Après « Cent ans de poésie en Guadeloupe » en 2017, les Éditions Long Cours viennent de publier un nouvel ouvrage dédié cette fois à la Martinique. Un parcours novateur à travers un long siècle de poésie en Martinique. Cent-treize poèmes ou extraits, en français et en créole, de vingt-six poètes : Drasta Houel, Victor Duquesnay, Daniel Thaly, René Maran, Gilbert Gratiant, Marie-Magdeleine Carbet, Étienne Léro, AImé Césaire, Joseph Zobel, Georges Desportes, Édouard Glissant, Alfred Melon-Degras, Daniel Boukman, Joseph Polius, José Le Moigne, Roger Parsemain, Joby Bernabé, Serge Goudin-Thébia, Joël Beuze, Monchoachi, Suzanne Dracius, Éliane Marquès-Larade, Éric Pézo, Nicole Cage, Hanétha Vété-Congolo, Jean-Marc Rosier. Ces auteurs sont réunis ici pour la première fois. Chacun est présenté dans une notice bio-bibliographique. Les poèmes offrent ensuite une véritable approche de leur travail. En complément : un appareil critique composé de notes sur les faits historiques, les personnages cités, etc, d’un glossaire des termes rares ou créoles, d’une carte de la Martinique pour situer les lieux mentionnés.L’ouvrage comprend un avant-propos de Roger Little, professeur émérite à Trinity College (Dublin), suivi de 113 textes de 26 poètes.
Catégorie : Poésies
Poésies
A ! Papa !
— Par Daniel M. Berté —
Mantjé tonbé sé bel pa
Si’w pa tonbé papa
Ou tonbé an zo-mwen
Pou té fè-mwen fè pa
A ! Papa !
Fè-mwen fè prèmié pa
Ti-pa apré ti-pa
Lè mwen té tou-piti
Ou asiré lé pa
Poésies
Lafèt Sentespri
— Par Daniel M. Berté —
Chouvalbwa Mèt Lifou
Chajé a tou lé kou
Chak pati sé an sou
Chééé ! Lajan-mwen pran an kou !
Wé ! Grenndé ka woulé !
Wonz man sèbi ! jouwé!
Woulé ban-mwen Ti-André !
Woy ! lajan-mwen ka bésé !
Ti-chouval o dépa
Twa, ek senk ek twa
Twa, dé ek ankò twa
Twa ki gagn ! man rété ababa!
La wouj ? La nwar ? Saw lé ?
Ladjé boul-a misié !
Lèw an dévenn Mondié !
Lajan-mwen vaporé !
Poésies
« Lachas Mawon », de Daniel M. Berté
Dé chien a lapo nwè toujou pré o konba
Dé pè zié wouj ek jòn épi dé flanm difé
Dé djèl ka bavé blan ki ni dan kon pwagna
Dé chien ki YO drésé di lanfè yo chapé
An Nèg ki ni asé…
An Nèg ki ka sanfui pou kité lé kout fret
An Nèg ki ka fann kann pou kité lé fè-cho
An Nèg ka bat razié pou kité Kat-pitjèt
An Nèg ka krazé bwa pou kité lé kacho
Dé molos YO ladjé…
Dé molos énèwvé ki pran an lodè Nèg
Dé molos anrajé ki trapé pist an Nèg
Dé molos eksité paré a manjé Nèg
Dé molos ki présé pou kaptiré an Nèg
An Nèg ki ka trasé…
Poésies
Couleur arc-en-ciel
— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Après la pluie vient le beau temps
pour les enfants de l’arc-en-ciel…
Aujourd’hui doit finir le temps
des discriminations sexuelles !
Chacun peut aimer à sa guise
car c’est une chose permise
pourvu qu’à personne on ne nuise…
Pour vivre en bonne intelligence
le mot d’ordre est la tolérance,
le respect de la différence.
Qu’il s’agisse de religion,
couleur de peau, sexualité,
soyons fiers de ce que nous sommes
et cela vaut pour tous les hommes
car des Droits la Déclaration
a depuis longtemps proclamé
qu’ils doivent être libres et égaux !
Il faut chasser de nos cerveaux
le racisme et l’homophobie.
D’un même combat il s’agit :
Edouard Glissant, Patrick Chamoiseau, Poésies
Vers Le Diamant
Pour E.G.
— par Patrick Chamoiseau —
Ce qu’il existe de tendre
et de sensible
dans le soleil et dans le sable
s’est accordé ici
pour habiter les ombres
d’une secrète lumière
celui qui le sait
qui le tait
qui en est enchanté
n’en habite que l’absence.
Sous le soleil voilé
parfois
le sable accuse le gris clair des patiences
mais aux points de lumière
les éclats de lambis
de vieux quartz ou de sel
semblent s’accorder
aux souvenirs dispersés des empreintes
seule
de l’écume
le frissonnement trop clair
en conserve l’intuition
et en dessine la trace.
Poésies
8 Mai 1902
— Patrick Mathelié-Guinlet —
Tout à coup la montagne sort de sa torpeur.
De se réveiller, n’est-ce pas l’heure ?
En ce petit matin de Mai et sa pâleur,
d’abord un frémissement qui engendre
la peur
puis de murmures en grondements
de tonnerre,
sa rumeur s’enfle alors sous la terre.
À son flanc saigne une blessure
dont le sang coule à gros bouillons et puis soudain, c’est l’explosion :
les volutes d’une fumée grise,
épaisse, mortelle, quasi-solide
et pleine de roche en fusion,
montent au ciel et puis détruisent
toute vie endormie dans Saint-Pierre
brutalement ensevelie
sous une pluie de cendre amère.
Pas même le temps d’une prière
que déjà tout est fini.
Sur la mer retombe un silence de pierre,
de tombeau que nul chant d’oiseau ne vient
briser.
Poésies, Théâtre
Retours sur le Cahier.
— Par Dégé —
Le Théâtre de poche Du Flamboyant*, à la fois chaleureux et inconfortable pour le public, offre souvent une programmation intéressante. Disons-le nettement la proposition du Cahier d’un retour au Pays natal joué et mis en scène par Colette Césaire, célébrant ainsi l’hommage anniversaire au poète-guide, surprend et renouvelle les offres antérieures.
En effet, par préjugé identitaire, on imagine instinctivement la voix de la révolte, virile, magnifiquement…martiale. Qu’elle soit douce, voire suave, c’est-à-dire « féminine », est impensable, impensée, improbable du moins tant qu’on n’a pas entendu Colette Césaire.
Ce défi, elle l’a longuement muri. Elle a une maîtrise impressionnante de ce texte immense dont nous connaissons tous par coeur de courts passages. Seule sur scène, elle murmure presque ce qui est habituellement une révolte trop hurlée. Et par contraste se détache dans toute sa force le cri césairien. La beauté nue de ce poème. Son verbe, son arme miraculeuse. Comme si le premier plan d’un tableau devenait secondaire, mettant en relief la grandeur du décor, l’essentiel.
La comédienne danse, elle chante, elle rythme de ses pieds la scène et le texte.
Aimé Césaire, Poésies
Au Nègre fondamental
— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Le père du nègre est mort !
Je vous parle pas de Cham.
Aujourd’hui dans mon slam
j’ai mis toute mon âme :
qu’il emporte mes mots
au loin jusqu’à son corps.
Du nègre Orphée
s’est tue la lyre,
dans les bras de Morphée
dirait-on pas qu’il dort ?
Car un poète ne peut être mort :
tant qu’on continue de le lire
il continue de vivre encore
au cœur de notre souvenir
pour les nombreux siècles à venir.
Certes tu fus aimé,
Aimé, comme ces airs,
Césaire, de liberté
que tu nous a chantés
et qui nous ont charmés.
Jamais nous te laisserons partir.
Poésies
Kann
— Par Daniel M. Berté —
Matnik an tan tala kann té ka dominé
Koupè épi marèz épi mennè-milé
Pou té sa fè richès ba tou lé gro bétjé
Travay o chan ek a lizin, sa pa té jé
Rèfren Kann planté, kann lévé
Kann koupé, kann chayé
Kann mizè kann kolè
Kann malè kann doulè
I té ni kann Diri èpi kann Dikana
Té ni kann Bawryolé épi kann Malavwa
Kann Wozo, kann Sikdòj épi kann Chokola
Gwonèli, ek Kribich, Diven ek Bigtana
Rèfren …
Poésies
Notre-Dame, notre drame
— Par Suzanne Dracius —
Tout soudain, en flammes, Notre Dame,
Notre Dame de Paris, notre drame
du tout monde,
au lendemain du quiet dimanche des Rameaux.
Voici que le feu torture les Mânes de Victor Hugo,
Meurtrit le corps déjeté de Quasimodo,
Et voici que l’incendie, cruel chorège,
Tourmente la grâce farouche de la superbe Esmeralda,
Violente sa danse sur le parvis,
Et la gothique magnificence des bâtisseurs de cathédrales,
De la colossale dentelle de pierre
Et de la séculaire forêt de charpente de chêne.
Puissent nos flots de sanglots et les eaux de la Seine éteindre l’incendie !
Terrible, le sentiment d’impuissance, alors que les flammes redoublent,
Gagnent les tours,
Accentuant notre sentiment de vulnérabilité.
Soudain, des fumées véhémentes surgit et soudainement me hante
La haute soutane d’Étienne Vinson, l’aumônier du lycée Marie-Curie
Au temps où j’y étais lycéenne
Dans mes jeunes années scéennes,
L’abbé Vinson, qui quitta l’aumônerie du lycée pour devenir chanoine
À Notre Dame,
L’ascète aux traits émaciés, aux longs pieds sanglés de spartiates
Qui me postillonna la biblique histoire
De Suzanne et les vieillards
Au mitan de bribes de laitue cuite
Qui m’aspergeaient le visage,
L’abbé Vinson vaticinant que je n’aurais pas toujours
Un prophète Daniel pour venir à mon secours…
Voici que soudain me frôle la haute silhouette à la Frollo,
– Le côté maléfique en moins –,
Voici que l’altière soutane me rassérène, comme antan, assèche mes larmes,
Triomphe des flammes.
Poésies
Festival de Poésies Sorbonne 18 & 19 avril 2019
Festival de Poésies Sorbonne On a tous en nous une part de Poésies 18-19 avril 2019
Festival de Poésies Sorbonne patronné par l’Unesco et Air Caraibes, FSDIE Sorbonne Nouvelle
Michel Collot poète et professeur émérite à la Sorbonne-Nouvelle parrain du festival de poésie
Michel Collot invité à la radio France Culture émission La Compagnie des poètes
Radio Campus Paris Festival de Poésies Sorbonne 18-19 avril 2019
FSDIE Fonds de Solidarité au Développement des Initiatives Etudiantes
Architecture, Poésies
Péril en Notre-Dame
— Par Philippe Pilotin —
Ô ! Père miséricordieux,
Comme c’est odieux !
Ô ! Sainte Vierge Marie,
Sans toi, que sera Paris !
Ô ! Sainte-Croix de Jésus-Christ,
Soulage nos souffrances et nos cris.
Depuis plus de 800 ans,
Elle a été témoin de tant d’événements
Mais aujourd’hui elle vit l’enfer
Et pour nous, c’est une triste affaire.
Malgré la dextérité des hommes du feu,
Cathédrale ! tu as failli devenir feu
Mais avec beaucoup d’applications,
Ils t’ont évité l’extrême onction.
Après t’être sortie de cette fournaise
Et pour mettre notre peine entre parenthèses,
Que la solidarité soit désormais la thèse !
Afin que chacun retrouve sa chaise.
Réunissons-nous en cohorte
Pour que rouvrent rapidement ses portes
Afin que dans son nouveau cœur
Résonnent encore nos prières en chœur.
Philippe PILOTIN
Poésies, Théâtre
Balade poétique de Colette Césaire autour du « Cahier d’un retour au pays natal »
Mercredi 17 avril 2019 à 19h Espace A’zwel à Terreville Schoelcher
À l’occasion de la commémoration des dix ans de la disparition d’Aimé Césaire, la comédienne Colette Césaire nous invite dans une « balade poétique ».
Décryptage d’une oeuvre d’Aimé Césaire
Une soirée artistique, littéraire et culturelle pour comprendre et ressentir un des textes les plus célèbres d’Aimé Césaire.
C’est en faisant des études de lettres modernes à Paris, que Colette Césaire découvre « Cahier d’un retour au pays natal ». En lisant le livre à haute voix, elle a entendu un rythme, mais aussi Aimé Césaire.
« Un moment d’émotion pour entendre le rythme du texte, et recréer les conditions de la poésie », c’est le nouveau concept que développe Colette Césaire.
Par sa voix tout à fait originale et personnelle, tantôt douce et sensuelle, tantôt puissante et vibrante, Colette Césaire interprète Cahier d’un retour au pays natal et donne à ressentir toute la dimension émotionnelle, voire mystique et spirituelle, de l’écriture poétique césairienne.
Chant magique. Chant nègre. Colette Césaire révèle la force des mots et donne à comprendre la profondeur des maux du poète martiniquais, disparu le 17 avril 2008.
Poésies
Khokho, “An nonm véritab”(200 K – Ba Joseph René-Corail )
— Par Daniel M. Berté —
Khokho keur-karayib
Ki akroché an kò la konsians kiltirèl
Khokho konbatan san krent
Ki kOJAMé épi kanmarad-li kont kolonializm katastrofik
Khokho keur-koubari
Ki kòlté épi an kalté kolè koré an zékal kòy
Khokho kok kalabray konbatif
Ki té ka dékatjé, dékalbiché, dékalé lé kotjen
Poésies
Solèy Sentespri
(Omaj ba Solange Fitte-Duval ki goumen pou Dwa fanm)
— Par Daniel M. Berté —
Souriw la sérénité, sé ta Tant So nou-a
Solid militant kont sistèm séléra
Santinel ki sové bwet-liwn kont la bann-red
Simèz de konésans anba van lasajes
Sésé solid tala, sé Solanj Fitte-Duval
Souriw la sérénité, sé ta Soso nou-a
Sensè fanm politik, ka sipòté pawti’y
Sendikalis sérié kont sa ka pran séraj
Solèy an kominn-li ki i matjé listwè
Sésé solid tala, sé Solanj Fitte-Duval
Carnaval, Poésies
Carnaval
— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Chevalier d’hystérire
où tout, même le pire,
prétexte à dérision
lorsque l’amer des larmes
et les vagues de l’âme
sont noyés dans les lames
d’une mer sans fond de sons,
que déferle la houle
d’une foule qui s’défoule,
toute sous son empire.
Défilent des beautés
sensuellement parées
de leur seule sueur,
arcs-en-ciel de couleurs
des nudités de plumes
soulevant dans les airs
tourbillons de poussière
au rythme des danseurs
recherchant l’âme sœur
dans leur regard hagard
et que la transe allume.
Carnaval, Poésies
Vidé san TCSP
— Par Daniel M. Berté —
An bann kawnavalié té ni an bel lidé
pandan kannaval-a pou kouri an vidé
anlè an siwkwi nèf ki la dépi lanné
Yo alé a Carrère ek koumansé chanté :
Rèfren
« Nou ka’y kouri vidé ! nou sé moun désidé !
Nou ka’y kouri vidé ! nou pa bizwen biyé !
Nou ka’y kouri vidé ! nou ka désann a pié !
Nou ka’y kouri vidé ! menm san TCSP ! »
Poésies, Politiques
14 février 1974
—Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Sur le plateau Chalvet
tous ensemble ils marchaient,
leur commune misère
d’étendard leur servant,
de cinq malheureux francs
désirant seulement
augmenter leur salaire
trop maigre au demeurant
afin que leurs enfants
ne meurent pas de faim
pour aller à l’école.
Ouvriers agricoles,
des coupeurs de banane
tous unis dans la grève,
par désespoir poussés
à cette extrémité.
Poésies, Politiques
Pas…(Étit lespri févriyé dé-mil-nef ?) & Vendredi 6 mars 2019
— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Pas…(Étit lespri févriyé dé-mil-nef ?)
Pas tan-an ka vin pou pep-la lévé doubout,
pas lavi an nonm two kout, fout !
kouté’y an lari-a palé épi an sel vwa
pou mandé tousa i ni dwa.
Pas mépri bétjé-a lévé kòlè pep-la,
pas nou té bon épi pwofitasion,
pas Gwadloup ek Matinik sé dé nasion,
pas lè ni an volonté ni an lawout,
pas nou vlé dinité nou épi sé tout,
pas lavi nou sé an konba ki pa jen bout,
pas sé solidarité ka pòté lespwa,
pas sé an kréyol i tan pou mwen di tousa,
divini ich nou ké plen épi lajwa !
Patrick Mathelié-Guinlet
Vendredi 6 mars 2019
Tous debout devant la Maison des Syndicats
malgré des lacrymos, l’épaisse, âcre fumée,
la marée rouge du fier peuple de Foyal
résiste à l’arrogance de l’armée coloniale,
scandant comme on le fait un hymne national :
« Yo armé, nou pa armé, sé pou la viktwa
nou ka alé ! » Ferveur d’une seule et même voix
en dansant tel en un vidé de carnaval…
Convaincus de leurs droits, au-delà de la peur,
sans armes, leurs mains nues levées avec ardeur,
ils font reculer à la force de leur chant
les gendarmes macoutes, armés, eux, jusqu’aux dents !
Poésies
Wou Joj ! (An sonjé pou Joj Fitte-Duval)
— Par Daniel M. Berté —
An tan ladérad ek lé brimad
Wou Joj boukliyé, ou té parad-nou
An tan la soumision ek loprésion
Wou Joj révolté, ou té djiyon-nou
An tan lensifizans ek lignorans
Wou Joj pédagog, ou té vayans-nou
An tan lé déni ek lé mépri
Wou Joj kanmarad, ou té zanmi-nou
An tan lé déba ek lé konba
Wou Joj militan, ou té balata-nou
An tan lapè ek la doulè
Wou Joj poèt, ou té bonnè-nou
An tan lawogans ek la sifizans
Wou Joj gid, ou té défans-nou
Edouard Glissant, Poésies
Il y 8 ans la mort d’Édouard Glissant
— Par Daniel M. Berté —
Édouard Glissant s’en va…
Une Lézarde dans Le Quatrième siècle
Une Malemort dans La Case du commandeur
Un Mahagony dans le Tout-Monde
Un Sartorius qui crit : Ormerod
Edouard Glissant s’en va…
Édouard Glissant, le Soleil de la conscience, qui de son Discours antillais à son Discours de Glendon nous a conduit, par sa Poétique de la relation, à une Introduction à une poétique du divers ;
Édouard Glissant s’en va…
Poésies
Ya no
— de Idea Vilariño —
Ya no será
ya no
no viviremos juntos
no criaré a tu hijo
no coseré tu ropa
no te tendré de noche
no te besaré al irme
nunca sabrás quién fui
por qué me amaron otros.
No llegaré a saber
por qué ni cómo nunca
ni si era de verdad
lo que dijiste que era
ni quién fuiste
ni qué fui para ti
ni cómo hubiera sido
vivir juntos
querernos
esperarnos
estar.
Ya no soy más
Poésies, Politiques
Drapo Wouj-Vèw-Nwè
— Par Daniel M. Berté —
Nou pé pa ritjilé
Listwa-nou ka vansé
Souvantman i matjé
Epi la koulè wouj
Lè zafè-nou mélé
Nou bizwen débrouyé
Lespérans-nou plasé
Anba sign koulè vèw
Ki moun ka désidé
Ki drapo pou lévé
Kat sèpen térasé
I rété wouj-vèw-nwè
***
Sewten ka asiré
Ki sé an gran lidé
Sosializm yo kriyé
Ki prézanté an wouj
Ek pou senbolizé
Péyizannri lévé
I ka riprézanté
Epi la koulè vèw
Poésies
Wou André Aliker
— Par Daniel M. Berté —
Matnik an tan tala sété an gran chan kann
Sété lé mèt lizin ki té ka koumandé
Travayè agrikol YO té ka espwaté
Kanta lé zouvriyé, tjou-yo YO té ka fann
Lèw sòti fè ladjè o péyi ou viré
Ou météw an travay ou vini komersan
Dan le group « Jean Jaurès » ou antré militan
Fè djoubakè konpran falé yo té sanblé
Konsians-ou té ka di’w lité kont lenjistis
Ou pousé kanmarad a kréyé sendika
O Pawti Kominis ou pati o konba
Epi an gran zouti, sété jounal « Justice »
Adan ou dénonsé méchansté Mèt lajan
YO chèché pran lavi’w pou YO té sa fèw pé
YO éséyé achté’w ou kontinié matjé
Ou pa janmen tjilé douvan lé posédan