— Par André Lucrèce —
Le monde ne garde souvent à l’esprit dans une société humaine que l’état du pire, la graveleuse condition dans laquelle on s’épie.
Et puis, se penche vers vous, sans que cela ne soit dû au hasard, la possibilité d’une rencontre dans l’estime. C’est là que j’ai rencontré Henri Corbin, cela fait bien longtemps. Comme il me l’écrivait lui-même : cette longue et affectueuse amitié sous l’investiture des clartés nouvelles. Nous nous sommes, en effet, rencontrés au lieu de la poésie pour laquelle il avait le souci de la minutie portée à la pointe de la parole, là où se joue, dans la chose écrite, l’horizon du poème.
Cette rencontre avec Henri Corbin relève de cette joie rythmée par les mille eaux des intrigues de la langue. Ne point répudier son utopie consubstantielle – au lieu même où on risque de se brûler les ailes – pour dire l’essentiel : le murmure enchanté des retrouvailles avec sa terre, sa passion pour le monde des humbles, la beauté de l’amitié. Et puis il y a la femme et la danse violente du désir.