Catégorie : Ecologie

Cacao, les nouveaux défis d’une culture millénaire

— Par Christian Cilas (*) —

Riche et complexe, l’histoire du cacaoyer remonte à environ 3500 av. J.-C. Les Olmèques, l’une des premières civilisations mésoaméricaines, sont souvent considérés comme les premiers à l’avoir cultivé. Ils utilisaient les fèves pour préparer une boisson amère, qui était fréquemment agrémentée d’épices et de piments. Des recherches encore plus récentes indiquent que le recours aux fèves de cacao existait déjà dans la haute Amazonie (actuellement l’Équateur et le Pérou) aux alentours de 5000 av. J.-C.. Les premières plantations organisées, néanmoins, semblent avoir été réalisées dans la région de Soconusco par les Aztèques et les Mayas, parfois avec des systèmes de drainage et d’irrigation.

Le cacao tenait chez les Mayas une place centrale : ils y voyaient un don des dieux et s’en servaient dans des cérémonies religieuses, souvent mélangé avec de l’eau, du miel et des épices pour créer une boisson festive, appelée “xocolatl”. Les fèves de cacao étaient également utilisées comme monnaie, ce qui témoigne de leur valeur économique. Les Aztèques, qui ont succédé aux Mayas, bien que les deux civilisations aient coexisté pendant plusieurs siècles, ont continué cette tradition.Lorsque

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Pollution de l’air : les zones à faibles émissions (ZFE) en quatre questions

La suppression des zones à faibles émissions (ZFE) a été votée en commission à l’Assemblée nationale le 27 mars 2025, dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique. Mais en quoi consistent exactement les ZFE ? Pourquoi sont-elles remises en cause ? L’essentiel en quatre questions.

Une ZFE est un espace dans lequel le trafic des véhicules les plus polluants est limité. La ZFE a remplacé la zone à circulation restreinte (ZCR) avec la loi d’orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019. Les ZFE ont été mises en place dans les agglomérations pour répondre aux normes européennes de qualité de l’air lorsqu’elles sont dépassées (40 000 décès par an sont dus aux émissions de particules fines selon Santé publique France). L’objectif est d’inciter les automobilistes à acheter des véhicules moins polluants.

À cet égard, l’État a été condamné plusieurs fois et sous astreinte à prendre des mesures contre la pollution de l’air (décision du Conseil d’État du 24 novembre 2023, notamment).

La loi climat et résilience du 22 août 2021 a étendu les ZFE à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants en cas de dépassements des valeurs recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins trois années sur les cinq dernières années civiles.

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Inégalités: l’Outre-mer toujours exclu des droits fondamentaux

Le 31 mars 2025, les associations engagées dans la défense des droits des populations antillaises ont essuyé un revers juridique majeur. Le Comité européen des droits sociaux (CEDS), organe du Conseil de l’Europe, a rejeté leur requête concernant les graves inégalités qui existent entre la France métropolitaine et ses territoires d’Outre-mer, notamment en Guadeloupe et en Martinique. Ce rejet porte un coup dur à l’espoir de voir enfin reconnu le préjudice causé par la pollution au chlordécone et les crises liées à l’accès à l’eau potable dans ces territoires.

Les associations, dont la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH), et Kimbé Rèd FWI, avaient saisi le CEDS en mars 2024 pour dénoncer ces inégalités historiques et réclamer des réparations pour les graves conséquences environnementales et sanitaires du pesticide chlordécone, utilisé jusqu’en 1993, ainsi qu’une amélioration de l’accès à l’eau en Guadeloupe. Cependant, cette demande a été jugée irrecevable par le CEDS, qui a estimé que la Charte sociale européenne, bien que ratifiée par la France, ne s’applique pas aux territoires d’Outre-mer.

Le CEDS a ainsi ouvertement écarté la possibilité pour les populations ultramarines de faire valoir leurs droits économiques et sociaux à l’échelle européenne, mettant en lumière un vide juridique qui persiste depuis des décennies.

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4ème édition de DéKLIk Matinik – Samedi 5 avril 2025

Samedi 5 avril 2025 de 8h00 à 17h30 à l’écolieu de Tivoli, à Fort-de-France

La 4ème édition de la journée DéKLIk Matinik, , s’annonce comme un rendez-vous pour sensibiliser et agir face aux enjeux climatiques et environnementaux. Organisé autour de la thématique « S’adapter et créer nos propres imaginaires », cet événement propose une journée riche en activités, échanges et découvertes pour toute la famille.

Une journée de sensibilisation active

DéKLIk Matinik vous invite à prendre part à des ateliers, des conférences interactives, des tables rondes et des animations ludo-éducatives qui abordent des sujets cruciaux pour notre avenir, tels que le changement climatique, la biodiversité, l’eau, la santé, et la transition alimentaire. La journée sera marquée par un accent particulier sur l’Océan, avec 2025 étant l’Année de la Mer. Vous pourrez participer à des discussions sur les enjeux océaniques, les zones humides, ainsi que des marches et des échanges autour de cette thématique essentielle.

Les intervenants, comprenant des experts, des scientifiques, des associations et des créateurs locaux, offriront des perspectives diverses sur l’adaptation, la résilience et les pratiques de demain. La Fresque du Climat, Météo France, et des collectifs comme Tous au Compost et Kreyogene seront présents pour nourrir la réflexion et encourager l’action citoyenne.

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Pêche durable : une étude révèle pourquoi la taille du bateau ne fait pas tout

— Par collectif (*)

Toutes les flottilles de pêche n’ont pas les mêmes impacts environnementaux, ni les mêmes performances économiques et sociales. Il est ainsi courant d’opposer les gentils petits pêcheurs artisans, et les grands méchants industriels. Mais qu’en est-il exactement ? Dans cette analyse récemment publiée, nous évaluons les empreintes environnementales et les performances socio-économiques des flottilles de pêche françaises opérant dans l’Atlantique Nord-Est. En fonction de la taille des navires et des engins de pêche utilisés, 42 flottilles sont identifiées. Elles agrègent 2 700 navires et débarquent en moyenne 386 000 tonnes de produits de la mer par an, soit près des trois-quarts de l’ensemble des pêches françaises. Pour chacune d’elles, les bases de données européennes publiques permettent de calculer :

  • cinq empreintes environnementales : la surexploitation des ressources naturelles, la capture de poissons juvéniles, l’abrasion des fonds marins, le risque de captures d’espèces sensibles (mammifères et oiseaux marins) et les émissions de CO2 ;
  • cinq indicateurs de performance économique et sociale : l’emploi direct, les salaires, la valeur ajoutée (qui mesure la richesse créée), l’excédent brut d’exploitation (qui mesure la rentabilité), et les subventions (dont la détaxe gasoil).

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L’avenir du cacao : il y a urgence à préserver un trésor millénaire

— Par Christian Cilas (*) —

Riche et complexe, l’histoire du cacaoyer remonte à environ 3500 av. J.-C. Les Olmèques, l’une des premières civilisations mésoaméricaines, sont souvent considérés comme les premiers à l’avoir cultivé. Ils utilisaient les fèves pour préparer une boisson amère, qui était fréquemment agrémentée d’épices et de piments. Des recherches encore plus récentes indiquent que le recours aux fèves de cacao existait déjà dans la haute Amazonie (actuellement l’Équateur et le Pérou) aux alentours de 5000 av. J.-C.. Les premières plantations organisées, néanmoins, semblent avoir été réalisées dans la région de Soconusco par les Aztèques et les Mayas, parfois avec des systèmes de drainage et d’irrigation.

Le cacao tenait chez les Mayas une place centrale : ils y voyaient un don des dieux et s’en servaient dans des cérémonies religieuses, souvent mélangé avec de l’eau, du miel et des épices pour créer une boisson festive, appelée “xocolatl”. Les fèves de cacao étaient également utilisées comme monnaie, ce qui témoigne de leur valeur économique. Les Aztèques, qui ont succédé aux Mayas, bien que les deux civilisations aient coexisté pendant plusieurs siècles, ont continué cette tradition.Lorsque

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Chlordécone : C’est quoi le préjudice d’anxiété, base légale de la condamnation de l’Etat ?

Le préjudice d’anxiété est une notion juridique qui désigne la souffrance psychologique ressentie par une personne en raison de l’incertitude liée au développement d’une maladie grave suite à son exposition à un risque, généralement professionnel. Ce préjudice est souvent associé à l’exposition à des substances dangereuses, telles que l’amiante, les produits chimiques ou d’autres agents toxiques. Bien qu’il s’agisse d’un dommage psychologique, il est désormais reconnu et indemnisé par le droit français, comme en témoigne plusieurs décisions de justice, notamment en ce qui concerne l’amiante.

Le concept du préjudice d’anxiété a été consacré pour la première fois en France par la Cour de cassation en 2010, dans une affaire impliquant des travailleurs exposés à l’amiante. Bien que ces travailleurs n’aient pas encore développé de maladies graves, ils vivaient dans une angoisse permanente de contracter des pathologies graves, telles que le cancer de la plèvre, en raison de leur exposition prolongée à ce matériau toxique. Cette décision a ouvert la voie à la reconnaissance de la souffrance psychologique liée à l’incertitude de la maladie, et l’indemnisation des victimes a été étendue à d’autres situations où un risque similaire existait.

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Chlordécone : l’État reconnu responsable, mais l’indemnisation des victimes reste limitée

La cour administrative d’appel de Paris a rendu, ce mardi 11 mars, une décision historique concernant le scandale du chlordécone aux Antilles. L’État a été reconnu responsable des fautes commises dans l’autorisation et l’usage prolongé de ce pesticide hautement toxique, utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique entre 1972 et 1993. La cour a estimé que l’État doit indemniser les victimes présentant un préjudice moral d’anxiété lié à l’exposition au chlordécone, une substance qui a contaminé de manière durable les sols, l’eau, et la chaîne alimentaire des deux îles.

Cette décision, attendue de longue date par les plaignants, fait suite à une plainte collective déposée par 1 286 personnes, principalement de Guadeloupe et de Martinique. La cour a jugé que l’État avait commis des fautes en prolongeant l’autorisation de mise sur le marché de l’insecticide, malgré son interdiction en France métropolitaine en 1990, et en n’agissant pas suffisamment pour évaluer et limiter la pollution qui en résultait. De plus, la cour a souligné la lenteur de l’État à éliminer les stocks de chlordécone après l’interdiction et à informer la population sur les risques sanitaires liés à cette pollution.

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Chlordécone : Lutte pour la justice et les indemnités des victimes aux Antilles

Meeting d’information à la Maison des Syndicats (FdF) le 11 mars à partir de 18h

— Par Sabrina Solar —

Le 11 mars 2025, la Cour administrative d’appel de Paris se prononcera sur le sort des demandes d’indemnisation des 1 286 plaignants exposés au chlordécone, un pesticide hautement toxique, utilisé en Guadeloupe et en Martinique entre 1972 et 1993. Ce jour-là, les victimes espèrent enfin obtenir une réparation pour le préjudice d’anxiété qu’elles ont subi. Ces hommes et femmes, exposés à ce poison durant des décennies, réclament une indemnisation de 15 000 euros chacun. Mais au-delà de l’indemnisation, leur principale demande reste que l’État français assume enfin sa responsabilité dans ce scandale sanitaire majeur.

Le chlordécone a été massivement utilisé pour lutter contre le charançon dans les bananeraies antillaises, malgré les alertes croissantes sur sa toxicité. Bien qu’interdit en France métropolitaine dès 1990, le pesticide est resté en usage dans les départements d’outre-mer, où il a gravement contaminé les sols, les nappes phréatiques et les milieux marins. Cette situation a duré jusqu’en 1993, lorsque l’État a finalement cessé son autorisation d’utilisation.

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Allergies aux pollens : un fléau sous-estimé qui s’aggrave avec le climat

— Par Nhân Pham Thi (*) —

À la faveur d’un temps presque printanier, les allergies aux pollens étaient déjà de retour avec un risque jugé très élevé sur une bonne partie du territoire un mois avant la date officielle du printemps, avant même la fin du mois de février. À noter que, selon la météo, et en particulier à l’arrivée de pluies, ce risque peut ensuite baisser… provisoirement. Je suis spécialisé dans le domaine des allergies respiratoires liées, notamment, au contact avec les allergènes présents dans l’air. Je constate qu’en général, les patients viennent nous consulter lorsque leurs symptômes sont déjà bien avancés.

Certaines allergies respiratoires sévissent toute l’année et concernent les acariens, des animaux ou encore des moisissures. D’autres, comme les allergies aux pollens d’arbres (bouleau, frêne…) ou d’herbacées (armoise, ambroisie…), sont saisonnières.En France, près d’un adulte sur trois et 20 % des enfants de plus de 9 ans souffriraient de rhinites saisonnières provoquées par une allergie aux pollens, plus connue sous l’appellation de « rhume des foins », selon des chiffres de l’Agence de sécurité sanitaire (Anses).

Nez bouché, sommeil et vie sociale altérés, crises d’asthme

Selon l’association Asthme & Allergies, il s’écoulerait en moyenne sept ans entre l’apparition des premiers symptômes et la consultation d’un allergologue, pour diverses raisons.

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Aux États-Unis, la course à la sauvegarde des données climatiques effacées par Trump

— Par Eric Nost & Alejandro Paz (*) —

Les informations sur Internet semblent être là pour toujours, mais elles ne sont permanentes que dans la mesure où certaines personnes choisissent de les rendre permanentes. C’est ce que montre la deuxième administration Trump à travers ses efforts pour démanteler les agences scientifiques ainsi que les données et les sites Internet qu’elles utilisent pour communiquer avec le public. Les cibles vont de la santé publique à l’étude de la démographie en passant par les sciences du climat.

Nous sommes respectivement documentaliste de recherche et spécialiste des politiques, et nous appartenons à un réseau appelé Public Environmental Data Partners, une coalition d’organisations à but non lucratif, d’archivistes et de chercheurs. Celles-ci s’appuient, dans leur travail, sur des données fédérales et s’efforcent de faire en sorte que ces données restent à la disposition du public.

L’importance des sites gouvernementaux et de leurs données climatiques

Au cours des trois premières semaines du second mandat de Trump, nous avons vu des agences supprimer l’accès à au moins une douzaine d’outils d’analyse du climat et de la justice environnementale.

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Polluants éternels : l’essentiel sur les PFAS en 6 questions

Le Parlement a adopté un texte visant à lutter contre les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS dits « polluants éternels »). Vie-publique fait le point en six questions sur ce sujet de santé publique.

1 Qu’appelle-t-on « polluants éternels » ou PFAS ?

Les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (Per and PolyFluorinated Alkyl Substances), dites PFAS, constituent un ensemble de plusieurs milliers de composés chimiques. leur nombre exact n’est pas connu : 256 seraient produits industriellement mais il pourrait en exister entre 4 000 et 14 000.  Il existe deux catégories de PFAS : 

  • les PFAS polymères obtenus par assemblage de molécules contenant du fluor ;
  • les PFAS non-polymères.

Emballages alimentaires, textiles (Gore-Tex, par exemple), revêtements des poêles, cosmétiques… les PFAS sont utilisés dans la fabrication de nombreux produits industriels de consommation courante depuis les années 1950. Ces molécules sont aussi répandues dans les secteurs de la santé (les médicaments, par exemple) ou de la transition énergétique (panneaux solaires, batteries…). 

Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, ces substances ne se dégradent pas dans l’environnement et polluent l’eau, l’air, les sols et les sédiments.

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Des ventilateurs aux vélos cargos 

— Par l’association Les Vélos Marin Martinique

Subventions, un modèle à la dérive

Le mardi 18 février dernier en Martinique, une entreprise spécialisée dans l’isolation thermique a lancé une offre de vélos cargos à zéro euro, tentant d’en écouler un maximum avant une éventuelle évolution réglementaire. En théorie, une telle initiative aurait pu avoir un impact positif en mettant sur l’île près de 50 000 vélos cargos (chiffre annoncé par la société Coop Écologie). Cependant, la démarche ressemblait davantage à une opération opportuniste désespérée qu’à un projet réellement structurant. L’entreprise, visiblement au courant d’une évolution rapide de la situation, a joué la carte de l’urgence pour maximiser ses ventes.

Nous avons été sollicités avec insistance par Coop Écologie, qui nous a pressés de signer rapidement :
« Dépêchez-vous, signez vite, car dans quelques jours, ce ne sera plus possible ! »
Cette précipitation, loin de rassurer, a suscité des doutes sur les véritables intentions derrière cette opération.

 Ce n’était d’ailleurs pas la première intervention de cette entreprise dans le domaine de la transition écologique. Elle s’était déjà illustrée par la distribution gratuite de brasseurs d’air dans plusieurs hlm de l’île.

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Restauration de la mangrove de Port Cohé: c’est parti!

— Par Sabrina Solar —

Le projet de Reconquête et résilience de la mangrove de Port Cohé a été officiellement lancé le 20 février 2025, marquant ainsi le début d’une initiative écologique ambitieuse visant à restaurer cet écosystème vital. Ce projet, porté par l’association Roots of the Sea – Rasin Lanmè, bénéficie du soutien de la Cacem et de la ville du Lamentin, dans le cadre du programme européen Bestlife2030. Il a pour objectif de rétablir l’équilibre entre les activités humaines et la biodiversité locale, contribuant ainsi à la préservation de la mangrove.

Le lancement a été symbolisé par la plantation de trois palétuviers, marquant une étape clé d’un projet d’envergure. D’une superficie totale de 1 800 m², cette initiative se déploiera en quatre phases, chacune visant à restaurer et revitaliser la mangrove. Dans un premier temps, le projet prévoit l’élimination des remblais, déchets et autres matériaux artificiels qui ont altéré cet espace naturel. Des analyses approfondies des sols suivront, permettant de déterminer les conditions idéales pour la replantation. Ensuite, des semences de palétuviers blancs et des propagules de palétuviers rouges seront mises en pépinière avant que, dans un an, plus de 2 000 palétuviers ne soient plantés sur les trois zones sélectionnées.

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Faire des biodéchets une ressource : la révolution de la fermentation environnementale

— Par Claire Dumas & Éric Trably.(*)  —

Les biodéchets comprennent les déchets alimentaires, les déchets verts issus des jardins, et d’autres matières organiques biodégradables provenant des ménages, de la restauration et des industries agroalimentaires. Parmi les voies de valorisation, le compostage et la méthanisation (dégradation biologique en absence d’oxygène de la matière organique en méthane) sont des procédés connus du plus grand nombre.

La fermentation environnementale est un type de biotechnologie qui propose d’utiliser un ensemble de microorganismes pour réaliser un processus fermentaire naturel dans un environnement contrôlé pour convertir les déchets complexes en produits utiles (bioénergies, molécules biosourcées d’intérêts pour utilisation en chimie verte, etc.).

Une très grande diversité microbienne dans les biodéchets

Alors que les processus microbiens sont identiques à ceux des fermentations alimentaires qui produisent yaourt, vin, bière, etc., la particularité des fermentations environnementales est de devoir faire face à une multitude de biodéchets différents qui varient en composition et dans le temps. La conversion de cette grande variété de déchets nécessite l’implication d’un grand nombre de bactéries fermentaires qui cohabitent de manière naturelle pour dégrader les déchets organiques.

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Réduire les terres rares dans les moteurs électriques

Un défi pour la transition énergétique

— Par Yacine Amara.(*) —

L’impératif de transition énergétique lié à la crise climatique a remis sur le devant de la scène scientifique et technique le « vecteur » électricité. L’utilisation de ce vecteur énergétique – c’est-à-dire, sous une forme utilisable en vue de la convertir en travail mécanique – permet de répondre à un nombre important de nos besoins, sans émettre de gaz polluants ou de gaz à effet de serre comme les combustibles fossiles.

Il faut bien entendu distinguer la production de l’électricité – qui est un défi en soi, en particulier pour les réseaux électriques, lorsqu’il s’agit de production d’électricité décarbonée et décentralisée de sources renouvelables – et son utilisation. L’un des exemples les plus visibles du renouveau de l’intérêt de l’électricité est celui de la mobilité électrique, qui va des vélos aux voitures et même jusqu’aux avions : on trouve aujourd’hui de petits avions (deux places) à propulsion purement électrique !

Le rôle clé des machines électriques dans la conversion d’énergie

Mais de quoi parle-t-on finalement lorsqu’on parle de moteur électrique ?

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« Fish & Click » : agir pour la propreté des océans grâce à la collecte citoyenne des déchets de pêche

— Par Sabrina Solar —

Le projet Fish & Click permet à chacun de contribuer activement au recensement des déchets de pêche retrouvés en mer et sur le littoral. L’objectif principal est de lutter contre la pollution plastique générée par les engins de pêche et de réduire leur impact sur les écosystèmes marins. L’application, simple d’utilisation, a été lancée en 2024 en Martinique, après avoir rencontré un grand succès sur les côtes des Hauts-de-France, de Normandie et de Bretagne.

Comment ça marche ?
Que vous soyez pêcheur, promeneur ou nageur, l’application Fish & Click vous invite à signaler toute détection de matériel de pêche perdu : filets, casiers, cordages, bouées ou encore hameçons. Lors de vos balades en bord de mer ou de vos sorties en mer, il vous suffit d’ouvrir l’application ou de vous connecter sur le site web pour indiquer l’emplacement exact de votre observation, le type de matériel trouvé et si des espèces y sont piégées. Le signalement est ensuite transmis à la Brigade d’Intervention Maritime, qui se charge de retirer les déchets des plages.

Pourquoi participer ?

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IA et consommation énergétique : un modèle à revoir d’urgence

Paul Caillon & Alexandre Allauzen(*) —

Les grands modèles de langage (Large Language Models ou LLM), comme ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google/DeepMind) ou encore les modèles génératifs d’images comme Midjourney, sont devenus en très peu de temps des outils incontournables avec des usages qui ne cessent de s’amplifier et de se diversifier. Il est vrai que la fluidité des échanges avec ChatGPT impressionne, et que les promesses de développement sont enthousiasmantes.

Néanmoins, ces promesses cachent des coûts de calcul, et donc énergétiques, considérables. Or, aujourd’hui l’idée dominante dans l’industrie des modèles génératifs est : “Plus grand est le modèle, mieux c’est.” Cette compétition s’accompagne d’une croissance de la consommation énergétique et, donc, de l’empreinte écologique qui ne peut plus être ignorée et qui questionne quant à sa pérennité et sa viabilité pour la société.

Pourquoi un tel coût énergétique ?

Un modèle génératif de texte comme un chatbot est un ensemble de paramètres numériques ajustés à partir de données pour accomplir une tâche spécifique. L’architecture dominante s’appuie sur les « transformers ».

Les transformers prennent une séquence en entrée, par exemple un prompt (soit votre question), pour la transformer numériquement.

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Bien-être animal : vers un étiquetage plus transparent pour les consommateurs

— Par Julie Chiron(*) —

L’évolution de la considération des humains à l’égard des animaux s’est également inscrite dans l’histoire du droit. Dans la tradition juridique, l’animal était assimilé par le droit comme une chose au service des humains. Du XIXe siècle aux années 1960, la protection de l’animal se limite à condamner la souffrance et les actes de cruauté, aucune norme ne concerne les conditions de vie des animaux d’élevage.

À la fin des années 1960 (Loi Mery, puis loi Grammont), de nouvelles normes de protection animale émergent et s’inscrivent dans une démarche préventive de la souffrance animale, imposant des obligations au propriétaire quant à la manière de traiter ses animaux. L’objectif est d’assurer une protection de l’animal contre les mauvais traitements mais aussi de garantir un niveau minimum de bien-être aux animaux. Le BEA s’impose désormais comme une notion clé de la protection animale, tant en droit français qu’en droit européen.

Le bien-être animal, une notion qui a évolué

D’un point de vue scientifique, l’énoncé des « Five Freedoms » (cinq libertés fondamentales : absence de faim et de soif, absence d’inconfort et de douleur, absence de douleur et de maladie, absence de peur, de détresse et liberté d’expression d’un comportement normal de son espèce grâce à un environnement adapté) a, encore récemment, fait office, à tort, de définition du BEA.

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Laitue de mer, nori, wakamé… quand les algues redéfinissent la santé

Par Nathalie Bourgougnon (*) —

Comment proposer de nouveaux aliments et ingrédients enrichis en protéines à partir de macroalgues cultivées pour le secteur de la santé ? C’est l’ambition du programme de recherche innovant PROMALG-Health ANR-23-DIVP-0005 qui vient d’être lancé en 2024. Il est en effet essentiel de rechercher des sources de protéines alternatives à la viande, comme les algues, pour répondre aux enjeux majeurs à l’échelle mondiale, mais aussi à des problématiques d’alimentation au quotidien.

D’après les données récentes de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la faim dans le monde tend à augmenter en 2024, malgré des efforts importants pour garantir l’accès à des ressources alimentaires. En 2023, près de 2,4 milliards de personnes, soit plus de 30 % de la population mondiale, souffrent d’insécurité alimentaire modérée ou sévère. Ces chiffres témoignent de l’écart grandissant par rapport aux Objectifs de développement durables (ODD), en particulier l’objectif 2 qui vise à éliminer la faim dans le monde d’ici 2030.

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Responsabilité de l’État dans l’affaire du chlordécone : le rapport accablant

La responsabilité de l’État est engagée dès le début, avec l’autorisation provisoire de vente du chlordécone en 1972. Lors du procès administratif, l’avis du rapporteur public a eu un poids important, et dans le scandale du chlordécone, ce pesticide, autorisé dans les bananeraies de Martinique et de Guadeloupe de 1972 à 1993 malgré sa toxicité, ses conclusions, formulées le 3 février, accablent l’État. Cela pourrait satisfaire les 1 286 plaignants et les trois associations qui ont soutenu la cause.

La toxicité du chlordécone, connue à court et à long terme, avait été signalée dès 1969 par un comité du ministère de l’Agriculture, comme l’a rappelé la commission d’enquête dirigée en 2019 par les députés Serge Letchimy (Martinique) et Justine Benin (Guadeloupe). Lundi, la rapporteure publique a insisté sur cette première alerte, avant de détailler les manquements de l’État, déjà partiellement reconnus en première instance.

Ainsi, en 1974 et 1976, l’autorisation de vente du chlordécone a été renouvelée « alors qu’aucune étude sur la rémanence du produit dans les sols n’avait été demandée ». De plus, aucun compte n’a été pris de l’accident de 1975 à Hopewell, aux États-Unis, où un fabricant du chlordécone a intoxiqué des dizaines de travailleurs et causé une grave pollution environnementale.

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Que savons-nous vraiment des pesticides présents dans nos assiettes ?

— Collectif(*)

La moitié des fruits et le quart des légumes cultivés en France conservent, lorsqu’ils sont consommés, au moins un pesticide cancérigène, ou bien susceptible de provoquer des mutations de l’ADN, ou encore d’affecter la reproduction. Une réalité qui préoccupe, d’où la demande de plus de transparence. Pourquoi est-ce important ? Tout d’abord, car la transparence permet de garantir la responsabilité des acteurs en cas d’atteintes à la santé et à l’environnement ; ensuite, car elle favorise la confiance du public à l’égard des autorités régulatrices et des entreprises agricoles en démontrant leur engagement envers la sécurité et la durabilité.

Enfin, la transparence facilite la surveillance et l’évaluation des risques, en permettant aux chercheurs et aux experts de disposer de données fiables et accessibles pour étudier leurs effets à long terme. Mais entre la théorie et la pratique, on trouve un monde, des obstacles de nature légale, administrative, informatique, ainsi que des barrières techniques, politiques et sociétales, et des questionnements sur la façon de rendre une information pertinente et claire. Malgré tout cela, plus de transparence est encore possible, et ce, du champ jusqu’à l’assiette, pour le riverain d’exploitation agricole comme pour le consommateur.

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Le Smong, cette tradition ancestrale qui a sauvé tant de vies lors du tsunami en 2004

 — ParMuzayin Nazaruddin. & Muzayin Nazaruddin —

C’est un chiffre qui défie toute logique. Alors que le tsunami dévastateur de l’océan indien a tué des centaines de milliers de personnes dans toute l’Asie du Sud Est en 2004, seules cinq personnes sont mortes à Simeulue, une petite île indonésienne au large de Sumatra et à proximité de l’épicentre. Certaines sources en mentionnent seulement trois. Derrière cette réalité incroyable se trouve en fait des savoirs locaux ancestraux qui ont appris aux habitants de cette île à lire les signes d’alerte de la nature et à se mettre à l’abri. Un patrimoine oral connu sur l’île sous le nom de smong, terme qui désigne les tsunamis dans la langue de Simeulue.

Transmis de génération en génération depuis un précédent tsunami en 1907, le smong rappelle les signes avant-coureurs d’un tsunami : un fort tremblement de terre et une mer qui recule soudainement. Des connaissances qui, mises en pratique, se révèlent être un véritable guide de survie enjoignant les habitants à s’éloigner immédiatement de la côte ou à se diriger vers un terrain plus élevé lorsque de telles choses sont observées.

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Mayotte : l’urbanisation au cœur des vulnérabilités face au cyclone Chido

— Collectif (*) —

Les notions de vulnérabilité et de risque sont fortement liées : elles sont le composé de l’aléa cyclonique et de la fragilité de l’organisation sociale de Mayotte. Si les médias font souvent la comparaison entre le cyclone Chido et Dicel de 1934, la force des vents et les dégâts ne sont pour autant pas du tout comparables. Entre 1934 et aujourd’hui, le paysage mahorais a considérablement changé : il s’est urbanisé, artificialisé, littoralisé et densifié. En moins de quarante ans, la population de l’île a plus que quintuplé.

À la vulnérabilité géographique de l’île dans cette zone de l’océan indien s’ajoute donc une vulnérabilité sociale construite : les adaptations sociales aux variations climatiques et démographiques ont eu des effets importants sur le paysage et les ressources naturelles (sols, plantation, urbanisation, eau, forêts…), qui, conjuguées au faible engagement des pouvoirs publics dans la résorption de la crise écologique et démographique ont conduit à une vulnérabilisation générale qui interdit d’opposer catastrophe naturelle et catastrophe non naturelle.

D’un paysage rural à un paysage urbanisé

Il y a encore une cinquantaine d’années, le paysage mahorais était rural.

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Les montants du bonus écologique évoluent (à la baisse!)

Un nouveau barème est entré en vigueur le 2 décembre 2024 concernant les montants du bonus écologique versé pour l’acquisition ou la location d’une voiture peu polluante. Cette aide s’élève désormais au maximum à 4 000 €, contre 7 000 € précédemment. Pour les autres types de véhicules (camionnettes, 2 ou 3 roues à moteur…), le bonus écologique est supprimé. D’autres dispositifs d’aide à l’acquisition d’un véhicule peu polluant ont évolué le 2 décembre 2024.

Le bonus écologique est une aide financière que vous pouvez solliciter lorsque vous achetez ou louez une voiture neuve peu polluante. Son montant est de 27 % du coût d’acquisition du véhicule. Depuis le 2 décembre 2024, le montant de l’aide qui vous est versée ne peut pas être supérieur à :

  • 4 000 €, si votre revenu fiscal de référence par part est inférieur ou égal à 16 300 € ;
  • 3 000 €, si votre revenu fiscal de référence par part est supérieur à 16 300 € et inférieur ou égal à 26 200 € ;
  • 2 000 €, si votre revenu fiscal de référence par part est supérieur à 26 200 €.

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