La dangereuse pente d’une cassure identitaire et d’une fracturation sociétale aux Antilles
—Par Jean-Marie Nol, économiste —
La Guadeloupe et la Martinique, se trouvent confrontés depuis quelques années à une quête mémorielle et identitaire qui pourrait introduire une fracture sociétale aux conséquences dommageables pour l’heure insoupçonnés. Loin d’être anodine, cette dynamique identitaire s’ancre dans un contexte mondial de mutation sociologique et de bouleversements géopolitiques et stratégiques où toutes les communautés cherchent à renouer avec leurs racines ancestrales et à revendiquer leur place dans une histoire douloureuse parfois négligée. Cependant, dans des sociétés présentement fragilisées sur le vivre ensemble, et déjà marquées par une pluralité de cultures et une histoire antagoniste commune complexe, cette résurgence de revendications identitaires risque de créer des tensions qui viendraient fragiliser davantage le lien social, pourtant déjà fragile, en Guadeloupe et en Martinique.
Récemment, deux événements illustrent cette tendance à la revalorisation identitaire au sein de communautés spécifiques dans les Antilles françaises. L’ambassadeur d’Inde en France, son Excellence Jawed Ashraf, a été reçu en grande pompe par les autorités territoriales de Martinique et de Guadeloupe. Cette visite diplomatique, axée sur les relations entre l’Inde et les Antilles françaises, a mis en lumière l’influence culturelle indienne dans ces îles, avec un accent particulier sur les Indo-descendants, descendants des travailleurs sous contrat amenés en masse après l’abolition de l’esclavage.L’ambassadeur