une baisse tendancielle des taux d’investissement, contredisant intuitions et prédictions courantes. Au cours de cette phase, une part croissante des bénéfices a été redistribuée au détriment de l’investissement, sous forme de dividendes.

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Tourisme : Pérégrination sur l’île sœur.

Par Michel Herland.

Les responsables du tourisme martiniquais sont eux-mêmes de merveilleux touristes qui se déplacent fréquemment en dehors de notre île pour observer ce qui se réalise ailleurs et pour vendre la destination Martinique aux gens d’ailleurs. Mais ces responsables ont-ils vraiment des yeux pour voir ? Si la réponse est positive – ce qu’on leur souhaite quand même – comment font-ils pour ne pas voir que leur produit n’est – en l’état – tout simplement pas vendable à des touristes habitués, comme ils le sont eux-mêmes, à des destinations autrement attrayantes.

Le moins qu’on puisse faire en faveur des touristes qui nous rendent visite, c’est leur donner l’impression qu’on s’est donné du mal pour les accueillir. Prenons par exemple le tourisme de croisière, puisqu’il est (à nouveau) question de le relancer  en Martinique. D’emblée l’accostage au quai des Tourelles, sorte de no-man’s-land à l’allure vaguement industrielle, ne peut que doucher les enthousiasmes les mieux trempés. Et s’il existe un autre terminal à la Pointe Simon, nettement mieux placé pour qui voudrait découvrir Fort-de-France, celui-ci, bizarrement, ne reçoit qu’une minorité de paquebots.

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Martinique : Pour les marins-pêcheurs, la lutte a été payante.

Après 14 jours de mobilisation des marins-pêcheurs, et une dernière journée marathon de réunion avec les élus et parlementaires locaux, un accord a été signé dans la nuit de dimanche 30 au lundi 31 décembre. Les marins-pêcheurs obtiennent donc une aide d’extrême urgence de 3,5 millions sur les 5 millions d’euros qu’ils demandaient. L’État versera 2 millions, les deux collectivités, Conseil Régional et Conseil Général, 1 500 000 euros.
Le mouvement commencé le 17 décembre était dirigé par une intersyndicale. De nombreux marins-pêcheurs non syndiqués ont suivi activement le mouvement.
Après une première mobilisation devant le bâtiment des Affaires Maritimes à Fort-de-France, les pêcheurs sont restés mobilisés à partir du 20 décembre sur le port, bloquant les entrées de la Pointe des Grives.
Le facteur déclenchant de leur mobilisation a été l’arrêté pris le 1 décembre 2012 par les services de l’État qui leur interdit de pêcher la langouste de la Pointe Caracoli à Trinité et la Pointe Cerisier au François, zone riche en langoustes, pour cause de contamination des crustacées par la chlordécone. Cet arrêté avait été pris sans concertation avec les organisations des pêcheurs, suite aux études de l’IFREMER, l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation en Mer.

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Les expatriations fiscales, entre mythe et réalité

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Rapport du syndicat Solidaires Finances Publiques
(ex SNUI-SUD Trésor)
Les expatriations fiscales au coeur du débat fiscal

Les expatriations fiscales sont souvent convoquées dans le débat fiscal, surtout s’il porte sur le patrimoine.Pour les partisans d’une réduction des impôts directs, qu’il s’agisse des impôts des personnes physiques (impôt sur le revenu, impôt de solidarité sur la fortune voire droits de donation et de succession)ou des personnes morales (impôt sur les sociétés, taxe professionnelle, désormais remplacée par la contribution économique territoriale), les expatriations de contribuables contribueraient donc à dégrader les recettes fiscales et l’activité économique, elles s’expliqueraient par un niveau excessif d’imposition.
Pour les partisans d’un système fiscal plus progressif assis notamment sur une plus grande place des impôts directs, les expatriations auraient une incidence marginale sur les recettes publiques et l’activité économique.
Au-delà des slogans et des affirmations, un constat s’impose : il est difficile d’y voir clair, d’analyser les raisons et d’estimer l’impact réel des expatriations, notamment celles qui sont présentées comme des expatriations fiscales.Notre organisation, convaincue qu’une fiscalité plus juste est nécessaire, a souhaité faire le point sur cette question sensible qui occupera à n’en pas douter une place importante dans le débat public.

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Rapport mondial sur les salaires 2012/13. Salaires et croissance équitable

 

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Résumé analytique
Bureau international du Travail · Genève
Grandes tendances des salaires
La crise continue de peser sur les salaires
La croissance des salaires moyens réels est demeurée bien inférieure aux niveaux d’avant la crise; elle s’est enfoncée dans le rouge dans les économies développées,cependant, elle est restée importante dans les économies émergentes. Les salaires moyens mensuels ajustés pour tenir compte de l’inflation – ce qu’on appelle les salaires moyens réels – ont augmenté globalement de 1,2 pour cent en 2011, alors qu’ils avaient cru de 2,1 pour cent en 2010 et de 3 pour cent en 2007. En raison de sa taille et de sa forte performance économique, la Chine a un poids considérable dans ce calcul du chiffre mondial. Si l’on omet la Chine, les salaires moyens réels n’ont augmenté que de 0,2 pour cent au niveau mondial en 2011, en baisse par rapport à 2010 (1,3 pour cent) et 2007 (2,3 pour cent).
Différences régionales dans la croissance des salaires
Il existe d’importantes variations géographiques dans les tendances de la croissance des salaires moyens réels. Les salaires ont enregistré un double creux dans les économies développées mais leur croissance est demeurée positive tout au long de la crise en Amérique latine et dans les Caraïbes, et encore plus en Asie.

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Remettre la redistribution au cœur du débat sur la pauvreté

 

Par Bernard Gomel Economiste au Centre d’études de l’emploi Dominique Méda Professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine Evelyne Serverin Juriste, directrice de recherches au CNRS

La Conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, qui s’ouvre aujourd’hui, place le gouvernement en demeure de devoir choisir vite (en vue de la prochaine loi de finances) le sort à réserver au volet activité du Revenu de solidarité active (RSA) : faut-il conserver ce dispositif, alors qu’il ne parvient pas à assurer la redistribution envers les travailleurs à bas salaire (le taux de non-recours est de presque 70 %) et supprimer la Prime pour l’emploi (PPE), qui lui fait concurrence ? Ou faut-il revenir à la situation qui prévalait avant l’instauration du RSA, tout en recalibrant la PPE afin qu’elle touche plus efficacement les plus bas revenus, la «dégeler» et supprimer le RSA activité ?

Revenons en arrière pour comprendre les termes du choix. Le RSA devait constituer une innovation radicale : succédant à un RMI chargé de toutes les tares (faible nombre de contrats d’insertion, trappes à pauvreté…), il devait permettre de remporter la victoire contre la pauvreté, récompenser ceux qui revenaient à l’emploi et supprimer les effets de seuil.

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Avions : payer plus pour transporter moins!

par M’A.

 

La cure d’amaigrissement imposée aux bagages des voyageurs entre la France hexagonale et les Antilles s’explique, faute de se justifier, par des nécessités économiques. L’objectif est double : d’une part alléger le poids des avions afin d’embarquer moins de carburant et donc de faire des économies, d’autre part, encaisser des recettes supplémentaires en facturant en sus du billet le deuxième bagage. Pour l’instant le transport des animaux est épargné. Le prix oscille autour de 70 euros par trajet. Mais pour combien de temps encore? Demander l’application d’un principe de continuité territoriale pour des raisons économiques comme le fait la Chambre Économique de la Martinique (lire) c’est aussi faire l’impasse sur les implications  politiques d’une telle démarche : un ancrage plus assuré avec la France hexagonale. Ce qui explique peut-être le silence éloquent de nos politiques, autonomistes et indépendantistes confondus, devant ce problème.

Air Caraïbes :
Les voyageurs pourront voyager avec un seul bagage « gratuit » de 23kgs. Au-delà d’un bagage, il faudra payer.
Les passagers de « la classe soleil » n’auront plus droit en soute qu’à un seul bagage gratuit de 23kgs.

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L’inflation concertée, seule solution pour sortir de l’impasse

 Par Bruno Moschetto, professeur de sciences économiques à Paris-I et HEC

 

Les gouvernants de très nombreux pays avancés – dont la plupart de ceux qui ont adopté l’euro – ont à faire face à un lancinant problème d’équilibre de leurs finances publiques . Il leur est d’autant plus difficile de le retrouver que les traditionnelles variables d’ajustement ne sont plus à leur portée puisqu’ils sont pris dans un triple fixisme : cambiaire, monétaire et budgétaire.

Notre économie à l’aube du choc budgétaire de 60MD€ – ce qui représente 3 % du produit intérieur brut (PIB) en année pleine – et qui se traduira inéluctablement par une contraction de l’activité économique de 1,5 %, puisque la dépense publique est une composante à hauteur de 50 % de la demande globale. Bien que cette contraction échelonnée sur deux ans se réduise à près de 0,65 % l’an, il n’empêche que nous avons plus que jamais besoin d’une variable d’ajustement compensatrice. Une seule solution s’offre aux gouvernants pour sortir de l’impasse : une inflation concertée.

Cet impôt sur la monnaie, selon la lumineuse formule d’Alfred Sauvy, n’est plus au rendez-vous depuis un quart de siècle chez nous et dans la plupart des pays avancés, voire émergents.

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Faut-il choisir entre sauver la planète et sortir de la crise?

par Xavier Timbeau


 

–Il incombe à notre génération et aux suivantes de trouver un moyen de faire vivre décemment 10 milliards d’habitants sur une planète aux ressources et aux capacités finies de façon durable. Comme un niveau de vie décent suppose un mode de consommation plus proche de celui de nos sociétés occidentales que du dénuement d’une grande partie des habitants du monde, la tâche est immense et l’échec inacceptable. Tout cela impose de freiner le changement climatique, d’anticiper les chutes de rendements agricoles, de se préparer aux conséquences de la montée des mers, de s’adapter et de mettre un terme aux destructions de la biomasse et de la biodiversité ou de prendre en compte l’épuisement des ressources naturelles, qu’elles soient renouvelables ou non. La liste des contraintes est longue et ne s’arrête malheureusement pas à ces quelques exemples.

Pourtant, on oppose souvent la crise qui frappe les pays développés (la Grande Récession) à l’urgence environnementale, suggérant que la préoccupation éthique d’insérer la société humaine dans les limites imposées par son environnement est un luxe que l’on ne peut plus se permettre.

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L’austérité en Europe contestée par des économistes

Par Anne Cheyvialle

Le Figaro le 19/10/2012 à 10:08 | publié

L’OFCE s’alarme de l’effet récessif des plans d’économie généralisés en Europe, qui freine d’autant la baisse des déficits.

Le message est on ne peut plus clair: l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) intitule sa dernière note de perspectives économiques «la débâcle de l’austérité». Ces experts, traditionnellement jugés keynésiens, se défendent de toute idéologie. «Notre analyse s’appuie sur les faits», insiste Xavier Timbeau, le directeur des prévisions, qui dresse un sombre panorama sur 2012 et 2013.

Selon l’OFCE, la zone euro va enchaîner deux années de récession, à 0,5% et 0,1% du PIB. Les pays du Sud seront les plus touchés: l’Espagne, l’Italie, le Portugal et surtout la Grèce avec un recul de presque 10 points de PIB. «Il y a dans cette zone un vrai risque de désintégration politique et sociale», alerte Timbeau. L’Allemagne reste la locomotive européenne – 0,8% de croissance en 2012 et 0,6% sur 2013 – tandis que l’économie française sera en stagnation. Autre signal alarmant, le chômage touche un «niveau record sur les dix dernières années», et continuera de grimper à 12% en 2013.

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Guyane : ces 10 tonnes d’or introuvables

— Par Sébastien Roselé, en Guyane —

Les orpailleurs clandestins s’activent sous la couverture végétale opaque de la forêt amazonienne pour tromper la gendarmerie.

En dix jours, deux affaires sont venues rappeler qu’il y a de l’or en Guyane et que des trafics réels ou présumés gravitent autour. Il y a d’abord ce major […] de la gendarmerie de 52 ans, chef d’une toute petite brigade située à une heure et demie en voiture de Cayenne. L’homme a été mis en examen et écroué la semaine dernière. La justice le soupçonne d’avoir fermé les yeux sur les pirogues de ravitaillement des orpailleurs clandestins en échange d’une rémunération. Lui nie tout et explique qu’il laissait passer seulement les embarcations de son indic contre de précieux renseignements. La cour d’appel examinera ce lundi sa demande de remise en liberté.

Et puis il y a cette autre affaire presque incroyable. Près de 150 kilos d’or extraits du tribunal de Cayenne en toute discrétion – même la préfecture n’était pas au courant – et rapatriés dans l’Hexagone. L’information a filtré le 25 octobre. En fait, l’or est sorti du greffe du tribunal guyanais, mais il a été transféré dans les locaux d’une société guyanaise, seule capable de transformer l’or mêlé de mercure en or pur.

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