Catégorie : Echos d’éco

Emploi : « Le marché du travail reste inégal, en particulier pour les femmes », constate l’O.I.T.

— Par Jean Samblé —

En 2024, le taux de chômage mondial devrait légèrement diminuer, selon le rapport « Perspectives sociales et de l’emploi dans le monde » de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Le taux de chômage global s’établira à 4,9 %, contre 5,0 % en 2023, une révision à la baisse par rapport aux prévisions antérieures qui estimaient ce taux à 5,2 %. Toutefois, cette tendance à la baisse devrait se stabiliser en 2025.

Malgré cette diminution, le rapport met en lumière des inégalités persistantes sur le marché du travail, en particulier pour les femmes dans les pays à faible revenu. Gilbert F. Houngbo, Directeur général de l’OIT, souligne les défis importants qui subsistent : « Malgré nos efforts pour réduire les inégalités dans le monde, le marché du travail reste inégal, en particulier pour les femmes. » Le déficit d’emplois, qui mesure le nombre de personnes sans emploi mais souhaitant travailler, atteindra 402 millions en 2024, dont 183 millions de chômeurs.

Les femmes sont particulièrement touchées par ce manque d’opportunités. Dans les pays à faible revenu, le déficit d’emplois pour les femmes est de 22,8 %, contre 15,3 % pour les hommes.

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Crise de l’eau : plus jamais çà !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Les autorités, Préfet compris, prétendent que la pénurie d’eau qui frappe, avec la dureté que l’on sait la population martiniquaise, serait essentiellement due à des conditions climatiques exceptionnelles de sécheresse ; cette explication qui se voudrait lapidaire est à l‘examen fort peu satisfaisante. Si comme le proclame une célèbre maxime :« gouverner, c’est prévoir»! Le moins que l’on puisse dire, c’est que les donneurs d’ordres que sont la CTM et les EPCI et leurs opérateurs techniques, les fermiers, n’ont rien vu venir; la raison en est évidente : l’absence totale d’anticipation qui caractérise leur gestion de ce précieux liquide. Aucun plan pluriannuel ne vise ni à accroître la ressource disponible en fonction des besoins prévisibles ni à en sécuriser la distribution. En particulier, l’état déplorable des canalisations qui laisse fuir dans la nature plus de 40% de l’eau provenant des captages ne fait l’objet d’aucun programme opérationnel de grande ampleur visant à y remédier. C’est d’autant plus inadmissible que d’une part les usagers paient régulièrement sur leur facture une taxe destinée précisément à l’entretien des réseaux, d’autre part des fonds importants actuellement disponibles restent inutilisés, lesquels en outre pourraient être significativement abondés par les fonds européens.

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Un modèle de financement des services d’eau et d’assainissement à bout de souffle

Intercommunalités de France, la FNCCR et la FP2E dressent aujourd’hui le constat d’un modèle de financement des services d’eau et d’assainissement à bout de souffle. La sobriété hydrique et le renforcement de la réglementation conduisent les collectivités à faire face à un véritable mur d’investissements. Dans ce contexte, il est essentiel de garantir la soutenabilité économique des services, en veillant à concilier efficacité environnementale, équilibre économique et équité sociale. Pour y parvenir, Intercommunalités de France, la FNCCR et la FP2E remettent 25 propositions concrètes, appuyées sur les témoignages des élus et les retours d’expérience des collectivités.

L’équation impossible des services d’eau et d’assainissement dans le contexte de sobriété

Alors que la ressource en eau est désormais sous tension, notamment sous l’effet du changement climatique, les Français se déclarent de plus en plus préoccupés par le risque de pénurie et témoignent d’inquiétudes autour de la qualité de l’eau. Dans ce contexte de prise de conscience collective, les élus font part de leurs préoccupations : avec un retard d’investissements de 15 milliards d’euros par an à rattraper sur cinq ans, liés à la modernisation des réseaux et des infrastructures, la France doit accélérer pour adapter ses services d’eau au changement climatique.

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L’Origine de la radicalisation politique en Outre-Mer : Analyse et décryptage !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

L’expression d’un malaise profond se fait de plus en plus ressentir dans les régions d’outre-mer françaises, notamment en Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Polynésie et Nouvelle-Calédonie. Les causes de ce malaise sont multiples, mais elles trouvent leur origine principalement dans une société en mutation, une insatisfaction politique, une économie déséquilibrée, une violence en hausse et une gestion controversée de l’immigration. Ainsi un récent incident au large de Bouillante en Guadeloupe, où un voilier transportant 29 clandestins haïtiens a été arraisonné, soulève des questions sur la politique d’immigration en France. Malgré les efforts des autorités pour expulser les migrants, des obstacles juridiques ont retardé le processus, suscitant ainsi le mécontentement de la population locale.

Le mécontentement généralisé concernant la politique gouvernementale, notamment la question de la rigueur budgétaire inhérente à la crise de la dette, la réforme de l’assurance chômage qui fragilise les jeunes et les personnes les plus précaires, ajoute à la tension sociale. Les discours politiques promettent des changements, mais la réalité persiste dans un déni de l’injustice structurelle. Il est impératif de s’attaquer au cœur du problème : la structure par trop déséquilibrée de l’économie.

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Le déni de réalité de l’injustice persistante de la structure actuelle de l’économie de la Guadeloupe

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Depuis des décennies, la Guadeloupe s’efforce de briser les chaînes de l’injustice structurelle ancrée dans son économie, mais les promesses de changement semblent se dissiper dans un océan de déni et d’indifférence. C’est le système néo colonial en place qui se joue de l’intérêt bien compris d’un modèle productif en Guadeloupe.

Le débat sur la pertinence de la « main invisible » de l’économiste de renommée internationale Adam Smith révèle les failles du libéralisme économique face à une économie encore de type coloniale.

En se concentrant uniquement sur le changement des institutions, on détourne le regard de la nécessité de modifier l’infrastructure même de l’économie.La promesse de promouvoir des cadres supérieurs locaux d’origine antillaise reste lettre morte, alors que les décisions officielles sont souvent monopolisées par des responsables métropolitains, ignorant ainsi les besoins et les aspirations de la population locale à un nouveau modèle de développement moins inégalitaire . Malgré les discours politiques promettant une promotion des cadres antillais et le développement des entreprises locales de production , une étude récente révèle des écarts abyssaux dans les opportunités entre les natifs guadeloupéens et leurs homologues métropolitains.

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La Guadeloupe : le mirage de l’assemblée unique , un ersatz de l’autonomie politique !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le vent du changement semble vouloir souffler sur l’archipel guadeloupéen, et avec lui, une proposition audacieuse : la fusion du département et de la région pour former une assemblée unique. Cependant, derrière cette idée en apparence prometteuse de simplification administrative se cachent des enjeux complexes de mise en œuvre d’une véritable autonomie de la Guadeloupe et des incertitudes profondes sur le maintien en l’état des transferts financiers de la France hexagonale qui devrait alimenter un débat polarisé de la sortie du cadre départemental au sein de la population lors du congrès des élus de juin prochain. En effet en aucun cas l’assemblée unique ne peut trouver de justification en dehors d’un processus d’autonomie de la Guadeloupe dans le cadre de l’actuel article 74 de la constitution. Vouloir faire croire que nous serions en présence d’une simple réforme administrative, c’est tromper la vigilance de la population Guadeloupéenne ( chat an sak ).

Depuis la réforme constitutionnelle de 2003, la Guadeloupe navigue entre les eaux troubles de son statut de département et de région d’outre-mer, régi par l’article 73 de la Constitution.

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La Nouvelle-Calédonie face à l’impasse : entre antagonismes et espoirs de sortie de crise.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La crise en Nouvelle-Calédonie persiste, avec des antagonismes entre les acteurs qui semblent insurmontables. L’histoire complexe de l’archipel a laissé des cicatrices profondes, exacerbées par les inégalités persistantes et le manque d’éducation, entre autres facteurs. Oui sans aucun doute la France a œuvré au fil du temps pour que les kanaks restent prisonniers des criantes inégalités et d’une certaine absence d’érudition , d’où le piège de la manipulation du pouvoir central et les dommages collatéraux du recours des jeunes kanaks à la violence pour exprimer leurs frustrations et colères.

La France, souvent accusée de maintenir ces inégalités, a contribué à un climat propice à la frustration et à la colère, conduisant parfois à des actes de violence parmi la jeunesse kanake.

Cependant, la responsabilité ne repose pas uniquement sur les épaules françaises. Les dirigeants indépendantistes kanaks ont également commis des erreurs politiques graves, en ne tenant pas compte des nouveaux défis économiques et géopolitiques mondiaux. Nous sommes bien en présence d’un manque total de discernement sur les évolutions de la problématique économique avec la quatrième révolution industrielle de l’automatisation ( ex: industrie du nickel) et technologique de l’intelligence artificielle et surtout une erreur coupable d’appréciation sur les nouvelles problématiques géopolitiques et géostratégiques, avec l’émergence depuis quelques années de blocs antagonistes qui se disputent le partage des richesses du monde.

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Le dossier politique incandescent de la Nouvelle-Calédonie devrait à terme devenir un enjeu géostratégique et géopolitique majeur pour la France !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En Nouvelle-Calédonie derrière la crise politique actuelle sous fond de décolonisation se cache le dessous des cartes non seulement d’une lutte géopolitique pour les gisements de nickel, mais aussi géostratégique avec des tentatives d’influence étrangère notamment du sud global avec un processus déjà visible de rapprochement des indépendantistes kanaks avec les BRICS. Alors que le monde devient de plus en plus interconnecté et est l’objet de transformations géopolitiques majeures et accélérées, il n’a jamais été aussi important de comprendre la dynamique de l’économie mondiale et de l’échiquier politique international. Les pays BRICS sont devenus des acteurs clés, qui défient l’influence et les politiques de l’Occident et façonnent le cours des événements mondiaux.Ce groupe d’Etats voit ses performances économiques, industrielles et technologiques dépasser progressivement celles des Etats occidentaux. La scène économique internationale d’ici 2040 devrait être à leur avantage.Les BRICS et leurs alliés réunissent à eux seuls la majeure partie des ressources en pétrole, gaz, métaux rares, céréales et eau.

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Crise en Nouvelle-Calédonie : L’échec de l’autonomie et les limites de la responsabilité et du pouvoir local ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Depuis quelques jours, la Nouvelle-Calédonie est secouée par une flambée de violence, laissant derrière elle un bilan tragique de six morts et des centaines de blessés. Cette spirale de chaos, marquée par des pillages et des affrontements, est alimentée par une réforme législative technique qui a ravivé les tensions au sein de la population. Le dégel du corps électoral, en apparence anodin, a exacerbé les divisions et surtout les fractures entre les autochtones kanaks pour la plupart indépendantistes et d’autres habitants de l’île appelés caldoches ou encore loyalistes farouches défenseurs du maintien de l’île au sein de la France. Il est patent que depuis plusieurs années, la Nouvelle-Calédonie traverse une crise sans précédent, mettant en lumière les limites de son modèle d’autonomie politique. Malgré des compétences très étendues dans des domaines clés tels que l’éducation, le secteur social, la fiscalité et le développement économique, le gouvernement local semble impuissant face aux défis économiques et sociaux qui plongent l’île dans la tourmente.La crise actuelle, exacerbée par les émeutes récentes et la dégradation de l’économie dû pour l’essentiel à la crise du nickel, remet en question le concept même d’autonomie politique.

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Les indépendantistes kanaks  sont  objectivement déjà dans la nasse !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le climat politique dégradé de la nouvelle Calédonie est à notre avis désormais une impasse politique orchestrée magistralement par le pouvoir central. La situation en Nouvelle Calédonie s’intensifie dans une atmosphère délétère, évoluant vers un état d’insurrection que certains considèrent comme une impasse politique préméditée par le pouvoir central. En effet, nous serions bien selon toute vraisemblance en présence d’un scénario d’anticipation de l’explosion prévisible de la poudrière calédonienne. En langage de stratégie militaire, cela s’appelle allumer un contre feu.

Dans ce contexte tendu, les indépendantistes se retrouvent piégés, tandis que les événements violents semblent compromettre les intérêts du peuple kanak.Le rapport de force ne semble pas en faveur des indépendantistes, et l’issue des discussions, suite à l’invitation d’Emmanuel Macron, est attendue avec anxiété mais sans surprise. Cependant, rien de ce qui se déroule actuellement en Nouvelle Calédonie n’est anodin, et les hauts fonctionnaires en charge de l’outre-mer suivent de près chaque événement. Mais quel est le fond du véritable problème ?

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La Martinique disjoncte

— Par Guy Flandrina —

Il y a quelques années déjà, la Martinique connaissait d’intempestives pannes d’électricité.

EDF, à grand renfort de communication, avait alors annoncé à la population -en 2013- s’être équipée, afin de mettre un terme aux coupures de courant ; « un nouveau groupe étant désormais installé à la centrale EDF de Bellefontaine ».

Pourtant, en 2024, le cauchemar des abonnés continue, voire s’amplifie !

De toutes les centrales électriques de France, la nôtre est tête d’affiche au hit-parade des pannes à répétition…

Pas un mois ne s’écoule sans que des communes de ce pays soient privées d’électricité durant un à deux jours, voire plus.

La Martinique a soif car les coupures d’eau, par vagues, sont incessantes ! De cela tout le monde est au courant.

Mais la Martinique est aussi en panne d’électricité ! Le compteur des abonnés est à l’arrêt mais les comptes en banque d’EDF continuent de gonfler.

Heureusement, nous avons un hymne, un drapeau et le créole pour crier notre désespoir.

Nous n’avons pas d’autonomie et encore moins d’indépendance, pour notre alimentation en eau potable, bien que nous disposions de nombre de nappes phréatiques et de 361 rivières qui sillonnent notre territoire ; cela devrait pourtant couler de source !

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Le risque politique et économique sous-jacent des effets du temps long !

— Par Jean-Marie Nol —

Dans l’arène politique et économique, la préférence pour des résultats immédiats peut souvent obscurcir la vision des conséquences à long terme.

À l’heure où les crises économiques et les incertitudes mondiales persistent, les collectivités locales se retrouvent confrontées à un défi financier de taille : la diminution des ressources financières. Les recettes fiscales traditionnelles et les dotations de l’État, principales sources de financement des collectivités locales, sont en voie de diminution.

Les ressources financières sont déjà en voie de raréfaction, aussi nous explorerons les implications de cette tendance et les défis qu’elle pose pour les administrations locales de Guadeloupe et Martinique. En effet dans les années qui viennent la pression financière sera croissante tant au niveau des collectivités que des ménages.

Les collectivités locales dépendent largement des recettes fiscales, telles que la taxe foncière, la taxe sur les carburants, l’octroi de mer et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, pour financer leurs services et infrastructures essentiels. Cependant, avec les récentes crises économiques et les changements politiques, ces recettes sont en diminution. De plus, les dotations de l’État, qui représentent une part importante du budget des collectivités locales, sont également sujettes à des réductions budgétaires.

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Des choix stratégiques économiques au service d’un impératif tactique politique, mais lequel, sinon la censure suivie de la cohabitation ? 

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Emmanuel Macron est actuellement sous la menace d’une motion de censure de l’opposition contre son gouvernement dirigé par le premier ministre Gabriel Attal. Un sondage, révélé par l’Obs et confirmé par BFMTV, donne en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, pour la première fois, le Rassemblement national majoritaire à l’Assemblée nationale, bien devant la formation d’Emmanuel Macron. D’après cette enquête, le parti de Jordan Bardella obtiendrait entre 243 à 305 sièges, soit une moyenne de 278 députés, très proche de la majorité absolue de 289 sièges.Un séisme électoral en vue sous la Ve République. Alors qu’il est toujours resté en marge du pouvoir, le Rassemblement national pourrait entrevoir une potentielle cohabitation avec Emmanuel Macron. Si ce scrutin présente de sérieuses limites, les résultats offrent une nouvelle visibilité des rapports de force dans l’opinion.

La séance pourrait s’intituler « anatomie d’une chute ». Depuis le débat brûlant sur la dégradation des finances publiques, députés et sénateurs veulent comprendre pourquoi le déficit public s’est emballé l’an dernier. La révision à 5,5 % du déficit public (en partant d’une prévision à 4,9 %) s’explique notamment par une chute des recettes fiscales, par rapport aux prévisions du gouvernement. 

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Un Institut Sciences Po Antilles, c’est non seulement possible mais souhaitable dans un proche avenir !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

L’insuffisance de cadres de haut niveau dans les administrations et grandes entreprises en Guadeloupe est une problématique complexe aux implications identitaires profondes. Au cœur des enjeux socio-économiques de la Guadeloupe réside une question cruciale et complexe : l’absence de cadres de haut niveau au sein des institutions et des entreprises locales. Cette réalité, loin d’être anecdotique, alimente des ressentiments et des tensions identitaires palpables, soulignant les défis persistants auxquels la société guadeloupéenne est confrontée. Ainsi par exemple, pour l’anecdote, un fait interpellateur édifiant s’est produit très récemment dans la mairie d’une ville de la Guadeloupe ainsi que dans une communauté d’agglomération d’une île du Sud. En effet cette municipalité  a procédé à un appel à candidatures pour un poste de directeur général des services. Le résultat de cet appel à candidatures est pour le moins stupéfiant, dans la mesure où sur 13 candidats postulants à ce poste, 2 seulement étaient originaires de la Guadeloupe et en provenance du crû, alors que tous les autres postulants étaient de la France hexagonale. Idem pour la communauté d’agglomération qui finalement a dû se résoudre à embaucher un cadre métropolitain comme directeur des services, alors quelles sont  les raisons de cette absence de cadres locaux en mesure d’occuper des postes à responsabilité que ce soit dans l’administration ou les entreprises en Guadeloupe ?

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Non, la précarité sociale ne suffit pas seule à expliquer la violence des jeunes en Guadeloupe !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Dans une récente déclaration faite dans un journal de la place, le sociologue Ary Brousillon a pour l’essentiel attribué la montée de la violence chez les jeunes à la précarité sociale et à la pauvreté qui règne dans certaines familles notamment monoparentales. Cependant, cette explication simpliste occulte d’autres facteurs essentiels qui contribuent à ce phénomène alarmant.Il est indéniable que la précarité sociale exerce une pression considérable sur les jeunes, les privant souvent d’opportunités éducatives et professionnelles, et les exposant à des environnements défavorables. Cependant, réduire la violence juvénile à cette seule dimension est réducteur. Un facteur souvent négligé est l’affaiblissement de l’autorité parentale. Dans de nombreux cas, les parents sont confrontés à des défis multiples, tels que le chômage, le stress financier et les conditions de logement précaires, qui compromettent leur capacité à exercer une autorité efficace. Cette fragilité de l’autorité parentale peut laisser les jeunes livrés à eux-mêmes, sans guidance ni supervision adéquate, ce qui favorise l’adoption de comportements violents et d’un phénomène d’abandon aux traffics de substances illicites. C’est là une conséquence de la recherche à tout prix de l’argent facile au détriment de la valorisation de l’effort du travail.

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Guadeloupe Martinique : mutations sociétales, technologiques, économiques, sociales, climatiques…

… ne faudrait-il pas dire la vérité aux populations?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Guadeloupe et la Martinique, îles fragilisées par la vie chère exacerbée par la crise inflationniste et le chômage de masse, ne sont pas à l’abri des secousses économiques, technologiques, climatique et sociales qui agitent le monde. Alors que les crises se multiplient et que les déséquilibres financiers de l’État français se font sentir de manière alarmante, l’urgence d’une reconstruction économique et sociétale à l’aide d’un nouveau modèle de développement se fait de plus en plus pressante. Dans ce contexte d’incertitude, où les contours de l’avenir semblent flous, la métaphore de la roue qui tourne résonne comme un avertissement. L’expression « la roue tourne » que nous avons précédemment qualifié dans un autre article, rappelle avec force la volatilité des succès et des échecs, et nous met en garde contre l’illusion de stabilité dans laquelle nous pourrions nous complaire dans une éventuelle recherche de solutions dans une évolution institutionnelle.

Nous allons bientôt être confrontés de façon pratique à la mutation déjà en cours de la société dont nous ne soupçonnons pas les tenants et aboutissants, alors  ne faudrait – il pas dire toute la vérité aux guadeloupéens et Martiniquais ?

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Industrie sucrière et octroi de mer : la roue tourne entre chien et loup !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Face à la multiplication des chocs économiques, technologiques, sanitaires, climatiques, géopolitiques, les déséquilibres des finances publiques de l’État,  des réformes drastiques de la dépense publique sont au bout du tunnel et s’avèrent  aujourd’hui la première condition de la reconstruction de la France dans un contexte de mutation économique et sociologique. En Guadeloupe c’est la restructuration de la filière canne et la réforme de l’octroi de mer qui sont à l’ordre du jour dans une atmosphère que l’on peut qualifier de « entre chien et loup » c’est à dire au crépuscule le plus sombre, lorsqu’on ne peut plus, ou pas encore, discerner exactement les choses… La Roue du Destin  va -t-elle bientôt s’emballer ou au contraire se stabiliser ? 

L’expression « la roue tourne » résonne souvent comme un avertissement rappelant que le succès peut rapidement laisser place à l’échec, et vice versa.. Ainsi laisser penser et dire que la situation économique n’est pas dégradée,   alors même qu’au bout du compte, l’on s’est déjà endetté au niveau public comme privé, c’est là une attitude pathétique. 

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La canne : aux origines, une herbe géante sans sucre!

— Par Jean Samblé —

La canne à sucre, cette herbe géante de la famille des graminées, a une histoire aussi riche que sa sève sucrée. Originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée, elle a vu le jour dans ces terres fertiles où la diversité génétique abondait. Les premières communautés humaines qui l’ont côtoyée ont sans doute remarqué sa tige imposante, mais peu savoureuse à l’époque. Les chercheurs, telles des archéologues du monde végétal, ont en effet découvert que la canne à sucre, à son origine, n’était guère sucrée. C’est grâce à des millénaires de sélection naturelle et de domestication que les premiers cultivateurs ont réussi à extraire peu à peu sa douceur cachée. À partir d’une espèce sauvage robuste mais peu sucrée, ils ont patiemment développé des variétés de plus en plus sucrées, jusqu’à obtenir la canne que nous connaissons aujourd’hui.

L’évolution de la canne à sucre est intimement liée à l’ingéniosité humaine et à son besoin croissant de sucre. Au fil des millénaires, les cultures agricoles se sont développées, les techniques de sélection se sont affinées, et la canne à sucre a suivi le rythme de cette évolution.

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Écarts de rémunérations au CAC 40 : des millions pour quelques-uns, des miettes pour les autres

— Par Jean Samblé —

Dans une société où les inégalités économiques sont flagrantes, les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’étude récente d’Oxfam met en lumière une réalité déconcertante : les dirigeants du CAC 40 s’enrichissent de manière vertigineuse, tandis que leurs salariés peinent à voir leurs conditions de vie s’améliorer. En 2022, le fossé entre les revenus des PDG et le salaire moyen dans leurs entreprises atteint des niveaux abyssaux, avec des écarts atteignant jusqu’à 1 453 fois plus.

Ces chiffres ne font que confirmer une tendance alarmante qui s’est accentuée au fil des années. Depuis 2019, les dirigeants du CAC 40 ont vu leurs revenus augmenter de manière exponentielle, tandis que les salariés ont dû se contenter de miettes, avec une augmentation de salaire bien en deçà de celle de leurs supérieurs. En seulement trois ans, cet écart a grimpé de manière vertigineuse, passant de 111 à 130 fois plus.

Cette situation est d’autant plus choquante lorsque l’on réalise que ces rémunérations astronomiques ne sont pas le fruit d’un travail exceptionnel, mais plutôt le résultat d’un système qui privilégie les intérêts des actionnaires au détriment de l’équité salariale et du bien-être des employés.

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Le « quoi qu’il en coûte »  masque  la paupérisation accélérée de la classe moyenne aux Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol —

Les récents troubles en Guadeloupe ont braqué les projecteurs sur les tensions grandissantes entre les planteurs de canne et les autorités, révélant ainsi les enjeux cruciaux concernant l’avenir de la classe moyenne dans l’île. Alors qu’un accord a finalement été conclu après des semaines de blocages et de négociations tendues, la question demeure sur le rôle de l’État et des collectivités qui ont quoiqu’on en pense acheté la paix, mais à quel prix ?

D’une part, cet accord a permis de mettre fin aux blocages menaçant la campagne sucrière, mais d’autre part, il soulève des préoccupations majeures quant à la précarité croissante des planteurs de canne et de la paupérisation de la classe moyenne en général. Avec plus de 2 millions d’euros mobilisés, dont près d’un million provenant des institutions régionales et départementales, se pose la question de la viabilité économique et financière de l’industrie sucrière en Guadeloupe. Les planteurs de canne, souvent des petits et moyens entrepreneurs ou d’anciens salariés devenus agriculteurs lors des réformes foncières, représentent un petit symbole de la classe moyenne dans l’île.

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A l’impossible nul n’est tenu : Les élus locaux et économistes de l’IEDOM face à une incertitude qui brouille la vision de l’avenir  !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Un débat sur la problématique de l’octroi de mer s’est tenu hier soir sur le plateau de Guadeloupe première et force est de constater que nous sommes bel et bien resté sur notre faim. En effet il semblerait que la substantifique moelle de la réforme ait totalement échappé à l’ensemble des experts et élus participants au débat contradictoire. Et pour cause, les véritables tenants et aboutissants de cette réforme controversée n’ont pu être mis en exergue pour cause de manque de réflexion prospective. On sentait bien que l’affaire était déjà pliée et que les experts sur le plateau était tétanisés par une certaine incompréhension sur les contours de cette réforme. Les élus sont d’ores et déjà piégés par le gouvernement. Et pour y remédier à l’avenir il faudrait créer au sein de la région Guadeloupe un comité de veille stratégique et de prospective  qui est généralement mis en place dans les organisations, les entreprises ou même au niveau gouvernemental pour plusieurs raisons :

– Anticipation des changements: Il vise à identifier les tendances émergentes, les risques potentiels et les opportunités futures dans l’environnement économique, technologique, politique et social.

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Pénurie d’eau : que font nos politiques ?

Synthèse de la conférence de presse CGTM-Odyssi

Cette conférence avait pour but de dénoncer les attaques récurrentes que subissent le personnel d’ODYSSI depuis près d’un mois.

Aujourd’hui, nous subissons tous une baisse de la disponibilité de la ressource à cause de la période du carême. Nos collègues, sur le terrain, font leur maximum pour assurer au mieux leurs missions de service public.

Le fait de les menacer ou de tenter de les intimider ne sert strictement à rien. C’est opposer des Martiniquais contre d’autres Martiniquais. Nous sommes tous dans le même bateau. Nous ne pouvons donner que l’eau qui existe et c’est là le coeur du problème.

En tant que travailleurs et usagers de l’eau, nous sommes interpellés par la situation que connaît l’ensemble de la Martinique. Comme vous, nous avons entendu sur différents médias beaucoup d’explications, et pour nous le vrai problème est la gestion de l’eau en Martinique.

Nous le disons avec force : il y a assez de ressources en eau en Martinique pour que l’eau coule au robinet de chaque habitant tout au long de l’année.

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Alerte urgence sur l’assemblée unique en Guadeloupe

Les effets dévastateurs du déclassement des Salariés après la fusion en Martinique !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Depuis la fusion du département et de la région en Martinique, près de 1000 employés se retrouvent dans une situation délicate, étant payés pour presque ne rien faire. Cette problématique du déclassement des salariés soulève des questions cruciales quant à l’efficacité de la fusion et à la gestion des ressources humaines. Initiée dans l’espoir d’améliorer l’efficacité administrative et de rationaliser les dépenses publiques, la fusion du département et de la région en Martinique devait être une étape vers une gouvernance plus efficace et transparente. Cependant, les réalités sur le terrain peignent un tableau bien différent.Près de 1000 employés, affectés par la fusion, se retrouvent dans une situation de déclassement professionnel. Malgré leurs qualifications et leur expérience, ces travailleurs se voient attribuer des tâches subalternes ou sont tout simplement laissés dans l’inactivité, recevant un salaire pour presque ne rien faire.

Cette situation précaire soulève des questions sur l’utilisation responsable des fonds publics et sur la gestion des ressources humaines au sein de l’administration fusionnée.Le

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UFC-Que choisir : un tiers des crèmes solaires pour le visage ne protègent pas assez

— Par Sabrina Solar —

Les crèmes solaires pour le visage sont sous les projecteurs, et pas pour de bonnes raisons. Alors que l’été se profile, l’UFC-Que Choisir sonne l’alarme sur un tiers des crèmes solaires sélectionnées pour des tests en laboratoire. Les résultats sont alarmants : un nombre considérable d’entre elles ne semblent pas tenir leurs promesses de protection, malgré ce qui est indiqué sur leur emballage. C’est un véritable cas d’étiquetage trompeur.

Imaginez-vous : vous achetez une crème solaire SPF 50 pour protéger votre peau des rayons UV, mais en réalité, elle n’offre qu’une protection équivalente à un SPF 30. C’est exactement ce que l’UFC-Que Choisir a découvert après avoir minutieusement analysé la composition et l’efficacité de treize crèmes solaires. Cette tromperie est particulièrement préoccupante lorsque l’on considère que l’exposition aux rayons solaires est la principale cause de cancers de la peau.

Face à ces révélations troublantes, l’UFC-Que Choisir prend les devants. Elle met en demeure les fabricants de ces crèmes solaires de rendre leurs produits conformes aux indices de protection affichés, sous peine d’engager des poursuites judiciaires. De plus, elle fait appel aux autorités compétentes, notamment la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, pour sanctionner les marques responsables et renforcer les contrôles sur ces produits.

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L’intelligence artificielle et l’avenir de l’emploi dans les services publics en Guadeloupe et Martinique.

— Par Jean-Marie Nol , économiste —

L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) dans l’administration française pourrait effectivement entraîner un déclassement des compétences pour certains fonctionnaires, en particulier ceux dont les tâches sont automatisées par l’IA. Les conséquences sur l’emploi des 25 millions de personnes travaillant dans la fonction publique et territoriale pourraient être  significatives et variées et c’est la raison pour laquelle les Guadeloupéens ne doivent pas avaliser la fusion du département et de la région. Dans ce cas de figure où existerait de nombreux doublons comme à la CTM, la moitié des fonctionnaires territoriaux pourrait être licencié sans autre forme de procédurePourquoi ?

Tout simplement parce que le déploiement croissant de l’intelligence artificielle (IA) dans les entreprises suscite des préoccupations quant à son impact sur l’emploi, notamment dans les services publics. Certains fonctionnaires pourraient voir leurs tâches administratives automatisées par l’IA, ce qui pourrait entraîner pour certains une réaffectation vers des missions nécessitant des compétences plus relationnelles ou analytiques et pour les autres dont le déclassement par l’obsolescence sera inéluctable ce sera purement la mise au placard et ensuite le licenciement pour insuffisance professionnelle.

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