— Par Dr Jean ROGER, géophysicien marin —
La Mer des Caraïbes et ses plages de sable blanc attirent depuis des décennies nombre de touristes qui fuient la grisaille hivernale du vieux continent. Pour pallier à la demande en hébergements, de nombreux investisseurs ont établi leurs quartiers dans ces îles paradisiaques et y ont construit toutes sortes de bâtiments, allant de simples résidences particulières aux immenses complexes hôteliers pouvant accueillir des centaines de clients. Bien souvent, ces derniers ont prit la place des mangroves et autres forêts littorales et les quantités astronomiques de polluants (produits phytosanitaires, eaux usées, etc.) rejetées dans les eaux côtières, ont gravement endommagé les récifs coralliens. Or ces deux écosystèmes, aussi fragiles qu’absolument nécessaires au maintien de l’équilibre de la biodiversité des Caraïbes, jouent également un rôle non négligeable de défense de la frange côtière face aux divers assauts de la mer. Ce sont de véritables barrières qui, si elles ne les stoppent pas, réduisent l’impact des submersions marines, notamment en terme d’atténuation des courants lors d’épisodes de forte houle, de surcote de tempête ou encore de tsunami.