Catégorie : Sciences Sociales
Politiques
Haïti et au-delà : impact de la violence des gangs et des crises familiales sur les populations vulnérables
— Par Sarha Fauré —
La situation en Haïti continue de se détériorer sous l’effet de la violence des gangs armés qui ravage le pays. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes ont été déplacées en raison de cette violence, un chiffre qui a triplé en un an, passant de 315 000 à plus d’un million de personnes déplacées. Parmi ces déplacés, plus de la moitié sont des enfants, un fait particulièrement préoccupant. Ce phénomène constitue le plus grand nombre de déplacements jamais enregistré en Haïti, et il met en lumière la profondeur de la crise humanitaire.
Les familles haïtiennes sont confrontées à une instabilité qui perdure. Beaucoup d’entre elles ont dû se déplacer plusieurs fois, fuyant la violence des gangs qui contrôlent aujourd’hui 85 % de la capitale, Port-au-Prince. L’impact de cette violence s’étend au-delà de la simple perte de logement, affectant gravement les services essentiels tels que la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. La situation est particulièrement critique dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, où les déplacements ont doublé en un an, aggravant les conditions de vie des habitants.
Sociologie
Victoires de la musique 2025 : la liste complète des nommés de la 40e édition
Les Victoires de la Musique 2025, célébrant cette année leur 40e édition, s’annoncent particulièrement excitantes. L’événement, qui aura lieu le 14 février 2025 en direct de la Seine Musicale, mettra en lumière les artistes français les plus en vue, avec une cérémonie diffusée en prime time sur France 2 et France Inter, et présentée par Léa Salamé et Cyril Féraud.
Cette édition marque un moment historique pour la cérémonie, qui voit le légendaire Alain Souchon devenir le président d’honneur, ajoutant une touche de prestige à cette soirée qui s’annonce inoubliable. Le programme, un incontournable de la scène musicale française, est centré sur les performances des artistes, mais aussi sur les choix de l’Académie des Victoires, qui décerne les prix dans une série de catégories prestigieuses.
Parmi les nommés cette année, plusieurs figures incontournables se distinguent. Dans la catégorie Artiste féminine, Clara Luciani, Santa, Zaho de Sagazan et Yseult se disputeront la victoire. Du côté des hommes, la compétition sera rude entre Gims, Justice, Philippe Katerine et Tiakola. En ce qui concerne les révélations, on retrouve Pierre Garnier, Lucky Love et Aliocha Schneider chez les masculins, et Solann, Styleto et Yoa parmi les féminines.
Féminismes, Religions
Angélique Angarni-Filopon : Sois belle et tais-toi!
L’expression « sois belle et tais-toi » semble résonner particulièrement dans le cas d’Angélique Angarni-Filopon, Miss France 2025, qui, quelques semaines après son élection, s’est retrouvée au cœur d’une polémique après un silence gêné lors d’une interview. Interrogée sur son soutien aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, la Miss Martinique de 34 ans a choisi de ne pas répondre, invoquant sa fonction de neutralité. Ce refus d’exprimer un avis sur un sujet politique a déclenché une vague de critiques, notamment sur les réseaux sociaux, où elle a été accusée de ne pas prendre position face à des enjeux aussi importants que la liberté d’expression.
Ce silence a suscité des réactions variées, allant de l’incompréhension à l’indignation, certains estimant qu’une figure publique comme Miss France devait afficher une position claire sur de telles questions. Face à cette polémique, Angélique Angarni-Filopon a expliqué qu’elle avait agi ainsi par respect de sa fonction, qui, selon elle, impose une certaine réserve sur les sujets politiques et religieux. Elle a également affirmé sur Instagram que la liberté d’expression était pour elle essentielle et qu’elle condamnait fermement les actes terroristes, soulignant qu’elle comprenait que son silence ait pu être mal interprété.
Politiques
En Martinique, entre l’écrit et le verbe, c’est l’écrit qui s’envole et la parole qui imprime.
— Par Yves-Léopold Monthieux —
Si l’expression latine panem et circenses (du pain et des jeux) traverse toutes les générations de politiciens, nos princes martiniquais y ajoutent un troisième artifice amenant le peuple à accepter leurs décisions et leurs manquements, ou à s’y résigner : la magie des mots. A cet égard, est-ce une réminiscence de l’arbre à palabres de nos ancêtres africains ? Et est-il trop audacieux de considérer comme prémonitoire le vocable souvent incompris de Négritude ?
En effet, pour faire oublier le réel et le quotidien des Martiniquais, il n’y a pas mieux que le recours à la sémantique qui n’est pas avare de formules à jeter en pâture, dont on sait rarement ce qu’ils recouvrent. Qui donnent dans l’incantation et qui disent l’inverse de la réalité. Avant-hier c’était l’autonomie, le moratoire, entre autres. Hier issue de la nébuleuse constitutionnelle des articles 73 et 74, ce fut la fumeuse “troisième voie”. Voilà qu’aujourd’hui est livrée à la cantonade, l’idée d’une rupture, qui voudrait dire rupture pour certains, mais qui, pour d’autres, ne serait pas rupture mais autonomie, entendue comme le pouvoir de dire m… à la France, à son pouvoir régalien, sa police et sa justice.
Sciences & Technologies, Sociologie
Né en 1942 aux USA, le fact-checking a du plomb dans l’aile
— Par Pascal Froissart(*) —
Mark Zuckerberg vient d’annoncer la fin du fact-checking sur Facebook et Instagram aux États-Unis. Née dans les années 1940 aux États-Unis, la vérification porte la marque de la Seconde Guerre mondiale et de la lutte contre la propagande ennemie, l’antisémitisme, le racisme et tout ce qui divise un pays en guerre. Dans L’Invention du fact-checking, Pascal Froissart, directeur du Celsa (Sorbonne Université) et chercheur en sciences de l’information et de la communication, revient sur les origines de cette démarche journalistique qui vit aujourd’hui une période charnière. Extraits.
En 1942, quelques semaines après l’entrée en guerre officielle des États-Unis, les Américains découvrent avec effarement qu’ils sont exposés à un danger nouveau, une menace sourde, une bombe à retardement posée à même le sol national. En ouvrant leur quotidien ou leur magazine, les lecteurs découvrent que les rumeurs les menacent désormais, que les rumeurs sont partout, que les rumeurs sont incontrôlables, et surtout que l’on peut et qu’il faut lutter contre les rumeurs.
Pour le moment, seul un quotidien de Boston, le Herald, semble saisir l’importance du sujet.
Echos d'éco, Politiques, Sociologie
Outre-mer : l’urgence d’une refonte totale du modèle économique et social
— Par Sabrina Solar —
En janvier 2024, Emmanuel Macron a chargé Pierre Egéa et Frédéric Monlouis-Félicité d’une mission sur les évolutions institutionnelles à envisager pour les territoires d’Outre-mer. Le 7 décembre dernier, les deux experts ont remis leur rapport au président de la République. Le journal Le Monde, ayant pu consulter ce document, a récemment publié un article sur leurs travaux. Certaines conclusions de ce rapport risquent de déplaire à plusieurs élus et acteurs économiques de Martinique.
Le rapport met en lumière l’urgence de réformes profondes dans les territoires d’Outre-mer. Commandée suite à un appel des élus ultramarins et après plusieurs mois de travail intensif, cette mission visait à analyser l’évolution des institutions et des politiques publiques en fonction des spécificités locales. Au terme de 130 auditions, le rapport s’est révélé sans équivoque : la situation économique et sociale de ces territoires, souvent perçus comme des îlots isolés au sein de la République, est préoccupante, et les modèles de développement actuels doivent impérativement être repensés.
Un modèle économique figé et des réformes inadaptées
Les experts soulignent que la multiplication des mouvements sociaux, souvent alimentés par la vie chère, n’est que le symptôme d’un dysfonctionnement plus profond.
Cinéma, Féminismes
« Il suffit d’écouter les femmes », un docu de Sonia Gonzalez
Mardi 15 janvier à 21h05 sur France 2 et disponible jusqu’au 06/02/2025 sur france.tv
France Télévisions commémore les 50 ans de la promulgation de la loi Veil
Avant 1975, alors qu’aucune contraception fiable n’était véritablement entrée dans les foyers, on estime que 800 000 femmes subissaient chaque année un avortement clandestin, un délit pénal encore sévèrement réprimé. La clandestinité, c’était en fait le quotidien des femmes, des couples, des familles. Mais comment s’y prenait-on ? Combien cela coûtait-il ? Que risquait-on ? L’immense majorité des femmes, toutes marquées par leur “évènement”, n’avaient jamais osé briser le silence, jusqu’à ce que l’INA ne lance un appel à témoins pour lever enfin le voile sur ce pan immense de notre histoire. Contre toute attente, des centaines de messages téléphoniques ont déferlé : des femmes, des filles, des petites-filles, des médecins, des maris, des avocats… tous volontaires pour raconter à quoi ressemblait la vie, quand avorter était interdit.
Ces hors-la-loi, anonymes, non militants, ce sont nos mères, nos tantes, nos grand-mères…C’est aussi la grand-mère d’Ana Girardot, narratrice du film. Morte en 1968 de son avortement, Clotilde Vautier laisse deux orphelines et un veuf : Antonio Otero, un des 79 témoins du recueil de témoignages filmés par l’INA pour la postérité.
Politiques
Tueurs de rêves… Voleurs d’espoir!
— par Heidi Fortuné, Magistrat —
Le rêve et l’espoir peuvent être perçus comme des représentations positives élaborées par la pensée, qui nous poussent à avancer, à persévérer, à espérer malgré les obstacles et les épreuves, en nous rappelant que quelque chose de meilleur nous attend au bout du tunnel. Par exemple, on entend à chaque fois : que la nouvelle Haïti est pour bientôt. Certains y croient fermement. D’autres n’y croient malheureusement pas, mais soupirent après. D’ailleurs, l’on imagine mal qu’un compatriote puisse y être défavorable face à la tragédie que traverse le pays en ce moment.
Une autre figuration sans égale dans les annales politiques haïtiennes : le conseil présidentiel de transition (CPT). On nous a annoncé avec solennité que cette institution collégiale de neuf membres, en charge du pouvoir exécutif, était la solution miracle de la crise. Après des mois de gouvernance inefficace et scandaleuse, plusieurs personnes commencent à faire grise mine et à perdre espoir. On admet certainement que rien n’est facile, mais continuer, comme si de rien n’était, pendant que les choses s’aggravent, et que le pays se délite et s’étiole à vue d’œil…ça pue au nez.
Education Formation
Les Ateliers Médicis – Résidences « Création en cours »
#9– Année scolaire 2024-2025
Depuis 2016, le programme « Création en cours » des Ateliers Médicis soutient les jeunes artistes à travers des résidences d’une durée déterminée, favorisant l’expérimentation et la recherche. Ce dispositif unique offre aux créateurs de toutes les disciplines la possibilité de se consacrer pleinement à leurs projets, tout en enrichissant le parcours d’éducation artistique de jeunes élèves, souvent issus de territoires éloignés des équipements culturels.
Cette année, la Martinique bénéficie de deux résidences exceptionnelles, avec l’artiste Yémendja Abatuci, qui investira l’école du Gros Morne pour une création sonore et visuelle intitulée « An manniè viv », et l’artiste Esther Renier, qui interviendra à l’école de Terre Patate de Macouba, avec le projet de théâtre et d’arts visuels « Konté vi an nou épi awchiv ». Nous félicitons chaleureusement ces deux lauréates pour leurs projets prometteurs !
Echos d'éco
Vie chère aux Antilles : L’enquête de Libération met à jour les pratiques opaques et les marges exorbitantes de GBH
— Par Sabrina Solar —
La question de la vie chère aux Antilles et les pratiques économiques des grandes entreprises locales, telles que le groupe GBH, fait l’objet d’une attention croissante non seulement dans les territoires d’Outre-Mer, mais aussi à l’échelle nationale. En ce début d’année, l’enquête publiée par le quotidien Libération, le 9 janvier 2025, a mis en lumière les pratiques controversées de cette multinationale martiniquaise, qui s’est imposée comme un acteur majeur dans plusieurs secteurs économiques, dont celui de l’automobile. Cette investigation est d’autant plus pertinente dans un contexte de crise sociale, où les hausses de prix et les inégalités économiques sont des sujets de débat intense.
L’enquête s’appuie sur des documents internes confidentiels obtenus grâce à un cadre supérieur de GBH, un des 170 managers ayant accès à ces informations sensibles. Ce dernier, travaillant depuis près de 20 ans dans la branche automobile du groupe, a fourni des éléments clés permettant d’exposer l’étendue des marges réalisées par GBH dans ce secteur. Selon les données révélées, les concessions automobiles de GBH en Outre-Mer génèreraient une marge nette de 18 à 28 % sur chaque véhicule vendu, soit trois à quatre fois plus que dans l’Hexagone pour des voitures similaires.
Politiques
La création de la Collectivité Territoriale Unique en Guyane et en Martinique
Une expérience pilote au cœur de la décentralisation
— Par Sarha Fauré —
La réforme de la collectivité territoriale unique (CTU), instaurée par la loi du 27 juillet 2011, a marqué un tournant décisif dans le processus de décentralisation des territoires d’outre-mer, et plus particulièrement en Guyane et en Martinique. Il s’agit d’une démarche ambitieuse, destinée à répondre aux spécificités de ces territoires tout en réorganisant leur gouvernance institutionnelle. L’objectif n’est pas simplement de fusionner les compétences départementales et régionales, mais de repenser en profondeur l’organisation politique et administrative de ces régions ultramarines, au travers de la création d’entités nouvelles, adaptées à leur réalité locale. Cependant, au-delà de cette volonté de simplification et d’efficacité, cette réforme s’accompagne de nombreux défis qui doivent être surmontés pour garantir son succès.
Un contexte historique et politique complexe
La question de l’organisation administrative et politique des territoires ultramarins est un sujet qui traverse l’histoire récente de la France. Depuis les réformes constitutionnelles de 1958, les départements et régions d’outre-mer (DROM) ont fait l’objet de débats réguliers, souvent passionnés, sur leur place dans la République. Les tentatives de réforme statutaire ont souvent été marquées par des résistances locales, voire par des échecs.
Politiques
Faut-il (re)lire Machiavel pour sauver les démocraties ? Oui
— Par Vickie B. Sullivan (*) —
Donald Trump a cherché à rester au pouvoir à l’issue de son mandat. Il a déclaré qu’il ne se comporterait comme un dictateur “que le premier jour” s’il est réélu. Sa ruse et sa capacité à remodeler la politique et le système judiciaire états-unien à son image lui ont permis, jusqu’à présent, d’éviter de répondre de ses actes. Les manigances de Donald Trump ont souvent été qualifiées de “machiavéliques”, d’après Nicolas Machiavel, l’écrivain de la Renaissance qui vécut entre 1469 et 1527. Dans son célèbre traité, Le Prince, il conseille aux monarques (dirigeants autoritaires ou dictateurs) ainsi qu’à ceux qui aspirent à régner seuls de recourir à la force et la fraude pour accéder au pouvoir et le conserver.
Mais les spécialistes de Machiavel, dont je fais partie, savent que son analyse est bien plus nuancée. Ses écrits datant du XVIe siècle traitent non seulement du règne des princes, mais aussi des gouvernements républicains, où les citoyens élisent directement ou indirectement leurs dirigeants pour des mandats dont la durée est clairement définie.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Les causes économiques de la colonisation et les perspectives d’une nouvelle vague coloniale d’ici la prochaine décennie…
— Par Jean-Marie Nol —
La colonisation a toujours été un phénomène ancré dans des motivations économiques. Les grandes puissances européennes des XVIIᵉ et XIXᵉ siècles se sont lancées dans une quête effrénée de territoires, guidées par la nécessité d’accéder à des ressources naturelles et de développer des marchés captifs pour leurs produits manufacturés. Le commerce triangulaire, l’exploitation des matières premières – qu’il s’agisse du pétrole, du caoutchouc, de l’or, ou encore des denrées comme le café et le sucre – a nourri l’essor des empires coloniaux. Mais au-delà de ces moteurs économiques, les entreprises coloniales ont été justifiées par des discours idéologiques, notamment la « mission civilisatrice », qui dissimulaient une volonté d’hégémonie et d’exploitation. Ces logiques ont laissé un héritage d’inégalités mondiales et de dépendances structurelles qui continuent de marquer l’ordre international.
Aujourd’hui, un faisceau de facteurs géopolitiques, économiques et technologiques suggère que nous pourrions assister à une nouvelle vague coloniale, d’une nature certes différente, mais tout aussi coercitive. Si les méthodes de conquête directe des siècles passés semblent dépassées, elles pourraient être remplacées par des formes plus subtiles de domination économique, technologique et militaire.
Sociologie
Recensement 2025 de la population : quand et où ?
Vous serez peut-être sollicité prochainement pour participer au recensement 2025 de la population. Vous souhaitez en savoir plus ? Retrouvez les explications et le calendrier de la prochaine campagne de recensement
Le recensement de la population concerne l’ensemble de la population vivant en France. Mais il ne se fait pas en même temps pour tout le monde, les années diffèrent selon les communes :
- pour les communes de moins de 10 000 habitants, il a lieu tous les 5 ans et concerne toute la population ;
- pour les communes de plus de 10 000 habitants, il a lieu tous les ans mais sur un échantillon de 8 % d’adresses qui diffère chaque année.
À quoi sert le recensement ?
Réalisé par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et les communes, le recensement permet de savoir combien de personnes vivent en France et d’établir la population officielle de chaque commune. Il fournit des informations sur les caractéristiques de la population : âge, profession, moyens de transport utilisés, conditions de logement…
C’est grâce à ces données que les projets qui vous concernent peuvent être pensés et réalisés.
Politiques
15ᵉ anniversaire du référendum du 10 janvier : retour sur un moment décisif pour la Martinique
— Par Sabrina Solar —
Le 10 janvier 2025 marque le 15ᵉ anniversaire d’un événement marquant de l’histoire politique de la Martinique : le référendum du 10 janvier 2010. Ce scrutin, organisé simultanément en Guyane, invitait les populations des deux territoires à se prononcer sur une réforme statutaire majeure, proposant une autonomie accrue en vertu de l’article 74 de la Constitution française.
Un contexte de crise et der éflexion
Ce référendum a vu le jour dans un contexte de tensions sociales sans précédent. La grève générale de 2008-2009, marquée par des revendications liées à la vie chère et à une crise économique pesant lourdement sur les Antilles, a suscité un débat profond sur l’avenir institutionnel de ces territoires. En réponse, le gouvernement français, en accord avec des élus locaux, a proposé une consultation sur le passage du statut de département-région d’outre-mer (article 73) à celui de collectivité d’outre-mer (article 74).
Une consultation aux résultats sans appel
Les Martiniquais ont massivement rejeté cette proposition, avec près de 79,31 % des voix en faveur du « non ».
Echos d'éco
Assurance-chômage : quelles sont les nouvelles règles d’indemnisation en 2025 ?
Une convention d’assurance chômage a été agréée par le Gouvernement le 19 décembre 2024. Ce texte, qui s’applique à compter du 1er janvier 2025, définit l’ensemble de la règlementation relative à l’allocation chômage ; cependant certaines nouvelles dispositions concernant l’indemnisation des chômeurs n’entreront en vigueur que le 1er avril 2025. Il s’agit notamment de règles touchant les travailleurs saisonniers et les séniors.
Les règles de l’assurance chômage sont, en principe, définies à la suite de négociations entre les partenaires sociaux (des syndicats de salariés et des organisations patronales). Une nouvelle convention d’assurance chômage du 15 novembre 2024 a été signée par une majorité de ces organisations représentatives de salariés et d’employeurs ; cette convention a été agréée par un arrêté du Gouvernement publié au Journal officiel du 20 décembre 2024.
Ce texte, qui fixe l’ensemble des règles de l’assurance chômage, entre en vigueur le 1er janvier 2025. L’Unédic, chargée de la gestion de l’assurance chômage, précise que pour des raisons opérationnelles des règles nouvelles n’entreront en vigueur que le 1er avril 2025. Ces mesures seront, en règle générale, applicables aux demandeurs d’emploi dont la fin de contrat de travail interviendra à compter du 1er avril 2025 et à ceux dont la procédure de licenciement sera engagée à compter de cette date.
Santé
Santé de l’enfant : nouveau carnet et nouveau vaccin contre la méningite
La nouvelle version du carnet de santé de l’enfant en vigueur depuis le 1er janvier 2025 s’appuie sur les recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) avec des conseils personnalisés aux parents et une protection élargie en matière de vaccination, notamment contre les méningocoques. On vous informe sur ces nouveautés.
Une nouvelle version du carnet de santé de l’enfant
Ce nouveau carnet de santé vise à personnaliser le suivi médical grâce à des conseils adaptés à chaque tranche d’âge. Les parents disposent ainsi de recommandations précises sur la santé et le bien-être de leur enfant.
Une place importante est accordée à la prévention pour prendre en compte les nouvelles recommandations sanitaires et les évolutions sociétales. Les messages destinés aux parents ont été mis à jour sur les points suivants :
Consommation
Quels sont les plafonds de ressources pour l’APL en 2025 ?
L’aide personnalisée au logement (APL) permet de réduire le montant de votre loyer. Le niveau de l’aide dépend de plusieurs éléments, notamment de vos ressources et de votre situation familiale. Les plafonds de ressources à ne pas dépasser pour percevoir le montant maximal d’APL ont été actualisés le 1er janvier 2025.
Le montant de l’aide personnalisée au logement (APL) est calculé spécifiquement pour chaque foyer en prenant en compte de nombreux facteurs, parmi lesquels :
- le nombre d’enfants qui sont à votre charge ;
- le loyer de votre logement ;
- les revenus de votre foyer.
Chaque année, un plafond de ressources annuelles, appelé « R0 », est établi ; il représente le montant de ressources en dessous duquel l’aide peut être perçue à son niveau maximal.Ainsi, un ménage dont les ressources annuelles sont inférieures ou égales au R0 perçoit le montant maximal de l’aide personnalisée au logement à laquelle il peut prétendre. Plus vos revenus dépassent ce plafond, plus le montant de votre APL diminue.
Politiques
Mes vœux à la classe politique martiniquaise
— par Michel Herland — Ce début d’année voit déferler, et c’est normal, les vœux de diverses personnalités de notre île. Ils appellent à mobiliser nos énergies dans le bon sens, et c’est normal, ne manquant pas de parler de nos principaux atouts : notre jeunesse pleine d’énergie, notre belle nature. Comme la plupart de ces personnalités sont aux affaires à un titre ou un autre, j’aurais préféré qu’elles annoncent ce qu’elles entendent faire concrètement dès cette année pour mobiliser la jeunesse et mieux tirer partie de la nature.
La nature nous offre la richesse de son sol et la beauté de ses paysages. Agriculture et tourisme donc. L’agriculture tout d’abord. On parle beaucoup de l’autosuffisance alimentaire : s’en soucier est en effet nécessaire. En ces temps troublés il est loin d’être inconcevable que, en raison d’une crise particulièrement grave, le cordon ombilical avec la « mère patrie » se rompe. « En temps Robert », alors que la Martinique était bien moins peuplée qu’aujourd’hui et encore principalement rurale, il lui fut bien difficile de se nourrir. Qu’en serait-il aujourd’hui ?
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Les Antilles face au changement statutaire : pari gagnant ou bien risqué ?
Sous la contrainte des réalités économiques et géopolitiques
— Par Jean-Marie Nol —
Dans un contexte mondial en pleine recomposition géopolitique, les Antilles françaises, plus précisément la Martinique et la Guadeloupe, se retrouvent au cœur d’un débat complexe et clivant : celui de leur statut institutionnel. Alimenté par des aspirations identitaires, des tensions sociales , des blocages financiers et économiques chroniques, ce débat ressurgit à un moment où la France, fragilisée sur la scène internationale, peine à maintenir son influence dans ses territoires ultramarins et au-delà. Les choix à venir pourraient remodeler non seulement l’avenir de ces îles, mais aussi leur positionnement politique dans une région stratégique où se croisent des intérêts locaux et globaux.La conjoncture mondiale actuelle, marquée par une recomposition des rapports de force géostratégiques et économiques, n’épargne aucune région du globe. En Afrique, au Moyen-Orient, dans le Pacifique et même dans les Caraïbes, les dynamiques d’autonomie, de souveraineté et d’émancipation refont surface, alimentées par des contextes locaux et globaux en mutation. La France, historiquement impliquée dans ces régions, se trouve aujourd’hui dans une position délicate, notamment face à des puissances comme les États-Unis, qui poursuivent des politiques de protectionnisme agressif et d’affirmation de leur domination géostratégique.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Panorama des menaces existentielles qui pèseront bientôt sur la Martinique et la Guadeloupe !
Etudes Créoles, Politiques
En Haïti le Fonds national de l’éducation, haut-lieu de la corruption, tente de s’acheter une impunité « à vie » à Radio Magik9
— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
Funambulisme – « Mot dérivé de funambule, avec le suffixe -isme. Art du cirque, danseurs et acrobates marchant sur une corde tendue et pouvant s’aider d’un balancier ».
Funambule – « Acrobate qui évolue sur une corde tendue à une certaine hauteur » (OrtoLang, Centre national de ressources textuelles et lexicales, CNRS, France).
Le Fonds national de l’éducation (FNE), haut-lieu de la corruption et du népotisme dans le système éducatif haïtien, mène depuis peu une nouvelle campagne sur les ondes de plusieurs stations radio de Port-au-Prince et d’ailleurs. De l’avis de certains observateurs, cette nouvelle campagne se distingue par son amplitude nationale et par l’insistante mention de l’étendue des soi-disant domaines d’intervention du FNE dans le secteur de l’éducation en Haïti où sont scolarisés plus de 3 millions d’enfants. L’on observe que cette nouvelle campagne du FNE se déploie à l’aune d’une explicite et intrépide affabulation dont l’objectif est : (1) de tenter une fois de plus d’obtenir la confiance du public quant à l’action du FNE en général et suite à la perquisition effectuée dans ses locaux le 4 juin 2024 par l’Unité de lutte contre la corruption ; (2) de tenter encore une fois de justifier la légitimité de l’action du Fonds national de l’éducation : cette justification est d’autant plus nécessaire que la direction du Conseil d’administration du FNE est assurée, selon la loi, par le ministre en titre de l’Éducation nationale ; et (3) de faire le plaidoyer du rôle du FNE comme principale sinon exclusive institution haïtienne de financement du système éducatif national.
Echos d'éco
Vie chère et Marché Unique Antillais
— Par Jean Claude Florentiny(*) —
L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions : Les effets pervers des nouveaux taux d’octroi de mer au sein du Marché Unique Antillais…
Le Marché Unique Antillais, pierre angulaire des échanges entre la Martinique et la Guadeloupe, soulève aujourd’hui des questions sur les conséquences attendues suite aux nouveaux taux d’octroi de mer en vigueur en Martinique. La lutte contre la vie chère reste une priorité absolue pour les autorités locales, notamment en Martinique et en Guadeloupe. La récente délibération de la Collectivité Territoriale de Martinique(N°24-300-1) & 24-300-2 visant à réduire à 0 % le taux d’octroi de mer sur les produits de première nécessité et la majoration sur d’autres produits s’inscrit dans cette dynamique. Une mesure saluée pour ses intentions, mais qui pourrait néanmoins engendrer des effets pervers menaçant l’équilibre économique et fiscal du Marché Unique Antillais.
Une distorsion douanière exacerbée
Dans le cadre du MUA, les importateurs ont la possibilité, en toute légalité, de choisir le bureau de douane où dédouaner leurs marchandises, qu’il soit en Martinique ou en Guadeloupe. Avec des taux d’octroi de mer variables selon les territoires, une concurrence indirecte pourrait naître entre ces deux régions.
Religions
19 ans après la couverture de Cabu : liberté d’expression et tensions religieuses en France
Dix-neuf ans après la publication de la couverture historique de Charlie Hebdo : Une analyse de l’évolution de la perception du dessin de Cabu et des tensions liées à la liberté d’expression en France
Le 8 février 2006, Charlie Hebdo publiait une couverture devenue iconique, signée par le dessinateur Cabu, représentant une caricature du prophète Mahomet avec la légendaire phrase : « C’est dur d’être aimé par des cons. » Dix-neuf ans après sa diffusion, cette image, profondément ancrée dans l’histoire contemporaine de la presse satirique, continue de susciter des débats en France. Ce dessin est devenu un symbole majeur de la liberté d’expression, mais son interprétation, notamment parmi les différentes communautés, demeure source de tensions. La publication de cette caricature se fait dans un contexte de vives polémiques et de violences internationales, après la diffusion des fameuses caricatures danoises et dans un climat marqué par des menaces à l’encontre de la liberté d’expression. Ce dessin, à la fois provocateur et engagé, a été mis en lumière à plusieurs reprises et, dix-huit ans après, il est encore analysé sous des angles variés.