Catégorie : Echos d’éco

Accord de vie chère sans le RPPRAC : chak bètafé ka kléré pou nanm yo.

— Par Jean-Michel Salmon, Maître de conférences en économie, Faculté de Droit et d’Économie de la Martinique, expert des petites économies insulaires. —

Il aura donc fallu l’émergence d’une association auto-proclamée de défense du peuple, le RPPRAC, avec des menaces de mises en exécution de blocage de l’île, suivies de violences urbaines et d’un climat insurrectionnel contre lequel l’Etat a appelé la CRS8 pour maintenir un tant soit peu l’ordre républicain, pour que tous les parties prenantes – Etat, CTM, députés, opérateurs de la grande distribution…- finissent enfin par se mettre autour d’une table, afin de se donner urgemment les moyens d’identifier des mesures de lutte contre la vie chère plus significatives que le cache-sexe du BQP issu d’une première crise en ce domaine, 15 ans plus tôt.

Cela témoigne de l’inertie naturelle de nos pouvoirs publics et de la crise de la démocratie représentative en Martinique. Pour ce qui est du grand capital isiya, ayen pa ka changé.

Tout ça pour ça : quel est le résultat ?

La signature d’un protocole d’accord1 le 16 octobre 2024, qui met en place ce qu’il conviendrait d’appeler la réforme Hayot – on pourrait dire Hayot-Ajjar, mais c’est la version Hayot qui a été retenue, comme on va le montrer.

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Réduction de notre dépendance alimentaire et processus de développement agricole radical et socialisé

— Par Max Dorléans (GRS) —

Depuis quelques temps se fait jour un discours formellement pro-libéral, condamnant le monopole ou quasi-monopole de quelques groupes de la grande distribution, et vrai plaidoyer pour le libéralisme pur et parfait.

Ce discours rencontre aujourd’hui, avec la crise sociale actuelle, avec la question de la vie chère et la baisse des prix des produits alimentaires de première nécessité, une nouvelle actualité, puisque à travers la question de l’agriculture, celle des fonds européens, du Poséi (programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité), et de sa nécessaire réforme, c’est bien la question du modèle actuel qui est posée.

Un modèle tourné vers l’exportation, dominé presque en totalité par Banamart et le groupe de békés dominant en son sein, où non seulement la banane s’octroie la part du lion avec 81% des 118 millions d’€ de fonds du Poséi alloués à la Martinique en 2021, mais où également, ce sont seulement 25% des 2700 agriculteurs qui en bénéficient. A savoir une infime poignée de capitalistes, békés et non békés.

Une répartition inique qui offusque non seulement l’immense majorité des agriculteurs, mais également la population et la majorité des élus.

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Causes et conséquences de l’irruption du populisme mâtiné de nationalisme en Martinique ?

— Par Jean-Marie Nom, économiste —

L’irruption à l’occasion du combat contre la vie chère d’une nouvelle idéologie populiste teintée d’accents nationalistes au sein de la société martiniquaise est un phénomène complexe qui trouve ses racines dans des dynamiques historiques, contemporaines , économiques et sociales spécifiques à la mutation politique de la Martinique. La montée du RPPRAC, une association de 5 personnes se proclamant porte-parole des intérêts populaires, s’inscrit dans une logique de rupture avec l’ordre établi, en particulier la classe politique traditionnelle et le mouvement syndical, souvent perçus comme incapables de répondre aux besoins urgents de la population. Les causes de ce mouvement sont multiples, tout comme ses conséquences, qui se manifestent à travers des bouleversements dans l’équilibre institutionnel, sociétal, économique, politique et social de l’île.

La première cause de l’émergence de ce mouvement réside dans la crise économique et sociale latente qui frappe la Martinique depuis plusieurs décennies et plus récemment depuis le COVID et la spirale inflationniste . Cette crise aujourd’hui sous -jacente conjuguée à la mutation technologique de la société martiniquaise a conduit à une paupérisation de la classe moyenne mais surtout à une augmentation du chômage et à une précarisation chez les jeunes, qui atteint aujourd’hui des taux alarmants, tandis que le coût de la vie continue d’augmenter.

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Conflit de la vie chère : alea jacta est !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Alea jacta est une locution latine signifiant « le sort en est jeté », ou « les dés sont jetés », que Jules César aurait prononcée en se préparant à franchir le Rubicon avec ses troupes, en violation de la loi romaine, pour pénétrer sur le territoire italien.

C’est une métaphore de ce qui peut se produire en Martinique en matière de franchissement de ligne rouge par le RPPRAC.

Un accord historique a été signé ce mercredi 16 octobre en Martinique entre la grande distribution, les élus et l’État pour abaisser les prix de 20 % en moyenne sur 6.000 à 7.000 produits de première nécessité dans le secteur alimentaire de l’île. Si cette décision a pu être perçue comme un geste de soulagement pour une partie de la population, elle n’a pas suffi à calmer les ardeurs du RPPRAC, un collectif à l’origine de la mobilisation du 1ᵉʳ septembre dernier, qui refuse de signer le protocole d’accord. Le mouvement réclame une baisse généralisée sur tous les produits alimentaires et a lancé un appel à poursuivre la contestation et amplifier la mobilisation de masse .

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Nouvelle crise de la vie chère en Martinique : faut-il que tout change pour que rien ne change ?

— Par Jean-Michel Salmon, Maître de conférences en économie, Faculté de Droit et d’Economie de la Martinique, expert des petites économies insulaires.—

La vie est chère à la Martinique ; très chère, trop chère. Savez-vous pourquoi ?

C’est parce que nous sommes obligés, je dis bien obligés de n’acheter que les marchandises européennes qui sont déjà chères, par elles-mêmes et qui deviennent encore plus chères du fait que, pour arriver jusqu’à nous, elles sont obligées de franchir 7000 km de mer en payant le frêt le plus cher du monde.
Ne croyez-vous donc pas que ce serait une bonne chose que les martiniquais aient le droit de commercer librement avec leurs voisins immédiats. L’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, les Antilles-Guyane. Est-ce qu’ils ne devraient pas par exemple, avoir le droit d’acheter à côté pour 9 F ce qu’à l’heure actuelle ils sont obligés d’acheter en Franc 18 F ou 20 F ? Et bien ça, ça s’appelle LA LIBERTE COMMERCIALE.

Aimé Césaire, 24 février 1978, Discours des Trois Voies ou des Cinq Libertés

La nouvelle crise de la vie chère en Martinique a atteint un paroxysme de violence.

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Vie chère en Martinique : le dilemme de l’autonomie sans moyens

L’apparence du pouvoir politique local en Martinique , mais sans aucune réalité effective de pouvoir économique et financier.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

D’aucuns considèrent que la sixième table ronde sur la vie chère se soldera au final par un semi échec de nature à remettre de l’huile sur le feu. Aux yeux de certains politologues, l’État français est actuellement en porte à faux en Martinique à cause de la gestion chaotique volontaire ou non du dossier de la vie chère. Alors peut -t-on craindre une politique de désengagement et une stratégie camouflée de l’État qui va finir tôt ou tard par forcément réagir avec un retour de bâton financier ?
La Martinique traverse actuellement une crise profonde, marquée par la question de la vie chère, la montée des tensions ethniques et une remise en cause de l’autorité de l’État français. La gestion de cette crise, ponctuée de violences, de manifestations et de blocages économiques, révèle une situation complexe où l’apparence d’un pouvoir local depuis la création de la collectivité unique (CTM) se heurte à une réalité financière étouffante. L’État français qui est sans conteste le principal contributeur financier à même de dénouer les blocages sur les points sensibles en négociation, et pourtant à travers la représentation du préfet, semble s’être effacé volontairement dans la gestion des négociations, cédant la place à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), dirigée par Serge Letchimy.

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Accord sur la vie chère en Martinique : une avancée fragile sans l’appui du RPPRAC

Après des semaines de négociations intenses sur la crise de la vie chère en Martinique, un accord a enfin été signé ce mercredi 16 octobre, mais sans l’approbation du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes). Cet accord, qui engage plusieurs acteurs économiques et politiques de l’île, vise à réduire les prix de produits alimentaires et à renforcer la transparence des pratiques commerciales.

Des mesures pour soulager les consommateurs

L’accord prévoit une baisse de 20 % des prix de 6000 produits alimentaires essentiels, couvrant notamment 54 familles de produits de grande consommation. Ce résultat repose sur cinq mesures structurelles, incluant la suppression de la TVA et de l’octroi de mer pour certains produits. Ces efforts devraient alléger le coût de la vie pour les foyers martiniquais dans les semaines à venir.

Parmi les engagements pris, l’État et la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) se sont accordés pour porter la TVA à taux nul sur 69 familles de produits. De plus, un mécanisme de « compensation des frais d’approche » sera mis en place pour réduire les coûts d’importation, assurant une plus grande accessibilité des denrées importées.

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Martinique : la lutte contre la vie chère, entre répression et revendications sociales

Depuis le 1er septembre, la Martinique est secouée par un mouvement de protestation contre la vie chère, une lutte qui fait écho à des mobilisations similaires remontant à plusieurs décennies. Si cette fois-ci le mouvement a été initié par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), un collectif récemment formé, il s’inscrit dans une longue tradition de contestation sociale contre les inégalités économiques qui frappent l’île.

Le coût de la vie en Martinique est un sujet récurrent, avec des prix atteignant jusqu’à 200 % de plus qu’en métropole pour certains produits alimentaires. La différence est en grande partie due à la domination des grands groupes de distribution, principalement contrôlés par les descendants des colons, appelés békés. Ceux-ci ont su maintenir un modèle économique qui profite d’un réseau complexe d’intermédiaires, souvent contrôlés par les mêmes acteurs à plusieurs niveaux (grossistes, semi-grossistes, détaillants). Cette structure leur permet de gonfler les prix à chaque étape de la chaîne de distribution, un système que Gabriel Jean-Marie, secrétaire général de la CGT Martinique (CGTM), qualifie de « racket ».

Face à cette situation, la CGTM met l’accent sur une autre revendication clé : l’augmentation des salaires et des pensions.

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Vie chère : la députée Marine Le Pen veut supprimer l’octroi de mer

Budget 2025

Afin de  » faire baisser le coût de la vie « , la cheffe de file des députés Rassemblement national a déposé un amendement actant la suppression de la taxe qui représente jusqu’à 50% du financement des collectivités locales outre-mer. Marine Le Pen suggère une compensation par l’État  » à l’euro près  » mais ne précise pas dans le détail par quoi elle compte la remplacer.

Il sera donc bien question de l’octroi de mer. La discussion budgétaire porte finalement en son sein une  » réforme profonde [de cette] taxe particulière frappant les importations de biens et, dans certaines conditions, les biens produits localement « , dans les départements d’Outre-mer. Alors que les précédents gouvernements d’Emmanuel Macron l’avaient promise à de nombreuses reprises sans jamais la mettre en œuvre, c’est finalement un amendement du Rassemblement national (RN) qui soumet  » la réforme de l’octroi de mer  » au vote.

 A lire aussi Suppression de l’octroi de mer :  » Un cataclysme déstructurant pour l’industrie locale  » selon le Comité Citoyen du Sud Martinique

 La députée Marine Le Pen a déposé un amendement au Budget 2025 qui propose d’en exonérer  » les livraisons de biens en provenance d’un État membre de l’Union européenne, s’il n’existe pas de production locale dans le secteur d’activité concerné « .

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Martinique : vie chère et crise identitaire, l’explosion sociale annoncée

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La face cachée de la vie chère en question , bientôt dévoilée avec l’explosion différée en 2025 des inégalités sociales et des tensions ethniques et identitaires en Martinique ?

La crise sociale qui secoue actuellement la Martinique n’est pas seulement une révolte contre la vie chère. Les violences, pillages et destructions d’entreprises qui ont éclaté sur l’île ne peuvent être réduits à de simples « dégâts collatéraux » comme l’analyse le professeur en psychiatrie Armand Charles Nicolas . Nous sommes bien en présence d’une psychose collective de nature identitaire et d’une crise systémique qui ne se terminera certainement pas avec la signature d’un protocole d’accord sur les moyens envisagés par les acteurs politiques et économiques pour lutter contre la vie chère. La crise sociale en Martinique, centrée autour de la vie chère, risque en effet plutôt à court et moyen terme de précipiter une crise économique et financière aujourd’hui latente aux conséquences potentiellement dévastatrices pour l’île. Cette crise à venir serait le fruit de la conjonction de plusieurs facteurs structurels, hérités du modèle politique et économique de la départementalisation, et des dynamiques idéologiques actuelles de radicalisation sociale et politique.

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Et si l’État réactivait le BUMIDOM…

Par Michèle Latouche

Les Compagnies républicaines de sécurité avaient été bannies de l’île après la mort d’Edmond Eloi, surnommé Rosile, Christian Marajo et Julien Betzi, lors des « événements » de 1959.

Le 24 décembre 1959, le Conseil Général adoptait une motion demandant le retrait de tous les C.R.S. et des éléments racistes indésirables.

Un certain émoi a accompagné l’arrivée depuis deux semaines de la huitième Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS 8), une unité d’élite spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines créée en 2021.

Cette décision a constitué pour de nombreux martiniquais un chiffon rouge qui ravive les rancœurs et les douleurs et enfouies et a force symbolique de réitération du rapport de domination de l’État sur la population et les institutions locales. Mais le rétablissement de l’ordre ne s’est pas opéré. Au contraire, du nord au sud, de ronds- points occupés aux nuits incendiaires, l’embrasement gagne.

Quel sens donner à ces manifestations spontanées et violentes, quasi concomitantes avec des mouvements sociaux revendicatifs, telles des braises couvant sous une cendre qui depuis des décennies ne parvient pas à refroidir ?

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S’extraire du présentisme pour mieux comprendre et dessiner les perspectives d’avenir de la Martinique !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La probabilité de la signature  du protocole d’accord sur la vie chère en Martinique, bien qu’importante, ne suffira pas à mettre fin au malaise profond qui agite l’île. La crise actuelle de la vie chère aurait pu être évitée si ce n’était pas l’influence de la dictature de l’émotion , du présentisme et le culte par les élus de la métaphore du nez dans le guidon et surtout de la radicalisation qui interdisent toute analyse prospective de la situation politique et économique en Martinique. Le préfet de la Martinique a eu grandement tort de prendre l’initiative d’une table ronde sur la vie chère sous la pression d’un groupe d’activistes. Cela constitue une faute d’appréciation de la problématique de la vie chère qui s’avère structurelle et impossible à régler dans un temps court comme le dénote des négociations ardues qui traînent en longueur. Dans cette affaire de la vie chère,il y a eu sans conteste une très mauvaise appréhension de la notion de gestion de crise . Ainsi la gestion de crise permet de prendre conscience d’une réponse à la crise dans sa globalité , ce qui n’a été le cas des acteurs politiques et économiques en Martinique.

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Comment l’État a contribué à transformer les Antilles en dynamite

Un regard sur les finances des communes des DOM à la lumière de la révolte antillaise

— Mireille Pierre-Louis —
Contribution à titre personnel, mise-à-jour le 10 octobre 2024

  • Un désengagement budgétaire de l’Etat disproportionné dans les DOM
  • L’exemple d’une pression fiscale démesurée, la Guyane
  • Les effets irrémédiables de la baisse des dotations des communes
  • Un mea culpa de l’Etat… sans véritable remise à niveau des dotations de péréquation
  • L’étau se resserre autour des communes antillaises
  • Ajustements structurels/Chaos : un remède étendu aux DOM?
  • Les enseignements de la crise de 2009
  • Une pénurie de fonds publics?
  • La jeunesse antillaise laissée pour compte…
  • Le marché de l’emploi se restreint …pour les Antillais
  • Des « préjugés officiels « en guise de diagnostic
  • Une carence de l’Etat à garantir l’équité sur tout le territoire

  • Annexe : Le motif de la « vie chère »… pour parachever une mainmise?

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La révolte actuelle aux Antilles, provoquée par le refus de la vaccination obligatoire des soignants et du passe sanitaire, et dont les enjeux dépassent leurs frontières, fait, à maints égards, écho à celle de 2009 dans les 4 DOM, puis à celles plus récentes à partir de 2017, en Guyane, Mayotte, et à la Réunion.

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Réduction du budget des Outre-mer : tensions et incertitudes face à une baisse de 9 % en 2025

— Par Jean Samblé —

Le budget des Outre-mer pour 2025 suscite de vives inquiétudes dans les territoires ultramarins. Annoncé le 10 octobre, il prévoit une réduction de 9 % par rapport à l’année précédente, soit une diminution de 250 millions d’euros, portant le total à 2,49 milliards d’euros. Cette baisse significative intervient dans un contexte de crises sociales multiples, notamment en Martinique, où les tensions sur le coût de la vie continuent de croître.

Deux tiers du budget seront alloués aux exonérations de cotisations sociales pour stimuler l’emploi, tandis que le soutien à la compétitivité des entreprises bénéficiera d’une augmentation de 100 millions d’euros. Cependant, le programme dédié aux conditions de vie subira une baisse conséquente de 300 millions d’euros, une réduction jugée inquiétante par les députés ultramarins. Christian Baptiste, député socialiste de Guadeloupe et rapporteur spécial du budget, a souligné l’importance de maintenir une stabilité budgétaire, face aux défis structurels et au coût élevé de la vie dans ces territoires.

Cette annonce n’a pas tardé à faire réagir l’opposition. Les députés de La France insoumise et du Rassemblement national à La Réunion, notamment Jean-Hugues Ratenon, Perceval Gaillard et Joseph Rivière, ont co-signé une lettre au Premier ministre Michel Barnier pour demander une exemption de leur département des réductions de budget, notamment sur les pensions de retraite.

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Alerte sur la Martinique : une crise (de la vie chère) peut en cacher une autre !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Un cap a été franchi en Martinique avec les émeutes et violences de tout ordre qui ont émaillé l’île dans la soirée du 9 octobre 2024 . La fin de la départementalisation selon certains esprits apeurés ? Plutôt selon moi l’ultime étape d’un processus de recomposition , en profondeur, de la carte politique de la Martinique. Et la confiance désormais perdue donnera bien lieu à des conséquences financières fâcheuses pour tous les martiniquais !

La «vraie» crise de confiance ne vient pas de la vie chère , mais des partis politiques Martiniquais et de leur incapacité à créer du sens pour appréhender le réel. Loin d’être un signe de puissance de l’expression d’un peuple en colère , cette crise réitérée est l’aveu d’un échec politique. A ce propos je réitère ma mise en garde de ne pas toucher aux institutions même avec la main tremblante.

Sur le fond de la problématique de la vie chère , il s’agit de débats en Martinique de même nature que ceux traversant l’ensemble des outres-mers qui pour autant ne s’embrasent pas , témoignant certes de la réalité inflationniste accomplie mondialement , mais également de tensions politiques sur la répartition et la régulation des compétences locales en Martinique .

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Martinique : report de la date de paiement de la taxe foncière

La taxe foncière fait partie des impôts locaux que les propriétaires doivent régler une fois par an. Elle s’applique à tout détenteur d’un bien immobilier. Toutefois, selon votre situation et la nature de votre bien, vous pouvez bénéficier d’une exonération partielle ou totale.

Qui est concerné par la taxe foncière et comment est-elle calculée ?
La taxe foncière doit être payée par toute personne propriétaire, au 1er janvier, d’un bien immobilier, qu’il s’agisse d’un appartement ou d’une maison.

Le saviez-vous ?
Les propriétaires de biens non fixés au sol, comme les caravanes, sont exemptés de cette taxe.

Le calcul de cet impôt se base sur la valeur locative cadastrale, c’est-à-dire sur le loyer annuel théorique que le bien pourrait générer s’il était loué. Ensuite, un taux d’imposition, voté par les collectivités locales (principalement les communes), est appliqué. Il est donc important pour le propriétaire de déclarer toute modification du logement, comme un agrandissement.

À noter :
L’avis d’imposition est envoyé une fois par an, généralement durant le dernier trimestre, et peut être consulté en ligne sur le site www.impots.gouv.fr.

Responsabilité en cas de vente
La taxe foncière est due pour l’année entière par le propriétaire au 1er janvier.

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De la nécessité d’un nouveau paradigme commercial : Adieu Caraïbes, bonjour Amérique du Nord !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Depuis plusieurs décennies, nos élites politiques véhiculent des schémas de développement à connotation idéologique identitaire qui s’avèrent aujourd’hui être des leurres nuisibles à la compréhension de la mutation géopolitique, économique, technologique et géostratégique du monde moderne. Les Antilles françaises, représentées par la Guadeloupe et la Martinique, nourrissent l’espoir de renforcer les relations commerciales avec les autres îles de la Caraïbe. L’idée semble, à première vue, séduisante : bâtir une coopération économique régionale basée sur des proximités géographiques, historiques et culturelles. Toutefois, cet objectif, promu par nombre de personnalités politiques, économistes et juristes antillais, semble aujourd’hui de plus en plus éloigné des réalités économiques et des défis structurels auxquels ces territoires sont confrontés. En effet, nous sommes bien conscients que le contexte économique est difficile et particulièrement défavorable à la coopération régionale avec les pays de la caraïbe.

Les Antilles françaises sont des territoires particuliers au sein de la Caraïbe, car bien qu’elles partagent une localisation géographique avec les autres îles de la région, elles sont intégrées économiquement à la France et à l’Union européenne. Cela leur donne accès à des transferts publics et à des fonds européens qui leur permet de bénéficier des réglementations nationales et communautaires, des subventions agricoles et des normes commerciales de l’UE.

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Affrontements en Martinique : Rodrigue Petitot et onze policiers blessés lors des manifestations contre la vie chère

Deux militants placés en garde à vue

Lundi 7 octobre, la Martinique a été secouée par de violents affrontements entre les forces de l’ordre et des militants mobilisés contre la vie chère. Au cœur de cette agitation, le giratoire de Mahault, situé au Lamentin, s’est transformé en véritable champ de bataille. Onze policiers ont été blessés, tandis que Rodrigue Petitot, figure emblématique du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), a été lui aussi blessé, à la main et à la jambe, lors des altercations.

Tout a débuté lorsque les forces de l’ordre ont tenté de dégager un barrage routier installé par des manifestants, composé de poids lourds, de véhicules hors d’usage et de matériel de chantier. Après les sommations habituelles, les forces de l’ordre ont essuyé des jets de pierres et de bouteilles, auxquels les policiers ont répondu par la force. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser la foule, ce qui a conduit à l’interpellation de cinq individus.

De son côté, le RPPRAC a vivement dénoncé ce qu’il considère comme une « répression policière ».

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L’urgence de l’heure aux Antilles est la création d’une nouvelle banque de développement économique.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La nécessité de créer une nouvelle banque de développement économique en Guadeloupe et en Martinique devient de plus en plus urgente dans un contexte économique où la cherté de la vie pèse lourdement sur les habitants. En effet, les mesures actuellement à l’étude, comme la révision de la taxation sur les produits de première nécessité, les aides directes et indirectes au transport, le financement très hasardeux de la continuité territoriale, ainsi que la maîtrise concertée mais quelque peu illusoire des marges des distributeurs, ne suffisent plus. Il est crucial d’aller au-delà de ces premières actions de réflexion pour s’attaquer aux facteurs structurels qui aggravent cette situation, tels que les coûts élevés du transport, de l’énergie, de la construction et de l’immobilier . Il devient évident que pour apporter des réponses durables à ces problèmes, il faut impérativement repenser le modèle économique des Antilles françaises.

Nous n’avons eu de cesse dans le passé de marteler cette évidence dans plusieurs précédentes Tribunes. Certes les idées contenues dans mes écrits commencent à infuser mais malheureusement trop lentement. Le modèle actuel, hérité de la départementalisation, repose principalement sur les importations, ce qui expose fortement la Guadeloupe et la Martinique aux fluctuations des marchés internationaux et à des coûts de transport exorbitants.

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Combat perdu d’avance pour la Vie chère , alors quid d’une sortie de crise illusoire ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La question de la vie chère en Martinique et plus largement dans l’ensemble des territoires ultramarins français est depuis longtemps une problématique récurrente et complexe, qui s’enracine dans des causes profondes, à la fois historiques, politiques et économiques. Les négociations en cours pour tenter de résoudre cette crise semblent vouées à l’échec, et ce pour une raison majeure : elles se concentrent essentiellement sur des mesures économiques conjoncturelles, sans aborder les véritables racines du problème, qui sont profondément politiques. En effet, la structure même du modèle économique de la Martinique, hérité de l’époque coloniale, est au cœur de cette situation.Le coût de la vie dans les territoires ultramarins français, en particulier en Martinique, est sensiblement plus élevé qu’en France hexagonale. Ce phénomène est le résultat de plusieurs facteurs structurels, tels que la dépendance aux importations, le monopole de certaines grandes entreprises dans des secteurs clés de l’économie (notamment la grande distribution), et des prix couteux d’un marché local limité par une population restreinte. Ces facteurs économiques sont certes cruciaux, mais ils ne sont que les symptômes d’un problème plus profond : la continuité du modèle économique hérité du passé colonial, qui perpétue des rapports de domination entre la métropole et ses territoires d’outre-mer.

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Vie chère : les 8 propositions de Cœur Martinique

L’association Cœur Martinique dévoile huit propositions pour lutter contre la vie chère et promouvoir la production locale. Créé en 2022, le label Cœur Martinique valorise les produits cultivés, conçus, fabriqués ou transformés en Martinique. Ce label a pour objectif de soutenir le développement de la production locale, de dynamiser les secteurs économiques et de favoriser l’émergence de nouvelles filières. Alors que la mobilisation contre la vie chère s’amplifie et que des tables-rondes rassemblent divers acteurs pour élaborer des solutions, l’association propose huit pistes de réflexion :

– Appliquer un taux d’octroi de mer nul sur les produits de première nécessité non concurrents de la production locale.
– Instaurer une TVA à 0 % sur tous les produits de première nécessité, qu’ils soient importés ou locaux.
– Exclure les frais de fret du calcul de l’octroi de mer, en utilisant la valeur FOB (Free On Board) des marchandises au lieu de la valeur CIF (Cost, Insurance, and Freight), qui inclut les frais d’emballage, de transport et d’assurance.
– Encourager et renforcer la consommation de produits locaux.
– Développer la production locale pour générer davantage d’emplois et de revenus.

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La table ronde sur la « vie chère » : l’aboutissement d’une farce et le début d’une tragédie ?

— Par Mireille Pierre-Louis

Contribution à titre personnel

Sommaire

Quelques enseignements de la révolte de 2009

Baisse des taux de l’Octroi de mer aux Antilles après 2009 & Flambée des prix. 2

La « descente aux Enfers » de la Martinique après 2009 2

Table ronde sur la « vie chère » : vers un remake de 2009 encore plus ravageur? 6

Annexes 9

Autres mesures fiscales pour lutter contre la « vie chère »…coûteuses ou inflationnistes 10

Le schéma de la refonte de l’Octroi de mer dans la TVA nationale pour lutter contre « la vie chère » conduira  à une déflagration économique et à une flambée des prix … 11

Et à une ruine des finances locales … 13

Baisse des taux de l’Octroi de mer aux Antilles après 2009 & Flambée des prix.

Après la révolte sociale de 2009, au terme de deux mois de palabres (Les Etats-Généraux de l’Outre-mer), l’Etat a financé des projets (!)1 tous azimuts. Mais le cœur du problème n’avait pas été abordé, il avait même été aggravé, c’est-à-dire la crise des finances locales résultant d’un désengagement budgétaire de l’Etat disproportionné dans les DOM2.

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La solution à la vie chère passe par la refonte du modèle économique actuel !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La problématique de la vie chère est de nature structurelle, et donc ne peut être réglée par des mesures conjoncturelles et limitées dans le temps, telles que la baisse au demeurant illusoire des marges,la péréquation financière, la continuité territoriale trop coûteuse , la baisse de l’octroi de mer et de la TVA contre productive à moyen terme . Ce ne sont là que des cautères sur une jambe de bois !

La problématique de la vie chère en Guadeloupe et en Martinique est l’un des principaux facteurs de tensions sociales et économiques dans ces territoires. Ce phénomène, qui pèse lourdement sur le quotidien des habitants, trouve ses racines dans des dysfonctionnements structurels profonds qui nécessitent une refonte complète du modèle économique et social pour être résolus. Toute solution durable à cette question doit passer par un changement de paradigme qui prenne en compte les spécificités locales, notamment la dépendance économique, les monopoles de distribution, les inégalités sociales et le cadre législatif particulier des départements d’outre-mer.La première raison pour laquelle la solution à la vie chère passe par une refonte structurelle tient à la forte dépendance économique des Antilles françaises vis-à-vis de la France métropolitaine.

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Vide-dressing à l’Ecolieu de Tivoli.

Prenez! Donnez ! Échangez! Un vide-dressing gratuit pour échanger ses vêtements

C’est encore la rentrée, l’occasion de faire du tri dans ses placards et de donner une seconde vie aux vêtements que l’on ne porte plus ! L’équipe de l’Ecolieu de Tivoli vous attend à son grand VIDE DRESSING GRATUIT lors de son prochain mini-marché le 5 octobre !
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Le principe est simple : apportez à l’écolieu de Tivoli, les vêtements dont vous ne voulez plus, jusqu’à la veille du marché (le 4 octobre avant 15h30) et venez le jour J faire de nouvelles trouvailles pour renouveler votre garde-robe.
Tous types de vêtements sont attendus : bébé, enfant, femme ou homme, tout est accepté du moment que l’état est correct. On pense seconde main et solidaire, on offre une 2ème vie aux vêtements qu’on ne porte plus ♻️

Au programme :
Vide dressing gratuit
Visite libre du parcours sensoriel et pédagogique et du site (Plantothèque école médicinale d’Urgence).
VENTE de fruits & légumes, plantes et artisanat
Quiz sur l’industrie textile
Restauration Ital

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RDV à l’Ecolieu de Tivoli de 8h à 12h
Entrée libre – renseignements sur WhatsApp au +596696197892

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Impôts : en finir avec les partisans du moindre effort

 — Par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités —

S’obstiner à refuser toute hausse d’impôt est démagogique et ne peut aboutir qu’à ruiner notre pays ou à remettre en cause notre modèle social. Contrairement à une idée reçue, celui ou celle qui défendra un effort collectif dans ce domaine pourrait très bien y gagner en popularité. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

La dette de la France atteint 3 000 milliards d’euros et son déficit public dépasse 5 % de la richesse produite dans l’année. Chaque année, nous payons à nos créanciers plus de 50 milliards d’intérêts, l’équivalent de 80 % du budget de l’Éducation nationale. La crise sanitaire et le « quoi qu’il en coûte » du président de la République sont passés par là. Mais nous payons aussi l’immense gabegie de plusieurs décennies de baisses d’impôts, totalement inutiles.

La hausse des taux d’intérêt a au moins eu un mérite : vu le coût des emprunts, ceux qui songent à endetter le pays à l’infini ne sont plus nombreux. Un large accord existe désormais sur la nécessité de régler l’addition.

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