— Par Jean-Marie Nol —
L’irresponsabilité budgétaire qui prévaut en France ne cesse d’inquiéter, et les récents développements autour du projet de budget 2025 en témoignent amplement. Alors que le gouvernement semble résolu à recourir à l’article 49.3 pour imposer son texte, le spectre d’une crise institutionnelle et financière plane sur le pays, avec des répercussions inquiétantes pour l’outre-mer, souvent en première ligne des difficultés économiques et sociales.
Le débat budgétaire, qui aurait dû être une opportunité pour engager enfin les réformes nécessaires, s’enlise dans des affrontements politiques et des compromis avortés. Malgré des ajustements probables lors de l’examen au Sénat et la perspective d’une commission mixte paritaire, les désaccords profonds entre les deux chambres laissent peu d’espoir d’un consensus. Si le Premier ministre, conformément à son annonce du 23 octobre, choisit de recourir au 49.3, il s’exposera mécaniquement à une motion de censure, arme ultime de l’opposition. Dans ce contexte, un rejet du gouvernement et du budget ouvrirait une brèche institutionnelle sans précédent. La loi organique relative aux lois de finances, pourtant cadre législatif clé, ne prévoit aucun mécanisme clair pour gérer une telle impasse.