Catégorie : Ecologie

Crise politique et climatique : l’Europe et la France face à un tournant décisif

— Par Christian de Perthuis(*) —

Le 9 juin dernier, les élections européennes ont vu l’extrême droite atteindre un score historique et l’effritement des groupes centristes et écologistes. En ligne de mire, un prochain Parlement européen qui sera moins pro-climat, ce qui crée un double risque de détricotage du « Pacte vert » adopté lors de la précédente mandature et de non atteinte des objectifs climatiques de 2030. Ce risque de décrochage des ambitions climatiques existe aussi en France, plongée dans une crise politique depuis l’annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée Nationale et d’un retour aux urnes pour des élections législatives anticipées.

Peu présents dans le débat public, les enjeux climatiques de ce nouveau scrutin méritent pourtant d’être explicités : en effet, le climat est devenu l’un des marqueurs politiques les plus clivants au sein de l’hémicycle. Et le programme du Rassemblement national (RN), s’il venait à avoir la majorité à l’Assemblée, entraînerait une triple sortie de route pour le pays en matière de climat.

La France doit mettre les bouchées doubles pour réduire ses émissions

Coïncidence des calendriers, le CITEPA, l’organisme en charge de l’inventaire national des émissions de gaz à effet de serre, vient de publier mi-juin ses données les plus à jour.

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« Le Rassemblement national prône une écologie superficielle, une écologie de carte postale »

— Par Stéphane François(*) —

Qu’est-ce que l’écologie d’extrême droite et d’où vient-elle, d’un point de vue historique ?

Dès la fin du XIXe siècle, on voit l’apparition d’une écologie conservatrice, qui entend préserver l’environnement au sens large, avec un côté rousseauiste : la nature est conçue comme vierge de toute action de l’homme. En Europe, elle trouve surtout ses racines en Allemagne, qui va passer, entre 1860 et 1880, d’un pays quasi médiéval fait de principautés, d’États et de villes libres, à un pays unifié autour de la Prusse qui s’est massivement industrialisé. Elle devient alors la 2e puissance économique du vieux continent, derrière le Royaume-Uni. Mais cette modernisation n’est pas sans violence pour les populations.

Dans les milieux ultranationalistes allemands de l’époque comme le mouvement völkisch – toujours difficile à traduire, mais qui sous-tend raciste, populiste et ethnonationaliste –, il y a donc un rejet de la modernité et la défense d’une Allemagne plus archaïque, voire païenne. Ce mouvement sera le premier en Europe à insister sur la nécessité de protéger l’eau, l’air, etc. Des préoccupations environnementales plutôt qu’écologiques, certes, en lien avec une conception romantique du monde.

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Lutte contre le changement climatique : ces émissions de méthane évitables

— Par Malika Menoud & Thomas Röckmann —

Du méthane, l’on sait généralement que c’est un gaz produit par les ruminants que l’on peut aussi retrouver dans nos gazinières ou notre chaudière. Ce qui est moins connu, c’est ce qu’il est possible de faire pour réduire significativement ces émissions, et l’impact que cela aurait sur le réchauffement climatique actuel. Une restriction qui parait cruciale quand on sait que le méthane est le deuxième gaz à effet de serre responsable de la crise climatique actuelle, après le dioxyde de carbone (CO2).

Mais alors que le CO2 persiste, le méthane réagit avec d’autres molécules présentes dans l’atmosphère. Ainsi, il se dégrade au bout d’environ neuf ans et devient du CO2. Par contre, la molécule de méthane (CH4) a un pouvoir radiatif beaucoup plus important que celle de CO2 : elle cause un réchauffement de l’atmosphère 84 fois plus important sur 20 ans. C’est pourquoi une réduction des émissions de méthane a des effets beaucoup plus immédiats et efficaces sur le climat. Pour exploiter cette opportunité de taille, L’Union européenne (UE) vient récemment d’adopter un texte sans précédent pour réduire nos émissions, mais savez-vous où réside ce potentiel ?

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Journée de sensibilisation DéKLK MAtinik 3ème édition

Pourquoi DeKLIk MAtinik
COMPRENDRE Accélérer la prise de conscience et ancrer l’URGENCE
Les impacts du dérèglement climatique sont de plus en plus violents, entre phénomènes réguliers (pluies intenses, chaleur la nuit et la journée, chaleur humide, manque d’eau) et phénomènes intenses (cyclones, inondations, sécheresse,…).
Désormais, les phénomènes se comptent en nombre de vies touchées, en vivant non humain impactées, en entreprises et organisations affectées, en infrastructures fragilisées ou détruites.
Nous sommes actuellement dans la 6ème extinction de masse, et avons dépassé 6 limites planétaires sur 9

La DéKLIk MAtinik propose

tout le long de la journée des espaces dédiés à la sensibilisation :
la Fresque du Climat et Météo France,

des échanges sur la mobilité : comment est on venu à la manifestation (incitation au covoiturage par la communauté WHATSAPP), des questionnements sur notre mobilité au quotidien

un espace pour visualiser le Nombre de Partie Par Millions présente dans l’atmosphère entre notre année de naissance et aujourd’hui

un espace sur la Biodiversité et les Limites planétaires

un espace dédiée à l’écologie décoloniale, avec l’observatoire TERRE-MONDE

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Lula adopte une mesure historique pour protéger l’Amazonie et appelle à une mise en œuvre rapide

— Par Sabrina Solar —

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a adopté une mesure visant à lutter contre les organisations criminelles responsables de la déforestation en Amazonie, exhortant son gouvernement à agir avec « agilité » pour sa mise en œuvre rapide.

« Jamais dans l’histoire du Brésil, une mesure aussi extraordinaire n’a été envisagée pour protéger l’Amazonie comme celle-ci », s’est-il réjoui en signant la mesure lundi à Brasilia.

Cette mesure alloue 318 millions de réais (54,6 millions d’euros) au renforcement de la sécurité en Amazonie, une région de 6,3 millions de km² dont 60 % se trouvent au Brésil.

Ce financement s’inscrit dans le cadre d’un plan lancé en juillet dernier avec un budget total de 1,2 milliard de réais (206 millions d’euros).

Le président brésilien a mis en garde contre une mise en œuvre tardive de l’initiative, soulignant qu’il ne pourrait pas la réaliser avant la fin de son mandat à la fin de l’année 2026 si des retards se produisaient.

« S’il faut encore un an pour sa mise en œuvre, nous terminerons le mandat sans avoir mis le plan en pratique », a-t-il averti, appelant le gouvernement à faire preuve « d’agilité ».

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« L’écologie fait les frais des ajustements sur les antennes du service public »

Un collectif de journalistes, de scientifiques et d’organisations signataires de la charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique plaide, dans une tribune au « Monde », pour que l’écologie reste un sujet central sur les chaînes et les antennes publics.

Nous, journalistes, scientifiques, organisations de la société civile et citoyens, sommes alarmés par la disparition annoncée, ou la modification importante, de plusieurs programmes phares sur l’écologie dans le service public : « Nowu » [France Télévisions et la Westdeutscher Rundfunk], « Vert de rage » [France 5], « La Terre au carré » [France Inter], « Planète Bleu » [France Bleu], « C’est bientôt demain » [France Inter]… Alors que le bouleversement climatique s’accentue et que l’eau potable vient à manquer, engendrant une foule de conséquences désastreuses pour le vivant et une aggravation des inégalités sociales, le rôle des médias, en particulier des médias de service public, est crucial. Il doit être défendu et renforcé.

En septembre 2022, les services audiovisuels publics avaient annoncé un « tournant environnemental » bienvenu : des plans de formation ont été lancés, un « journal de la météo et du climat » a été créé sur France 2 et France 3, et des émissions et chroniques ont vu le jour sur Radio France.

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Plus de 40 organisations de jeunes appellent à aller voter

« Loin des représentations médiatiques d’une jeunesse qui ne s’exprimerait que par la violence ou qui brillerait par son désintérêt, un grand nombre d’entre nous se déplaceront aux urnes le 9 juin. » Parce que les politiques européennes impactent les vies quotidiennes et que cette échelle est essentielle pour lutter contre le réchauffement climatique, des organisations invitent à « faire entendre nos voix en faveur d’un avenir européen écologiste et solidaire. »

À quelques jours des élections européennes, plus de 40 organisations rassemblant plus de 15 000 militants affirment qu’ils et elles iront voter le 9 juin.

Loin des représentations médiatiques caricaturales d’une jeunesse qui ne s’exprimerait que par la violence ou qui brillerait par son désintérêt, un grand nombre d’entre nous se déplaceront aux urnes le 9 juin prochain. Que nous soyons bénévoles ou représentant·es associatifs, membres de partis politiques, actif·ves dans le milieu universitaire ou simplement engagé·es, nous souhaitons faire entendre nos voix en faveur d’un avenir européen écologiste et solidaire.

Les politiques européennes impactent notre vie quotidienne

Contrairement à certaines idées reçues, l’Union européenne impulse des changements concrets dans nos vies quotidiennes.

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Réchauffement climatique : une accélération inquiétante et des conséquences dévastatrices

— Par Sabrina Solar —
Entre 2014 et 2023, le réchauffement climatique a connu une accélération alarmante, avec une augmentation de 0,26°C, le taux le plus élevé depuis le début des relevés. Cette hausse rapide est largement attribuée aux activités humaines, principalement les émissions de gaz à effet de serre provenant de la combustion des énergies fossiles. La planète n’a jamais été aussi chaude que durant cette dernière décennie, et l’année 2023 a été particulièrement marquée par une augmentation de température de 1,43°C, accentuée par le phénomène El Niño.

Un rythme sans précédent

Piers Forster, directeur du Priestley Center for Climate Futures à l’Université de Leeds, a souligné lors d’un rassemblement de 6 000 experts à Bonn que « les températures mondiales évoluent toujours dans la mauvaise direction… et plus rapidement que jamais ». Cette déclaration intervient alors que les préparatifs pour la COP29 à Bakou s’intensifient. La revue Earth System Science Data a récemment publié un rapport signé par plus de cinquante scientifiques renommés, confirmant que le réchauffement climatique causé par l’homme a atteint un « rythme sans précédent » dans les mesures instrumentales, atteignant 0,26°C entre 2014 et 2023.

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Pour la planète, pour nos vies, l’écologie!

Souvenez-vous : depuis toujours, les écologistes ont été les seuls à dire la vérité sur la crise environnementale, les seuls à avertir des dangers que le modèle économique dominant faisait courir à la planète et à l’humanité, et les seuls à proposer de le changer.

Aujourd’hui, le pacte vert européen, arraché par notre mobilisation, est en danger. Il est attaqué par les populistes de droite et d’extrême droite, qui aimeraient nous faire croire que face au chaos climatique, il faudrait ne rien changer, voire même revenir en arrière. Ce recul serait terrible.

Le vivant se meurt. Inondations, sécheresses, feux de forêt : nous vivons tous les jours les conséquences du dérèglement climatique. Nous devons changer de modèle et nous adapter. La guerre en Ukraine a montré notre dépendance énergétique. Pour retrouver notre autonomie géopolitique et sauver le climat, nous devons absolument sortir du pétrole et du gaz.

Ne regardons pas ailleurs. Nous sommes à l’heure des choix. Plus verte, l’Europe sera plus juste. Ce n’est pas aux plus modestes de payer la note d’un système absurde et destructeur. Face aux crises sociale et environnementale, cibler les plus fragiles ou casser les services publics est une impasse.

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Crise de l’eau : plus jamais çà !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Les autorités, Préfet compris, prétendent que la pénurie d’eau qui frappe, avec la dureté que l’on sait la population martiniquaise, serait essentiellement due à des conditions climatiques exceptionnelles de sécheresse ; cette explication qui se voudrait lapidaire est à l‘examen fort peu satisfaisante. Si comme le proclame une célèbre maxime :« gouverner, c’est prévoir»! Le moins que l’on puisse dire, c’est que les donneurs d’ordres que sont la CTM et les EPCI et leurs opérateurs techniques, les fermiers, n’ont rien vu venir; la raison en est évidente : l’absence totale d’anticipation qui caractérise leur gestion de ce précieux liquide. Aucun plan pluriannuel ne vise ni à accroître la ressource disponible en fonction des besoins prévisibles ni à en sécuriser la distribution. En particulier, l’état déplorable des canalisations qui laisse fuir dans la nature plus de 40% de l’eau provenant des captages ne fait l’objet d’aucun programme opérationnel de grande ampleur visant à y remédier. C’est d’autant plus inadmissible que d’une part les usagers paient régulièrement sur leur facture une taxe destinée précisément à l’entretien des réseaux, d’autre part des fonds importants actuellement disponibles restent inutilisés, lesquels en outre pourraient être significativement abondés par les fonds européens.

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Un modèle de financement des services d’eau et d’assainissement à bout de souffle

Intercommunalités de France, la FNCCR et la FP2E dressent aujourd’hui le constat d’un modèle de financement des services d’eau et d’assainissement à bout de souffle. La sobriété hydrique et le renforcement de la réglementation conduisent les collectivités à faire face à un véritable mur d’investissements. Dans ce contexte, il est essentiel de garantir la soutenabilité économique des services, en veillant à concilier efficacité environnementale, équilibre économique et équité sociale. Pour y parvenir, Intercommunalités de France, la FNCCR et la FP2E remettent 25 propositions concrètes, appuyées sur les témoignages des élus et les retours d’expérience des collectivités.

L’équation impossible des services d’eau et d’assainissement dans le contexte de sobriété

Alors que la ressource en eau est désormais sous tension, notamment sous l’effet du changement climatique, les Français se déclarent de plus en plus préoccupés par le risque de pénurie et témoignent d’inquiétudes autour de la qualité de l’eau. Dans ce contexte de prise de conscience collective, les élus font part de leurs préoccupations : avec un retard d’investissements de 15 milliards d’euros par an à rattraper sur cinq ans, liés à la modernisation des réseaux et des infrastructures, la France doit accélérer pour adapter ses services d’eau au changement climatique.

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Dans moins de vingt années la Martinique aura perdu près de 10 % de son territoire

Une proposition de loi signée, entre autres, par Marcellin Nadeau, soumise au vote ce jeudi

Le député (GDR) de Martinique, Marcellin Nadeau, et quelques autres(*) soumet ce jeudi au vote de ses collègues de l’Assemblée nationale une proposition de résolution « visant à adapter nos politiques publiques au changement climatique », notamment en ce qui concerne le recul du trait de côte.

Madinin’Art présente l’exposé des motifs et résume la proposition de loi.

Dans un article de mars 2022, Tahiti-infos rapporte les propos d’une habitante de Hao, un atoll des Tuamotu en Polynésie française : « J’habite en bord de mer, j’ai connu des montées de lagons, des fortes houles ou des vents forts, c’est normal une ou deux fois par an… Mais depuis quelques années, cela s’est accéléré, environ tous les deux mois, nous subissons une montée de la mer. Le sable de la plage n’a plus le temps de revenir, la mer envahit tout l’espace et creuse sous les racines des arbres ». Les effets des changements climatiques, notamment pour les villes côtières et insulaires, ne sont donc plus une fiction mais une réalité à traiter en urgence.

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Climat : victoire « historique » des États insulaires devant le tribunal maritime de l’ONU

— Par Sabrina Solar —

Le Tribunal International du Droit de la Mer a rendu, mardi 21 mai 2024, une décision historique en faveur de plusieurs petits États insulaires. Ces nations, incluant Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Saint-Kitts-et-Nevis, et Sainte-Lucie, ont intenté une action en justice pour renforcer les obligations climatiques des États signataires de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (UNCLOS). Cette décision pourrait avoir des implications significatives pour les litiges climatiques futurs.

Une révision inédite de la pollution marine

La juridiction basée à Hambourg, en Allemagne, a statué que les émissions de gaz à effet de serre (GES) doivent être considérées comme une forme de pollution marine. Ce jugement s’appuie sur la définition de la pollution marine dans la Convention de l’ONU, qui inclut toute « introduction par l’homme, directement ou indirectement, de substances ou d’énergie dans le milieu marin (…) qui entraîne ou est susceptible d’entraîner des effets délétères ». Le tribunal a ainsi clarifié que les émissions de GES relèvent de cette définition, en raison de leurs effets sur le réchauffement climatique et l’acidification des océans.

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Les Écologistes en Outre-mer : replaçons les enjeux locaux au centre des décisions nationales et européennes !

Pendant 10 jours, Marine Tondelier, Secrétaire nationale du parti les Écologistes, s’est rendue dans les départements d’Outre-mer. Entre la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, les Écologistes sont allé•es à la rencontre des différent•es acteurs et actrices de la transition écologique. 

« L’objectif de notre visite en Guadeloupe, en Martinique puis en Guyane, c’est non pas pour aller donner des leçons ni pour asséner des solutions comme ça vu de haut mais pour venir écouter. Je viens avec beaucoup d’humilité. »

Avec les élu•es du territoire, les pêcheur•euses, les agriculteur•rices, les associations, les syndicats et les populations autochtones, le groupe a échangé et débattu sur les enjeux du territoire mais surtout sur les solutions apportées. 

Guadeloupe

Premier jour, l’équipe a retrouvé un ami écologiste de longue date, Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre. Iels ont évoqué les réalisations écologiques concrètes de la ville. L’écologie est belle et bien une solution globale au divers problèmes du territoire. 

Ensuite, lors du deuxième jour, Marine Tondelier a eu l’occasion de rendre visite à la coopérative d’Yvelle Athalys, une des pionnières de l’agriculture bio en Guadeloupe !

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Bilan de la situation et enjeux de conservation pour la faune de Martinique

15 espèces ont déjà disparu, 62 sont en danger et 56 autres menacées

— Par Sabrina Solar —

Située au cœur d’un point chaud de la biodiversité mondiale, la Martinique présente un patrimoine naturel remarquable mais fortement menacé. Avec un taux d’endémisme de 13 %, de nombreuses espèces animales uniques contribuent à la richesse biologique particulière de l’île.

État des Lieux

Mené dans le cadre de la Liste rouge nationale, l’état des lieux réalisé porte sur 427 espèces indigènes, dont près de 15 % apparaissent menacées. Les analyses concernent des espèces vertébrées et invertébrées dans les milieux marins, d’eau douce et terrestres, incluant notamment les oiseaux, les mammifères, les reptiles, les amphibiens, les mollusques, les poissons et macro-crustacés d’eau douce, les libellules, les papillons de jour et certains coléoptères. Au total, 15 espèces ont déjà disparu, 62 sont menacées et 56 autres sont quasi menacées.

La destruction et la fragmentation des habitats par l’urbanisation et les aménagements représentent les principales menaces pour les espèces animales de Martinique. Les milieux forestiers, particulièrement les forêts semi-humides du Sud, sont les plus touchés. Ces forêts sont l’unique habitat de nombreuses espèces, telles que le Pleurodonte déprimé, un escargot classé “En danger critique”, et les coléoptères xylophages comme le longicorne Dendrobias maxillosus, classé “Vulnérable”.

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La baisse des émissions de gaz à effet de serre en France : entre progrès et défis

— Par Sabrina Solar —

En 2023, la France a enregistré une réduction significative de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), marquant une baisse de 5,8 % par rapport à l’année précédente, selon le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA). Cette performance fait suite à une diminution de 2,7 % en 2022 et représente la troisième année avec la baisse la plus marquée depuis le début des relevés. Ces résultats témoignent d’un progrès notable dans les efforts de la France pour lutter contre le changement climatique.

Les facteurs de la réduction des émissions

Le rapport du CITEPA souligne une contribution inédite de tous les grands secteurs émetteurs, incluant l’énergie, les transports, les bâtiments et l’agriculture, à cette baisse des émissions. Cette convergence de réductions sectorielles a été facilitée par plusieurs facteurs conjoncturels. Un hiver doux, le ralentissement économique dû à l’inflation, la réduction de certains vols internes et le redémarrage de réacteurs nucléaires ont tous joué un rôle dans la diminution des émissions de CO2.

Les objectifs et les défis restants

Malgré ces avancées, la France n’est pas encore sur une trajectoire assurée vers ses objectifs climatiques de long terme.

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Se laver les mains… à sec !

— Par Yan Monplaisir —

Nous sommes très nombreux à ne pas accepter le fatalisme que voudrait nous imposer la plupart de nos dirigeants.

Tout serait la faute au changement climatique contre lequel nous ne pouvons rien, sinon changer notre mode de vie et nos habitudes…

Il serait inutile de chercher ailleurs les causes de cette situation scandaleuse et catastrophique, qui prive d’eau : nos hôpitaux, nos personnes âgées, nos entreprises, voire quasiment toute la population, dans un territoire où la ressource existe et où on peut même convenir qu’elle est abondante.

Ma culture d’entrepreneur et mon sens des responsabilités me commandent de ne pas accepter ce fatalisme coupable.

Les Martiniquais n’auraient jamais dû subir cette épreuve. Si « les spécialistes des affaires des Martiniquais », acceptaient enfin d’assumer leurs responsabilités.

Le fait d’être reconnu responsable, en politique ne vise ni à soumettre le coupable à un rituel expiatoire, ni à fustiger, tel ou tel élu, voir tel ou tel parti.

Cessons, pour des motifs inavouables, de nier la réalité et de prolonger dans des missions, où ils se sont prouvés défaillants, des Martiniquais dont le seul mérite serait d’appartenir à un groupe politique, à la famille ou au cercle des amis de ce parti.

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Lettre ouverte du collectif des ouvriers (ères) agricoles empoisonnés (es)…

…par les pesticides au  peuple martiniquais

— Par Yvon Sérénus, pour le collectif —

Le Collectif des Ouvriers (ères) Agricoles Empoisonné(e)s par les Pesticides s’est constitué en décembre 2019 pour défendre les droits des milliers de victimes du crime d’empoisonnement. Ceux qui, alors qu’ils étaient en première ligne dans l’épandage des produits toxiques, décimés par de nombreuses et lourdes pathologies, étaient totalement ignorés, avaient décidé de s’organiser pour obtenir Justice et Réparation.

Le combat mené aux côtés d’autres organisations et avec un soutien quasi unanime de la population et des élus a permis quelques avancées, comme le dépistage gratuit du chlordécone et la création du CRPPE (Centre Régional de Pathologie Professionnel et Environnemental). La médiatisation internationale concernant le «scandale du chlordécone» et la dénonciation du non-lieu prononcé par la justice dans cette affaire ont contraint le Gouvernement à reconnaître sa part de responsabilité et à proposer des dispositifs d’indemnisation à une petite partie des victimes au titre de maladies professionnelles.

Notre collectif tient à dénoncer les manœuvres scandaleuses de l’État et de ses administrations visant à empêcher une véritable réparation des préjudices subis par les victimes.

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Jouer aux apprentis sorciers avec le climat : la folie des projets de géo-ingénierie

Par Emmanuelle Rio, François Graner & Roland Lehoucq (*) —

L’inquiétude quant au changement climatique grandit et fait malheureusement naître des projets aussi grandioses qu’alarmants. La géo-ingénierie, c’est-à-dire les interventions à l’échelle de la planète entière grâce à la technologie, s’avère fertile en idées mais malgré tout controversée. Si la Terre se réchauffe, c’est qu’elle reçoit plus d’énergie du Soleil qu’elle n’en émet vers l’espace : on dit qu’elle n’est plus à « l’équilibre radiatif ». D’après le GIEC, cette situation est sans aucun doute possible la conséquence de l’accumulation dans l’atmosphère des gaz à effet de serre émis par l’humanité depuis le début de l’ère industrielle.

Pour réduire le déséquilibre énergétique du système Terre, nommé forçage radiatif, la géo-ingénierie propose, par exemple, de limiter le rayonnement solaire frappant la Terre ou d’en renvoyer plus vers l’espace. Il serait possible, entre autres, de déployer des parasols spatiaux ou d’injecter massivement dans la stratosphère un aérosol diffusant la lumière solaire : du dioxyde de soufre.

Géo-inégnierie : des projets fous réalisables ou non ?

Ces propositions ont-elles quelque pertinence ?

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Agriculture durable : permaculture, biodynamie, bio… apprenez à faire la différence

— Par Marie-Liesse Vermeire(*) & Raphaël Belmin (**) —

Le modèle dominant de l’agriculture conventionnelle, parfois également appelée industrielle ou intensive, est de plus en plus contesté. Ce système de production agricole, qui cherche à maximiser la production grâce au travail des machines et à des intrants divers (engrais et pesticides de synthèses, semences hybrides, carburant pour les machines, eau d’irrigation…), est décrié pour ses conséquences. Pour n’en citer que quelques-uns : dégradation des sols, pollution de l’environnement, effondrement de la biodiversité, émissions de gaz à effet de serre, détresse des communautés rurales, inégalités mondiales… Alors, quelle agriculture durable imaginer ?

Il existe en effet d’autres modèles : l’agriculture biologique, l’agriculture régénérative, l’agriculture de conservation, l’agriculture climato-intelligente, la biodynamie, la permaculture ou encore l’agroécologie. Porteuses de nombreuses promesses, ces agricultures ne sont cependant pas toujours faciles à différencier et à évaluer. Nous proposons de les passer au crible pour mieux les distinguer dans leur positionnement, leurs objectifs et leurs pratiques.

La nature comme dénominateur commun

Toutes ces formes d’agriculture durable proposent d’imiter ce qui se passe dans la nature et de travailler de concert avec elle pour produire des aliments de manière durable.

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L’aggravation du blanchissement des coraux : un appel à l’action mondiale

— Par Sabrina Solar —

Les coraux, ces écosystèmes marins fragiles, continuent de souffrir sous l’effet des températures océaniques record. L’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a récemment alerté sur l’intensification d’un épisode massif de blanchissement des coraux, touchant désormais 62 pays et territoires. Ce phénomène, qui a débuté mi-avril, ne cesse de s’étendre et devrait persister cet été, affectant de nouvelles zones, notamment les Caraïbes et la Grande Barrière de Corail en Australie.

Le blanchissement des coraux, caractérisé par l’expulsion des algues symbiotiques vitales pour leur survie, résulte principalement du réchauffement climatique et des activités anthropiques. Les températures océaniques record, exacerbées par le phénomène El Niño, mettent en péril la survie des récifs. Le dernier mois d’avril a été le plus chaud jamais enregistré dans les mers, marquant le treizième mois consécutif de températures records. Cette accumulation de chaleur, particulièrement dans l’océan Atlantique, est sans précédent.

Derek Manzello, coordinateur du programme dédié aux coraux de la NOAA, exprime son inquiétude : « Depuis l’annonce de ce nouvel épisode, neuf autres pays et territoires, dont l’Inde et le Sri Lanka, ont rapporté un blanchissement sévère des coraux.

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Le septennat perdu d’Emmanuel Macron

Le 14 mai 2017 la passation de pouvoir entre François Hollande et Emmanuel Macron a lieu au palais de L’Élysée. Elle est suivie de la cérémonie d’investiture du nouvel élu où il prononcera ces mots :« Je ne céderai rien sur les engagements pris vis à vis des Français »

7 ans plus tard, l’équivalent d’un septennat Macron, où en sommes nous ?

Au delà des beaux discours et des mesures symboliques, ces 7 ans constituent un recul sur l’écologie, la justice sociale, la démocratie et l’Europe. Téléchargez le bilan complet

Un septennat perdu pour l’environnement

👉 Soutien de la répression de Sainte-Soline, soutien à Gérald Darmanin qui traite les écologistes 
d’ “écoterroristes”.

👉 Malgré les promesses d’interdiction, le glyphosate est toujours autorisé.

👉 Un président pro-chasse : baisse le coût du permis de chasse, promulgation d’arrêtés autorisant la chasse “traditionnelle” aux oiseaux pourtant illégales…

👉 Poursuite de la construction de l’A69 malgré l’expertise des scientifiques.

👉 80% des mesures proposées par la Convention citoyenne ont fait l’objet de dérogation.

👉 Sacrifice de la sécurité nucléaire avec la fusion des 
2 instances de sûreté : l’ANSN et l’IRSN.

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Les banques françaises face à leur double discours sur le climat

Entre promesses vertes et financement des énergies fossiles

— Par Sabrina Solar —

Les récents rapports sur le financement des énergies fossiles par les grandes banques françaises révèlent une réalité alarmante qui ébranle les fondements même des engagements climatiques. Malgré les discours en faveur de la durabilité et de la lutte contre le changement climatique, les données brutes peignent un tableau sombre de l’implication persistante des institutions financières dans le soutien à une industrie dont les effets néfastes sur l’environnement sont largement documentés.

Selon le rapport annuel « Banking on Climate Chaos », publié conjointement par plusieurs organisations internationales, la France se distingue comme l’un des principaux acteurs du soutien financier aux énergies fossiles à l’échelle mondiale. Entre 2021 et 2023, pas moins de 67 milliards de dollars ont été alloués par les grandes banques françaises à des projets liés aux énergies fossiles, plaçant ainsi le pays en deuxième position, juste derrière les États-Unis, dans ce triste classement.

Cette somme colossale de financements, répartie principalement entre quatre grandes banques françaises – BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et la BPCE – représente près de 99% du soutien financier total aux énergies fossiles en France sur la période étudiée.

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« La guerre de l’eau », une enquête de Rémi Dybowski Douat

Du lundi 13 mai au jeudi 16 mai sur France Culture
Pour LSD, Rémi Dybowski Douat enquête sur l’eau. Celle qui coule, ou pas, du robinet, inquiète le monde agricole et des citoyens de plus en plus nombreux. Indispensable à la survie, elle vient à manquer et devient objet politique à part entière.

Le récent épisode de Sainte-Soline, où 25 000 manifestants se mobilisaient contre les méga-bassines, a marqué par son intensité. Il annonce un bouleversement radical : sur fond d’un futur asséché par le changement climatique, l’eau et l’enjeu de sa juste répartition sont brutalement sortis d’un débat entre experts et techniciens pour devenir des questions politiques de premier plan, objet d’une appropriation commune aux aspirations démocratiques. C’est ce mouvement de fond d’une remise en cause citoyenne de l’usage et du partage d’un bien commun que cette série entend traiter.
Pour comprendre ce qui se joue, les quatre épisodes de cette série documentaire partent de questions très concrètes. Nos petits gestes du quotidien ont-ils du sens face à l’urgence
climatique et au manque d’eau ? D’où vient concrètement l’eau que nous buvons ?

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Voile de sable : la Guadeloupe prise au piège de la pollution

— Par Sabrina Solar —

La Guadeloupe se retrouve une fois de plus sous l’emprise d’une alerte rouge, signalant une pollution alarmante aux particules fines. Mercredi 8 mai, Gwad’air, l’organisme surveillant la qualité de l’air, a émis cette alerte pour la deuxième fois en moins d’un mois, suscitant de vives inquiétudes au sein de la population.
Cette pollution, provenant en grande partie du Sahara et du Sahel, s’invite régulièrement dans le ciel guadeloupéen, transportée par les alizés jusqu’aux Antilles. Les particules fines PM10(*) s’accumulent, transformant l’atmosphère en un voile impénétrable, rendant l’air irrespirable pour les habitants.
Les symptômes ne se font pas attendre : yeux qui piquent, gorge sèche, difficultés respiratoires… Les plus vulnérables, comme les jeunes enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes, sont particulièrement exposés aux effets néfastes de cette pollution. Une étude récente, datant de 2019, a même établi un lien alarmant entre l’exposition des femmes enceintes à ces particules fines et le risque accru de naissances prématurées aux Antilles.

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