— Collectif —
Parce que nous vivons une période inédite dans l’histoire du capitalisme contemporain. Alors que, dans les années 60, les rémunérations des PDG représentaient 40 fois le salaire moyen pratiqué dans les plus grandes entreprises américaines, cet écart a explosé pour atteindre aujourd’hui plus de 200 au sein de ces dernières et 120 dans les sociétés françaises.
Parce que le gouvernement a fait en 2013 le pari de l’autorégulation et que celui-ci a échoué. Rien qu’en 2015, la rémunération totale des patrons du CAC 40 a augmenté entre 5 % et 11 % selon les évaluations, pour atteindre un montant moyen de 4,2 millions d’euros par an, soit 240 Smic.
Parce que le principal argument patronal pour justifier de telles pratiques – celui d’un marché mondial des très hauts dirigeants qui nécessiterait un alignement des salaires par le haut – n’est corroboré par aucune étude économique sérieuse et aucune réalité concrète.
Parce que plusieurs institutions internationales, comme l’OCDE et le FMI, s’alarment depuis plusieurs années du poids croissant des inégalités et de leurs conséquences négatives sur le potentiel de croissance de nos économies occidentales.