Catégorie : Echos d’éco

Le risque d’une Martinique à l’arrêt : causes et conséquences !

— Par Jean-Marie Nol —

Nombreux sont ceux qui considèrent depuis la dernière crise de la vie chère qu’on a perdu un trimestre de croissance en Martinique . On voit très bien que les entrepreneurs, avant de se jeter à l’eau, de prendre des risques, font attention à leur avenir proche. En effet, la Martinique traverse une mauvaise période  de son histoire économique et sociale, marquée par une crise profonde dont les ramifications touchent tous les secteurs de la société. Le deuxième semestre de l’année  2024 a été un tournant, avec l’aggravation des violentes tensions liées à la vie chère et une série de perturbations ayant quasiment paralysé l’activité économique pendant une courte période . Aujourd’hui, l’île est confrontée à une léthargie qui risque d’être durable au vu des difficultés financières de la CTM , un état d’immobilisme inquiétant au niveau de la consommation , une atonie de l’investissement, qui pourrait s’aggraver face à la crise économique et financière nationale prévue selon certains économistes pour 2025. Cette situation soulève de nombreuses questions sur la capacité des institutions locales, en particulier sous la gouvernance de Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique, à inverser cette tendance.

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Contrôle des prix en Martinique : un dispositif ambitieux, dépourvu de moyens suffisants

— Par Jean Samblé —

Le récent passage de François-Noël Buffet, ministre des Outre-mer, en Martinique a suscité l’intérêt des habitants, notamment avec l’annonce d’une baisse de 20 % des prix sur plus de 6 000 produits de consommation courante dès le 1er janvier. Cette réduction des prix repose sur un ensemble de mesures telles que l’exonération de la TVA et de l’octroi de mer, ainsi que la prise en charge des « frais d’approche », c’est-à-dire les coûts de transport et de douane. L’État s’engage à injecter six millions d’euros pour soutenir ce dispositif, qui sera testé jusqu’en 2027.

Cependant, la question de l’efficacité des contrôles des prix et des marges pratiquées par les acteurs de la grande distribution locale reste en suspens. Si le ministre se veut rassurant en promettant des contrôles accrus, la réalité sur le terrain démontre un manque flagrant de moyens pour assurer une réelle surveillance. En Martinique, quatre grands groupes familiaux (GBH, CréO, Groupe Parfait et SAFO) dominent 80 % du marché de la distribution alimentaire. Ces acteurs sont souvent pointés du doigt pour leur manque de transparence, notamment en ne publiant pas leurs comptes malgré les obligations légales.

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La crise de la vie chère en Martinique est le  symptôme révélateur d’un modèle économique inefficace et obsolète .

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis plusieurs semaines, la Martinique est en proie à un climat social électrique, alimenté par des frustrations anciennes et des revendications exacerbées . Nous sommes bien aujourd’hui confronté à une impasse , car les annonces du ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, lors de sa visite récente, n’ont pas suffi à apaiser les esprits. Au contraire, l’arrestation du leader du mouvement contre la vie chère, Rodrigue Petitot, a attisé une colère latente qui a remis le feu aux poudres . Entre inégalités économiques historiques, méthodes de gestion contestée de la vie chère et manque de dialogue, la situation met en lumière les défis profonds que doit affronter l’île. Parmi ces défis , il y a la volonté de mettre fin à l’exclusif colonial avec la refonte du modèle économique actuel héritage de la departementalisation. La récente visite du ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, n’a pas permis de calmer les tensions. Les annonces faites, notamment sur la baisse des prix de certains produits de consommation courante, ont été jugées insuffisantes, voire déconnectées des réalités locales, ce qui illustre la profondeur du malaise sociétal qui agite la Martinique.

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Personnes âgées : quelles aides financières pour vous soutenir dans votre vie quotidienne ?

À partir d’un certain âge, vous pouvez bénéficier de différentes aides financières si vous avez de faibles ressources. Ces prestations peuvent notamment vous être versées pour payer votre loyer, vos dépenses de santé ou des travaux d’adaptation de votre logement liés à votre perte d’autonomie. On vous présente différentes aides que vous pouvez percevoir.

Pour compléter votre revenu ou vous permettre d’en avoir un

Si vous êtes un retraité vivant en France de manière stable et ayant de faibles ressources (revenus et patrimoine), vous pouvez bénéficier de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). Cette prestation mensuelle est versée par votre caisse de retraite. Son montant varie notamment selon que vous vivez en couple ou non. En règle générale, vous devez avoir au moins 65 ans pour percevoir l’Aspa, mais il existe des exceptions (anciens combattants, personnes invalides ou handicapées…).

Si vous ne recevez pas de pension de retraite et que votre demande d’Aspa a été rejetée, vous pouvez bénéficier de l’allocation simple d’aide à domicile aux personnes âgées. Selon le montant de vos ressources, cette allocation peut vous être accordée à taux plein ou à taux réduit.

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Crise sociale de la vie chère ou crise sociétale de la Martinique : le grand malentendu !

— Par Jean-Marie Nol —
Le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, est actuellement en Martinique pour une visite de quatre jours, coïncidant avec un regain de tensions sur l’île après l’arrestation du leader du mouvement citoyen RPPRAC. Ce déplacement, loin d’apaiser les tensions, suscite au contraire des questionnements sur son efficacité et sa portée réelle, alors qu’un accord sur une baisse des prix a été acté pour début 2025. Pour de nombreux Martiniquais, les mesures promises par le gouvernement peinent à répondre aux attentes et à soulager une population confrontée depuis des années au fléau de la vie chère. »Crise de la vie chère », tel est le terme souvent utilisé pour qualifier les turbulences qui ont marqué la Martinique ces deux dernières mois. Pourtant, l’emploi du terme de « crise du pouvoir d’achat » est plus judicieux dans la mesure où vraisemblablement il n’y aura pas de point final à la vie chère dans un temps court du fait de l’absence de restructuration du modèle économique actuel . En effet, l’on dit souvent qu’il n’y a pas assez de richesses créées en Martinique pour faire face à la crise sociétale en raison de plusieurs facteurs économiques, historiques et structurels.

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La Martinique entre flammes et désespoir : pour un nouveau modèle de société

La crise en Martinique : derniers soubresauts d’un corps social en état de décomposition avancée, ou destruction créatrice pour un futur possible ?

— Par Jean-Michel Salmon, Maître de conférences en économie, Faculté de Droit et d’Economie de la Martinique. —

Cette nuit, ce n’est pas seulement le torchon qui a brûlé entre les parties prenantes de ce qu’il convient d’appeler, au-delà de la vie chère, la crise politique. Si la Martinique s’est de nouveau retrouvée en flamme, ce n’est pas celle des Jeux Olympiques…

Cette fois c’est sur l’avenue Maurice Bishop à Fort de France que le feu s’est propagé, juste devant les bâtiments de l’IEDOM et de l’Atrium… Quel symbole : les institutions respectivement économique et culturelle, par excellence, de ce pays !

Oui, la maison brûle.

Mais dès que l’incendie sera éteint (quand ? comment ?), va-t-on reconstruire à l’identique, ou tirer les vraies leçons, en mettant les vraies questions sur la table ?

Le RPPRAC, depuis plusieurs semaines, demande audience au Ministre chargé des Outre-mer – qui ne le sait pas ? Mais ce dernier semble prendre plaisir à prolonger un temps certain où il lui oppose une fin de non-recevoir quant à cette demande.

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Budget des Outre-mer : entre coupes budgétaires et mécontentement croissant

— Par Jean Samblé —

Le budget alloué aux territoires ultramarins pour 2025 a suscité une vague de mécontentement parmi les élus et les habitants des Outre-mer. Alors que le gouvernement met en avant un effort de solidarité nationale face à la crise économique, les représentants des territoires ultramarins dénoncent des réductions budgétaires brutales et des choix politiques qui risquent d’aggraver la situation déjà précaire de ces régions.

Une baisse budgétaire conséquente

Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit une réduction significative du budget de la mission Outre-mer, avec une coupe de 500 millions d’euros, soit une baisse de 13 % par rapport aux années précédentes. Ce budget, qui s’élève désormais à 2,49 milliards d’euros, est principalement consacré aux exonérations de cotisations sociales destinées à soutenir l’emploi dans les territoires ultramarins. Cependant, les crédits alloués aux « conditions de vie » – couvrant des domaines cruciaux tels que le logement, l’insertion des jeunes et la continuité territoriale – subissent une baisse de 300 millions d’euros environ. Une telle réduction intervient alors que de nombreux territoires ultramarins, tels que la Martinique, la Guadeloupe ou Mayotte, sont déjà confrontés à de graves difficultés sociales, notamment la vie chère, le chômage élevé et un déficit d’équipements essentiels.

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La France en Afrique : entre désengagement francophone et réorientation vers de nouveaux partenariats

Quel sera l’impact sur l’administration politique des territoires d’outre-mer de la nouvelle stratégie géopolitique française en Afrique ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le changement de pied de la diplomatie française depuis quelques années en Afrique, caractérisé par une réorientation stratégique vers les pays africains non francophones, marque une inflexion significative dans la géopolitique française en Afrique. Cette réorientation s’explique par un ensemble de facteurs géopolitiques, économiques, et sécuritaires, et semble répondre à la nécessité de redéfinir les relations de la France avec l’Afrique francophone , en s’adaptant à un contexte international marqué par la montée d’autres puissances à l’intérieur du mouvement émergent des BRICS et un désir croissant d’indépendance des pays africains vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale. Nous en voulons pour preuve de cette réorganisation de la coopération  française en Afrique le retrait des banques françaises dans les pays francophones d’Afrique. Le désengagement progressif des banques françaises d’Afrique résulte d’un ensemble de facteurs économiques, financiers et réglementaires, accentués par les conséquences de la crise financière de 2008. Après cette crise, les établissements financiers européens, y compris les banques françaises, ont dû se restructurer pour renforcer leur stabilité face aux pertes massives qu’ils avaient essuyées.

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L’éphéméride du 12 novembre

L’abrogation de la loi Glass-Steagall Act par l’administration Clinton le 12 novembre 1999 conduira à  (l’aggravation de) la crise financière de 2007-2010

Le Glass-Steagall Act est le nom sous lequel est généralement connu le Banking Act de 1933 aux États-Unis par lequel sont instaurés :

l’incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt et de banque d’investissement ;
le système fédéral d’assurance des dépôts bancaires ;
le plafonnement des taux d’intérêt sur les dépôts bancaires (règlementation Q).
Il tient son nom d’un sénateur démocrate de Virginie, Carter Glass, ancien secrétaire au Trésor, et du représentant démocrate de l’Alabama, Henry B. Steagall, président de la commission Banque et Monnaie de la Chambre des représentants. Cette loi du Congrès est votée sous majorité démocrate, puis signée par le président Franklin D. Roosevelt.

Battu en brèche depuis le milieu des années 1970 et largement contourné par l’ensemble de la profession bancaire, il est finalement abrogé « sous l’administration Clinton, le 12 novembre 1999 » par le Financial Services Modernization Act, dit Gramm-Leach-Bliley Act, juste à temps pour permettre la fusion constitutive de Citigroup.

Contexte historique
L’application tardive du principe de séparation des pouvoirs
Selon Nicolas J.

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Manifestation contre la vie chère : une mobilisation qui prend de l’ampleur à Paris

Le dimanche 10 novembre, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues de Paris pour dénoncer la vie chère qui frappe durement les territoires d’Outre-mer. Ce mouvement de protestation, porté par des associations antillaises et kanakes ainsi que par la diaspora ultramarine, a défilé sous un ciel gris, mais avec une détermination sans faille. Le cortège, marqué par la couleur rouge, symbole de la lutte, s’est élancé depuis la place Denfert-Rochereau, en direction du ministère des Outre-mer.

Malgré la fraîcheur automnale, l’ambiance était festive mais résolue, ponctuée par des airs de musique antillaise et les moteurs rugissants d’une cinquantaine de motos qui ont accompagné les manifestants dès le début du défilé. Des drapeaux de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Kanaky (Nouvelle-Calédonie) flottaient dans les airs, tandis que des pancartes aux messages forts étaient brandies tout au long de la marche. « Ensemble nous sommes plus forts », proclamait l’une d’elles, en créole.

Les manifestants ont exigé une réelle prise en compte de leurs conditions de vie, particulièrement en matière de prix des produits de première nécessité.

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Outre-mer : inégalités et retards de développement

Les mouvements contre la vie chère et les grèves qui ont traversé les départements d’outre-mer (DOM) ces dernières années (en Guyane en 2017, à Mayotte en 2018, en Guadeloupe en 2021 ou en Martinique en 2024) soulignent la persistance, voire l’aggravation des fragilités économiques et sociales des territoires ultramarins.

Sommaire

  • Des inégalités persistantes avec l’Hexagone et des retards de développement
  • L’ouverture des outre-mer sur leur environnement régional
  • Le développement durable au cœur de l’indépendance énergétique ultramarine

Considérés comme des îlots de prospérité dans leurs environnements régionaux respectifs, les DOM accusent cependant un retard de développement par rapport à la France hexagonale. Les inégalités y sont plus marquées que sur le reste du territoire national.

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Une nouvelle crise économique et financière est devant nous en Martinique !

« Dèpi ou brilé bwa, fo ou fè chabon. »

— Par Jean-Marie Nol —

Une crise de la vie chère peut en cacher une autre en Martinique. Les faits et les statistiques parlent d’eux-mêmes. Mais de quelle autre crise s’agit-il, alors même que celle liée à la vie chère semble encore loin d’être résolue ? Derrière les tensions sur les prix, une autre construction, plus silencieuse mais tout aussi décisive, est en cours : l’émergence, pour la première fois dans l’histoire de la Martinique, d’une forme de populisme qui menace de déstabiliser l’île . Ce mouvement prend racine dans un activisme citoyen dominant et affiche une tonalité de néo-nationalisme. Nul doute que le RPPRAC, organisation militante en première ligne, est en train de se transformer en un acteur politique d’envergure. Toutefois, au-delà de ces considérations politiques, un autre danger plane : l’apparition imminente d’une crise économique et financière qui menace de fragiliser encore davantage le territoire. La Martinique se trouve dans une situation économique et financière préoccupante, exacerbée par plusieurs facteurs qui menacent son équilibre proche. D’une part, les difficultés budgétaires de la France limitent les capacités d’aide de l’Hexagone.

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Crise de la vie chère en Martinique : erreurs stratégiques et dérives populistes

Pourquoi la gestion de crise de la vie chère n’a pas été à la hauteur des enjeux politiques de la problématique de la vie chère ?

— Par Jean-Marie Nol —

La gestion de la crise de la vie chère en Martinique a été marquée par des maladresses qui, au lieu de désamorcer les tensions, ont souvent renforcé le climat de défiance envers les acteurs économiques et politiques. La principale erreur a résidé dans une mauvaise compréhension des enjeux réels en cause et une erreur de jugement sur le caractère profondément populiste du mouvement citoyen du RPPRAC . En effet, les initiateurs des tables rondes se sont avant tout concentrés sur les aspects économiques et financiers, sous-estimant la dimension politique et sociologique de la crise. Sans conteste, il y a eu dans cette affaire de lutte contre la vie chère une grave sous estimation systemique de la situation de gestion de la crise. Les mouvements populistes comme le RPPRAC en Martinique, tout comme le mouvement poujadiste dans la France hexagonale des années 1950, peuvent effectivement présenter des dangers pour la cohésion sociale et la stabilité politique, malgré leur caractère souvent éphémère.

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Vie chère : se dirige -t-on vers la mort programmée de la grande distribution en Martinique ?

— Par Jean- Marie Nol —

Le contexte actuel de la grande distribution en Martinique, est marqué par une mobilisation de plus en plus affirmée contre les grandes enseignes et les groupes de distribution, symbolisés particulièrement ici en Martinique par trois grands groupes. Ainsi le leader du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Ressources et des Peuples Afro-Caribéens), a appelé à un boycott des centres commerciaux ces prochains jours et notamment pour la période des fêtes, ce qui pourrait sérieusement impacter les ventes et les profits des grands groupes de distribution. L’objectif, selon ses déclarations, est de perturber économiquement ces groupes afin de provoquer une baisse des profits des grands groupes békés et je cite les mots prononcés par Rodrigue Petitot lors d’une conférence de presse : « Notre mot d’ordre est le même : mobilisation, détermination. Je vous demande de bouleverser l’économie de ces gens, qui sont en train de nous vampiriser depuis des siècles ». et de poursuivre sur un ton cassant « Je demande d’intensifier les opérations de boycottage devant les centres commerciaux. Je demande de boycotter au maximum la grande distribution.

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Vie chère en Martinique : tensions autour de la grande distribution et du pouvoir économique des békés

Dans un article pour « Le Monde », Jean-Michel Hauteville relate une réunion inédite entre les patrons des principales entreprises de distribution de Martinique, les élus locaux et les membres d’un collectif citoyen mobilisé contre la cherté de la vie, un sujet qui préoccupe intensément la population locale. Le 26 septembre, autour de la table de la collectivité territoriale de Martinique, une trentaine de représentants ont tenté de trouver des solutions pour atténuer le coût des produits alimentaires, qui, selon l’INSEE, sont en moyenne 40 % plus élevés en Martinique qu’en métropole.

Lors de cette rencontre, des dirigeants d’entreprises comme Patrick Fabre, PDG du groupe CréO, ont reconnu l’ampleur du problème sans en assumer pleinement la responsabilité. Fabre a souligné les prix « excessivement chers » des produits alimentaires dans l’île, tout en affirmant que son groupe, propriétaire de plusieurs magasins de hard-discount, maintenait une politique de bas prix. Stéphane Hayot, directeur général du Groupe Bernard Hayot (GBH) – leader sur le marché de la distribution en Martinique – a quant à lui insisté sur les contraintes structurelles de ce marché insulaire, qualifiant la situation économique locale de difficile en raison de sa petite taille et des coûts élevés d’importation.

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Autonomie et vie chère : enjeux et perspectives pour la Martinique et la Guadeloupe

Pourquoi la question de l’autonomie politique ressurgit sur le plan national et local dans le débat économique et social de la vie chère ?

— Par Jean-Marie Nol —

La question de l’autonomie de la Martinique et de la Guadeloupe et celle sous- jacente de la lutte contre la vie chère est un débat ancien et complexe, ancré dans l’histoire coloniale, les luttes identitaires et les réalités économiques de ces territoires. Elle se situe à la croisée de deux dimensions essentielles : l’autonomie politique, liée au désir d’un gouvernement local pour décider des politiques adaptées aux besoins spécifiques des Antilles, et l’autonomie économique, qui concerne la capacité de développer un nouveau modèle économique de développement durable et autosuffisant. Bien que ces deux axes puissent sembler indissociables, la situation des Antilles françaises révèle qu’ils sont souvent en tension, voire en contradiction. Cette dualité pose la question de la viabilité d’une autonomie politique sans base économique solide.

Historiquement, la Martinique et la Guadeloupe ont été intégrées dans le cadre institutionnel français, notamment depuis la départementalisation de 1946. Cette intégration a permis des avancées importantes pour le bien-être social, la santé, l’éducation et les infrastructures grâce à des transferts financiers conséquents de la France.

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Proposition de loi urgente pour lutter contre la vie chère dans les Outre-mer

— Par Jean Samblé —

Le groupe Socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale a soumis une proposition de loi destinée à mettre en œuvre des mesures d’urgence face à la vie chère et à réguler la concentration des acteurs économiques dans les territoires ultramarins. Cette proposition sera examinée en séance lors de la niche parlementaire prévue le 12 décembre.

La proposition de loi portée par le groupe Socialistes et apparentés vise à répondre à une problématique sociale et économique majeure dans les territoires ultramarins : la « vie chère ». Ce phénomène, qui perdure depuis des décennies, se manifeste par des prix de consommation, notamment dans les secteurs de l’alimentation, du logement et des services, qui sont largement supérieurs à ceux pratiqués en métropole. Les habitants de ces territoires, en particulier ceux de la Martinique, expriment leur colère face à cette situation, exacerbée par des mobilisations citoyennes récentes, souvent marquées par des violences inédites.

Contexte et Diagnostic

Depuis plus de deux mois, la Martinique connaît une mobilisation citoyenne intense, illustrant un profond malaise face à une cherté de la vie devenue insoutenable.

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Martinique en crise : quand vie chère et violence menacent l’économie et la cohésion sociale

Vers une spirale de crise économique et financière amplifiée par la crise sociale de la vie chère ?

— Par Jean-Marie Nol —-

Aujourd’hui, la Martinique est sur le point de faire face à une crise d’une ampleur sans précédent. En effet, une crise économique et financière est entrain de télescoper la crise de la vie chère. L’impact sera visible dès le début de l’année prochaine, et les premiers effets délétères sur l’emploi, la consommation et l’investissement se feront ressentir tout au long de l’année 2025 conduisant selon nos prévisions à une récession de l’économie martiniquaise. Et pour cause, le curseur a été trop loin dans la gestion catastrophique de la crise de la vie chère. En réaction aux augmentations des coûts et au sentiment d’abandon, de nombreux Martiniquais se sont tournés vers des actes de contestation marqués par des barrages, des pillages et des exactions contre les entreprises locales, et ce sans contre-réaction forte des autorités et  acteurs politiques locaux. Ces violences ont des conséquences économiques désastreuses. Près de 1 200 emplois sont menacés, 127 entreprises ont déjà demandé à bénéficier du chômage partiel, et les redressements ou liquidations judiciaires s’enchaînent à un rythme alarmant.

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Gestion de la Caisse Générale de Sécurité Sociale en Martinique : un rapport accablant de la Cour des Comptes

— Par Jean Samblé —
Dans un récent rapport, la Cour des comptes a dénoncé la gestion défaillante de la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS) de la Martinique, pointant un fonctionnement inefficace et une qualité de service largement insuffisante pour les assurés. Ce constat accablant, fondé sur des évaluations précises de la gestion des prestations de santé et de retraite, révèle une série de dysfonctionnements administratifs, financiers et humains. La Cour insiste sur l’urgence d’une réforme structurelle pour garantir un service de qualité aux Martiniquais.

Des délais de traitement démesurés et des préjudices pour les assurés

La Cour des comptes révèle que les Martiniquais font face à des délais de traitement bien au-dessus de la moyenne nationale. En effet, le temps nécessaire pour examiner une demande de retraite atteint 183 jours, soit 60 % de plus que les standards nationaux. Ces retards ne se limitent pas aux pensions, la branche maladie étant également touchée. Les feuilles de soins non remboursées représentent un montant de 300 000 euros, laissant de nombreux assurés dans une situation de précarité. La juridiction relève que ces dysfonctionnements, bien que légèrement atténués en 2024, restent préoccupants.

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Anatomie d’une crise : « Ce monde a un goût de cendres »

—Par Mireille Pierre-Louis, contribution à titre personnel —

  • Une crise de la « vie chère » ?
  • « Même prix qu’en France !» 
  • Le danger de fragiliser l’Octroi de mer, avec Bercy et le Rassemblement national en embuscade
  • L’exonération de 40 000 produits alimentaires demandée par le Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources afro-caribéens (RPPRAC) n’est qu’une variante des ambitions de Bercy et du Rassemblement national s’agissant de l’Octroi de mer
  • La lutte contre la « vie chère » en Martinique : un piège qui se referme sur les DOM?
  • Malgré une baisse des prix, les ferments de la colère resteraient intacts en Martinique
  • Sous les feux croisés de l’ultralibéralisme et du colonialisme
  • L’essor inexorable du populisme

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  • Une crise de la « vie chère » ?

2009 a ouvert un cycle de révoltes populaires dans les DOM qui, faute de réponses de l’Etat iront crescendo aux Antilles, prêtes à s’embraser à la moindre étincelle ces dernières années : destruction de statues, empoisonnement au Chlordécone, obligation vaccinale, affaire Pinto et « vie chère » aujourd’hui.

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L’économie selon Macron : pragmatisme ou pari risqué ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le dessous des cartes de la stratégie du président Emmanuel Macron le « Mozart » de la finance pour réformer en secret la France ?

L’étude des sciences économiques est intéressante à plusieurs égards. Elle nous aide à répondre aux questionnements soulevés par le monde de la politique dans lequel nous vivons quotidiennement, à confronter les défis pour trouver des solutions et à profiter des opportunités offertes à nous tout en étant rationnels. En fait, tout relève de l’économie dans le fonctionnement de la société, et cela bon nombre d’hommes politiques et de citoyens n’ont pas encore vraiment compris et intégré cette donnée incontournable. En France hexagonale, la situation économique et financière apparaît très compliqué comme le dénote les difficultés à voter le budget 2025, car selon le journal économique Les Échos même si la croissance économique atteint 0,3 % au troisième trimestre grâce à un « effet Jeux Olympiques », elle ne dépassera pour l’année 2024 que marginalement sa moyenne de 1,15 % sur la période 2001-2024. Or, avec une dépense publique à 57 % du PIB en 2024, soit 8,5 points de PIB de plus que la moyenne de la dépense publique de la zone euro hors France, le pays doit croître à 2 % ou 2,15 % par an pour compenser l’effet de freinage de la lourdeur administrative et créer les emplois industriels ou de service à forte valeur ajoutée qui commandent des salaires élevés.

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Hélas, hélas, hélas : la Guadeloupe peyi mêlé et la Martinique peyi mawé : alors il va falloir durcir le ton !

— Par Jean-Marie Nol —

L’origine de « Hélas, trois fois hélas ! », est ancienne.C’est vieux comme tout. Ces mots figurent dans un sonnet de Ronsard sur la mort du roi Charles IX (« Comme une belle fleur… ») qu’on trouve sur Google livres, mais le dictionnaire Littré cite une traduction de la Bible : « Alors le roi d’Israël dit : hélas, hélas, hélas ! au moment de la perte de son royaume et de l’exil des juifs ». Mais pour les guadeloupéens et surtout martiniquais c’est surtout le souvenir du refrain d’une chanson martiniquaise empreinte de tristesse.C’est à notre avis une exclamation qui exprime l’étonnement, la colère, la douleur et j’ai l’impression que le « hélas, trois fois hélas » peut rendre compte dans le contexte actuel de déliquescence de cette exclamation dans certains cas comme dans le combat inachevé contre la vie chère et vraisemblablement les errements et dérives des organisations syndicales en Guadeloupe. Il convient aujourd’hui de revisiter l’analyse du livre fameux de Clausewitz, intitulé « De la guerre ». L’idée clé du stratège prussien qui est ainsi mise en exergue, est celle de « montée aux extrêmes ».

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Antilles: vers une exonération de la TVA sur des produits « essentiels »

Samedi soir, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture une disposition pour alléger la charge fiscale sur les produits de première nécessité en Martinique et en Guadeloupe. Cette mesure, incluse dans le projet de loi de finances pour 2025, vise à exempter ces produits de TVA dans les deux départements d’outre-mer jusqu’à la fin de l’année 2027. Cette décision fait suite à un accord conclu mi-octobre à Fort-de-France entre l’État et les acteurs de la grande distribution, dans un effort de lutte contre la vie chère, notamment en réduisant les prix de 20 % en moyenne en Martinique.

Ce dispositif prévoit néanmoins une contrepartie : certains produits actuellement exonérés de TVA, comme les équipements électroniques et nautiques, devraient à l’avenir être soumis à cette taxe. La députée martiniquaise Béatrice Bellay a souligné que cette réforme marque un changement dans la répartition des exemptions fiscales, visant à cibler davantage les produits de première nécessité.

Deux amendements supplémentaires ont également été adoptés, bien que leur inclusion dans le texte final reste incertaine. Le premier propose de supprimer la TVA sur l’ensemble des produits dans les cinq départements d’outre-mer, un régime qui ne s’applique actuellement qu’à la Guyane et à Mayotte.

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La Guadeloupe doit-elle suivre l’exemple de la Martinique sur les exonérations de l’octroi de mer ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Face à la problématique de la vie chère, la collectivité territoriale de la Martinique a récemment décidé d’exonérer totalement l’octroi de mer sur 6 000 à 7 000 produits alimentaires tout en maintenant ce prélèvement pour les produits non alimentaires, souvent considérés comme « de luxe » : électroménager, téléphonie, habillement, ordinateurs, etc. Cette initiative, qui a pour but de baisser les prix des produits alimentaires, suscite des interrogations pour la Guadeloupe. Faut-il que l’île suive cette voie ? Nous allons voir pourquoi une telle mesure pourrait ne pas être adaptée pour la Guadeloupe et pourrait même exacerber certaines des problématiques actuelles et rendre encore la vie plus chère comme ce qui s’est produit après 2009., et apporter de l’eau au moulin du gouvernement qui veut réformer l’ensemble du dispositif de l’octroi de mer considéré comme un facteur de vie chère. Les guadeloupéens ne peuvent pas prendre le risque d’une exonération de l’octroi de mer sur 7000 produits même dans l’hypothèse hasardeuse d’une péréquation au moment où l’État réduit ses dotations aux collectivités locales et se désengage financièrement.

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Le déni de réalité économique  n’est -t-il pas le principal frein à une sortie de crise de la lutte contre la vie chère ? 

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Martinique et la Guadeloupe sont confrontées à une multitude de défis économiques : cherté de la vie, dégradation des terres agricoles, absence de développement industriel, défaillance de l’administration locale dans la gestion de la crise de l’eau et des transports, et affaiblissement des finances publiques. Cependant, derrière ces problèmes divers, se cache un problème fondamental : l’absence de culture économique et financière au sein de la population et l’appauvrissement du débat sur les concepts économiques en provenance des intellectuels dans la sphère publique. Cet affaiblissement est symptomatique d’une plus grande crise de nature identitaire touchant l’ensemble de la société antillaise : la mauvaise presse de l’entreprise au sein du peuple et la perte de culture économique et scientifique, en particulier parmi les élites gouvernantes.

La crise de la culture Économique est un mal ancien et profond en Martinique et Guadeloupe qui resurgit lors de la crise actuelle de la vie chère. La problématique de la vie chère en Martinique est un sujet récurrent qui provoque régulièrement des tensions sociales, dont les manifestations et les barrages.

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