— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La rue se fait toujours entendre en Guadeloupe . Des manifestations sont récurrentes depuis sept mois et l’impasse est plus que jamais très présente au niveau dialogue sur une sortie de crise . Mais le plus consternant, c’est que l’on assiste encore ces jours-ci à des exactions multiples contre des mairies, des écoles et des entreprises.
Aller jusqu’au bout, ce n’est pas seulement résister, mais aussi savoir s’empêcher. Un homme doit savoir s’empêcher comme disait le grand écrivain et prix Nobel de littérature, Albert Camus . L’affaire de l’obligation vaccinale et du pass sanitaire, à l’origine de la crise sociétale et sociale actuelle, soulève une réflexion forte, au-delà de l’approbation des uns ou de l’indignation et la colère des autres. Cette réflexion peut légitimement susciter y compris au sein de la société voire même des familles , une question de fond relative à la relation de confiance que les guadeloupéens entretiennent avec l’Etat, les intellectuels et surtout leur personnel politique et élites scientifiques . Elle s’inscrit en effet sur le registre d’une dénonciation commune de la subordination à une cause scientifique et économique non conventionnelle pour une large fraction des manifestants qui se sont érigés de façon unilatérale en porte parole du peuple.