Catégorie : Echos d’éco

Anatomie d’une crise : « Ce monde a un goût de cendres »

—Par Mireille Pierre-Louis, contribution à titre personnel —

  • Une crise de la « vie chère » ?
  • « Même prix qu’en France !» 
  • Le danger de fragiliser l’Octroi de mer, avec Bercy et le Rassemblement national en embuscade
  • L’exonération de 40 000 produits alimentaires demandée par le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources afro-caribéens (RPPRAC) n’est qu’une variante des ambitions de Bercy et du Rassemblement national s’agissant de l’Octroi de mer
  • La lutte contre la « vie chère » en Martinique : un piège qui se referme sur les DOM?
  • Malgré une baisse des prix, les ferments de la colère resteraient intacts en Martinique
  • Sous les feux croisés de l’ultralibéralisme et du colonialisme
  • L’essor inexorable du populisme

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  • Une crise de la « vie chère » ?

2009 a ouvert un cycle de révoltes populaires dans les DOM qui, faute de réponses de l’Etat iront crescendo aux Antilles, prêtes à s’embraser à la moindre étincelle ces dernières années : destruction de statues, empoisonnement au Chlordécone, obligation vaccinale, affaire Pinto et « vie chère » aujourd’hui.

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L’économie selon Macron : pragmatisme ou pari risqué ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le dessous des cartes de la stratégie du président Emmanuel Macron le « Mozart » de la finance pour réformer en secret la France ?

L’étude des sciences économiques est intéressante à plusieurs égards. Elle nous aide à répondre aux questionnements soulevés par le monde de la politique dans lequel nous vivons quotidiennement, à confronter les défis pour trouver des solutions et à profiter des opportunités offertes à nous tout en étant rationnels. En fait, tout relève de l’économie dans le fonctionnement de la société, et cela bon nombre d’hommes politiques et de citoyens n’ont pas encore vraiment compris et intégré cette donnée incontournable. En France hexagonale, la situation économique et financière apparaît très compliqué comme le dénote les difficultés à voter le budget 2025, car selon le journal économique Les Échos même si la croissance économique atteint 0,3 % au troisième trimestre grâce à un « effet Jeux Olympiques », elle ne dépassera pour l’année 2024 que marginalement sa moyenne de 1,15 % sur la période 2001-2024. Or, avec une dépense publique à 57 % du PIB en 2024, soit 8,5 points de PIB de plus que la moyenne de la dépense publique de la zone euro hors France, le pays doit croître à 2 % ou 2,15 % par an pour compenser l’effet de freinage de la lourdeur administrative et créer les emplois industriels ou de service à forte valeur ajoutée qui commandent des salaires élevés.

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Hélas, hélas, hélas : la Guadeloupe peyi mêlé et la Martinique peyi mawé : alors il va falloir durcir le ton !

— Par Jean-Marie Nol —

L’origine de « Hélas, trois fois hélas ! », est ancienne.C’est vieux comme tout. Ces mots figurent dans un sonnet de Ronsard sur la mort du roi Charles IX (« Comme une belle fleur… ») qu’on trouve sur Google livres, mais le dictionnaire Littré cite une traduction de la Bible : « Alors le roi d’Israël dit : hélas, hélas, hélas ! au moment de la perte de son royaume et de l’exil des juifs ». Mais pour les guadeloupéens et surtout martiniquais c’est surtout le souvenir du refrain d’une chanson martiniquaise empreinte de tristesse.C’est à notre avis une exclamation qui exprime l’étonnement, la colère, la douleur et j’ai l’impression que le « hélas, trois fois hélas » peut rendre compte dans le contexte actuel de déliquescence de cette exclamation dans certains cas comme dans le combat inachevé contre la vie chère et vraisemblablement les errements et dérives des organisations syndicales en Guadeloupe. Il convient aujourd’hui de revisiter l’analyse du livre fameux de Clausewitz, intitulé « De la guerre ». L’idée clé du stratège prussien qui est ainsi mise en exergue, est celle de « montée aux extrêmes ».

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Antilles: vers une exonération de la TVA sur des produits « essentiels »

Samedi soir, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture une disposition pour alléger la charge fiscale sur les produits de première nécessité en Martinique et en Guadeloupe. Cette mesure, incluse dans le projet de loi de finances pour 2025, vise à exempter ces produits de TVA dans les deux départements d’outre-mer jusqu’à la fin de l’année 2027. Cette décision fait suite à un accord conclu mi-octobre à Fort-de-France entre l’État et les acteurs de la grande distribution, dans un effort de lutte contre la vie chère, notamment en réduisant les prix de 20 % en moyenne en Martinique.

Ce dispositif prévoit néanmoins une contrepartie : certains produits actuellement exonérés de TVA, comme les équipements électroniques et nautiques, devraient à l’avenir être soumis à cette taxe. La députée martiniquaise Béatrice Bellay a souligné que cette réforme marque un changement dans la répartition des exemptions fiscales, visant à cibler davantage les produits de première nécessité.

Deux amendements supplémentaires ont également été adoptés, bien que leur inclusion dans le texte final reste incertaine. Le premier propose de supprimer la TVA sur l’ensemble des produits dans les cinq départements d’outre-mer, un régime qui ne s’applique actuellement qu’à la Guyane et à Mayotte.

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La Guadeloupe doit-elle suivre l’exemple de la Martinique sur les exonérations de l’octroi de mer ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Face à la problématique de la vie chère, la collectivité territoriale de la Martinique a récemment décidé d’exonérer totalement l’octroi de mer sur 6 000 à 7 000 produits alimentaires tout en maintenant ce prélèvement pour les produits non alimentaires, souvent considérés comme « de luxe » : électroménager, téléphonie, habillement, ordinateurs, etc. Cette initiative, qui a pour but de baisser les prix des produits alimentaires, suscite des interrogations pour la Guadeloupe. Faut-il que l’île suive cette voie ? Nous allons voir pourquoi une telle mesure pourrait ne pas être adaptée pour la Guadeloupe et pourrait même exacerber certaines des problématiques actuelles et rendre encore la vie plus chère comme ce qui s’est produit après 2009., et apporter de l’eau au moulin du gouvernement qui veut réformer l’ensemble du dispositif de l’octroi de mer considéré comme un facteur de vie chère. Les guadeloupéens ne peuvent pas prendre le risque d’une exonération de l’octroi de mer sur 7000 produits même dans l’hypothèse hasardeuse d’une péréquation au moment où l’État réduit ses dotations aux collectivités locales et se désengage financièrement.

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Le déni de réalité économique  n’est -t-il pas le principal frein à une sortie de crise de la lutte contre la vie chère ? 

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Martinique et la Guadeloupe sont confrontées à une multitude de défis économiques : cherté de la vie, dégradation des terres agricoles, absence de développement industriel, défaillance de l’administration locale dans la gestion de la crise de l’eau et des transports, et affaiblissement des finances publiques. Cependant, derrière ces problèmes divers, se cache un problème fondamental : l’absence de culture économique et financière au sein de la population et l’appauvrissement du débat sur les concepts économiques en provenance des intellectuels dans la sphère publique. Cet affaiblissement est symptomatique d’une plus grande crise de nature identitaire touchant l’ensemble de la société antillaise : la mauvaise presse de l’entreprise au sein du peuple et la perte de culture économique et scientifique, en particulier parmi les élites gouvernantes.

La crise de la culture Économique est un mal ancien et profond en Martinique et Guadeloupe qui resurgit lors de la crise actuelle de la vie chère. La problématique de la vie chère en Martinique est un sujet récurrent qui provoque régulièrement des tensions sociales, dont les manifestations et les barrages.

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La crise sociale de la vie chère n’est autre que le point d’orgue de la fin d’un cycle économique.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La crise de la vie chère en Martinique, exacerbée par une inflation galopante et une stagnation des salaires, marque un tournant dans l’histoire économique de l’île. Ce phénomène n’est pas seulement la manifestation d’une détérioration du pouvoir d’achat des ménages, mais aussi le point d’orgue de la fin d’un cycle économique basé sur une dépendance aux importations et à une consommation largement soutenue par des flux extérieurs. En effet, cette crise souligne les limites d’un modèle économique qui, durant plusieurs décennies, a reposé sur l’importation de biens de consommation et une faible valorisation de la production locale. Alors que cette crise s’enracine et se complexifie, elle coïncide avec l’émergence virtuelle d’un nouveau paradigme économique qui se dessinera demain autour du développement de la production locale.

Ce nouveau cycle, bien que porteur d’espoir, repose sur des bases fragiles. L’idée est de réduire la dépendance de l’île vis-à-vis des importations en favorisant l’essor d’une économie endogène. L’objectif est d’encourager la création de valeur à partir des ressources locales, que ce soit dans les secteurs de l’agriculture, du tourisme, des énergies renouvelables ou de la transformation soit des matières premières locales soit de produits primaires importés de l’Amérique du nord ou du sud .

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Cessons de jouer avec le feu sur la thématique de la vie chère !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La déstabilisation n’est pas un objectif en tant que tel du RPPRAC , il peut aussi être un moyen d’attirer l’attention, entre autres sur une situation de grande précarité sociale . Dans ce cas, une intimidation à l’aide de blocage de la Martinique n’est pas à voir comme une fin en soi, comme une guerre de tranchées entre plusieurs organisations de nature différente , mais plutôt comme la manifestation d’un état émotionnel. Mais le hic , c’est que un choc émotionnel peut provoquer un traumatisme pouvant entraîner des réactions de violence ainsi que des dommages physiques et psychologiques.
Attention à la déstabilisation de l’économie avec la menace de disparition de la production locale ! 
Si vous dites que quelqu’un joue avec le feu, vous voulez dire qu’il fait quelque chose de dangereux qui peut lui causer de graves dommages et de nombreux problèmes .Le sens de l’expression populaire « jouer avec le feu » est celui qui consiste à dire que lorsqu’on prend de gros risques de se brûler à travers une action inconsidérée, on finit toujours par en payer le prix aux entournures .

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Protocole contre la vie chère et neutralisation du RPPRAC : de la bataille de la rue à la guerre médiatique !

Nouveau couvre-feu jusqu’au 28 octobre de minuit à 5h

— Par Jean-Michel Salmon(*) —

Dans toute lutte de l’establishment contre un mouvement social, la répression du mouvement dans la rue va de pair avec la guerre médiatique contre sa position et ses actions. On voit alors les médias se transformer souvent en vecteurs de propagande, insistant lourdement sur les conséquences négatives des actions militantes, tandis qu’ils enjolivent les éléments de réponse fournis par l’establishment.

La Martinique ne fait pas exception : depuis la signature du protcoole, les médias audiovisuels locaux ont fait la part belle aux signataires de l’accord, qui se font les VRP de luxe de leur produit.

Hier soir dimanche 20 octobre Eddie Marajo sur ATV a reçu Alexandre Ventadour (Président e deux Commissions de la CTM, Président de Martinique Développement) dans son émission hebdomadaire « Politiquement incorrect », où il a très politiquement-correctement souligné à de nombreuses reprises « l’agilité » de Letchimy et à quel point « c’est super » d’avoir fait passer tant de sujets dans le protocole. Très surjoué.

Ce lundi 21 au matin matin Cédric Catan sur RCI a reçu Stéphane Hayot lui-même, qui a donc enfreint la devise de son père Bernard : « le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit« , et qui sans surprise a attribué la cherté de vie exclusivement à l’éloignement et l’insularité, tout en réaffirmant que la baisse des prix ressort de la responsabilité de l’Etat et des moyens qu’il y mettra.

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L’éphéméride du 22 octobre

La panique bancaire américaine de 1907 débute le 22 octobre

La Panique bancaire américaine de 1907, aussi nommée Panique des banquiers, est une crise financière qui eut lieu aux États-Unis lorsque le marché boursier s’effondra brusquement, perdant près de 50 % de la valeur maximale atteinte l’année précédente. Cette panique se produisit au milieu d’une période de récession, marquée par d’innombrables retraits de fonds des banques de détail et d’investissement. La panique de 1907 se propagea à tout le pays, de nombreuses banques et entreprises étant acculées à la faillite. Parmi les premières causes de la crise, on peut citer le retrait de liquidités des banques de New York, la perte de confiance des dépositaires et l’absence d’un fonds de garantie des dépôts.
Illustration : Theodore Roosevelt lance deux ours nommés Interstate Commerce Commission et Federal Courts sur Wall Street. Puck Magazine, 8 mai 1907
La crise éclata en octobre après une tentative ratée de corner sur les actions de la compagnie United Copper. Les banques qui avaient prêté de l’argent pour réaliser le corner furent victimes de retraits massifs, qui se propagèrent aux établissements affiliés, causant en l’espace d’une semaine la chute de la société fiduciaire Knickerbocker Trust Company, troisième établissement en importance de ce genre à New York.

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Don Quichotte et la leçon contemporaine de la lutte contre la vie chère en Martinique ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La situation est chaotique en Martinique et l’heure grave et nous avions écrit précédemment que le mouvement de lutte contre la vie chère était voué à l’impasse. Aujourd’hui nous nous dirigeons droit vers cette voie sans issue. L’appel à un sursaut de la pensée rationnelle en Martinique doit donc se faire plus pressant face aux événements actuels, qui menacent de plonger l’île dans une crise politique , sociale et économique majeure. Le mouvement mené par le RPPRAC, organisation luttant contre la vie chère, a su galvanisé une foule nombreuse, acquise à sa cause. Lors d’un discours prononcé ce samedi à Dillon, son leader a lancé un cri de ralliement à la mobilisation totale, annonçant des blocages à partir du lundi suivant. Ce discours évoque des barrages qui rendraient la circulation sur l’île impossible, ce qui fait craindre un retour à une situation de tensions et émeutes rappelant les débuts des négociations sur la vie chère. Force est de reconnaître que cette organisation à travers son leadership excelle en matière de communication, mais cette stratégie du bras de fer teintée de populisme- passablement improvisée dans le feu de l’action de mécontentement est totalement inepte dans la mesure où le blocage va se révéler mortifère.

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Le RPPRAC dernier rempart contre un destin d’Ephad général ?

— Par Jean-Michel Salmon(*) —

Il est à la fois clair et fondamental que ce mouvement social lancé par le RPPRAC MARTINIQUE  constitue une force endogène de contestation, comme le souligne le R lui-même.

C’est le cas parce que l’on voit bien qu’avec Glawdys Roger et Aude Goussard, ils ont tous les trois un cerveau très aiguisé et qu’ils le font travailler à bon escient, l’ordre établi étant ainsi quelque peu déboussolé même s’il retombe vite sur ses pattes, comme on l’a vu avec l’accord non pas « historique » mais très « hayotien », donc a-historique. Ou alors historique au sens où il réutilise une fois de plus certaines des  méthodes historiques en place depuis plusieurs siècles, à savoir la caste locale qui fait payer à la France qui elle se soumet à son jeu de dupes.

Pour qui prend la peine de les écouter attentivement, sans a priori et avec un esprit libre (au sens d’ André Comte Sponville), il est évident ces trois là, Aude, Glawdys et Rodrigue maîtrisent parfaitement leur sujet et que le R quant à lui est devenu expert de l’action militante.

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Martinique : La contestation contre la vie chère s’intensifie, nouveaux blocages prévus

Le samedi 19 octobre, environ 2 000 personnes se sont rassemblées à Fort-de-France, répondant à l’appel du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens (RPPRAC) pour continuer la mobilisation contre la vie chère en Martinique. Bien que l’État ait annoncé avoir signé un accord avec les distributeurs pour une baisse de 20 % en moyenne des prix de l’alimentaire, cet accord a été jugé insuffisant par le collectif à l’origine du mouvement, qui a décidé de ne pas y adhérer. Le RPPRAC a appelé à une intensification des actions, avec des blocages prévus sur l’ensemble du territoire dès le lundi 21 octobre.

Le leader du mouvement, Rodrigue Petitot, surnommé « le R », a pris la parole devant une foule habillée de rouge, la couleur symbolique de la mobilisation. Accueilli comme une rock star sous les applaudissements de ses partisans, Petitot a dénoncé l’accord signé par les autorités, rappelant qu’il ne concernait que 6 000 articles. « Peut-on accepter ça ? », a-t-il lancé à la foule. En réponse, un « Non ! » retentissant a fusé, suivi de poings levés en signe de protestation.

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Crise en Martinique : radicalisation du mouvement contre la vie chère et montée des tensions sociales

Après le refus de signature de l’accord, pourquoi le RPPRAC n’a d’autre choix que d’investir le champ politique Martiniquais ?

— Par Jean-Marie Nol économiste —

Aujourd’hui samedi devant une importante foule totalement acquise à la cause défendue par le RPPRAC. Le leader du mouvement contre la vie chère a lancé à la cantonade un cri de guerre : « À partir de lundi, péyi-a blotché », et de surenchérir  » ayen paka passé ». Alors retour à la case départ crescendo où goj’ à gogo ?

La Martinique, est désormais un territoire fracturé qui  traverse une crise profonde où se mêlent enjeux économiques, frustrations politiques , crise sociale, et aspirations identitaires. La montée en puissance des mouvements contre la vie chère, notamment à travers l’association RPPRAC , révèle une situation d’exception parmi les territoires d’outre-mer français. Si la question du coût de la vie frappe l’ensemble de ces régions, c’est en Martinique que la révolte a pris une ampleur singulière, marquée par des tensions sociales grandissantes et une radicalité inédite.

Après plus d’un mois de mobilisation intense, ponctué par des négociations, des manifestations et des actes de violence, un protocole d’accord a finalement été signé entre l’État, les élus locaux et les représentants de la grande distribution.

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Accord de vie chère sans le RPPRAC : chak bètafé ka kléré pou nanm yo.

— Par Jean-Michel Salmon, Maître de conférences en économie, Faculté de Droit et d’Économie de la Martinique, expert des petites économies insulaires. —

Il aura donc fallu l’émergence d’une association auto-proclamée de défense du peuple, le RPPRAC, avec des menaces de mises en exécution de blocage de l’île, suivies de violences urbaines et d’un climat insurrectionnel contre lequel l’Etat a appelé la CRS8 pour maintenir un tant soit peu l’ordre républicain, pour que tous les parties prenantes – Etat, CTM, députés, opérateurs de la grande distribution…- finissent enfin par se mettre autour d’une table, afin de se donner urgemment les moyens d’identifier des mesures de lutte contre la vie chère plus significatives que le cache-sexe du BQP issu d’une première crise en ce domaine, 15 ans plus tôt.

Cela témoigne de l’inertie naturelle de nos pouvoirs publics et de la crise de la démocratie représentative en Martinique. Pour ce qui est du grand capital isiya, ayen pa ka changé.

Tout ça pour ça : quel est le résultat ?

La signature d’un protocole d’accord1 le 16 octobre 2024, qui met en place ce qu’il conviendrait d’appeler la réforme Hayot – on pourrait dire Hayot-Ajjar, mais c’est la version Hayot qui a été retenue, comme on va le montrer.

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Réduction de notre dépendance alimentaire et processus de développement agricole radical et socialisé

— Par Max Dorléans (GRS) —

Depuis quelques temps se fait jour un discours formellement pro-libéral, condamnant le monopole ou quasi-monopole de quelques groupes de la grande distribution, et vrai plaidoyer pour le libéralisme pur et parfait.

Ce discours rencontre aujourd’hui, avec la crise sociale actuelle, avec la question de la vie chère et la baisse des prix des produits alimentaires de première nécessité, une nouvelle actualité, puisque à travers la question de l’agriculture, celle des fonds européens, du Poséi (programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité), et de sa nécessaire réforme, c’est bien la question du modèle actuel qui est posée.

Un modèle tourné vers l’exportation, dominé presque en totalité par Banamart et le groupe de békés dominant en son sein, où non seulement la banane s’octroie la part du lion avec 81% des 118 millions d’€ de fonds du Poséi alloués à la Martinique en 2021, mais où également, ce sont seulement 25% des 2700 agriculteurs qui en bénéficient. A savoir une infime poignée de capitalistes, békés et non békés.

Une répartition inique qui offusque non seulement l’immense majorité des agriculteurs, mais également la population et la majorité des élus.

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Causes et conséquences de l’irruption du populisme mâtiné de nationalisme en Martinique ?

— Par Jean-Marie Nom, économiste —

L’irruption à l’occasion du combat contre la vie chère d’une nouvelle idéologie populiste teintée d’accents nationalistes au sein de la société martiniquaise est un phénomène complexe qui trouve ses racines dans des dynamiques historiques, contemporaines , économiques et sociales spécifiques à la mutation politique de la Martinique. La montée du RPPRAC, une association de 5 personnes se proclamant porte-parole des intérêts populaires, s’inscrit dans une logique de rupture avec l’ordre établi, en particulier la classe politique traditionnelle et le mouvement syndical, souvent perçus comme incapables de répondre aux besoins urgents de la population. Les causes de ce mouvement sont multiples, tout comme ses conséquences, qui se manifestent à travers des bouleversements dans l’équilibre institutionnel, sociétal, économique, politique et social de l’île.

La première cause de l’émergence de ce mouvement réside dans la crise économique et sociale latente qui frappe la Martinique depuis plusieurs décennies et plus récemment depuis le COVID et la spirale inflationniste . Cette crise aujourd’hui sous -jacente conjuguée à la mutation technologique de la société martiniquaise a conduit à une paupérisation de la classe moyenne mais surtout à une augmentation du chômage et à une précarisation chez les jeunes, qui atteint aujourd’hui des taux alarmants, tandis que le coût de la vie continue d’augmenter.

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Conflit de la vie chère : alea jacta est !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Alea jacta est une locution latine signifiant « le sort en est jeté », ou « les dés sont jetés », que Jules César aurait prononcée en se préparant à franchir le Rubicon avec ses troupes, en violation de la loi romaine, pour pénétrer sur le territoire italien.

C’est une métaphore de ce qui peut se produire en Martinique en matière de franchissement de ligne rouge par le RPPRAC.

Un accord historique a été signé ce mercredi 16 octobre en Martinique entre la grande distribution, les élus et l’État pour abaisser les prix de 20 % en moyenne sur 6.000 à 7.000 produits de première nécessité dans le secteur alimentaire de l’île. Si cette décision a pu être perçue comme un geste de soulagement pour une partie de la population, elle n’a pas suffi à calmer les ardeurs du RPPRAC, un collectif à l’origine de la mobilisation du 1ᵉʳ septembre dernier, qui refuse de signer le protocole d’accord. Le mouvement réclame une baisse généralisée sur tous les produits alimentaires et a lancé un appel à poursuivre la contestation et amplifier la mobilisation de masse .

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Nouvelle crise de la vie chère en Martinique : faut-il que tout change pour que rien ne change ?

— Par Jean-Michel Salmon, Maître de conférences en économie, Faculté de Droit et d’Economie de la Martinique, expert des petites économies insulaires.—

La vie est chère à la Martinique ; très chère, trop chère. Savez-vous pourquoi ?

C’est parce que nous sommes obligés, je dis bien obligés de n’acheter que les marchandises européennes qui sont déjà chères, par elles-mêmes et qui deviennent encore plus chères du fait que, pour arriver jusqu’à nous, elles sont obligées de franchir 7000 km de mer en payant le frêt le plus cher du monde.
Ne croyez-vous donc pas que ce serait une bonne chose que les martiniquais aient le droit de commercer librement avec leurs voisins immédiats. L’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, les Antilles-Guyane. Est-ce qu’ils ne devraient pas par exemple, avoir le droit d’acheter à côté pour 9 F ce qu’à l’heure actuelle ils sont obligés d’acheter en Franc 18 F ou 20 F ? Et bien ça, ça s’appelle LA LIBERTE COMMERCIALE.

Aimé Césaire, 24 février 1978, Discours des Trois Voies ou des Cinq Libertés

La nouvelle crise de la vie chère en Martinique a atteint un paroxysme de violence.

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Vie chère en Martinique : le dilemme de l’autonomie sans moyens

L’apparence du pouvoir politique local en Martinique , mais sans aucune réalité effective de pouvoir économique et financier.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

D’aucuns considèrent que la sixième table ronde sur la vie chère se soldera au final par un semi échec de nature à remettre de l’huile sur le feu. Aux yeux de certains politologues, l’État français est actuellement en porte à faux en Martinique à cause de la gestion chaotique volontaire ou non du dossier de la vie chère. Alors peut -t-on craindre une politique de désengagement et une stratégie camouflée de l’État qui va finir tôt ou tard par forcément réagir avec un retour de bâton financier ?
La Martinique traverse actuellement une crise profonde, marquée par la question de la vie chère, la montée des tensions ethniques et une remise en cause de l’autorité de l’État français. La gestion de cette crise, ponctuée de violences, de manifestations et de blocages économiques, révèle une situation complexe où l’apparence d’un pouvoir local depuis la création de la collectivité unique (CTM) se heurte à une réalité financière étouffante. L’État français qui est sans conteste le principal contributeur financier à même de dénouer les blocages sur les points sensibles en négociation, et pourtant à travers la représentation du préfet, semble s’être effacé volontairement dans la gestion des négociations, cédant la place à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), dirigée par Serge Letchimy.

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Accord sur la vie chère en Martinique : une avancée fragile sans l’appui du RPPRAC

Après des semaines de négociations intenses sur la crise de la vie chère en Martinique, un accord a enfin été signé ce mercredi 16 octobre, mais sans l’approbation du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes). Cet accord, qui engage plusieurs acteurs économiques et politiques de l’île, vise à réduire les prix de produits alimentaires et à renforcer la transparence des pratiques commerciales.

Des mesures pour soulager les consommateurs

L’accord prévoit une baisse de 20 % des prix de 6000 produits alimentaires essentiels, couvrant notamment 54 familles de produits de grande consommation. Ce résultat repose sur cinq mesures structurelles, incluant la suppression de la TVA et de l’octroi de mer pour certains produits. Ces efforts devraient alléger le coût de la vie pour les foyers martiniquais dans les semaines à venir.

Parmi les engagements pris, l’État et la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) se sont accordés pour porter la TVA à taux nul sur 69 familles de produits. De plus, un mécanisme de « compensation des frais d’approche » sera mis en place pour réduire les coûts d’importation, assurant une plus grande accessibilité des denrées importées.

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Martinique : la lutte contre la vie chère, entre répression et revendications sociales

Depuis le 1er septembre, la Martinique est secouée par un mouvement de protestation contre la vie chère, une lutte qui fait écho à des mobilisations similaires remontant à plusieurs décennies. Si cette fois-ci le mouvement a été initié par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), un collectif récemment formé, il s’inscrit dans une longue tradition de contestation sociale contre les inégalités économiques qui frappent l’île.

Le coût de la vie en Martinique est un sujet récurrent, avec des prix atteignant jusqu’à 200 % de plus qu’en métropole pour certains produits alimentaires. La différence est en grande partie due à la domination des grands groupes de distribution, principalement contrôlés par les descendants des colons, appelés békés. Ceux-ci ont su maintenir un modèle économique qui profite d’un réseau complexe d’intermédiaires, souvent contrôlés par les mêmes acteurs à plusieurs niveaux (grossistes, semi-grossistes, détaillants). Cette structure leur permet de gonfler les prix à chaque étape de la chaîne de distribution, un système que Gabriel Jean-Marie, secrétaire général de la CGT Martinique (CGTM), qualifie de « racket ».

Face à cette situation, la CGTM met l’accent sur une autre revendication clé : l’augmentation des salaires et des pensions.

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Vie chère : la députée Marine Le Pen veut supprimer l’octroi de mer

Budget 2025

Afin de  » faire baisser le coût de la vie « , la cheffe de file des députés Rassemblement national a déposé un amendement actant la suppression de la taxe qui représente jusqu’à 50% du financement des collectivités locales outre-mer. Marine Le Pen suggère une compensation par l’État  » à l’euro près  » mais ne précise pas dans le détail par quoi elle compte la remplacer.

Il sera donc bien question de l’octroi de mer. La discussion budgétaire porte finalement en son sein une  » réforme profonde [de cette] taxe particulière frappant les importations de biens et, dans certaines conditions, les biens produits localement « , dans les départements d’Outre-mer. Alors que les précédents gouvernements d’Emmanuel Macron l’avaient promise à de nombreuses reprises sans jamais la mettre en œuvre, c’est finalement un amendement du Rassemblement national (RN) qui soumet  » la réforme de l’octroi de mer  » au vote.

 A lire aussi Suppression de l’octroi de mer :  » Un cataclysme déstructurant pour l’industrie locale  » selon le Comité Citoyen du Sud Martinique

 La députée Marine Le Pen a déposé un amendement au Budget 2025 qui propose d’en exonérer  » les livraisons de biens en provenance d’un État membre de l’Union européenne, s’il n’existe pas de production locale dans le secteur d’activité concerné « .

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Martinique : vie chère et crise identitaire, l’explosion sociale annoncée

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La face cachée de la vie chère en question , bientôt dévoilée avec l’explosion différée en 2025 des inégalités sociales et des tensions ethniques et identitaires en Martinique ?

La crise sociale qui secoue actuellement la Martinique n’est pas seulement une révolte contre la vie chère. Les violences, pillages et destructions d’entreprises qui ont éclaté sur l’île ne peuvent être réduits à de simples « dégâts collatéraux » comme l’analyse le professeur en psychiatrie Armand Charles Nicolas . Nous sommes bien en présence d’une psychose collective de nature identitaire et d’une crise systémique qui ne se terminera certainement pas avec la signature d’un protocole d’accord sur les moyens envisagés par les acteurs politiques et économiques pour lutter contre la vie chère. La crise sociale en Martinique, centrée autour de la vie chère, risque en effet plutôt à court et moyen terme de précipiter une crise économique et financière aujourd’hui latente aux conséquences potentiellement dévastatrices pour l’île. Cette crise à venir serait le fruit de la conjonction de plusieurs facteurs structurels, hérités du modèle politique et économique de la départementalisation, et des dynamiques idéologiques actuelles de radicalisation sociale et politique.

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Et si l’État réactivait le BUMIDOM…

Par Michèle Latouche

Les Compagnies républicaines de sécurité avaient été bannies de l’île après la mort d’Edmond Eloi, surnommé Rosile, Christian Marajo et Julien Betzi, lors des « événements » de 1959.

Le 24 décembre 1959, le Conseil Général adoptait une motion demandant le retrait de tous les C.R.S. et des éléments racistes indésirables.

Un certain émoi a accompagné l’arrivée depuis deux semaines de la huitième Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS 8), une unité d’élite spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines créée en 2021.

Cette décision a constitué pour de nombreux martiniquais un chiffon rouge qui ravive les rancœurs et les douleurs et enfouies et a force symbolique de réitération du rapport de domination de l’État sur la population et les institutions locales. Mais le rétablissement de l’ordre ne s’est pas opéré. Au contraire, du nord au sud, de ronds- points occupés aux nuits incendiaires, l’embrasement gagne.

Quel sens donner à ces manifestations spontanées et violentes, quasi concomitantes avec des mouvements sociaux revendicatifs, telles des braises couvant sous une cendre qui depuis des décennies ne parvient pas à refroidir ?

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