Catégorie : Poésies

« Avant l’extinction… » & « Pour échapper aux mailles du filet… »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Avant l’extinction…

Peut-on encore sauver la Nature sauvage ?
En avons-nous le temps ?
Aura-t-on le courage
de tourner cette page
du “tout industriel”
et ses pollutions mortelles
avant le carnage ?
De renverser le tout-puissant dieu Fric
en lui coupant les Bourses pour le rendre impuissant
et libérer l’Afrique
d’un postcolonial joug économique ?
La vie de sens est vide
et ressemble au suicide
de cette humaine espèce !
Car la chute est bien proche
quand, pour certains, ne comptent que les espèces
sonnantes et “trébuchantes” qui remplissent leurs poches…
Alors, ne loupons pas le coche
car ce monde est trop moche
et ouvrons grand les yeux, les esprits et les cages !
Si corrompus sont tous les politiques
que je ne reconnais l’autorité d’aucun état à présent,
sauf de l’état sauvage !

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Sèbi lapawol épi Edwa Glissant

— Par Daniel M. Berté —

Woulé ba-mwen Soley éklérant réyonnant
Ba-mwen lapawol glisant Misié Edwa !

1 é 1 : Dé! Désiyis man Désilap démon de ladévenn!
m’a dérayé, dékalbiché, dépotjolé ek démantibilé
Je pense dans ma kabech-sisi et de ma djel kalé je crie : « La Lézarde »
Ek wou, di mo’w Edwa !
« Les terres ont croulé de cette voix, c’est poésie
Nous crions au sel. Il sert aux plaies. Il convient au supplice…
Encore à nos lèvres ce cri d’avoine, de mort… »
(Le sel noir)

Woulé zo-a Gran-Edwa !
Pa glisé’y ba mwen souplé!

1 é 2 : Twa ! Twa zanchwa zougoulou wawa !
Twazé-mwen si’w lé,men man za manjé pasé twa zé
Je pense dans ma kabech-kolibri et de ma djel pété je crie : « Le quatrième siècle »
Ek wou, pawolé Edwa !
« Je n’ai de cri qu’en cette trace où fut le sel…
Le long cri des enfants précipités dans cette mer ?…
La mer crie mais la mer bientôt s’éteint… »
(Le sel noir)

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3ème édition de Mai . Poésie

« Jamais deux sans trois ». D’accord, mais sans ignorer que le chemin du deux au trois est parfois semé d’embûches et d’obstacles qu’il faut avoir surmontés. Par chance ou par esprit de combativité, l’essentiel étant de ne pas perdre de vue ce qu’a justement clamé en son temps le poète Louis Aragon : « Rien n’est jamais acquis à l’homme »

C’est avec ce sentiment d’humilité que nous accueillons la troisième édition de notre

‘Maï. Poésie. Festival d’un genre majeur » dédiée à la mémoire de de UX légendes de nos terres unies par la mer : Maryse Condé et Edouard Clissant, Cette année, nous croyons pouvoir dire que le festival semble prêt à assumer son identité. Notre ambition est d’être en effet un événement¯lt qui convoque les poètes et les poétesses du monde entier à faire entendre la poésie sur tout le territoire de la Martinique pendant deux semaines.

A travers nos rubriques telles que « Poésie Commune » et « Apéro-poésie », nous clamons à haute et intelligible voix que si le public ne vient pas à la poésie, nous conduirons la poésie au public.

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« Volition » & « En attendant le bus… »

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Volition

Si difficile est le chemin
qui mène du rêve au réel,
bien plus beau sera le destin
quand l’envie peut donner des ailes…

Car rien n’est alors impossible
et celui qui le veut vraiment
à la fin atteindra sa cible,
c’est juste une question de temps…

Patience et puis persévérance
sont ce qu’exige l’existence
pour un bon accomplissement…
Et si le chemin est souffrance,
plus belle au bout la récompense !

En attendant le bus…

Chaque jour déverse son flot de tristesse et misère
mais dans les verres coule l’oubli…
À 50 degrés de lassitude,
au milieu des sargasses flotte cette île sur la mer.
Y trop pique son Cancer
de drogue et violence

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Une parole qui fait corps avec l’invisible

 — Par Richard Blin —

Quand il n’explore pas la matérialité d’une Parole sauvage, Monchoachi hisse jusqu’à la joie du contre-chant une poésie qui célèbre l’éclat, le mystère et l’épiphanie d’une présence qu rend sensible l’insaisissable.

Souple, orageuse, ondoyante, magnifiquement sonore, elle danse avec le monde la parole que déploie Monchoachi, pseudonyme d’un poète martiniquais qui, dans le sillage de Césaire et Saint-John Perse, donne à lire et à entendre l’une des voix les plus originales de la Caraïbe. Portée par une langue elliptique et mêlée, elle réveille les sens, subvertit les apparences, fait descendre les mystères dans la bouche. Lémisté (Les Mystères) est d’ailleurs le titre du monumental chantier poétique qu’a entrepris l’auteur, et qui, en six volumes, embrassera tous les recoins de la Terre pour y débusquer les richesses langagières, les mythes et les rites recouverts et menacés de mort par l’appétit insatiable de la civilisation occidentale. Après les trois premiers volumes consacrés à l’Amérique (Liber America, Obsidiane, 2012), à l’Afrique noire (Partition noire et bleue, 2015) et à l’Europe (Fugue vs fugs, 2021), voici Streitti, sous-titré « La confrontation » parce que son contenu fait jouer, en les mettant en présence, à la fois l’unité et la différence entre la parole prophétique, telle qu’elle apparaît dans les religions monothéistes, et la parole poétique.

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Filozofi lapli-lavi

— Par Daniel M. Berté —

Si lapli-lavi ka mouyé’w
Fifinman…
Pran sa épi filozofi ek di kò’w
« Sa pa lapli pou mouyé-mwen »
Ek viv lavi’w
Senpleman

Si lapli-lavi ka mouyé’w
Dousètman
Pran sa épi filozofi ek di kò’w
« Gout-dlo ka fè gro lariviè »
Ek viv lavi’w
Jantiman

Si lapli-lavi ka mouyé’w
Lavalasman…
Pran sa épi filozofi ek di kò’w
« Tout lariviè ka désann an lanmè »
Ek viv lavi’w
Kalmeman

Si lapli-lavi ka mouyé’w
Britalman
Pran sa épi filozofi ek di kò’w
« Lariviè pa janmen plen lanmè »
Ek viv lavi’w
Pézibleman

Si lapli-lavi ka mouyé’w
Anrajéman
Pran sa épi filozofi ek di kò’w
« Gro dlo mé pa gro tjè »
EK viv lavi’w
Sèrènman

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« Mortel Rafting! & « Résistance ! »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Mortel Rafting!

On ne remonte pas le cours du fleuve du temps…
Ce n’est pas un long fleuve tranquille
avec de hauts-fonds et des îles,
il s’écoule avec l’impétuosité du torrent :
on ne peut qu’en suivre le courant
en déjouant ses rapides, ses mortels tourbillons
mais on finira dans la mer de toute façon,
celle que les Bretons nomment “mor” avec une certaine justesse…
La vie est un frêle esquif qu’il faut écoper sans cesse,
manœuvrer pour éviter de sombrer dans l’oubli profond.
Les gens, les lieux et les années
défilent à vive allure sur les côtés,
laissant à peine le temps de les graver
dans la mémoire, trop vite effacés…
En un instant, le présent se fait passé,
dévoré par un futur trop pressé de se “présenter”!
Alors, on ne peut que se laisser flotter
à la surface, par le courant dérivé inéluctablement
vers la dissolution de l’océan…

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Poésie d’Haïti : Faubert Bolivar, Witensky Lauvince

— Par Michel Herland —

Mémoire des Maisons closes

Le poème est chose étrange, mon ange
Écoute, en mon cœur, il traîne les pattes et me griffe

Le Temps des Cerises a eu la bonne idée de rendre accessible au public français ce recueil (1) publié originellement en Haïti (éd. Bas de Page, 2012) qui se compose de deux ensembles, Marelle et Alphabet, écrits, nous dit l’auteur, respectivement dans la « maison close » de ses parents à Port-au-Prince et celle de son premier domicile conjugal à Kingston, suivis d’un Supplément. Né en 1979 en Haïti où il occupa un moment la fonction de directeur du Livre, Faubert Bolivar enseigne désormais la philosophie à la Martinique. Il est non seulement un poète, auteur en particulier de la prose poétique Sainte Dérivée des trottoirs (2014), mais encore un dramaturge récompensé par plusieurs prix.

Les deux premières parties sont composées de textes brefs, sans titre, on vient de lire le plus court qui se résume à deux lignes. Des poèmes qui disent souvent les affres de l’amour :

Déchire-moi
chiffonne-moi
je suis douleur

Amour et écriture se conjuguent chez le poète (Tu joues dans mes mots / et mes ombres…) bousculant, s’il le faut, la syntaxe :

je n’ai rien d’autre que l’amour
mais, la langue morte des nuits vieillissant la bouche
en quatre morceaux de murmure…

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« Osmose » & « Crépuscule »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Osmose

Pourquoi sommes-nous condamnés
d’à la surface demeurer ?
Pour l’homme épris de vérité,
difficile de pénétrer
l’essence invisible des choses !

Parfois l’esprit ayant sa dose,
devenu beaucoup plus léger,
parvient alors à s’immiscer
au-delà de ces portes closes
et l’on se sent comme en osmose…

Est-ce une vision du réel
dont l’état de grâce est la cause
ou bien n’est-ce qu’un simple rêve
donnant à Icare des ailes,
le temps d’une illusion trop brève ?

Crépuscule

Le fantôme d’un malfini
et le rauque écho de son cri
planent encor sur les manguiers
baignés de lumière dorée
par un soleil à son coucher…

On s’approche à présent de l’heure,
si pleine de mélancolie,
où l’on se sent en empathie
avec ce jour las qui se meurt
alors que triomphe la nuit…

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Le monothéisme juif, l’autre versant de l’Occident

Streitti, La confrontation (Lémistè IV) Monchoachi

Vient de paraître et disponible en librairie, le dernier ouvrage de Monchoachi intitulé STREITTI, et sous-titré La confrontation. Après une courte présentation dans laquelle l’auteur pointe l’Occident, nous citons, « comme vecteur et véhicule du néant, opérant par l’anéantissement des choses (ba-gaye, les dons égayés) auxquels il substitue les objets déchets (prend-jeté) : toute chose s’absente laissant place au « réel » », Monchoachi poursuit : « le nihilisme pointe derrière la négation de la chose, sa dissolution en un conglomérat d’atomes, la chose que beauté seule préserve qui, en le scintillement de son articulation à l’espace, libère là une claicie ». De la numérotation de la lettre en l’ère informatique, le monde se vitrifie en se commuant irrésistiblement en nombre. Le nombre qui implacablement uniformise ».

Se pose alors la question suivante à partir de laquelle l’ensemble de l’ouvrage va quêter en d’inlassables cheminements : «  le dit « homme » aujourd’hui a-t-il encore assez parole répondre à l’adresse de l’ère qui présentement s’installe ? A-t-il encore assez parole, « l’homme », pour se retourner, s’éjecter hors du renfermement dans un espace-temps propice à son essor, jointé à toutes les dimensions et à toutes les énergies de son coté prope  (…) .»

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Sauvons Gaza, Au nom de Salomon, J’en a appelle à la résistance

— Par Yves Untel Pastel —

 » Israël, nation que jadis ma main a épargnée,
Pourquoi me persécutes-tu ? »
Vois comme ta main est lourde
À l’heure de ta sombre vengeance !

Pourquoi verses-tu au centuple le sang des Gazaouis ?
Oublies-tu qu’ils sont aussi tes frères ?
Oublies-tu que ceux de Palestine,
Comme tous ceux de la race humaine sont aussi mes fils ?
Israël toi qui bombardes, tues et colonises
De quel dieu tiens-tu ta foi ?
Est-ce de moi, Dieu de David et de Salomon le sage ?
Ou est-ce du dieu de l’orgueil, prince assoiffé de sang,
Celui-là même qui sème les divisions et les tribulations ?

Souviens-toi de tes jours de malheur,
D’Auschwitz, de Dachau, de Buchenwald, Mauthausen…
Et, souviens-toi de la compassion des peuples de la terre
Lorsque, pour toi, de partout, ils accoururent
Offrant bravement leurs vies innombrables
Aux bûchers ardents des champs de bataille
Pour arracher à la barbarie des nazis
Ton salut, ta dignité, ta liberté
Et tout ce qui professe
Ton inviolable humanité !

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Ténèbres de clartés énamourachées.

— Par Myrna Nérovique —

La clameur de mon cœur,
M’intime ce doux bonheur.
La douceur de nos baisers,
S’irrite de nos divines clartés.

Et, l’oracle du destin,
Fredonne ce refrain.
L’amour guide nos pas,
Suite à un mets de chocolat.

L’outrage du bonheur ultime ,
Renchérit ces quelques rimes.
Détruis ces immenses jouissances.
La clarté de la nuit demeure rance.

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Ponce Pilate songe et se lave les mains.

« Ecce homo » de Victor Hugo, dans son recueil posthume La fin de Satan (1886) :

« C’était, le jour de Pâque, une coutume
Fort ancienne, où les juifs et Rome étaient d’accord,
Que le peuple, parmi les condamnés à mort,
Choisit un misérable auquel on faisait grâce.

Prés du palais, lieu sombre où la foule s’entasse,
Se pressait, comme autour des ruches les essaims,
Le peuple de la ville et des pays voisins
Qu’un licteur contenait du manche de sa hache.
Les paysans, menant par la corde leur vache,
Les femmes apportant au marché leurs paniers,
Devant le seuil, gardé par douze centeniers,
S’arrêtaient, éclairés par l’aurore vermeille.
La rumeur de la fête avait depuis la veille
Vers les quatre coteaux de Sion dirigé
Les habitants d’Aser et ceux de Bethphagé,
Ceux de Naim et ceux d’Émath; et sur la place
Chaque faubourg avait versé sa populace;
On y voyait aller et venir, sans bâton,
Gais, l’oeil joyeux, des gens qui jadis, disait-on,
Blêmes, et mendiant aux portes des boutiques,
Etaient aveugles, sourds, boiteux, paralytiques,
Et que l’homme appelé le Christ avait guéris.

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« Bra lévé »

— Par Daniel M. Berté —

Maché-kouri an bra lavi
Kouri-maché bra lévé

adan Sité lapli
adan danjé lari
adan violans lavi
adan virilans lelmi
adan tè Louvèti

Maché-kouri an bra lavi
Kouri-maché bra lévé

vansé vitman présé
vansé zantray maré
vansé bonda séré
vansé janm tranblé
vansé tet angwasé

Maché-kouri an bra lavi
Kouri-maché bra lévé

adan Soley-sité
adan diplisité
adan konplosité
adan rapasité
adan latrosité

Maché-kouri an bra lavi
Kouri-maché bra lévé

douvan movezté ganngé
douvan britalité ganngé
douvan violman ganngé
douvan vanjans ganngé
douvan dékalans ganngé

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« L’Homme qui voulait peindre des fresques » de Michel Herland

— Par Dana Shishmanian (1) —

Faire « préfacer » son recueil de poèmes (2) (qui n’est en l’occurrence pas tout à fait le premier car Michel Herland a vu publier en 2020 Tropiques suivi de Miserere, livre de poèmes choisis et traduits en roumain par Sonia Elvireanu, paru en édition bilingue en Roumanie – voir notre chronique là-dessus dans le numéro 176, mars-avril, 2023 de Francopolis), par un « manifeste poétique » (même si « petit »), peut paraître, et certainement est, dans la plupart des cas, un pari extrêmement risqué. Celui, notamment, de faire lire votre poésie par le prisme de votre conception de la poésie – en faussant ainsi, délibérément (ou peut-être seulement involontairement, par la naïve croyance en la cohérence de votre esprit) la réception génuine et spontanée de votre écriture dans l’esprit du lecteur. Pour ne plus parler de la prétention qu’un « manifeste » peut s’arroger, celle de frayer des voies, et particulièrement celles supposées empruntées par vous-même en tant qu’auteur ! Autrement dit, vous vous donnez en exemple… tout en vous enfermant dans un modèle procustien assumé de plein gré, pour vous couper les ailes !…

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« Voyage de rêve » &  » Vol de nuit »

— de Patrick Mathelié-Guinlet —

Voyage de rêve

Rêver comme on part en voyage
à l’improviste et sans bagage,
juste pour s’échapper de la cage
d’un quotidien banal anthropophage…

Avançant au hasard
sans savoir où l’on va,
oubliant d’où l’on vient,
nomade de passage
sans âge et sans visage,
rêver afin de tourner la page…

Si prétend un adage
que forment les voyages,
les rêves les plus fous
font les hommes plus sages…
Rêver est alors un simple voyage aller
quand on fait de son rêve une réalité !

Vol de nuit

Chaque matin, l’affreux réveil
sonne le glas des illusions !
Moment où les rêves s’en vont
lorsque se lève le soleil…

Pour une autre longue journée
on redevient ce prisonnier
de l’espace et de ses frontières
et du temps menant la matière
à la mort sans retour arrière…

Si la vie est une érosion,
les rêves sont une évasion !
Quand librement l’âme s’envole
et qu’on ne joue plus aucun rôle,

la merveilleuse apesanteur
nous affranchit de toute peur
durant la nuit, pour quelques heures
donnant l’impression du bonheur…

Patrick Mathelié-Guinlet

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« Dégoût et Douleur » & « Dégénérescence »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Dégoût et Douleur

Des goûts et des couleurs
ne se discute guère
bien que le goût du jour
soit vraiment trop amer…

La société m’écœure :
c’est une poudrière
où règne la misère,
les abus et la guerre
et ce manque d’amour
soulève la colère !

Délétère atmosphère
dont la mauvaise odeur
provoque le dégoût…
Face à tant de laideur,
une jeunesse à bout
dans la drogue se perd !

On ne peut rien y faire,
sinon se mettre au vert,
fuir au-delà des mers
où un meilleur s’espère

au loin, très loin du pire
et c’est ce qui inspire
la critique sévère
du poète en ces vers…

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Bo ! Bo ! Bo !

— Par Daniel M. Berté —

Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo !
Mami pran tjè-soté
Men sa ki ka pasé ?
Kannaval za filé
Péta yo ka pété !
Pa rété pies respé
Karèm pa respekté

Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo !
Mami, sé pa péta
Lakrimojèn ki la
Sa ka fè siwawa
Lanvil an dézawa
Lé manmblo ozabwa
Moun an bwa kon Jéra

Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo !
Mami poutji mandé
An nonm anprizonné
Pas i té réklamé
Pou tè’y ki YO volé
La jistis déklaré
Fo pa’y manifesté

Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo !
Mami di : Magrésa !
Es ou pé konprann sa !
Mi an bab-a-kaka !
Es i pa rété lwa !
Pa ni respé pou dwa !
Trop magouy isiya !
Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo ! Bo !

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« Disponible  » &  » Voyageurs »

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Disponible

Comme un caillou dans la chaussure
qui nous empêche d’avancer,
un regret issu du passé
gêne l’essor vers le futur…

La frustration n’est pas de mise
si l’on veut, libre, voyager,
ouvert aux opportunités
qui peuvent alors se présenter…

Il faut l’aventure aborder
l’esprit léger quoi qu’on en dise,
débarrassé de ces valises
dont le poids peut nous retarder…

Et se libérer du connu
pour mieux apprécier l’inconnu,
voir le monde et vivre au présent
avec le regard d’un enfant…

Voyageurs

Au bord de la fenêtre
un oiseau s’est posé,
trop fatigué peut-être
pour plus longtemps voler…

Lors il m’a regardé
et puis m’a murmuré
dans sa langue fleurie :
“Écoute, mon ami,

je vais te raconter
du monde les merveilles
qu’on voit sous le soleil
lorsqu’on a voyagé

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« Crise » & « Tel un ange en enfer »

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Crise

Pour toi j’éprouve un sentiment
comme il se doit pour les amants
mais quand je sens que tu me mens,
je ressens du ressentiment…

Car j’ai du mal à accepter
qu’ainsi puisse un si bel amour
se dégrader au fil des jours
et la tendresse s’oublier…

Tout passe, tout lasse, tout casse
mais j’ignorai cette menace
que fait peser sur les amants
la terrible usure du temps…

Je croyais l’amour éternel
mais aujourd’hui qu’il bat de l’aile,
je crains pourtant qu’il ne s’envole
comme un oiseau ou les paroles…

Je réalise que la vie
sans toi ne serait plus la même,
alors c’est pourquoi j’ai envie
qu’on finisse avec ces problèmes
car je l’avoue : encor je t’aime !

 

Tel un ange en enfer…

J’ai passé tant de jours
à attendre l’amour
en sachant qu’un mot tendre
guérit le cœur en cendres…

J’ai passé tant de nuits
à pleurer dans mon lit
car je ne savais pas
qu’un jour tu serais là…

J’avais perdu l’espoir
et m’étais mis à boire,
pensant trouver l’oubli
au fond de quelques verres…

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Misié Mòn Matnik

Ba Filip Bourgade

— Par Daniel M. Berté —

Epi aparey-foto’w …
Ou fè-nou monté-mòn
désann mòn Matinik
gadé lavi bòkay
admiré lavi-nou
aprésié lavi an mòn Matnik

Ou fè-nou alé La source
Chayé dlo
pran Panyen basen
pou péché Tilapia
pou ba Manman Doudou

Ou fè-nou Douvan jou
Ba bett manjé
Manjé kochon
épi fè dé Bott zeb
pou ba Milé baté

Ou fè-nou Désann Fodfwans
an Débi la réji
nou pran an Dékolaj
épi Bwè koko
kom Kraz dèyè’y

Ou fè-nou jwé jé
Labalet, Kalibanjo
Woul woulé ek Serso
Tek, Toupi ek Yoyo
Chouval bwa ek Ladja

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« Ombre et lumière » & « Sans se retourner »

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Ombre et lumière

Dans ce jeu d’ombre et de lumière
qu’est le théâtre de la vie,
en vain j’essaye d’y voir clair
avant que ne sombre l’esprit
dans ce qu’on nomme la folie…

Hélas, les ombres y sont en nombre
et pourraient gagner la partie
dans cette bataille ancestrale
opposant le bien et le mal…

Mais soudain me vient à l’esprit
que sans lumière il n’est pas d’ombre
et le contraire est vrai aussi…
N’est-ce pas en pleine lumière
que toujours une ombre vous suit ?

Alors de tout ça il s’avère
qu’aucun endroit sans un envers
parce qu’ils sont complémentaires
autant que le jour et la nuit…

C’est pourquoi je le dis en vers
et même si ça vous ennuie :
acceptez donc ce côté sombre
qui fait partie de votre vie !

Sans se retourner

De cette vie j’en avais marre :
en prenant mes jambes à mon cou,
j’ai alors largué les amarres,
faisant d’une pierre deux coups…

Débarrassé d’un lourd passé,
disponible pour le futur,
je suis parti à l’aventure,
ayant retrouvé ma gaîté

et, avec elle, envie de vivre…
Rien qu’en humant la nouveauté,
c’était comme si j’étais ivre
sans avoir rien bu ni fumé !

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Lafen-di-mond…

— Par Daniel M. Berté —

Sé menm jou-a tout zozio nan siel rété volé
Ek ped plim ek tonbé anlè do
Kon woch ki raté an mango-vè

Sé men jou-a tout pwason an lanmè rété najé
Ek ped zékay ek désann an fon dlo
Kon woch ki maré adan an nas péchè

Sé menm jou-a tout bèt avek ek san pat rété maché
Ek ped pwel ek doubout an ripo
Kon woch an mitan an savann vétivè

Sé men jou-a tout pié-bwa rété boujé
Ek ped fèy ek rété red mawto
Kon woch an didan mason an gran palè

Sé menm jou-a tout moun rété vansé
Ek ped la pawol ek vini flo
Kon woch ki ka pézé otan ki ladoulè

Sé menm jou-a prèmié épi dènié
Ek ki wè disparet Lavi épi Lanmò
Kon wch-la ki matjé lafen-di-mond si Latè

Daniel M. Berté 270219

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« Comme un lézard sans queue » & « Climat… d’insécurité »

— Patrick Mathelie-Guinlet —

Comme un lézard sans queue…

Comme un lézard laisse sa queue
à qui voulait le retenir
dans ce but avoué de survivre,
afin de pouvoir m’affranchir
du lourd poids du passé, je veux
l’oublier, alors je m’enivre…

Émerveillé, ouvrir les yeux
sur ce monde et mon avenir
avec cette même innocence
que l’on attribue à l’enfance
et librement ma vie poursuivre
sans la crainte d’être trop vieux…

Si du lézard la queue repousse,
moi je repousse le passé
pour que la vie me soit plus douce,
à l’abri de tout préjugé…

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L’artiste et poète martiniquais Julien Creuzet représentera la France à la Biennale de Venise

La Biennale de Venise (en italien : Biennale di Venezia) est une fondation italienne qui organise différents événements : manifestation d’art contemporain, de théâtre, de danse, de musique, d’architecture et de cinéma dans Venise. Les lieux principaux sont les Giardini, l’Arsenal et le Lido (Mostra du cinéma) et attribue des récompenses : un Lion d’or, pour chaque manifestation.

Le terme de Biennale de Venise est couramment utilisé pour désigner l’Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise (Esposizione internazionale d’arte di Venezia).

Elle est considérée comme une des plus prestigieuses manifestations artistiques en Europe et dans le monde. C’est aussi une des plus anciennes puisqu’elle fut créée en 1893 et se tint pour la première fois en 1895 en tant que « Exposition Internationale d’Art de la Cité de Venise ». Sa seconde édition, lui valant le nom de « Biennale » eut lieu deux ans plus tard.

Julien Creuzet, artiste français né en 1986, incarne une figure majeure de la scène artistique contemporaine, hissant haut les couleurs de la France à la 60e Biennale de Venise, où il sera le premier homme noir à représenter le pays.

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