Catégorie : Poésies

« Arrêtons le massacre » & « Optimisme »

— Par Patrick Mathelié- Guinlet —

Arrêtons le massacre!

Si jadis pour un rien
on en venait aux mains
dans de menues bagarres,
aujourd’hui c’est bien pire,
ne prêtant plus à rire :
pour une peccadille
on se tue aux Antilles !

Pour un simple regard
ou un mot de travers,
à présent les ados
peuvent aussitôt sortir
de leur poche un couteau
et même un révolver…

Problème identitaire
ou manque de repères ?
La jeunesse se perd,
cultivant la violence
au mépris de prudence
la plus élémentaire,
et joue son existence
sur un coup de poker !

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« Carpe Diem III » & Rêver…

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

CARPE DIEM ! III

Quand pour toi vient cet âge
sombre de la vieillesse
qui précède la mort,
qu’elle courbe ton corps,
ride aussi ton visage
et la peau de tes fesses,

il est temps de songer
qu’alors chaque seconde,
chaque respiration
va un peu rapprocher
de l’heure du trépas,

de ce moment dernier
par l’homme redouté
auquel il te faudra,
hélas, quitter ce monde,
que tu le veuilles ou non…

Et tirer la leçon,
pour mieux en profiter,
de vivre intensément,
pleinement au présent
tout ce temps qui demeure
avant que tu ne meures…

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Man plen

— Par Daniel M. Berté —

Man wè ek man tann trop
Man boufi épi mové nouvel
Man ni asé, man plen
Ek man ka débòdé

Ki anlè lé jounal oben télé-radio
Asou radio-fey-chou o lé rézososio
Mové nov ka fann tet-mwen
Ek ka sivotjé-mwen

Nou sibi lakovid, anba sargas woté
Klordékòn prézonnen, kansè sé pa palé
Brim-de-sab san manman, ladeng ka dékalé
Nou ka sòti an sann pou tonbé an difé

Lé migran ka néyé an Méditèrané
Larisi ek Likrèn fè an ladjè pété
Yo pòkò négosié pou yo sa fè lapé
Amas ek Israel ka fè lé zanm palé

Lè sé pa laséchres ki ka limen difé
Sé lapli ek siklòn ka krazé ka brizé
Adan Lamazoni YO ka ratibwazé
Tanpérati mondjal ka monté ka grenpé

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Choisirai-je un camp?

— Par Yves Untel Pastel —

Et quand sifflent les bombes, choisirai-je un camp ?
Quand les boules de feu enflamment les écoles, 
Choisirai-je un camp ?
Quand on s’empoigne et s’étrangle aux frontières, 
Choisirai-je un camp ?
Entre deux estropiés de camps opposés 
Qui brandissent leurs béquilles
Et s’insultent, choisirai-je un camp ?
Quand la bataille diplomatique fait rage
Pour étouffer la voix du camp ennemi,
Choisirai-je un camp ?
Quand un forcené haineux se lance
Dans une expédition vengeresse
Et réduit à néant une réconciliation fragile,
Choisirai-je un camp ?
Et quand, à la morgue reposent côte à côte
Deux corps nus méconnaissables,
Quand désemparée, 
Chaque famille s’incline
Devant chaque dépouille
Avec la même ferveur,
Et quand, brisées de douleur,
Les mères élèvent vers Dieu
Une même poignante prière,
Choisirai-je un camp ?

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Saisis l’instant ! (Carpe diem !)

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

I
J’ai voulu tuer le temps…
C’est le temps qui m’a tué !
En naissant déjà vieux,
on ne peut éviter,

retarder le moment
où l’on doit dire adieu…
D’aucuns ont beau tenter
de freiner l’entropie

par un tas de moyens,
leurs efforts restent vains !
N’en demeure pas moins
que l’on n’a qu’une vie
dont il faut profiter !

Bonne philosophie,
qui nous met à l’abri
des regrets, de l’ennui :
en vivre chaque instant

la même intensité
que s’il s’était agi
du premier ou dernier,
tenez-vous-le pour dit…

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Kongré krab

— Par Daniel M. Berté —

Sété an tan krab té lé fè élèksion
Yo fè an gran sanblé pa bò la Krabestèw…
Zagaya déklaré ki dé mal krab pa ka viv adan an menm tou
Sirik-jòn afirmé ki tout krab konnet tou yo
Touloulou-rouj asiré ki zo sirik pa ka fè soup
Koutja di ki tout krab ka mò an marinad
Sémafot prétann ki sé bon tjè krab ki ba’y do an fè
Krab-mal-zorey asiré ki fo toujou ou ba krab bien manjé pou ou manjé’y apré
Krab-blan konstaté ki maya té ba kayali mal-vant, magré sa kayali ka valé’y
Maya prédié : «  O nom dé krab-farsi, dé zékal-krab, é dé matoutou-krab, Amenn ! »
Papa-krab lévé faché : «  Bann malkrab kouyon, sa bout ! arété vo krabionri !
Si nou lé vini a bout, dé krabis, dé krabié, dé krabiolè, é ot krabiolog ek krabiolis,
Fo nou arété fè krabionad, (kriyonnad krab), sinon nou tjou-tjout !
Sé kaka krab ki an tet zot alow?!
Fo réfléchi !!! sinon, tout krab-la ka’y mò an bari-ya ! »
(Men… krab pa ni tèt… I pé pa réfléchi!)

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« Déclaration » & « Autant en emporte le vent »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Déclaration

J’aurais aimé t’écrire
des paroles d’amour,
des roses de velours
douces comme un sourire…

Mais prends garde aux épines :
qui s’y frotte, s’y pique !

J’aurais voulu te dire
de subtils mots jasmin
dont l’enivrant parfum
fait tourner tous les cœurs :
un orgasme d’odeur !

Mais avec le temps vire,
s’évapore une odeur…

Lors je n’ai pu t’offrir
à la fin seulement
qu’un modeste poème,
bouquet de fleurs des champs
pour te dire : “je t’aime !”

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« Plumes » Recueil de poésies de Boris Mambole, Régis Ribere & Stanley Damas

Auteurs :

– Artiste caribéen originaire de la Guadeloupe, Boris Mambole puise son inspiration dans la réalité géographique et socioculturelle antillaise qu’il effeuille et questionne.
C’est en 2011, lors de son arrivée en Martinique pour ses études universitaires qu’il développe et affine sa plume à travers la musique et la poésie.
– Né en Guadeloupe, Régis Ribere est un auteur Caribéen passionné par l’écriture dès le plus jeune âge.
Ce jeune Docteur en langues et littératures étrangères sut s’inspirer du recul et des richesses que lui offraient ses voyages afin d’affiner
sa plume au fil des années.
– Grand passionné de poésies et de littérature engagé, Stanley Damas, commence à écrire ses premiers textes au lycée. On retrouve dans ces écrits deux énergies majeures : l’amour en bon et mauvais, ainsi que l’engagement féroce qui selon l’auteur nous ferait tant défaut.
Résumé :
La plume s’envole libre, s’écrie et se délie.
L’encrier trop souvent tu, bouillonne…
Sauras-tu lire ses débordements ?
Nombre de pages : 68
Format : 210 x 300
Prix : 23,00 euros
ISBN : 978-2-36597-405-9
Couverture cartonnée
https://www.editions-nestor.fr/produit/plumes-recueil-de-poesies/

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Bel pawol…

— Par Daniel M. Berté —

Pran lang Kréyol-ou ek ba’y pawol
totiyé mo’w an lagrimas
an belbo, an kout tjok…
mé rété dwet an lespri’w
pas « yo pa ka fè toch pou pòté pawol »

Bougonnen an bouden’w
pou touvé an lidé nef
an kaka-kalbas tet-ou…
mé rété dwet an lespr’iw
pas « ti pawol fè gran zafè »

Babiyé épi kò’w menm
akondi vié-fanm san dan
laviya chifonnen kon fey Job…
mé rété dwet an lespri’w
pas « pawol an bouch pa chaj »

Milanné bouch anba-bra
pou otjipé di zafè lézot
ek makrélé sa yo ka fè…
mé rété dwet an lespri’w
pas « pawol an van pa ka konté »

Djélé an tout kwen lari
sa ka pasé kay man Entel
pou chen ralé’y dimen maten…
mé rété dwet an lespri’w
pas « ni pawol pli mové ki kout-woch »

Migannen dézoutwa mo
kon friyapen ek djol-poliyis
pou sa’w matjé vo kéchoy…
mé rété dwet an lespri’w
pas « bel pawol pa ka tjuit »

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La mort de Louise Glück, poétesse américaine à la voix universelle

Louise Glück, née le 22 avril 1943 à New York et décédée le 13 octobre 2023 à Cambridge (Massachusetts), a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la poésie. Sa contriOKbution exceptionnelle à la littérature lui a valu d’être honorée du prix Nobel de littérature en 2020, devenant ainsi la seizième femme à recevoir cette distinction prestigieuse.

Enfance et education
Louise Glück est issue d’une famille juive hongroise et a passé son enfance à Long Island. Après avoir obtenu son diplôme de la George W. Hewlett High School à Hewlett, New York, elle a poursuivi ses études au Sarah Lawrence College et à l’université Columbia. Cependant, elle n’a pas obtenu de diplôme de ces institutions, mais son parcours académique n’a pas entravé son succès en tant que poétesse.

Récompenses et reconnaissances
Louise Glück a reçu de nombreuses récompenses au cours de sa carrière. En 1993, elle a remporté le prestigieux prix Pulitzer de poésie pour son recueil « The Wild Iris ». Elle a également été honorée du National Book Critics Circle Award pour « The Triumph of Achilles » et a été membre de l’Academy of American Poets.

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Le sauvage et le barbare

— Par Rudy Rabathaly —

La lisse blancheur de la couverture de Retour à la parole sauvage, le dernier ouvrage de Monchoachi, ainsi que la faible police de caractère du titre, pourrait avec effarement donner à présumer que depuis son anba bwa, le poète rebelle hisse le drapeau de la reddition ou pire, de la neutralité dans son marronnage à vivre dans la beauté.

Heureusement du bonheur, ce saisissement de désertion de la sentinelle de l’extase qu’il est, s’étiole à la vitesse de la descente d’un gonbo dans la gorge d’un malheureux : le sauvage garde toujours langue.

Une parole qui cette fois, sous le bouclier des mots en prose traverse les champs de bataille des lieux du monde à la rescousse des écrasés de la prétendue grandeur civilisatrice. Dans cette guerre de re-conquête en subjugation del’ombre du présent, Monchoachi, lutteur aux langues nues, sans crainte mais aussi sans arrogance, défie les illusions du modernisme du nouveau Monde. Le ladja prend forme dès les premières pages du recueil. La parole sauvage bande tous les muscles des magies de sa poésie chantée face à la barbarie d’un monde cul-de-jatte de la beauté vré.

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Paradis perdu… Carpe diem!

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Paradis perdu

“Je me souviens à peine
de ce si lointain temps
où je n’étais qu’un gland”
songeait un très grand chêne…

L’être humain est pareil
qui oublie aisément,
une fois rendu grand,
ce pays des merveilles
où il vivait enfant…

Ce paradis perdu
d’un âge sans souci,
hélas, n’existe plus,
dans la mémoire enfoui
sous le poids lourd des ans…

Mais parfois resurgi
dans nos rêves la nuit,
ce fugace parfum
d’un bonheur évanoui
a fait naître au matin

sur nos faces endormies
l’esquisse d’un sourire
à ce doux souvenir
aussitôt disparu
comme il était venu…

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Lang K

— Par Daniel M. Berté —

Lang k ?
K ? ki ? kwa ? kèlès?
Ka kolétet kolézépol konpè
Ka konprann konésans kòw
Ka kabéché kèsyon kritik
Ka kochi klou san kòché
Ka koupé kondi koutla
Ka kwenyen kaliè kokangnè
Ka konfonn kotjen koupab
Ka kòné kout kòn-lanbi
Ka koré kouyonnad koubarè
Ka kriyé kont kriminel
Ka kòlté kwayans ek kankan
Ka kraché kalté kolè
Ka konvienn pou kontré kou
Ka konté kalot ek karès
Ka kité kouri pou kouraj
Ka kwensé katjil an kabèch
Ka kozé pou kalmé kriz
Ka konséyé kwazé klèwté
Ka konstrui klériè konfians
Ka kléré konsyans kanmarad
Ka koumandé kadans kiltirel
Ka kréyé kondision konklizion
Ka kasé kod kolonyalism
Ka kondui konba kréyol
Lang k kon kréyol
Lang k !
Daniel M. Berté 21021

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Bal

— Par Daniel M. Berté —

An bal lavi lanmou
Moun dousiné dansé
Anba dousè limiè lalin
Ek pran-pié an siel soley

An bal kozé koulé
An dansman katjé kolé
An lavi kò a kò
An lajwa tjè nan tjè

An bal o san sali
Mélé épi kriyaj kriyan
Mofwazé an mové malè
Pou an bal fizi Uzi

An bal fizi Uzi
Chapé lanmen lanmò
Tijé pou trapé tanp
Krévé an bol bonda

An bal lelmi lanmò
An lanfè kay Man Moun
Dé moun brital blésan
Garé an ladévenn lavi

An bal ki kasé kòd
Bal fini vorien vini
Pléré pran plas lajwa lavi
Lapenn ta lajwa labonm

Avan yo té ka kouri bal
Jòdi yo ka kouri ba bal
Jòdi yo pè alé o bal
Pou yo pa trapé pies vié bal

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Mon Île

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Mon île aux mille douceurs,
                 mille odeurs,
                 mille saveurs,
                 mille couleurs,
                 mille origines,
           aux mille métissages et tonalités de peau,
dont j’ai choisi de faire
l’ultime escale de mes errances solitaires…

Mais
mon île aux mille douleurs,
traumatisée d’esclavage,
exploitée par une caste de profiteurs
avec la complicité de politiciens menteurs,
sa jeunesse condamnée à la misère,
la délinquance ou l’exil involontaire
pour fuir un endémique chômage…
Mon île aux mille puanteurs,
gangrenée de chlordécone,
étouffée de pourrissement de sargasses…

Mon île aux mille sourires,
                 mille caresses,
                 mille tendresses
comme aux mille colères !
Mon île aliénée, bétonnée, bastonnée, colonisée,
pourtant
mon île aux mille résiliences,
                 aux mille résistances !
Un vomi de volcan
se dressant fièrement
en mitan l’océan
telle une oasis au milieu du désert,
mon île, mon asile, mon exil volontaire
et choisi, mon pays :
la MARTINIQUE !

Patrick Patrick Mathelié-Guinlet

 

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Les roses de ton sourire

— Par Myrna Nérovique
Il est vrai que les roses m’offrent un sourire,
De notre merveilleux avenir.
Il est vrai que la lune m’intime tes yeux,
Demeurant de mal en pis amoureux.
La nuit détruit ma clarté,
Mais, je reste éveillée.
Et, la beauté de mon coeur,
M’offre bien des clameurs.
Il est vrai que la tempête me brise,
Jusqu’à ce que je ne rise,
Une délicate attention,
M’octroyant une perdition.

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Man né…

— Par Daniel M. Berté —

Man né dan an pies-kann
Anba an soley cho
Mé man né an menm tan
Anba fifin-lapli
Pas Djab té ka mayé
Dèyè lapot légliz

Man né adan pikan
Ki adan Mafwamé
Sa ki fè mwen pousé
Prèmié kri man kriyé
Sé pa tap anlè fes
Sé mòsi fonmi wouj

Man né adan flanji
Trapé épi fèy kann
Yo koupé lonbrik-mwen
Epi koutla travay
Es pousa moun ka di
Ki man sé boug filé !?

Man né adan lanfè
YO kriyé bitasion
La éti laswè-neg
Té ka sèvi fimié
An didan kann bétjé
Pou té fè riches-YO

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« Le grand tout » & « De l’art… »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Le grand tout

Lorsque tu marches sur la plage,
songe que c’est le cimetière
de ces milliards de coquillages
accumulés au cours des âges,

que ces falaises de calcaire
alentour en sont un ossuaire…
Le végétal et l’animal
font un avec le minéral.

Tout le vivant avec la Terre,
ça forme un tout inséparable
comme ces petits grains de sable
qui constituent un grand désert…

Aujourd’hui la science dévoile
que nous sommes de la poussière
d’anciennes lointaines étoiles !
Ce que déjà disait hier
la danse sacrée des chamanes…

De l’art …

Des sons, des couleurs, des volumes,
des textures, des structures, des mouvements
en harmonie ou en opposition, contraste recherchés pour un plaisir esthétique,
une satisfaction émotionnelle ou intellectuelle

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« Le rêve de nos amours… », de Myrna Nérovique

Le rêve de nos amours…
Le rêve d’être dans tes bras et d’y rester…
Le rêve de toujours s’aimer…

« Le rêve d’être heureuse auprès de toi et que ce charivari cesse dans nos vies… »
Tel est le message que veut délivrer ce nouveau recueil de poésie de Myrna Nérovique. Il raconte le mariage chrétien de deux êtres qui s’aiment à la folie et qui rencontrent des difficultés comme dans tout couple. Leurs enfants sont leur joie de vivre.
Le rêve de nos amours est un recueil de poésie fictif qui aborde le mariage chrétien d’un homme et d’une femme, et raconte les moments de joie de ce couple, ainsi que ses difficultés. Le lecteur l’accompagne dans la joie de s’aimer, le bonheur d’être parents et bienheureux, malgré les maux de l’existence…
Myrna Nérovique nous fait à nouveau découvrir ses croyances, la beauté de l’amour et du désir, mais aussi quelques dessins et peintures ainsi que l’une de ses chansons, démontrant ainsi ses diverses facettes artistiques.

Juste pour parler d’amour

L’amour qui me gonfle tel un four,
Me fait chanter de l’Aznavour.

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Mi chalè !

— Par Daniel M. Berté —

Emé kriyé anmwé anba twant-kat dègré
I ka siwvéyé siel
Difé tout la jouné, difé tout la swaré
Chuuuu !!! Mi chalè !!!

Tertilien ka griyen pas i pèdi jaden
I ka lonviyé siel
Difé an say planté, difé an potajé
Mésié !!! Mi chalè !!!

Anriyèt li entjèt kon tatjèt an finèt
I la ka gadé sièl
Difé anba tété, difé an fant katjé
Woy !!! Mi chalè !!!

Léyon ki pa kouyon di : « Sé malédision !»
I la ka priyé siel
Difé pou lé péché, difé pou lé rigré
Ségnew !!! Mi chalè !!!

Klérik an siantifik di : « Sa atmosférik ! »
I ka observé siel
Difé pou tè séché, difé san lalizé,
Manman !!! Mi chalè !!!

Man Tjilas ki tou las di ba Mondié : « De gras !»
I ka sipliyé siel
Difé dépi lévé, difé jisko kouché
Chuuuu !!! Mi chalè !!!

 

Daniel M. Berté 290915

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« Tentation » & « Retraite »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Tentation

La faute à la satanée crise,
tirant le diable par la queue,
j’ai tenté de doubler ma mise
à la foutue table de jeu
mais y ai laissé ma chemise !

Lors, au lieu de tirer sa queue,
peut-être puis-je en tirer mieux
en le flattant, quoi qu’on en dise ?
Car avec lui si tu pactises,
certes tu pourrais vivre mieux…

Mais la fortune mal acquise
fait aussitôt des tas d’envieux
et soudaine richesse attise
des jalousies et convoitises
envers qui paraît trop chanceux…

Par-devant si tous te courtisent,
les mêmes en secret te méprisent,
à la fin ça te rend anxieux…
Vivre de peu, c’est vivre heureux
car sans souci, on vit plus vieux !

C’est ce qui importe à tes yeux
lorsque soudain tu te rappelles
du Docteur Faust le sort odieux :
si plaie d’argent n’est pas mortelle,
la damnation est éternelle !

Retraite

Une honte pour le guerrier vaincu…
La ménopause du travailleur réformé par l’âge…
La poterne du vieillissement sénile…
Ou ne serait-ce pas plutôt de l’esclavage social enfin la quille !

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« L’animal en moi » & « Man Dengue »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

L’animal en moi

L’animal en moi pleure
sur l’immense gâchis
de l’homme sur la Terre,
sur cet Éden perdu
par trop de connaissance,
trop peu de connivence,
tout comme ainsi l’on pleure
sur la belle innocence
oubliée de l’enfance…

Cette terre arrosée
plus que copieusement
de larmes, sueur et sang,
engraissée d’ossements
depuis aussi longtemps,
n’est pas moins nourricière
mais pour combien de temps ?

Va-t-elle résister
ou, ce dont j’ai bien peur,
va-t-elle rejeter
l’humain profanateur,
retrouvant l’harmonie,
tout ce qu’il a détruit
par orgueil et mépris ?

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Gran-nonm… Ti-bolonm

— Par Daniel M. Berté —

An gran-nonm ka gadé
An ti-bolonm jòdi
Asiz douvan télé
Ki ni portab tablet
Ka jwé épi manet
Epi i ka sonjé…

Sé an ti-bolonm nwè
Ka pran an sak bwano
Dé branch an pié kalbas
Nich-poulbwa ek fey-bwa
Pou pé fè an kalen
Pou sa péché kribich

Sé menm ti-bolonm-la
Ka kouri bò ragon
Eti bétjé matjé
“Prendre une canne c’est voler”
Pou’y sa rédi dé kann
Pou’y fè an bel siro

Sé ti-bolonm nwè-a
Ka trasé an-kanpan’y
Pou sa tjwiyi griyav
Zikak épi tjénet
Prin-sitè ek mango
Pou’y pé sa plen bouden’y

Sé ti-bolonm-tala
Adan lakou lékol
Ki ka fè zwel-séré
An foutbol-friyapen
Soté an kod-mawo
Jwé tek épi bloksek

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« Osyssée » & « Oasis »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Odyssée

Vaisseau de pierre à la dérive,
flottant sur un océan d’argile
en quête d’une terre d’asile
qui jamais ne fut promise,
seulement espérée
de toute la force de mon âme inquiète,
la certitude ici n’est point de mise…

Sans boussole ni repère d’étoiles,
sans gouverne et sans voile
ne craignant pas les vents
quelle qu’en soit la provenance,
je roule, tangue et danse
au gré des houles
mais je m’en balance…

Et tant pis si je coule,
peu importe que je meure ou vive,
que j’atteigne ou non l’autre rive
il faut juste ne jamais cesser d’essayer !

Oasis

Dans la solitude vide
du vaste désert aride
où depuis trop longtemps j’erre
et où mon âme se perd,

en proie à tous les mirages
comme l’un de ces rois mages
en quête de leur étoile
quand même le ciel se voile,

tu es mon oasis,
toi, mon histoire d’eau,
ma fraîcheur, mon repos,
source jamais tarie

où mes lèvres desséchées
boivent un salutaire oubli
des ennuis de cette vie
et celle qui assouvit

ma très grande soif d’amour
en faisant de chaque jour
un conte de mille une nuits
que l’on raconte à l’infini…

Patrick MATHELIÉ-GUINLET

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Nicole Cage et la carte poétique de sa Madinina

— Par Sara Florian(*) —

Nicole Cage. Carrefour des Errances. Crossroads of Wanderings. Où Irait Mon Cri? Where Would Go My Cry? Trans. Kemadjou Njanke Marcel & Jeff Florentiny. Editions Livre Ouvert, Cameroun et Cimarrón EdiProd, Martinique. 2018.

Lire ce recueil de poésie, c’est comme écouter une chanson, parfois une douloureuse complainte des esclavisés africains, parfois une berceuse douce chuchotée à l’oreille du lecteur. Madinina, l’île de Nicole Cage a été métamorphosée par la poétesse martiniquaise de topos littéraire féminin et sensuel à une dimension cathartique à la fois personnelle et collective. Le territoire végétal, enlacé entre sa nature volcanique et la mer, constitue l’arrière-plan à partir duquel l’écrivaine a exprimé les préoccupations d’un peuple et les souffrances liées à l’amour, comme elle le dépeint ici : “Volcan solitaire en mal d’amour” (45).

Près de trois ans après l’éruption du volcan Soufrière sur l’île de Saint-Vincent, on ne peut que se souvenir de l’éruption volcanique de la montagne Pelée en 1902, un événement qui a bouleversé l’histoire de la Martinique. Nicole Cage dans son poème ‘Quand parlent les volcans’, imagine que ce repère de l’île a explosé en raison d’un mal d’amour.

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