Sur fond de lutte politique, l’hyperinflation et la chute des prix du pétrole minent un pays très dépendant de ses exportations de brut
Le premier bras de fer entre le président vénézuélien, Nicolas Maduro, et son opposition, majoritaire au Parlement depuis mardi 5 janvier, est engagé. Il a pour enjeu la Banque centrale du Venezuela (BCV). Par décret-loi, signé cinq jours avant l’investiture de la nouvelle assemblée, M. Maduro s’est arrogé le droit de nommer le directoire et le président de la BCV, sans l’accord du pouvoir législatif.
Le 7 janvier, la Table de l’unité démocratique (MUD), qui regroupe tous les partis d’opposition, a fait savoir qu’elle entendait déroger à la norme et défendre l’autonomie de l’institution monétaire. » Ce n’est pas un jeu, la situation est très grave « , a souligné l’économiste José Guerra, un des nouveaux députés de la MUD.
Sur fond d’effondrement des prix du pétrole, le délabrement de l’économie vénézuélienne s’accélère. Le gouvernement Maduro continue, lui, de se poser en victime d’une » guerre économique » menée par ses adversaires politiques. La chute du produit intérieur brut (PIB), qui s’était établie à – 4 % en 2014, s’est amplifiée en 2015 à – 8 %, voire à – 10 % ; en fait, personne ne sait avec certitude.