Catégorie : Les chroniques de Jean-Marie Nol

Crise du BTP et de l’immobilier en Guadeloupe et Martinique : il y a urgence à agir !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La crise qui secoue actuellement le secteur du BTP en Guadeloupe atteint des proportions inquiétantes. Le BTP voit chuter les appels d’offres (-29,8 %), et des ventes de matériaux de construction. Les prévisions pour le troisième trimestre s’annoncent sombres, les entreprises anticipent une baisse d’activité au trimestre suivant. À tel point que les professionnels du bâtiment, pourtant habitués aux fluctuations de leur marché, lancent un véritable cri d’alarme.

En Martinique, la situation du BTP semble encore plus degradee, car la Fédération régionale du BTP Martinique lance un nouveau cri de détresse. La baisse des commandes publiques et privées, ainsi que les retards de paiement affectent lourdement les entreprises. Toute la profession est mobilisée et dans leur viseur, notamment, la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), qu’ils accusent de n’offrir aucune perspective en termes de grands chantiers. La baisse de la commande publique et les retards de paiement impactent lourdement les entreprises du secteur.
Mais,loin de se résigner, ils tentent malgré tout de rester constructifs et de proposer des solutions pour redresser un secteur clé de l’économie locale.

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Lutte contre la vie chère en Martinique : Attention à l’impasse stratégique sur le plan économique et politique !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Les évènements actuels en Martinique , depuis plus d’une semaine, ne sont que le résultat de décennies de déni de la question de la vie chère qui, loin de guérir le problème, n’a fait que le rendre plus explosif. Les spécialistes antillais d’histoire politique ont peu écrit sur les émotions, concentrant leur intérêt sur des sujets plus durs, plus rigoureux tels que l’esclavage et la colonisation . Pourtant les émotions sont la clef de la vie politique actuelle de la Martinique et de la Guadeloupe, et elles y ont eu une grande importance dans la façon de façonner la neuropsycho-généalogie des Antillais ,car les émotions servent alors de révélateur des discriminations et de levier vers la critique sociale et politique de la gouvernance dans les anciennes colonies. Alors quelles sont les véritables intentions des activistes au delà du caractère émotionnel en quittant la table des négociations, sachant que la résolution finale de cette problématique de vie chère ne leur appartient nullement, mais relève en grande partie de l’État français et aussi revient à la CTM qui annonce le projet sous certaines conditions de supprimer l’Octroi de Mer sur 54 familles de produits  ?

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Aux Antilles la lutte contre la vie chère face à un dilemme : risquer l’impasse ou être sur la corde raide ?

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis une semaine déjà les manifestations contre la vie chère rythment de façon subliminale la vie économique de la Martinique et plus sporadiquement celle de la Guadeloupe. Le mouvement social contre la vie chère qui commence à secouer actuellement les Antilles françaises, en particulier la Martinique, prend ses racines dans une revendication de longue date : celle de lutter contre la vie chère, un phénomène qui gangrène ces territoires depuis des décennies. Alors que les activistes du RPPRAC , les syndicats et certains acteurs politiques dénoncent une hausse insoutenable des prix, principalement dans la grande distribution, ils réclament des mesures immédiates pour aligner les tarifs sur ceux pratiqués en « métropole ».

Si la colère des manifestants contre la cherté de la vie est légitime, les méthodes employées, notamment les blocages des commerces et des routes, posent de sérieuses questions quant à leur efficacité et aux conséquences potentielles sur l’économie locale.La revendication centrale des protestataires repose sur l’idée d’une baisse généralisée des prix à la consommation. Ce souhait, bien que compréhensible, semble s’ancrer dans une méconnaissance des réalités économiques spécifiques aux Antilles.

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Vie chère , une cause certes légitime , mais qui pourrait être un prochain Boomerang sur l’activité économique de la Martinique ! 

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La dernière note de conjoncture économique de l’IEDOM qui vient juste de paraître sur l’économie martiniquaise met en lumière plusieurs enseignements préoccupants concernant la trajectoire économique du territoire en 2024. D’ores et déjà les principaux enseignements que l’on peut en tirer est la baisse du climat des affaires, ce qui est un signe de défiance croissant des acteurs économiques.

L’indicateur du climat des affaires (ICA) a reculé pour atteindre 98,6, un niveau inférieur à sa moyenne de long terme, et le plus bas depuis le premier trimestre 2021. Cela reflète un pessimisme croissant des acteurs économiques quant aux perspectives à court terme, et une perte de confiance progressive depuis le début de l’année.Ce recul est particulièrement significatif car il montre une tendance continue de détérioration : une baisse de 4,7 points depuis janvier 2024. Le fait que l’ICA soit passé sous la barre des 100, marque du seuil de confiance, indique que les chefs d’entreprise s’attendent à des difficultés croissantes, notamment dans le contexte d’une activité économique stagnante. Cette défiance pourrait influencer leurs décisions d’investissement et d’embauche, accentuant encore les difficultés économiques locales.

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Un bras de fer sur la vie chère qui peut s’avérer improductif pour le pays Martinique ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En Martinique, la question de la vie chère et des tensions économiques s’intensifie avec l’apparition de mouvements comme celui des activistes RVN, qui se mobilisent pour dénoncer la hausse des prix, en ciblant particulièrement la grande distribution. Ils procèdent à des blocages, notamment des hypermarchés, tandis que le préfet, les acteurs de la grande distribution et les politiques semblent peiner à aborder les véritables enjeux de la vie chère et plus largement des problématiques économiques et sociaux qui touchent l’île. En effet, en dépit du fait que l’ensemble des acteurs du monde économique, les élus, les services de l’État aient compris l’importance des enjeux et se sont réunis ce jeudi (5 septembre) en préfecture pour une table ronde sur la vie chère pour proposer au final une probable baisse de prix de l’ordre de 20% sur 2500 produits de première nécessité. Mais malgré tout, le trouble demeure sur une absence de sortie de crise, car cette réunion a été notamment marquée par la sortie des activistes du RPPRAC, dès l’ouverture des négociations qui ne sont pas du tout d’accord avec les modalités de cette réunion, et qui dès lors maintiennent leurs exigences radicales de strict alignement de tous les prix sur ceux de l’hexagone.

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Afin que nul n’ignore !

— Jean- Marie Nol, économiste —

Voilà un article ci – dessous que je porte à votre connaissance, et qui me donne parfaitement raison sur l’iniquité de la pensée et pour ne pas dire l’absurdité coupable des élus à vouloir instaurer une autonomie en Martinique, Guyane et surtout Guadeloupe. Dans un précédent texte, nous avions écrit que la CTM pour fonctionner normalement avait besoin de 200 millions d’euros supplémentaires dans sa trésorerie. Avec sa menace de procédure judiciaire contre l’État, Serge Letchimy prisonnier d’une logorrhée idéologique s’enfonce dans le déni, et va à coup sûr dans le mur. Nos élus à force de ruer dans les brancards tête baissée et sans aucune visibilité sur l’avenir, et bien le résultat des courses qui nous pend au nez est que l’État français va finir bel et bien par asphyxier totalement financièrement la Martinique. C’est pathétique d’irresponsabilité et d’une cécité coupable de la situation actuelle extrêmement dégradée des finances publiques de la France. En témoignent les dernières prévisions économiques de Bercy qui annoncent un déficit public s’élevant à 6,2 % du PIB en 2024, avec une trajectoire difficilement tenable sans mesures correctives de la dépense publique.

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Budget 2025  : Une équation politique et financière aux multiples inconnues pour la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En France, le débat public est actuellement focalisé sur la crise des institutions depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, mais les problématiques économiques sont souvent reléguées au second plan dans le débat public, malgré la gravité de la dette  et du déficit budgétaire. Cette situation de gravité non prise en compte est aussi valable pour la faiblesse de la croissance et le déficit du commerce extérieur et cela s’explique par plusieurs facteurs. Les enjeux économiques sont perçus comme complexes et techniques, rendant ces sujets moins accessibles au grand public et donc moins médiatisés. En Guadeloupe, c’est pire dans la mesure où les débats politiques et sociaux, souvent plus immédiats et émotionnels, captent davantage l’attention, tandis que la crise économique et financière qui n’est pas vraiment visible mais sous-jacente réduit la perception d’urgence autour de ces questions. De plus, le gouvernement et les élus locaux tendent à minimiser les risques économiques pour éviter de créer de l’inquiétude, et la tradition française d’État-providence rend difficile la discussion sur la réduction des dépenses publiques. Enfin, en période de crises multiples, les sujets économiques sont souvent éclipsés par des priorités perçues comme plus pressantes, et les médias privilégient des sujets qui attirent un public plus large.

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Le nœud du problème de la vie chère en Guadeloupe réside au niveau de la production locale !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La situation en Guadeloupe devient pénible avec la vie chère et les difficultés financières accrues des agents économiques. Le problème de la vie chère en Guadeloupe touche particulièrement la population locale pour plusieurs raisons interconnectées à savoir d’abord une dépendance à l’importation.

La Guadeloupe importe une grande partie de ce qu’elle consomme, notamment les produits alimentaires, les matériaux de construction et les biens de consommation courante. Cette dépendance entraîne des coûts de transport élevés, qui se répercutent sur les prix. Les prix des produits importés sont souvent majorés par rapport à la métropole. L’une des premières causes est l’existence de monopoles et oligopoles. Le marché en Guadeloupe est souvent dominé par un petit nombre d’entreprises qui contrôlent la distribution des produits. Cette concentration limite la concurrence, permettant à ces entreprises de fixer des prix plus élevés. Un autre élément de taille se situe au niveau de l’inégalité des revenus. La Guadeloupe connaît un taux de chômage élevé et une grande disparité des revenus. La population locale, souvent moins bien rémunérée, subit de plein fouet les effets de la vie chère, car une plus grande partie de leurs revenus est consacrée aux dépenses de base comme l’alimentation, le logement, et l’énergie.

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Pourquoi l’assemblée unique en Guadeloupe est une fausse bonne idée inhérente à la théorie de l’incidence ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La crise politique et institutionnelle qui secoue actuellement la France, exacerbée par la dissolution de l’Assemblée nationale, trouve ses racines dans des réformes antérieures qui ont profondément bouleversé le paysage politique du pays. Les effets inattendus des lois peuvent être seulement incidents ou secondaires . Mais certaines lois ou décisions non seulement manquent leur cible mais produisent des effets différents voire contraires aux effets espérés par le décideur ou le législateur de façon délibérée ou non. On appelle effets pervers ce type de phénomène. Ne peut-il arriver que des textes, tout en ayant effet, aient un autre effet que celui que leur auteur avait voulu. Cet élément boomerang de la dissolution et cette instabilité politique inattendue , bien que récente dans sa manifestation, plonge en réalité ses origines dans des décisions législatives passées, notamment la loi sur le non-cumul des mandats et la fusion des régions. Ces mesures, qui visaient à moderniser et rationaliser la vie politique française, ont eu des conséquences inattendues, alimentant un climat de radicalité et de fragmentation sociale qui fragilise aujourd’hui le tissu démocratique du pays.

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L’autonomie en question ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

L’autonomie des territoires d’outre-mer est aujourd’hui remise en question par certains experts politologues , et la situation en Nouvelle-Calédonie en est un exemple frappant. Ce territoire français, autrefois prospère à cause de l’industrie du nickel aujourd’hui en faillite et souvent cité comme modèle de développement dans la région, se trouve désormais au bord du gouffre, englué dans une crise économique, sociale et politique profonde. En Nouvelle-Calédonie, c’est toute la filière nickel la principale ressource qui est en difficulté. Mais la première fermeture est celle de l’usine du Nord .Le problème du nickel calédonien, c’est qu’il coûte trop cher. Le coût de l’énergie, le coût de la main d’œuvre est élevé. L’usine du Nord géré par les indépendantistes kanaks fermera donc ses portes le 31 août laissant près de 2000 personnes sur le carreau . C’est un nouveau coup dur pour l’économie calédonienne, déjà exsangue avec plus de 20000 chômeurs supplémentaires, et la fin d’un rêve pour certains indépendantistes, qui voyaient dans le nickel la clef de l’émancipation. Et derrière la fermeture de l’usine du Nord, c’est bien un rêve qui se brise pour les Kanak et un choc politique et social terrible.Cet

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La vie chère en question aux Antilles : mais qui est responsable de cette incroyable incurie ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La problématique de la vie chère dans les Antilles est un sujet qui cristallise les tensions depuis des années, une situation souvent perçue comme une fatalité inévitable. Pourtant, il s’avère que ce fléau n’est pas immuable, mais bien le fruit de facteurs politiques structurels et historiques qui, s’ils sont réformés, pourraient offrir des solutions durables. L’idée d’un retour à une réglementation des prix est souvent évoquée, notamment dans le cadre d’initiatives comme le Bouclier Qualité Prix, mais ces mesures, pour utiles qu’elles soient, restent largement insuffisantes pour répondre à l’ampleur du problème. La situation en Guadeloupe et en Martinique met en lumière l’urgence de repenser en profondeur le modèle économique de ces territoires.

Ivan Odonnat, président national de l’Institut d’Émission d’Outre-mer (IEDOM), a récemment exprimé ses préoccupations concernant le problème persistant de la vie chère dans les territoires d’outre-mer, et en particulier à Mayotte. Lors d’une conférence tenue à Mayotte dans le cadre de la visite du gouverneur de la Banque de France dans l’océan Indien, Odonnat a abordé la question avec une franchise inhabituelle, mettant en lumière non seulement les causes économiques de la situation, mais aussi le manque de volonté politique pour y remédier.Le

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La Guadeloupe bientôt sous le feu de la menace stagflation ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Un vent mauvais de stagflation souffle sur la Guadeloupe, et les perspectives économiques pour l’archipel sont des plus sombres pour la fin de l’année 2024 .

La stagflation, qui est une situation économique où une forte inflation coexiste avec une croissance économique stagnante, semble aujourd’hui s’imposer, et ses conséquences risquent d’être douloureuses pour l’ensemble de la société guadeloupéenne à savoir jeunes, ménages et entreprises .

Pour comprendre l’ampleur du phénomène et ses répercussions, il est essentiel de revenir sur les événements économiques des dernières années et d’examiner les défis spécifiques auxquels fait face la Guadeloupe en 2024.La stagflation est une situation paradoxale et préoccupante. En théorie, elle ne devrait pas exister, puisque l’inflation est généralement associée à une économie en surchauffe, où la demande dépasse l’offre, tandis que la récession, elle, résulte d’une baisse de la demande globale. Pourtant, la réalité économique actuelle dément cette logique.

La Guadeloupe, à l’instar de nombreuses autres régions du monde, est prise dans un tourbillon économique qui allie une inflation persistante et une croissance atone, sinon négative. Cette situation trouve ses racines dans les politiques monétaires et budgétaires menées en réponse à la crise sanitaire de 2020-2021, au cours de laquelle les gouvernements ont injecté massivement de la monnaie dans l’économie pour soutenir la consommation et préserver l’emploi.

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Quête identitaire aux Antilles : Un risque pour la cohésion sociale

La dangereuse pente d’une cassure identitaire et d’une fracturation sociétale aux Antilles

—Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Guadeloupe et la Martinique, se trouvent confrontés depuis quelques années à une quête mémorielle et identitaire qui pourrait introduire une fracture sociétale aux conséquences dommageables pour l’heure insoupçonnés. Loin d’être anodine, cette dynamique identitaire s’ancre dans un contexte mondial de mutation sociologique et de bouleversements géopolitiques et stratégiques où  toutes les communautés cherchent à renouer avec leurs racines ancestrales et à revendiquer leur place dans une histoire douloureuse parfois négligée. Cependant, dans des sociétés présentement fragilisées sur le vivre ensemble, et déjà marquées par une pluralité de cultures et une histoire antagoniste commune complexe, cette résurgence de revendications identitaires risque de créer des tensions qui viendraient fragiliser davantage le lien social, pourtant déjà fragile, en Guadeloupe et en Martinique.

Récemment, deux événements illustrent cette tendance à la revalorisation identitaire au sein de communautés spécifiques dans les Antilles françaises. L’ambassadeur d’Inde en France, son Excellence Jawed Ashraf, a été reçu en grande pompe par les autorités territoriales de Martinique et de Guadeloupe. Cette visite diplomatique, axée sur les relations entre l’Inde et les Antilles françaises, a mis en lumière l’influence culturelle indienne dans ces îles, avec un accent particulier sur les Indo-descendants, descendants des travailleurs sous contrat amenés en masse après l’abolition de l’esclavage.L’ambassadeur

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Guadeloupe : Entre héritage idéologique et défis économiques modernes

Comment et pourquoi la pensée intellectuelle politique et économique a été stérilisée en Guadeloupe, et quelles seraient les perspectives de renouvellement ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Depuis la transformation de la Guadeloupe en département français en 1946, l’île a connu des mutations profondes sur le plan économique, social et politique, menant à une amélioration notable du niveau de vie de sa population. Pourtant, derrière cette apparente réussite se cache une réalité complexe où les inégalités, les frustrations et les tensions sociales continuent de se creuser, alimentant le spectre d’une crise économique et sociale de grande envergure à horizon 2030. Ce paradoxe, où progrès matériel et instabilité sociale cohabitent, s’explique par une combinaison de facteurs historiques, économiques et politiques.

Les années 60 et jusqu’à fin 70 ont été une période charnière pour la Guadeloupe, marquée par l’écho des luttes de décolonisation dans les pays du tiers-monde et la montée des revendications identitaires et politiques au sein de l’archipel. À cette époque, le contexte international était dominé par les luttes d’indépendance en Afrique, en Asie et en Amérique latine, ainsi que par la montée du mouvement des non-alignés.

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La vie chère aux Antilles n’est nullement une fatalité !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La vie chère aux Antilles, bien que largement documentée et ressentie par la population, n’est pas une fatalité. Elle résulte principalement de facteurs structurels et historiques qu’il est possible de réformer. Une réflexion sur un nouveau modèle économique pour les Antilles permettrait de proposer des solutions durables pour atténuer cette problématique. Pour ce faire, il faudrait un retour à la réglementation des prix en outre-mer. L’initiative du bouclier qualité prix pour heureuse qu’elle soit est très loin d’être satisfaisante. La situation en Guadeloupe et surtout présentement en Martinique résonne avec une urgence familière : celle de la vie chère, une problématique persistante qui cristallise une colère de plus en plus palpable. Une vidéo virale appelle à une mobilisation massive dès le 1er septembre pour forcer les grandes surfaces à aligner leurs prix sur ceux de la métropole.

Les justifications traditionnelles de la vie chère, telles que l’octroi de mer ou les coûts logistiques, sont balayées d’un revers de main, laissant place à une injonction claire et radicale. Ce discours, qui se présente comme la voix du peuple martiniquais, fait écho à une lassitude collective, en dénonçant l’échec des mobilisations passées, notamment celle de 2009.

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Crise de l’immobilier : Pourquoi le phénomène Tanguy se répand rapidement aux Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le coût de l’immobilier aux Antilles françaises a atteint des sommets inédits, faisant de l’accès à la propriété, et même à la location, un véritable parcours du combattant pour les jeunes. La spirale inflationniste qui touche l’ensemble du territoire hexagonal n’épargne pas la Guadeloupe et la Martinique, où la tension immobilière est particulièrement forte. Ce phénomène s’inscrit dans un contexte économique déjà fragile, marqué par un chômage persistant et des salaires dans le secteur privé globalement inférieurs à ceux de l’Hexagone. La flambée des prix de l’immobilier, qui concerne autant les logements à vendre que ceux à louer, vient ainsi renforcer les inégalités sociales et marginaliser une génération z entière, contrainte de revoir à la baisse ses ambitions d’indépendance financière.

Dans les environs des centres urbains de connurbation urbaine comme Pointe-à-Pitre, Fort-de-France ou encore Le Gosier, les prix de l’immobilier atteignent des niveaux similaires à ceux des grandes villes métropolitaines. Acheter un appartement ou une maison est devenu un luxe inaccessible pour la majorité des jeunes actifs, dont les revenus ne permettent pas d’assumer des mensualités de crédit surévaluées par rapport à la qualité de l’offre.

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Le besoin de la vérité sourde du peuple sur la dure réalité de la vie chère aux Antilles !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Les Antilles françaises sont à nouveau confrontées à une problématique de taille : la vie chère, qui engendre un mécontentement croissant et pourrait bien mener à une nouvelle crise sociale. En effet, la colère monte à nouveau face à la cherté de la vie, une problématique qui, bien que récurrente, n’a jamais été réellement traitée en profondeur. Les appels à l’action et à la révolte se multiplient sur les réseaux sociaux, en particulier en Martinique, où la population exprime un ras-le-bol généralisé. Cette situation n’est pourtant pas nouvelle. Déjà en 2009, la Guadeloupe et la Martinique avaient connu une crise sociale majeure liée à ce même problème. La grève générale avait paralysé les deux îles pendant plusieurs semaines, révélant au grand jour des inégalités structurelles profondes et un mécontentement latent qui ne demandait qu’à éclater.Pourtant, malgré l’ampleur de cette mobilisation et les promesses qui avaient suivi, peu de choses ont réellement changé.

Les monopoles économiques, souvent contrôlés par une poignée d’acteurs puissants, continuent de dominer le marché, maintenant des prix élevés qui pèsent lourdement sur le quotidien des habitants.

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Autonomie politique versus autonomie économique et financière  !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La question de l’autonomie aux Antilles françaises est un débat ancien, complexe et récurrent qui soulève des enjeux profonds pour la Guadeloupe et la Martinique. Elle se situe à la croisée de deux axes essentiels : la vieille lune de l’autonomie politique d’un côté, qui concerne la capacité des territoires post coloniaux à prendre en main leur propre destin institutionnel et législatif, et l’autonomie économique et financière de l’autre, qui renvoie à leur capacité à développer des structures économiques autosuffisantes et résilientes à l’aide d’un nouveau modèle de développement. Si ces deux dimensions peuvent sembler indissociables, elles apparaissent souvent comme des trajectoires distinctes, voire opposées, dans le contexte antillais. Cette tension entre la volonté d’une plus grande autonomie politique des élus locaux de Guadeloupe et Martinique et la réalité d’une dépendance économique forte vis-à-vis de la France hexagonale soulève des interrogations sur la voie à suivre pour garantir un développement pérenne et durable pour ces pays. Historiquement, les Antilles françaises ont connu un modèle de développement marqué par une forte centralisation des décisions et des ressources en raison du fait colonial; Depuis la départementalisation en 1946, la Guadeloupe et la Martinique ont été intégrées au système politico-administratif français, avec un cadre institutionnel calqué sur celui de l’Hexagone.

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L’état actuel dégradé de la jeunesse antillaise est l’un des sujets les plus préoccupants et sensibles de l’heure  !

— Par Jean-Marie Nol, économiste  —

Les jeunes des Antilles sont souvent au cœur de discours empreints de stigmatisation, révélant davantage les peurs et fantasmes d’une société en mutation que la réalité sociologique. De nombreuses critiques leur sont adressées : ils seraient mal éduqués, paresseux, réfractaires à l’autorité, égoïstes et même violents. Ces reproches, loin d’être nouveaux, s’inscrivent dans une tradition bien ancrée, non seulement dans les Antilles françaises, mais à travers l’histoire humaine. Déjà, Socrate, il y a plus de deux millénaires, dénonçait une jeunesse qu’il jugeait frivole, irrespectueuse et rebelle. Les jeunes d’aujourd’hui aux Antilles ne semblent donc pas échapper à ces représentations souvent caricaturales, marquées par des jugements globalisants et des préjugés tenaces. Pourtant, ces affirmations générales sont souvent démenties par des études et enquêtes sociologiques qui tendent à nuancer ou invalider ces « constats » qui circulent si facilement.L’une des grandes questions qui se posent est celle de la persistance de ces préjugés à l’égard des jeunes, notamment dans un contexte antillais où les mutations sociétales et technologiques sont profondes. Les jeunes des Antilles évoluent dans un environnement économique difficile, marqué par une situation inflationniste, des finances publiques sous pression, et une crise du logement qui les empêche d’envisager un avenir serein.

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Le climat sulfureux de la vie chère aux Antilles est lourd de menaces pour la cohésion sociale.

— Par « Sé jan ou ka fè kaban aw ou ka domi », économiste —

La persistance de la vie chère aux Antilles, en dépit des nombreuses actions et promesses des gouvernements et responsables locaux, trouve son explication dans des facteurs structurels et systémiques profondément enracinés dans l’histoire coloniale des Antilles . L’un des principaux enjeux réside dans la domination des monopoles et oligopoles des grandes familles qui contrôlent l’économie des Antilles, en particulier en Guadeloupe et en Martinique. Ces grands groupes familiaux, présents depuis des générations, détiennent une position prédominante dans l’importation et la distribution des produits de première nécessité. Cette concentration du marché leur permet de fixer les prix de manière concertée, limitant ainsi toute forme de concurrence et réduisant les possibilités de baisse des tarifs. En situation quasi-monopolistique, ces groupes ont un contrôle significatif sur les prix des denrées alimentaires, des matériaux de construction et de nombreux autres produits essentiels comme l’électroménager , créant ainsi une distorsion durable des prix au détriment des consommateurs.Parallèlement, la majorité des biens de consommation courante sont importés de France hexagonale ou d’autres régions du monde, ce qui entraîne des coûts de transport considérables.

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Les Antilles entre héritage colonial et modernité : défis et perspectives pour une transformation économique

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En quoi la fibre sociale héritage d’un passé révolu , peut -t-elle aujourd’hui être un facteur négatif pour un changement de paradigme économique aux Antilles ?

L’histoire des Antilles est marquée par des siècles de colonisation, d’esclavage et de plantation, qui ont laissé des traces profondes dans la réalité sociale et économique de ces territoires. La « fibre sociale » très présente en Guadeloupe et en Martinique puise ses racines dans une histoire marquée par la colonisation, l’esclavage et la lutte contre l’oppression sociale . Cette dynamique de solidarité et de revendication sociale s’est construite au fil des siècles, façonnant en profondeur les mentalités et les pratiques culturelles de ces territoires.D’abord, l’histoire coloniale, dominée par l’économie de plantation, a imposé des structures sociales profondément inégalitaires. L’esclavage, en particulier, a été un système brutal qui a non seulement asservi des milliers de personnes, mais a aussi engendré une résistance collective parmi les esclaves. La lutte pour la survie, la dignité et l’émancipation a favorisé l’émergence d’une solidarité forte entre les opprimés, renforçant l’idée que la survie collective passe par l’entraide (koutmen) et l’organisation communautaire.Cette

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Les clés souhaitables de l’avenir économique et politique des Antilles.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le problème de la Guadeloupe et la Martinique actuellement, c’est qu’elles appliquent un modèle politique et économique qui a été conçu initialement pour développer les activités tertiaires à partir des transferts publics, ce qui implique que le problème actuel de mal développement ne va pas aller en s’arrangeant, car avec la réduction attendue de la dépense publique, ainsi que l’émergence de la révolution numérique, de l’automatisation et l’intelligence artificielle ce modèle de société de la départementalisation est d’ores et déjà condamné dans le temps. Et pourtant, nul remise en cause sérieuse à l’horizon. De fait,  l’être humain a besoin d’entrer dans des impasses pour mieux comprendre les enjeux de demain. Les impasses peuvent soit finir sur un chaos généralisé, soit permettre d’initier autre chose. Le chaos social est tout à fait possible en Martinique et en Guadeloupe : une sorte de cocotte-minute identitaire d’incertitudes et d’inquiétudes est en train de miner les âmes et les consciences. Le problème aujourd’hui n’est pas de se réjouir de cela, mais de voir ce qu’on peut tirer de cette évolution.

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Comment expliquer le retournement brutal du marché de l’immobilier aux Antilles et quelles seraient les conséquences ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

L’immobilier, longtemps considéré comme une valeur refuge en Guadeloupe et Martinique, est aujourd’hui confronté à des défis majeurs, qui menacent de bouleverser profondément ce marché autrefois florissant. Le marché immobilier en Guadeloupe et en Martinique, autrefois dynamique et résilient, est désormais gravement affecté par une crise profonde, marquée par une spirale inflationniste des coûts de construction. Ce phénomène, qui touche de plein fouet les Antilles, freine considérablement l’accès à la propriété pour une grande partie de la population et compromet les perspectives de développement du secteur. D’après l’Insee, le coût de construction immobilière a augmenté de 30 % depuis 2020 aux Antilles. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour expliquer cette situation. Le facteur principal est l’inflation due au déclenchement de la guerre en Ukraine et aux ruptures des chaînes de production post-crise sanitaire. Les terrains dans les lotissements, autrefois accessibles, deviennent aujourd’hui hors de portée pour beaucoup d’Antillais de la classe moyenne en raison de la flambée des prix, liée en grande partie à l’explosion des coûts des matériaux de construction. Ce contexte exacerbe les inégalités sociales et les tensions identitaires.

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L’épargne en Guadeloupe n’est malheureusement pas un levier pour un développement endogène et productif !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

En Guadeloupe, l’épargne accumulée par la population représente un potentiel considérable pour stimuler un développement économique et social durable. Pourtant, la mobilisation de cette épargne, particulièrement celle de la classe moyenne, demeure un défi majeur. Les Guadeloupéens continuent de privilégier les investissements dans l’immobilier et de laisser de côté les placements en bourse, révélant une aversion pour le risque caractéristique de pertes financières potentielles. Un autre phénomène préoccupant est l’augmentation des dépôts à vue, c’est-à-dire de l’argent laissé sur des comptes courants non rémunérés. Aujourd’hui, ces dépôts atteignent 2,4 milliards d’euros, soit une augmentation de 64 millions en quelques mois seulement.Ce comportement s’explique en partie par le contexte économique et politique global. La hausse des taux d’intérêt, qui avait rendu certains produits d’épargne comme le Livret A plus attractifs, a été suivie d’un retournement. Face aux incertitudes géopolitiques, notamment au Proche-Orient, et aux fluctuations économiques mondiales, les ménages préfèrent la prudence. Même avec un recul de l’inflation, la peur d’un nouveau choc économique persiste, poussant les Guadeloupéens à conserver leur argent plutôt que de le placer.Cependant,

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La vie chère avec des prix de plus en plus faramineux promet -t-elle une rentrée explosive aux Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La situation socio-économique en Martinique et en Guadeloupe est marquée par une montée des tensions autour de la question des prix à la consommation, qui ne cesse d’aggraver le malaise social. Les Antilles françaises, en proie à des disparités économiques persistantes, se trouvent au bord d’une rentrée explosive, alimentée par un ressentiment croissant contre la cherté de la vie. Une vidéo virale circulant sur les réseaux sociaux a récemment mis en lumière cette frustration en appelant les acteurs de la grande distribution à harmoniser leurs prix avec ceux de la métropole. Ce message, présenté comme émanant du peuple martiniquais, fixe un ultimatum au 1er septembre 2024, menaçant de mouvements de colère si rien n’est fait pour remédier à cette situation.Le coût de la vie en Martinique et en Guadeloupe est notoirement plus élevé qu’en France hexagonale, en particulier en ce qui concerne les produits alimentaires. Les vacanciers, souvent peu préparés à cette réalité, sont frappés par la différence de prix lorsqu’ils font leurs courses dans les supermarchés locaux. Cette prise de conscience se traduit par des réactions d’étonnement, voire de stupeur, face à des factures d’épicerie qui dépassent largement leurs attentes.

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