— Par Jean-Jacques Régibier —
Tandis que les réactions scandalisées à la ré-autorisation du glyphosate se multiplient, le vote des Etats membres, lundi, met à nu le fonctionnement d’une Union européenne soumise aux intérêts des multinationales, et qui fait fi aussi bien de l’avis de ses citoyens, que de leur santé.
Le vote du glyphosate, après celui du CETA, sera-t-il le vote de trop, celui qui va mettre à mal durablement, la crédibilité déjà bien entamée d’une Union européenne réduite à défendre becs et ongles les intérêts privés d’une multinationale dont on sait qu’elle a dépensé des fortunes en lobbying, pour forcer une décision qui lui attribue aujourd’hui l’un des marchés les plus juteux du siècle ?
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A écouter les réactions de colère qu’a suscité le vote prolongeant pour 5 ans l’autorisation d’emploi du glyphosate, beaucoup le pensent.
« En accordant un sursis supplémentaire à Monsanto, Bayer et compagnie, la Commission européenne balaie le principe de précaution et la santé du revers de la main, » dénoncent ensemble les ONG « Générations futures », « Foodwatch » et « la Ligue contre le Cancer », qui remarquent que pourtant « tout convergeait vers une interdiction : la pression des citoyens qui réclamaient la sortie du glyphosate, de nombreuses organisations dont des associations d’anciens agriculteurs malades, des députés français et européens, le scandale des Monsanto’s Papers, la polémique autour de l’évaluation scientifique, etc… »