« La connaissance est un présent d’une infinie cruauté quand elle ne permet pas d’agir. »
— Par Michèle Bigot —
Reflets des jours mauves est le roman des disparus. Le motif central du tissu narratif tresse deux fils : le narrateur est Michel Lazare, chef de clinique et explorateur du génome. Il raconte une histoire biface, celle de sa recherche génétique (la chaîne) et celle de sa rencontre avec Rachel (la trame). Mais la promesse de bonheur suscitée par la thérapie génique se retourne en malédiction, quand l’apprenti sorcier fait face à sa découverte.
C’est une même passion de recherche qui anime anime Lazare et Rachel, comprendre le mystère de la vie pour lui, retrouver les traces des siens pour elle. Il regarde en avant, elle regarde en arrière, pourtant leurs démarches sont jumelles. Il est généticien, elle est photographe, mais tous deux poursuivent des traces, histoire familiale ou anamnèse occulte. Leur amour repose sur une gémellité, une expérience commune, celle de la disparition. Le mélancolique mauve pourrait donc se teinter de reflets tragiques.
Si les caractères et l’intrigue empruntent à la tragédie, la forme emprunte au conte oriental.