Catégorie : Poésies

« Plus que jamais, Carpe Diem ! » & « Autant en emporte le temps … »

— Patrick Mathelié-Guinlet —
Plus que jamais, Carpe Diem !

La vie est un voyage passionné,
passionnant bien qu’éphémère,
dont le temps est compté
et difficile à prévoir l’itinéraire…
En fin de compte, est-ce le paradis
ou bien est-ce l’enfer ?
Un dosage subtil est nécessaire
pour éviter l’ennui
mais aussi des regrets
de ce qu’on n’a pas eu le temps de faire…
La vie est un pari,
un risque calculé :
on peut doubler la mise
mais aussi tout perdre sur une bêtise !
Comme une feuille d’arbre emportée par la bise,
face au vent du destin,
il faut trouver l’équilibre
entre la volonté d’être libre
et la faculté de s’adapter
quand il se fait contraire…
Garder le cap sur sa cible
tout en restant disponible,
prêt à toute éventualité…
Savoir où l’on veut aller,
oui, mais ne rien rater
de l’occasion en or qui peut-être plus jamais
ne va se représenter…
Alors : “Carpe diem !”

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« La main fantôme », par Robert Paquin

— Par Robert Paquin —

La main fantôme

Mon fantôme est fidèle.
Il est là, invisible,
Un fantôme modèle,
Présent, inaccessible.
C’est une main fantôme
Qui partout m’accompagne.
Je sens les doigts, la paume
Et la douleur me gagne;
Une démangeaison,
Fantôme d’urticaire,
Sans qu’aucune raison,
Aucun apothicaire
Ne puisse m’expliquer
D’où cette sensation,
Ce mal, vient m’attaquer.
Je mets de la pression
Et frotte l’avant-bras,
Mais la douleur résiste;
Je mets un sparadrap,
Mais où? La main n’existe
Pas, mais je sens mes doigts
Nominativement
Du pouce au petit doigt
Coincés dans le ciment.
Dans l’avant-bras, les muscles
Réagissent et se tendent
À tout mouvement brusque
Que mon esprit demande.

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« Constat d’échec » & « À temps perdu… »

Constat d’échec

La jeune femme au rire clair,
au bleu regard plein de douceur
comme une vision éphémère
de ce que serait le bonheur

si les anges peuplaient la Terre
en y faisant régner l’amour…
Hélas, ce rêve est bien trop court
puisque partout sévit la guerre !

Je me demande tous les jours
si l’homme n’est pas une erreur
lorsque je regarde alentour
et ne vois là que des horreurs !

Où est la solidarité ?
Rien que la peur et la misère,
la jalousie, l’iniquité,
la méfiance communautaire !

Pourtant il suffit de s’aimer,
de juste un peu de tolérance…
Est-ce si dur d’avoir conscience
de cela afin d’avancer ?

Tant de milliers d’années d’histoire
et l’on n’a fait aucun progrès…
À croire qu’on est sans mémoire
ou que l’homme est sans intérêt !

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Sa ki pè-pa pè difé

— Par Daniel M. Berté —

Difé !
Sa ki pè ?
Sa ki pa pè ?

Lé posédan ek lé zespwatan
Lé gwo-mòdan ek lé profitan
Lé mové-vivan ek lé désandan
Lé dékalan ek lé dérayan
Lé méprizan ek lé zawogan
Lé bo-pawlan ek lé méchan
Lé zensolan ek lé zangzolan
Lé zenpòwtan ek lé zendiféran
Lé rat-gwouyan et lé sisè-san
Lé san-manman ek lé volan
Lé krazan ek lé brizan

Lé détenan ek lé zòwdonan
Lé tjenban ek lé pòch-an-van
Lé chien-kouchan ek lé san-lajan
Lé kominikan ek lé zobéyisan
Lé dirijan ek lé swuivan
Lé zoblijan ek lé mòwdan
Lé défian ek lé dévian
Lé pansan ek lé dépansan
Lé mistifian ek lé kouyonan
Lé sakripan ek lé brigan

Lé dépandan ek lé konsoman
Lé kriyan ek lé soufran

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« Constat d’échec » & « À temps perdu… »

La jeune femme au rire clair,
au bleu regard plein de douceur
comme une vision éphémère
de ce que serait le bonheur

si les anges peuplaient la Terre
en y faisant régner l’amour…
Hélas, ce rêve est bien trop court
puisque partout sévit la guerre !

Je me demande tous les jours
si l’homme n’est pas une erreur
lorsque je regarde alentour
et ne vois là que des horreurs !

Où est la solidarité ?
Rien que la peur et la misère,
la jalousie, l’iniquité,
la méfiance communautaire !

Pourtant il suffit de s’aimer,
de juste un peu de tolérance…
Est-ce si dur d’avoir conscience
de cela afin d’avancer ?

Tant de milliers d’années d’histoire
et l’on n’a fait aucun progrès…
À croire qu’on est sans mémoire
ou que l’homme est sans intérêt !

À temps perdu…

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« Amazones blues » & « Détox »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Amazones blues

Cancer naissant comme une rumeur maligne
qui porte atteinte à ma ligne.
Blanc-seing pour chant de rouge gorge déployée
car, à cent pour cent, mieux vaut en fou-rire qu’en mourir !
Concert du sang en cacophonie de cellules
emprisonnant, empoisonnant doucement mon existence…
Un essaim d’abeilles tueuses de rêves.
Le serpent croquant les pommes d’Ève
à lui en faire perdre la tête et l’Éden…
Et même si je suis de tumeur noire
parce que m’envahit la peur,
j’essaie néanmoins, sein en moins, de garder l’espoir
d’une vie meilleure grâce au soutien de mes sœurs…
Amazone pour un A.R.C. qui n’est pas en ciel,
qu’allais-je faire dans un coupe-gorge tel
que je ne m’en sortirai pas sans soutien ?

Détox

Si chaque nuit, en songe,
le poids d’un remords ronge
comme un rat affamé
ton cœur, ta volonté,

dis-toi sans hésiter
que ce qui est passé
ne peut être changé
car mort et enterré !

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Japé japé’w

— Par Daniel M. Berté.

Japé japé’w chyen
Man sé an karavann
Man ka pasé

Japé japé’w…
Chyen nwè
A lapo alanvè
Ka ay douvan-dèyè
Anba an lalin klè

Japé japé’w…
Chyen blan
Ki ni twa zyé wouj san
Tala Edwa Glisan
Jwenn kat-kwazé Dyanman

Japé japé’w…
Chyen gri

Ki ka fè simagri
Ki Gran-Zong fè sanfwi
A gran kout zoranj-si

Japé japé’w…
Chyen jòn

Ka fè kon an yich kòn
Grenpé an wo tet mòn
Pou défié van siklòn

Japé japé’w…
Chyen blé

Ka métamòwfozé
Emé Sézè palé
« Visitation »’y matjé

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« Adoration » & « Frustration »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Adoration

Je lui voue un vrai culte,
une passion occulte…
De mes doigts qui l’auscultent,
en rêve je la sculpte,

toutes les nuits m’endors
avec son effigie
gravée dans mon esprit,
déesse que j’adore…

Femme que je chéris
comme un précieux trésor,
elle est mon égérie,
ma mine d’or, ma muse…

Tellement je m’amuse
quand elle est dans ma vie,
j’en oublie les ennuis,
les malheurs et je ris,
je suis au paradis !

Frustration

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Sa man-yé ?

— Par Daniel M. Berté —

Sa man-yé ?

Man an soley
Man an lalin
Man an zétwal
Man an bètafé

Man an zié
Man an fidji
Man an sourir
Man an tet volkan pété

Man an flanm
Man an boukan
Man an lensandi
Man an fouyé-difé

Man an lanp
Man an flanbo
Man an méloulou
Man an lapawol

Man an zéklè
Man an létensel
Man an solawyòm
Man an lalouwé-di-jou

Man an bek
Man an alogèn
Man an lanpadè
Man an tib-néyon

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« Adieu Aylan », un poême de Gary Klang

A l’heure ou souffle un vent de haine aux États-Unis contre les Haitiens, je leur dédie mon poème pour le petit Aylan Kurdi mort d’avoir voulu trouver une terre d’accueil

Le grand responsable
celui que je nomme come mierda
l’épouvantail a la tignasse blonde

Adieu Aylan

Plus rien
Que l’ombre de la mer
Et l’enfant
Qui paraît endormi
A jamais seul
La tête bercée par cette eau calme
Comme une dernière caresse
Sa mère
N’est plus là pour le faire

Adieu Aylan

Je ne t’ai pas connu
Mais c’est tout comme
Tu es l’enfant du monde
L’enfant de tous les hommes
De toutes les femmes
L’enfant qu’on n’a pas eu

Adieu Aylan

Même allongé dans cette eau calme
Telle une poupée de chair
Tu te dresses à jamais
Contre tous ceux qui t’ont tué
Ces petits hommes
Vautrés
Dans leur démence
Et leur insignifiance

Adieu Aylan

Bonne route
Ton petit corps a fui le bateau ivre
Pour les terres de lumière
Qu’il repose à jamais dans les étoiles

Gary Klang

 

 

Le corps d’Alan Kurdi, trois ans, a été retrouvé sur la côte turque, à Bodrum.

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« Sans aucun doute ! » & « Battant de cloche »

Qu’on laisse s’immiscer un doute,
sous peu s’ensuivra la déroute !
De ceux qui sèment ainsi le doute,
méfie-toi : ils sont somme toute
le plus grand des freins à l’action…

Mis en travers de notre route,
ils ne méritent aucune écoute !
Mais s’il faut éviter le doute,
nécessaire est la réflexion
avant d’entreprendre une action…

Peser le pour et puis le contre,
les conséquences envisager
avant d’avoir à regretter,
est uniquement faire montre
de sagesse et de précaution…

Ensuite on doit, coûte que coûte,
quand est prise la décision,
poursuivre en avant notre route
et sans la moindre hésitation !
Cela, bien sûr, sans aucun doute…

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Tiédeurs de Minuit.

— Par Myrna Nérovique —

L’antre de mon bonheur,
M’intime cette tiédeur.
L’amour à la Sardou,
Te rend doucement fou.

La vie me semble impossible,
Dans mes passions où tout drible.
La bonté de mes yeux doux,
S’irrite de l’immensité du roux.

La rigueur de nos ardeurs,
Fane allègrement ces fleurs.
Je t’aimerai toujours à la folie,
Dieu le sait, comme le dit Sophie.

Myrna Nérovique

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AnthologieS de la poésie haïtienne : arpentage documentaire, datation, voix plurielles

— Par Robert Berrouët-Oriol —

En hommage fraternel et amical à Anthony Phelps, « Homme de vigie »,

qui vient de fêter ses 96 ans…

L’idée de rédiger le présent article provient d’un échange de correspondance entre Jean-Claude Nazon et moi relatif à la parution de L’« Anthologie trilingue de la poésie haïtienne contemporaine / This Land, My Beloved : A Trilingual Anthology of Contemporary Haitian Poetry / Tè mwen renmen an : Yon antoloji trileng pwezi ayisyen kontanporen ». Éditée par Elizabeth Brunazzi, Denizé Lauture et Tontongi, cette « Anthologie trilingue de la poésie haïtienne contemporaine » a été publiée le 28 octobre 2023 aux Éditions Trilingual Press, Cambridge, MA, USA. J’en ai fait par courriel une courte présentation indicative qui est pour l’essentiel reproduite dans le présent article. Détenteur d’un diplôme d’études supérieures en gestion administrative et financière de l’Université libre de Bruxelles et au Canada, passionné de musique classique et de littérature, friand d’opéra, Jean-Claude Nazon est, sur l’archipel fécond d’une vieille amitié, le lecteur critique de tous mes articles : qu’ils soient du domaine linguistique ou littéraire, je les lui soumets avant publication.

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Lavi lari red

— Par Daniel M. Berté —

Wè ! Di wo gadé-mwen
konsi man pa ayen
wou ki bon sitwayen
Akondi ou pa sav… ki lavi lari red

Wè ! Trousé nen’w lè’w wè-mwen
pas man ni lodè chen
wou ki za bien benyen
Akondi ou pa sav… ki lavi lari red

Wè ! Ou pé twazé-mwen
pis man sé bonnarien
wou ki sé jan de bien
Akondi ou pa sav… ki lavi lari red

Wè ! Tounen tet lè’w wè-mwen
pou’w man ka détonnen
wou ka suiv bon chimen
Akondi ou pa sav… ki lavi lari red

Wè ! Vréyé mépri ban-mwen
paske man pa ni pen
wou ki ni bouden plen
Akondi ou pa sav… ki lavi lari red

Wè ! Chèché konsey ba-mwen
pas man mwens-ki-ayen
wou ki sé bon krétjen
Akondi ou pa sav… ki lavi lari red

Wè ! Ou pé jis jouré-mwen
pas man lonjé lanmen
wou moun lanmen fèmen
Akondi ou pa sav… ki lavi lari red

Wè ! Ou pa kouto frè-mwen
man pa jomou’w kouzen
wou pa sav fon tjè-mwen
Mé man sèten ou sav… ki lavi lari red

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« Apprivoiser la vie » & “School blouse”

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

« Apprivoiser la vie »

Apprivoiser l’inconnu
comme on approche une bête sauvage,
innocent animal sans morale
mais non dénué de rage…

Toute erreur sera fatale
à qui ne l’aurait pas perçu !
Et l’on se ferait aussitôt dévorer tout cru
par la peur de la nouveauté.

Quand les habitudes, les préjugés
sont bien plus difficiles à tuer
que les illusions et les rêves,
c’est de ça que l’humanité crève…

Redoute alors le doute plus que le futur,
l’ennui plus que l’aventure,
la sédentarité plus que le voyage,
quels que soient ton passé ou ton âge !

Aie d’être fou le courage
plutôt qu’un désir d’être sage,
tant qu’à être à la page,
à la norme, préfère la marge

si tu veux, sans regrets ni remords,
retrouver le paradis perdu
avant d’être tout à fait mort
et te dire : “J’ai bien vécu…”

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« Ouvè zyé, pèp mwen ! », de Yves Untel Pastel

Avec une transposition en Martiniquais de l’écrivain guadeloupéen José Robelot.

Ouvè zyé, pèp mwen !

Ouvè zyé-w, pèp mwen
Ès ou pa wè yo ka kwazé-ou w jòdi
kon yè yo krazé papa-w maman-w?
Es ou pa wé sé sé menm-lan
ki mété pèp nou an tribilasyon yè
Sé yo menm ka malmennen w jodi ?
Nou anvi kwé ki sa chanjé
ki tjè bouwo vini méyè
ki sitiyasyon nou ké pli dous
Men eskè chyen ka tounen poul ?
Èskè sèpan ka fè vètè ?
Èskè agoulou sèléra pé fè dot yich
Ki agoula séléra ?
Manmay, tou patou moun èstintjé pèp blan
Pèp mounblan mandè é trapé répawasyon!
Gadé mannyè pèp nég
Ka trimen san trapé ayen !
Ès an zyé zéropéyen nou plis ki ayen ?
Ès nou pa chyen, ès nou pa kaka yenyen ?
É an zyé nou menm, ki sa nou yé ?
Mi nou ka fè bèbèl adan bèl lenj ki pa ta nou
Mi nou ka dansé adan gwan bal ki pa ta nou
Mi nou kwé nou sitwayen adan nasyon ki pa ta nou !

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Lé lannuit

— Par Daniel M. Berté —

Ni dé lannuit fènwè
Pli nwè ki yièoswè
Eti’w pas ka wè klè
Menm si’w ni bon limiè

Ni dé lannuit modi
Eti’w ka jwenn zonbi
Ladjables ki ka ri
Ki ka fè’w pran kouri

Ni dé lannuit lanmou
Epi an bel doudou
Ki pé fè’w vini fou
Anba kares ki dou

Ni dé lannuit katjil
Ka pété tet anpil
Réfléchi a ped fil
Epi kité’w frajil

Ni dé lannuit lanmò
Ka kasé nenpot kò
Ka chayé feb kon fò
An péyi andérò

Ni dé lannuit kòchma
Ka fè’w garé an bwa
Oben tonbé an ma
Maskilili pran mama

Ni dé lannuit labonm
An gran wob ek bizbonm
Eti’w ka brè bon ronm
Ki’w sé fanm ki’w sé nonm

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« Entropie » & « Mauvaise Onde »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Entropie

Pourquoi faut-il vivre le pire
après avoir eu le meilleur ?
Car on ne devrait pas vieillir,
juste s’éteindre quand vient l’heure…

Une bougie reste allumée
et elle brille sans faiblir
jusqu’à ce qu’ait fondu sa cire
sans qu’elle ait eu à décliner…

Hélas, l’homme est bien moins loti
que la plus humble des bougies
quand il s’agit de faire face
à l’entropie du temps qui passe !

Mauvaise Onde

Il pleure dans mon cœur
comme il pleut sur mon île.
Lorsqu’il y pleut des cordes,
les rivières débordent…

De sortir on a peur
car on n’est pas tranquille
et redoute le pire…
Le préfet a beau dire :

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« Carpe diem »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Carpe diem !
I

Dans chaque mur est une faille
et ce, quelle que soit sa taille :
de brique, de bois ou de paille,

si ce n’est le souffle du vent
ou de la terre un tremblement,
un jour l’emportera le temps…

Rien ne dure, tout se fissure,
finit par céder à l’usure.
Seule chose dont on est sûr :
rien n’échappe à la pourriture !

Le vivant comme la matière
ont pour commun lot l’éphémère :
ce jour, demain, devient hier…

Si chaque endroit a son envers,
toute médaille a son revers
et tout paradis, son enfer
comme tout homme a ses travers !

Aucun mur ne peut protéger
l’humain de sa mortalité…
La leçon qu’on doit en tirer ?
De la vie, il faut profiter
sans au lendemain trop songer !

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Fal

— Par Daniel M. Berté —

Dan an lawon-danmyé
An met-majò tonbé
Pektoro’y i montré
Epi boug-la kriyé
Kaka-la sa ki pé
Ek kwenyen kò’y an fal

An bektan rilévé
Défi misié vréyé
I fè dé pa kwazé
Tanbou alé salié
Chimiz-li i tiré
Ek frapé kò’y an fal

An moman observé
Dé kok a lanvolé
An kakan balansé
An mal kout-pwen monté
Lom défian ritjilé
Touché an mitan fal

Lè boug-la rilévé
I vini énewvé
Anlè majò plonjé
Men misié eskivé
Di an kout-tet bélié
I frapé’y an plim-fal

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 » Sagesse » &  » Jazz »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Sagesse

Tout au bout de la nuit,
c’est le petit matin,
la vie et ses chagrins
sitôt que tu te lèves
et là, c’est marche ou rêve !

Mais qui trouve la fève
au sein de la galette
devient roi de la fête…
Tout Éden a ses lois
et chaque Adam son Ève.

La pomme a son serpent,
chaque envers, son endroit
car tout chemin montant
à la fin redescend
obligatoirement…

Tout meilleur a son pire,
rien ne sert de courir :
il faut partir à temps,
juste avant qu’on se lasse…

Ne pas perdre la face,
c’est le plus important !
De tout ça, mieux vaut rire
qu’y trouver à redire…

Jazz

La Vie est une musique de jazz,
tantôt syncopée, rythmée, rapide et joyeuse
et tantôt lente et rêveuse et même quelquefois blues,
avec ses temps forts, son temps perdu et ses silences…
Parfois on joue ce qu’on a écrit sur la partition de nos souhaits
mais le plus souvent on improvise…
Et même si l’on sait qu’à la fin de la coda, les instruments se taisent,
que j’aime la jouer, cette belle musique de la Vie, quand ça jazze dans ma tête !

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« Féminin mystère » & « Strip-teases »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Féminin mystère

Femme, depuis bien longtemps j’espère
un jour enfin percer ton mystère…
Mais plus je te côtoie, moins j’en sais,
me restant inconnue à jamais…

La plus incroyable différence
est ce pouvoir de donner naissance
à l’enfant, insondable mystère
puisqu’aucun homme ne peut le faire…

De ressentir, ton autre manière
me demeure à jamais étrangère
et j’ai beau essayer de l’apprendre,
je te connais mais sans te comprendre !

Moins grave, après tout, que c’en a l’air :
l’important, être complémentaires !
Je t’aime à la folie, te vénère
et, puisque s’attirent les contraires,
m’excite et me séduit ton mystère…

Strip-teases

L’éclat de ses yeux noirs
comme deux entonnoirs,
des puits de gravité,
happent tous les regards

des hommes hypnotisés,
éclipsant l’alentour
devenu tout à coup
indistinct, pâle et flou…

Prêtresse de l’Amour
à l’attraction fatale
dont la grâce animale
demeure sans égale…

Des déesses à l’instar,
Lilith ou bien Ishtar,
irrésistible star
dont nous subjugue l’art,

comme des satellites,
tous aussitôt gravitent
autour de cette étoile
lorsque tombent ses voiles !

 

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An van

— Par Daniel M. Berté —

An van

Sé an van san ganm ki lévé
Ek fifin-lapousiè soufflé
Ki kon lésen yenyen antré
An zié lasi La Matirin

Sé li menm van malélivé
Ki wob madanm-la lévé
Ek tjilot krévé’y i montré
Ki té fet épi twel poplin

Sé li ki vin van énewvé
Ki alé pousé gwo difé
Adan dé pies-kann ki brilé
Anlè bitasyon La Violin

Sé li osi van méchansté
Ki baloté soukwé jété
Ti zaboka non matrité
Espéré pou féros farin

Sé li ankò van révolté
Ki lapot an bwa défonsé
Pou té sa Women libéré
YO té fèmen an makolin

Sé toujou li van apézé
Ki fè lé dé moun rankontré
Matirin ek Women enmé
Ek yo fè twa ti katjopin

Sa ki pé di sé van madré
O vi di sa man rakonté
Sé li sel ki ka’y pé jijé
Si sé an van a zanzolin

Sé o final van ki kalté
Sé la vré kèsion a pozé
Lektè ou ka’y konklizionné
Oubien mandé manzè Lalin

Daniel M. Berté 180724

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Connaissez-vous Roger Parsemain, poète ?

— Par Michel Herland —

Mon œil implore d’un tic la folie d’un mot
Mais au seuil de l’enfer le dire s’incinère

Bien sûr, tous les Martiniquais sont censés connaître ce compatriote, remarquable poète, mais au cas où et à l’occasion de la publication d’un récent recueil, voici de quoi pour nous rafraîchir la mémoire.

Roger Parsemain est né en 1944 dans la commune du François, la ville où, devenu professeur, il enseigna les lettres et l’histoire-géographie avant d’y prendre sa retraite en 2004. Il y fut également conseiller municipal sous l’étiquette communiste tout au long de la décennie 1970. Il habite avec son épouse dans une maison cachée dans la végétation, à l’écart du bourg. Cet attachement à un lieu est l’une des caractéristiques de la poésie de Roger Parsemain, ce qui n’empêche pas qu’elle soit nourrie aussi de ses rêveries et de ses nombreux voyages, par exemple mais pas seulement dans le recueil Les Chemins inondés inspiré au départ d’un séjour au Québec et de la rencontre avec la peintre Louise Prescott.

Roger Parsemain est l’auteur jusqu’ici de dix recueils de poésie chez divers éditeurs, sans compter deux livres de nouvelles et récits en prose et de pièces de théâtre non publiées.

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« En Terre d’ élections présidentielles », « Le péril d’une Terre souffrante » & Perdition d’une tuerie souffrante.

— Par Myrna Nerovique —

En Terre d’ élections présidentielles

Belle Terre que je n’ai jamais connue.
Etats-Unis, ne suis-je point une parvenue ?
Je ne verrai jamais point Clinton ou Biden ;
Ma combativité actuellement réellement traîne.

Trump, s’envole vers d’autres horizons,
Tandis que je me mêle enfin de mes oignons.
Je me goinfre d’actualités.
Dieu sait, que je ne puis m’en priver.

Les élections s’en vont encore de plus belle.
La médiatisation s’en veut sensationnelle.
L’effervescence de cette tuerie en perdition,
S’en déguise comme une malédiction.

La perle de nuit s’endort dans mes bras,
Et, je compte alors chacun de mes pas.
Mon enfant dort alors profondément,
Je n’ai plus, alors, nul tourment.

Le péril d’une Terre souffrante.

Face à cette guerre civile écologiste,
Il n’y avait point plus d’arrivistes.
La Terre perdait de sa superbe,
Point plus de fleurs ou de fraîche herbe.

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