Catégorie : Echos d’éco

Boycoteurs, boycotteuses… qui êtes vous ?

Des appels au boycott des produits en provenance des États-Unis s’élèvent depuis quelques semaines en réponse à la volonté du Président Trump de durcir leurs relations diplomatiques et économiques avec leurs principaux partenaires. Qui est tenté par ce boycott et pour quelles raisons ?

Une étude publiée en avril 2025 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) révèle que 45% des Français se sentent concernés par le boycott des produits ou des marques en provenance des États-Unis. Elle s’appuie sur une enquête menée en mars 2025 auprès de 2 000 majeurs résidant en France hexagonale.

Pourquoi boycotter ?

Afin de protester contre la politique étrangère du gouvernement de Donald Trump, 18% des personnes interrogées déclarent boycotter les produits états-uniens et 27% en ont l’intention. Les répondants sont enclins à boycotter les produits d’une entreprise :

  • qui épuise les ressources naturelles au détriment des populations locales (pour 75% d’entre eux) ;
  • qui offre de mauvaises conditions de travail à ses employés (70%) ;
  • qui néglige la protection de l’environnement (68%) ;
  • qui cherche à rémunérer toujours plus ses dirigeants et ses actionnaires (64%) ;
  • qui soutient des actions politiques qu’ils désapprouvent (62%) ;
  • originaire d’un pays dont ils réprouvent la politique (56%).

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Guadeloupe, Martinique : le malaise méritocratique face à la crise

De la nécessité , par des temps incertains, d’une nouvelle réflexion sur les enjeux politiques et économiques de demain .
— Par Jean-Marie Nol —

La France traverse une période de vérité budgétaire. François Bayrou, Premier ministre, l’a affirmé avec gravité lors de sa dernière conférence de presse : « La France ne produit pas assez et ne travaille pas assez. » Dans le constat qu’il a dressé des finances du pays, François Bayrou estime que si la France « manque de moyens » pour financer ses politiques notamment sociales , et que si la production par habitant de la France était dans la même gamme que celle de nos voisins européens, nous n’aurions pas de déficit budgétaire ».Pour répondre à l’enjeu du déficit public, attendu à 5,4% du PIB en 2025 et prévu à 4,6% en 2026, la dette – 3.305,3 milliards d’euros en 2024, soit 113% du PIB – est « un piège dangereux, potentiellement irréversible », « inacceptable parce que nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge » qui pourrait « atteindre 100 milliards d’euros en 2029 », a déclaré François Bayrou.

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Renaissance du cacao en Martinique : quand l’or brun refleurit aux Antilles

— Par Sarha Fauré —

Pendant que les consommateurs d’Europe s’étonnent de la flambée des prix du chocolat – conséquence directe des bouleversements climatiques en Afrique de l’Ouest et de l’envolée des cours du cacao –, une autre réalité se dessine, plus discrète mais porteuse d’espoir : aux Antilles françaises, et notamment en Martinique, le cacao connaît une véritable renaissance.

Après des siècles d’oubli et de déclin, l’île redonne vie à une culture ancestrale, autrefois florissante, désormais portée par des producteurs passionnés, des coopératives engagées et une volonté de faire rayonner le savoir-faire local jusque dans les tablettes artisanales de la métropole. Le cacao martiniquais revient sur le devant de la scène.

Un passé glorieux, un long déclin

Il fut un temps où la Martinique produisait jusqu’à 6 000 tonnes de cacao par an, soit plus de la moitié de la production antillaise sous Louis XIV. Le cacao était alors l’une des richesses majeures de la colonie, prisé jusque dans les salons de Versailles. Les premiers cacaoyers avaient été introduits par les Amérindiens, bien avant la colonisation. Mais au fil des siècles, la culture du cacao a cédé sa place à celle de la canne à sucre, plus rentable à l’époque.

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La Caraïbe de l’Est face à de nouveaux défis économiques : un appel à l’action

— Par Jean Samblé —

Timothy Antoine, gouverneur de la Banque centrale de la Caraïbe orientale (ECCB), alerte les pays de la région sur les menaces croissantes que représentent l’inflation et les tensions commerciales alimentées par les politiques protectionnistes du président américain Donald Trump. Ces mesures pourraient gravement compromettre la stabilité économique des États membres de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECS).

Les droits de douane imposés par Washington risquent d’avoir des répercussions sévères sur les petites économies caribéennes, particulièrement celles qui dépendent massivement des importations pour leur approvisionnement alimentaire et en matériaux de construction. Ces hausses tarifaires, combinées à une reprise économique encore fragile après la pandémie, placent la région dans une situation de grande vulnérabilité.

Les économies insulaires, fortement tournées vers le tourisme, commencent à peine à se relever des effets du COVID-19. Aujourd’hui, elles doivent faire face à une nouvelle crise potentielle, qui pourrait s’avérer encore plus difficile à surmonter sans une réponse régionale coordonnée.

Parmi les mesures américaines envisagées, figure une taxe d’un million de dollars sur tout navire construit en Chine entrant dans les ports des États-Unis.

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L’avenir incertain du modèle départemental : autonomie ou déclin ?

Peut – on encore sauver le système social de la départementalisation aux Antilles ?
— Par Jean-Marie Nol —
Le modèle départemental, jadis symbole d’égalité républicaine et de continuité territoriale entre l’Hexagone et les Antilles, vacille aujourd’hui sous le poids des contradictions politiques, des réalités économiques et des nouvelles aspirations sociales. Plus d’un demi-siècle après la départementalisation, son avenir paraît plus incertain que jamais, menacé par un faisceau de tensions et de mutations profondes qui forment, pour reprendre l’expression imagée, un véritable triangle des Bermudes institutionnel. Dans cet espace tourmenté, les élus ultramarins se débattent avec l’idée d’autonomie, sans jamais parvenir à concilier les exigences du développement local avec les contraintes d’un État central de plus en plus désengagé. Et d’ailleurs, c’est sur cette volonté de désengagement  que repose la bienveillance de l’État français à l’égard du processus d’évolution statutaire aux Antilles. Cette spirale de déconstruction du modèle départemental, bien plus qu’un simple débat technocratique, incarne l’un des défis majeurs de notre époque : comment repenser l’action publique avec la mise en œuvre de l’autonomie dans des territoires insulaires frappés de plein fouet par la crise, sans rompre les liens fragiles qui les unissent à la République ?

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Réduire la dépense publique : les collectivités locales en ligne de mire

40 milliards d’économies à trouver pour le budget 2026 : l’État coupe dans la dépense publique , les territoires d’outre-mer vont trinquer !

— Par Jean-Marie Nol —

Le gouvernement français s’apprête à lancer l’un des chantiers budgétaires les plus ambitieux de ces dernières années. Objectif : réduire le déficit public à 4,6 % du PIB d’ici 2026. Vers une cure d’austérité dans le projet de budget 2026 ?
Une trajectoire de redressement imposante, qui exigera, selon le ministre de l’Économie Eric Lombard, pas moins de 40 milliards d’euros d’efforts supplémentaires. Cet effort de réduction de la dépense publique «très considérable» reposera «essentiellement sur des économies» selon le ministre. Eric Lombard, qui est l’ancien directeur de la Caisse des dépôts se refuse à qualifier ces 40 milliards d’euros d’efforts de «cure d’austérité». «Ce n’est pas le bon mot, car la réalité est que nous dépensons en dépenses publiques 57% de la richesse nationale. C’est 10% supérieur à la moyenne européenne, affirme-t-il. Nous dépensons beaucoup et nous pensons que nous pouvons dépenser mieux.» Le gouvernement entend toujours ramener le déficit public à 5,4% du PIB cette année, un objectif «tenable car nous avons décidé la semaine dernière de diminuer de 5 milliards d’euros les dépenses».

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Entre héritage et avenir : les bases idéologiques et doctrinales de l’autonomie antillaise en question ?

— Par Jean-Marie Nol —

Les Antilles françaises, terres de mémoire et de métissage, ont vu naître deux des courants intellectuels les plus profonds du monde postcolonial : la Négritude, portée par Aimé Césaire , Léopold Léopold Sédar , Léon – Gontran Damas, et la Créolité, défendue notamment par Édouard Glissant, Jean Bernabé et Patrick Chamoiseau. Si ces mouvements se sont d’abord déployés dans le champ littéraire, ils ont très vite pris une dimension politique, en tant qu’idéologies structurantes d’une pensée antillaise en quête de souveraineté culturelle et de reconnaissance. Cependant, à l’heure où les territoires ultramarins sont confrontés à de profondes tensions économiques et sociales, ces grands récits de la réaffirmation identitaire semblent aujourd’hui entrer en décalage avec les réalités concrètes du terrain. En particulier, leur capacité à nourrir un projet d’autonomie économique demeure incertaine.

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Guadeloupe : L’urgence économique sans illusion politique

Pourquoi l’économie de la Guadeloupe sera demain avec l’autonomie sur le fil du rasoir ?

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe traverse une période de profonde remise en question, non seulement sociétale et politique, mais surtout économique. Si les débats publics sont souvent polarisés autour de la thématique identitaire et de la question institutionnelle – faut-il rester un département-région d’outre-mer ou évoluer vers un autre statut ? – il semble que cette interrogation détourne l’attention du problème fondamental : un modèle économique qui montre des signes structurels d’épuisement, d’inefficacité et d’inadaptation. Il devient dès lors urgent de réfléchir à une réforme en profondeur de ce modèle, sans attendre un hypothétique changement institutionnel qui ne saurait en aucun cas être la panacée pour régler les problèmes inhérents au mal – développement. Bien au contraire, en l’état actuel de la crise des finances publiques de la France hexagonale qui n’a plus les ressources financières nécessaires pour injecter de l’argent public dans le circuit économique de la Guadeloupe pour pallier l’absence de trésorerie et les déficits des collectivités locales , le changement statutaire article 74 serait un dangereux recul pour la population de la Guadeloupe.

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Les droits de douane entre l’UE et les États-Unis en sept questions

Le président américain Donald Trump ayant annoncé sa volonté de conduire une politique plus protectionniste et surtout « réciproque », les droits de douane sont à nouveau à l’ordre du jour du commerce mondial. On vous explique en sept questions les enjeux et les effets potentiels pour les Européens de la politique américaine.

L’imposition de droits de douane relève de la compétence exclusive de la Commission européenne en matière de commerce extérieur. La France, par exemple, en tant qu’État membre, ne peut pas seule imposer des droits de douane.Membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) comme le sont les États-Unis, l’Union européenne (UE) n’est autorisée à appliquer des droits de douane qu’en réponse à des pratiques discriminatoires non conformes aux règles de l’OMC. Les règles édictées par l’OMC interdisent l’instauration de droits de douane entre pays membres, les droits de douane étant supposés enfreindre la libre circulation des marchandises. Ils peuvent cependant être mis en œuvre en cas de réponse à des mesures de dumping ou d’autres pratiques discriminatoires non conformes aux règles de l’OMC.

De tels droits de douane sont, en outre, la prolongation d’un ancien principe, la préférence communautaire, populaire surtout au début de la construction européenne.

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Guadeloupe : le crépuscule d’une classe moyenne

— Par Jean-Marie Nol —

La classe moyenne guadeloupéenne désormais coincée entre déclassement économique, désillusions sociales et insécurité croissante .

Autrefois pilier de la société antillaise moderne, héritière des « trente glorieuses » et de la départementalisation, la classe moyenne guadeloupéenne vacille dangereusement sous l’effet conjugué de la crise économique et de la poussée de la violence juvénile .

La société antillaise telle qu’on la connaissait aurait -t-elle disparue ?

Bien qu’aucune statistique ne confirme clairement sa lente décomposition et son inexorable paupérisation , le sentiment de déclassement y est de plus en plus prégnant, tout comme l’angoisse liée au pouvoir d’achat, à la perte de repères sociaux et à l’insécurité grandissante. Ce malaise s’apparente à une érosion lente mais continue, qui bouleverse les équilibres d’une société guadeloupéenne en mutation.

Selon une étude récente de l’INSEE, plus d’un tiers des Guadeloupéens appartient à cette catégorie dite « moyenne », coincée entre les 45 % les plus modestes et les 15 % les plus aisés.

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La responsabilité locale avec l’autonomie sans une réforme du modèle économique est une impasse !

— Par Jean-Marie Nol —

L’idée d’une autonomie accrue pour les territoires antillais revient régulièrement sur le devant de la scène politique, portée tantôt par des convictions identitaires, tantôt comme une réponse aux blocages du modèle actuel. Pourtant, dans un contexte de déclin économique accéléré, de désagrégation sociale et d’effritement des repères institutionnels, poser la question de l’autonomie sans réforme préalable du modèle économique relève non seulement d’une illusion dangereuse, mais aussi d’un déni de réalité.

Aujourd’hui, la Guadeloupe et la Martinique ne sont pas au bord d’une simple crise conjoncturelle ; elles sont engagées dans un basculement structurel profond, dont les racines plongent dans plusieurs décennies de dépendance aux transferts financiers de l’État, à une économie extravertie et à un modèle institutionnel figé. Le spectre de la récession n’est plus théorique. La récession économique qui s’annonce en Guadeloupe et en Martinique n’est plus un scénario de science-fiction. Elle est en marche, inexorable, fruit d’un enchaînement de facteurs internationaux, nationaux et locaux, dont les effets cumulatifs révèlent l’ampleur d’un déclin bien plus profond qu’une simple baisse conjoncturelle d’activité. Ce que vivent aujourd’hui les Antilles françaises, c’est un basculement systémique, un effritement progressif de leur modèle économique, social et institutionnel.

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La récession économique aux Antilles n’est plus une option à écarter avec la crise mondiale.

— Par Jean-Marie Nol —

La récente décision du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane substantiels, notamment une taxe de 20 % sur les produits européens et 10% sur les produits de la Guadeloupe et Martinique , suscite de vives inquiétudes quant à une possible récession mondiale accompagnée d’une poussée inflationniste. Les experts et économistes s’accordent à dire que ces mesures protectionnistes pourraient avoir des conséquences néfastes sur l’économie mondiale et, en particulier, sur la France.

Les marchés financiers ont réagi négativement à l’annonce de ces tarifs douaniers. Les indices boursiers américains et internationaux ont connu des baisses significatives, reflétant les craintes d’une escalade des tensions commerciales et d’un ralentissement économique global. Les investisseurs se tournent vers des valeurs refuges, telles que l’or, témoignant de l’incertitude ambiante.

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a mis en garde contre les effets délétères de ces guerres commerciales sur la croissance mondiale et l’inflation. Selon l’OMC, les politiques commerciales de Donald Trump pourraient réduire le commerce mondial de marchandises d’environ 1 % en volume cette année, augmentant le risque de récession mondiale.

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Les Antilles face à l’évolution d’une société du risque d’ici 2030 ?

— Par Jean-Marie Nol —

Les Antilles sont confrontées à une transformation sociétale et économique profonde qui, si elle n’est pas anticipée et gérée avec lucidité, pourrait entraîner une crise systémique durable. L’érosion de la démographie, l’affaiblissement du tissu économique local, l’exil des forces vives et la fragmentation sociale sont autant de défis qui modifient structurellement ces territoires ultramarins.La société antillaise moderne se désagrège lentement mais sûrement sous l’effet de la crise économique et de la révolution technologique, et cette mutation profonde s’observe à travers divers phénomènes , notamment l’augmentation du nombre de divorces tardifs, la baisse de la natalité et la montée du célibat. Ces tendances dessinent une réalité sociale nouvelle où les relations humaines se transforment sous l’impulsion du progrès technologique et de l’évolution des mentalités.

La désagrégation progressive de la société antillaise sous l’effet de la crise est une réalité inéluctable, dont les symptômes se manifestent à travers de multiples dynamiques économiques, sociales et démographiques. La dernière étude de l’Insee met en exergue une baisse tragique de la population en Guadeloupe et en Martinique, laissant présager une crise du vieillissement et des migrations qui viendra encore fragiliser des territoires déjà en proie à de profondes difficultés.

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Les jeunes Guadeloupéens et Martiniquais face à la crainte de leur avenir !

— Par Jean-Marie-Nol —

Chômage, pauvreté, décrochage scolaire, illettrisme , addictions, perte de confiance en l’avenir : la situation de certains 16-30 ans interpelle en Guadeloupe comme en Martinique . Mais dans un autre registre, voilà que les autres jeunes 16/30 ans plus diplômés, une generation dorée, mais qui semble avoir aussi perdu foi en l’avenir. Demain, dans leur globalité, les jeunes Guadeloupéens et Martiniquais seront confrontés à une inquiétude croissante face à leur avenir. Chômage, précarité, violence , crises économiques et financières, changement climatique, perte de confiance dans l’ascenseur social , tout semble converger vers un pessimisme grandissant au sein de la jeunesse. Cette situation n’est pas propre à la Guadeloupe et à la Martinique , mais elle y prend une dimension particulière du fait de leurs spécificités économiques et sociales.

Les chiffres et les études récentes montrent que la jeunesse française dans son ensemble se sent désabusée. Elle est la plus pessimiste d’Europe, marquée par un repli sur elle-même et une méfiance vis-à-vis des institutions et des autres générations. En Guadeloupe et en Martinique , ce malaise est exacerbé par un marché de l’emploi peu accueillant pour les jeunes, des politiques publiques jugées inefficaces et une éducation qui peine à remplir ses promesses d’égalité des chances.

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La Guadeloupe  face au péril du naufrage scolaire et à l’affaiblissement culturel et intellectuel

— Par Jean-Marie Nol —

À la rentrée 2025, l’académie de Guadeloupe prévoit la suppression de 89 postes d’enseignants, répartis entre 22 dans le premier degré et 67 dans le second degré. Cette décision est justifiée par une baisse continue des effectifs scolaires, estimée à 1 687 élèves en moins (-2,3 %) pour cette rentrée, s’inscrivant dans une tendance de diminution de 21,5 % sur les dix dernières années, soit près de 20 000 élèves en moins.

Les syndicats d’enseignants et les fédérations de parents d’élèves expriment leur opposition à ces suppressions, arguant que la baisse démographique ne devrait pas servir de prétexte à des coupes budgétaires. Ils estiment que cette situation devrait plutôt être l’occasion de réduire le nombre d’élèves par classe et d’améliorer les conditions d’apprentissage. Ils craignent également que ces suppressions n’entraînent une augmentation du nombre d’élèves par classe, compliquant le suivi pédagogique. Ces organisations ont adressé des courriers aux autorités académiques et politiques, réclamant un moratoire sur ces suppressions et sollicitant une concertation pour évaluer précisément les besoins du territoire.

Le rectorat, de son côté, assure que malgré ces suppressions, le taux d’encadrement des élèves sera maintenu, voire amélioré.

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Fin de l’État providence vs autonomie politique ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le GUSR (Guadeloupe Unie Solidaire et Responsable) a pris l’initiative d’organiser  aujourd’hui une conférence débat sur l’évolution statutaire.Cette discussion met en lumière une problématique majeure : la confrontation entre la volonté d’autonomie des élus locaux des Antilles françaises et les réalités économiques, sociales et politiques d’un monde en mutation. Les Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique) sont particulièrement vulnérables face à ces évolutions, car elles dépendent fortement des transferts publics et sociaux de la France hexagonale.Dans ce contexte, les revendications d’un changement statutaire en Guadeloupe et en Martinique, visant à une autonomie accrue sous l’article 74 de la Constitution, suscitent un vif débat. Si les élus locaux y voient une opportunité de prendre en main leur destin en envisageant le changement statutaire sous l’angle d’une étape vers l’indépendance, les expériences de la Nouvelle-Calédonie , de la Polynésie et de Saint-Martin mettent en lumière les risques d’une telle transition d’autonomie , notamment en matière de finances publiques, de stabilité économique et de maintien des services essentiels. Rappelons que l’État-providence repose sur trois grands piliers : la protection sociale, les services publics et l’intervention économique.

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Pêche durable : une étude révèle pourquoi la taille du bateau ne fait pas tout

— Par collectif (*)

Toutes les flottilles de pêche n’ont pas les mêmes impacts environnementaux, ni les mêmes performances économiques et sociales. Il est ainsi courant d’opposer les gentils petits pêcheurs artisans, et les grands méchants industriels. Mais qu’en est-il exactement ? Dans cette analyse récemment publiée, nous évaluons les empreintes environnementales et les performances socio-économiques des flottilles de pêche françaises opérant dans l’Atlantique Nord-Est. En fonction de la taille des navires et des engins de pêche utilisés, 42 flottilles sont identifiées. Elles agrègent 2 700 navires et débarquent en moyenne 386 000 tonnes de produits de la mer par an, soit près des trois-quarts de l’ensemble des pêches françaises. Pour chacune d’elles, les bases de données européennes publiques permettent de calculer :

  • cinq empreintes environnementales : la surexploitation des ressources naturelles, la capture de poissons juvéniles, l’abrasion des fonds marins, le risque de captures d’espèces sensibles (mammifères et oiseaux marins) et les émissions de CO2 ;
  • cinq indicateurs de performance économique et sociale : l’emploi direct, les salaires, la valeur ajoutée (qui mesure la richesse créée), l’excédent brut d’exploitation (qui mesure la rentabilité), et les subventions (dont la détaxe gasoil).

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Mobiliser l’épargne locale est une action vertueuse de développement économique.

— Par Jean-Marie Nol —

Mobiliser l’épargne locale pour bâtir l’avenir économique de la Guadeloupe  est une action vertueuse, un acte « patriotique » économique qui répond à une nécessité stratégique. Il est possible d’évaluer l’épargne locale en Guadeloupe en s’appuyant sur plusieurs sources de données économiques et financières. Voici les principales approches :
Les dépôts à vue et les livrets d’épargne : Selon les données des banques et de l’IEDOM (Institut d’Émission des Départements d’Outre-mer), les dépôts des ménages guadeloupéens dans les banques locales atteignent plusieurs milliards d’euros. Pour affiner l’estimation de l’épargne locale en Guadeloupe, nous pouvons nous appuyer sur les données les plus récentes disponibles :
Encours des actifs financiers et épargne des ménages:
Fin 2021 : L’encours total des actifs financiers en Guadeloupe était de 8,9 milliards d’euros, en hausse de 3 % par rapport à l’année précédente. Sur ce total, l’épargne des ménages représentait 6,4 milliards d’euros, augmentant de 2,8 % par rapport à 2018.

Fin 2022 : Les encours de crédits aux ménages ont atteint 4,2 milliards d’euros, avec une progression de 1,0 % en 2023, après une hausse de 9,0 % en 2022.

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Quid de la déclaration de Manuel Valls aux Antilles :  « l’État providence c’est fini ! »

— Par Jean-Marie Nol —

Cette déclaration intervient dans un contexte où la Guadeloupe, est en quête de boussole dans une ère d’incertitude internationale, nationale et locale. L’annonce de Manuel Valls lors de sa récente visite en Martinique sur la « fin de l’État-providence » marque un tournant pour les territoires d’outre-mer, en particulier la Guadeloupe et la Martinique, qui reposent depuis des décennies sur un modèle économique largement soutenu par les transferts publics et surtout sociaux . En déclarant que « ce n’est pas l’État qui est responsable de la crise structurelle aux Antilles » et que les Antillais doivent désormais « se prendre en main », le ministre envoie un signal fort : l’ère de l’assistance systématique touche à sa fin. Cette déclaration intervient dans un contexte de rigueur budgétaire où le gouvernement cherche à réduire drastiquement le déficit public, notamment en annonçant aujourd’hui le gel de 9,1 milliards d’euros de crédits pour l’État et la Sécurité sociale. Une telle politique, appliquée sans distinction aux territoires ultramarins, risque cependant d’avoir des conséquences majeures sur leur stabilité économique et sociale.

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L’avenir du cacao : il y a urgence à préserver un trésor millénaire

— Par Christian Cilas (*) —

Riche et complexe, l’histoire du cacaoyer remonte à environ 3500 av. J.-C. Les Olmèques, l’une des premières civilisations mésoaméricaines, sont souvent considérés comme les premiers à l’avoir cultivé. Ils utilisaient les fèves pour préparer une boisson amère, qui était fréquemment agrémentée d’épices et de piments. Des recherches encore plus récentes indiquent que le recours aux fèves de cacao existait déjà dans la haute Amazonie (actuellement l’Équateur et le Pérou) aux alentours de 5000 av. J.-C.. Les premières plantations organisées, néanmoins, semblent avoir été réalisées dans la région de Soconusco par les Aztèques et les Mayas, parfois avec des systèmes de drainage et d’irrigation.

Le cacao tenait chez les Mayas une place centrale : ils y voyaient un don des dieux et s’en servaient dans des cérémonies religieuses, souvent mélangé avec de l’eau, du miel et des épices pour créer une boisson festive, appelée “xocolatl”. Les fèves de cacao étaient également utilisées comme monnaie, ce qui témoigne de leur valeur économique. Les Aztèques, qui ont succédé aux Mayas, bien que les deux civilisations aient coexisté pendant plusieurs siècles, ont continué cette tradition.Lorsque

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Antilles : Chyen maré sé pou lapidé

Par Mireille Pierre-Louis (Contribution à titre personnel) —

Sommaire

Retour sur le désengagement budgétaire de l’Etat des finances locales

Une Martinique aux finances locales exsangues

Une poudrière sociale qui fait le lit du populisme

L’Etat souffle sur la braise

Des alliés moyenâgeux (comme l’Octroi de mer) devenus encombrants ?

Une instrumentalisation de la misère sociale

Une diversion par rapport à la colonisation de peuplement

Octroi de mer : un nouveau séisme budgétaire en vue

Sans changement de cap de l’Etat français : Maré rin nou !

EXPOSE DES MOTIFS

La « vie est chère » en Martinique, nul ne saurait le contester, mais les prix des produits alimentaires ne sont pas responsables du marasme dans lequel les Antilles s’enfoncent inexorablement depuis une quinzaine d’années. Et, justement, en imposant la « vie chère » comme l’alpha et l’oméga des difficultés de la Martinique aujourd’hui, et même de l’Outremer, l’Etat réussit à détourner l’attention de ses propres manquements dans ces territoires, et plus grave, instrumentalise la misère sociale pour in fine appauvrir les populations, avec la prise de l’Octroi de mer et sa refonte dans une TVA nationale inflationniste.

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Le délitement de la société antillaise, conséquence de la crise existentielle en France hexagonale !

— Par Jean-Marie Nol —
Le délitement de la société antillaise trouve aujourd’hui son explication dans un phénomène insidieux et profondément enraciné : le vide existentiel qui s’installe  de manière progressive en France hexagonale . Près de 80 ans après la départementalisation, la Guadeloupe et la Martinique traversent une mutation sociale majeure découlant de la transformation disruptive de de société française , marquée par une crise du sens, une montée des addictions, une violence accrue et un exil massif des jeunes générations. Ce constat alarmant n’est pas un simple phénomène conjoncturel, mais le résultat d’une évolution lente et complexe, où se mêlent modernité, individualisation et effritement des liens sociaux.

La départementalisation, promulguée en 1946, a marqué un tournant dans l’histoire des Antilles françaises. Elle a amorcé une transformation profonde de la société, rompant en partie avec les structures coloniales d’antan et intégrant progressivement ces territoires dans le modèle républicain français. Pendant les Trente Glorieuses, l’élévation du niveau de vie, la mise en place de l’État providence et l’essor du salariat ont contribué à réduire les inégalités qui, au XIXe siècle, étaient extrêmement marquées.

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Mobiliser la diapora antillaise pour le développement local

Plaidoyer

Il serait plus que temps que la diaspora s’inscrive dans une trajectoire de développement économique et financier des pays Guadeloupe et Martinique !

Pour ce faire il faudrait organiser sans plus tarder un salon des Antilles itinérant dans toutes les grandes villes où se trouvent une diaspora Antillaise avec le concours des collectivités locales, des comités de tourisme, de l’université des Antilles, des représentants de banques ,de groupes culturels ,etc…

La diaspora guadeloupéenne et martiniquaise représente une force inexploitée qui pourrait pourtant jouer un rôle clé dans le développement des 2 îles. Avec environ plus de 600 000 Antillais vivant à l’étranger, notamment en France hexagonale, en Europe , en Amérique du Nord et du Sud , en Asie, dans les territoires d’outre-mer, et dans les Caraïbes, la question de leur implication financière et entrepreneuriale dans l’économie locale mérite une attention particulière. Contrairement à d’autres pays qui, depuis plus de deux décennies, ont su capter et mobiliser leur diaspora au service du développement national, la Guadeloupe tout comme la Martinique accusent un retard important dans ce domaine. Aujourd’hui, face aux défis économiques et sociaux, il devient impératif de structurer une véritable politique d’engagement financier de cette communauté expatriée.

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Arnaque : la banque n’est pas tenue de rembourser la victime négligente

Deux sociétés ont subi une attaque informatique par hameçonnage ayant conduit au versement de 6 virements vers des comptes étrangers. Elles ont demandé, sans succès, à leur banque le remboursement de ces opérations de paiement non autorisées. Elles saisissent la justice et assignent la banque en remboursement.

La cour d’appel condamne la banque à rembourser les sociétés à hauteur de 50 % des pertes subies. Pour elle, la banque a manqué à ses obligations de vigilance et de surveillance de ses systèmes. La banque se pourvoit en cassation.

La Cour de cassation casse et annule l’arrêt rendu en appel. Elle soutient que la responsabilité de la banque n’a pas été retenue par la cour d’appel en raison de la négligence des sociétés clientes. Ainsi, seules celles-ci doivent supporter les pertes subies.

Ainsi, la banque n’a pas à rembourser son client victime d’une escroquerie bancaire lorsque celui-ci a commis une négligence grave.

Voir aussi

Hameçonnage (phishing ou vishing)
Vous avez reçu un message (courriel/SMS : SMS : Short message system (service de message court)) ou un appel suspect de la part de votre banque ou d’une administration (par exemple, caisse d’Assurance maladie) ?

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L’autonomie, une étape vers l’indépendance

Pourquoi intrinsèquement, qu’on le veuille ou non, l’autonomie n’est qu’une étape incontournable vers l’indépendance ?

— Par Jean-Marie Nol —

Les prochaines discussions au Congrès des élus martiniquais et guadeloupéens vont remettre sur la table la question de l’autonomie, avec une volonté affichée d’explorer l’application de l’article 74 de la Constitution, sur le modèle de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie . Et c’est dans ce contexte qu’il faut s’interroger sur l’évolution de l’autonomie comme étant une étape irrépressible vers un statut d’indépendance. Et force est de souligner que tout cela va dans le sens de l’histoire. Cette perspective, présentée par certains comme une solution miracle, est pourtant loin d’être une évidence. Ce débat a déjà eu lieu et a tourné à l’affrontement doctrinal entre communistes et indépendantistes. La question de la ligne idéologique n’est pourtant toujours pas tranché entre autonomie et indépendance , et pourtant avec le recul , force est de constater que ce sont les communistes qui avaient raison à l’époque au niveau de la doctrine politique et de la ligne idéologique notamment avec la convention de Morne rouge.

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