— Par Grégory Vanel (*) —

En moyenne, chaque ménage français possède 3,2 abonnements numériques, pour un montant d’environ 65 euros par mois. Crédit : guille Faingold/Stocksy / stock.adobe.com.
Homo subscriptor, ce néologisme est apparu récemment dans la presse internationale, notamment espagnole. Il désigne l’individu moderne dont la vie quotidienne est structurée autour de multiples abonnements à des services numériques. De la musique en streaming à la livraison de repas, en passant par les plates-formes de vidéo à la demande, Homo subscriptor incarne une nouvelle ère de consommation, fondée sur des paiements récurrents. Dernier avatar d’Homo numericus, popularisé par Daniel Cohen – l’individu dont la vie est profondément influencée par les technologies numériques –, Homo subscriptor voit sa dépendance aux abonnements numériques accrue.
L’avènement d’Homo subscriptor pourrait marquer le stade ultime du capitalisme numérique. La valeur résiderait moins dans la possession que dans l’accès continu aux ressources numériques. Ce phénomène appelle à une réflexion approfondie sur nos relations à la technologie. Il pose même la question de l’équilibre entre les avantages de l’accès illimité et la préservation de notre liberté.