Catégorie : En librairie

« Isuma » Anthologie de poésie nordique de Jean Désy

—Dossier de presse —

isumaOn est toujours d’un lieu. Un lieu où aller et revenir. Un ancrage qui forge l’identité et qui fonde notre présence au monde. Dans le cas de Jean Désy, c’est Isuma, c’est-àdire l’esprit du Nord qui fait de lui un capteur de songes, et de sa poésie une pierre de patience. Le poète regarde les points cardinaux et déclare : « l’infini, c’est pour moi ».
« J’ai bourlingué comme un fou dans le Nord, travaillé comme un fou, souffert avec les souffrants et les suicidaires. J’ai admiré les accouchées les plus stoïques du monde. J’ai appris à chasser. J’ai pêché des truites mouchetées et des ombles arctiques qui sautent encore dans mes rêves. »
Le point de vue de l’éditeur
Isuma, anthologie de poésie nordique est un manifeste de la nordicité. La parole nous apprend le bon usage du monde. Poète, médecin, Jean Désy revendique la chair blessée du Grand Nord, donnant aux mots et à cette blanche géographie une part d’humanité et de puissance jusque-là insoupçonnée. Bourlingueur, il court les routes, les soleils, les outardes, les blizzards, les lichens, nous montrant les chemins du nord dans l’humilité et la splendeur des paysages.

→   Lire Plus

Avis de parution … septembre 2013

l_harmattan

 

 Notre newsletter est disponible au format Excel

Notre newsletter est disponible au format Excel

L’IMPLANTATION COMMERCIALE
Alain Laguerre, Georges Virassamy
Sous la direction de Georges Virassamy et Alain Laguerre
L’implantation commerciale d’une entreprise est un acte fort reposant à l’origine sur des considérations industrielles ou commerciales. Mais les pouvoirs publics ont introduit des éléments qui pervertissent la rationalité du choix d’implantation, notamment des incitations fiscales. Par ailleurs, des contraintes (environnementales, d’urbanisme) réduisent voire suppriment le désir d’implantation. Celle-ci doit constamment concilier pouvoir public de volonté et pouvoir privé de volonté.

(Coll. C.E.R.J.D.A, 18 euros, 184 p., septembre 2013) EAN : 9782343007557
EAN PDF : 9782336322308  EAN ePUB : 9782336672397

PACIFIQUE DE PROVINS ET MAURILE DE SAINT-MICHEL
Missionnaires capucins et carmes aux Antilles
Julia DAVID, Bernard Grunberg, ROMAIN ZERBIB
Carmes et capucins ont participé aux premières étapes de la colonisation française des Petites Antilles. Seuls deux d’entre eux nous ont laissé un témoignage de leur mission et de leurs actions : Pacifique de Provins (1588-1648) et Maurile de Saint Michel (1615-1659).

(Coll. Corpus Antilles/Sciences sur les Indiens de la Caraïbe, 38,5 euros, 390 p.,

→   Lire Plus

L’activité artistique au miroir marxien

—Par Florian Gulli, philosophe —

isabelle_garoÀ l’appui d’une relecture très documentée de l’histoire de l’art, Isabelle Garo montre comment la création artistique peut s’intégrer et échapper à la logique économique capitaliste.

L’or des images, d’Isabelle Garo. Éditions La Ville brûle, 2013, 
320 pages, 25 euros.  Isabelle Garo propose dans son dernier livre une approche marxiste de l’activité artistique, question à la fois difficile et centrale pour qui se réclame de cette tradition. Difficile, car on connaît la résistance de cet objet aux analyses de type matérialiste. Centrale, car déjà chez Marx, et malgré l’absence de théorie esthétique explicite, la référence à l’art est constante et sert de contrepoint à la critique de l’économie politique.

→   Lire Plus

« Pour en finir avec l’espèce humaine – Et les français en particulier », de Pierre Drachline. Parlons-en !

pierre_drachlineRappel au désordre. Toujours dans son style pamphlétaire corrosif, Pierre Drachline poursuit ici sa critique sans concession du système néocapitaliste et de 
son « économie cannibale ». Il s’insurge, crie et donne 
des claques à tout-va, parfois sans retenue. Trop ? 
À voir. L’époque est celle des impostures médiatiques avec ses « insoumis certifiés conformes de toutes les fausses révolutions ». Drachline en crève : les hommes, et singulièrement les Français, ne se révoltent pas devant cet ordre injuste. Au contraire, ils réclameraient « toujours plus de servitudes ». « Chacun, barricadé derrière son nombril ». Pourtant, comme un pied de nez, l’auteur prône le retour à la primauté de l’individu, au choix de la vie contre la marchandise. 
Un « rappel au désordre ». Sa colère est à la hauteur 
de la tendresse avec laquelle il pourrait regarder 
une humanité émancipée, libérée de sa soumission 
à l’argent roi et aux ordres néolibéraux. Le temps des nonagénaires. Éloge de la vieillesse, de Jacques Franck. Les lecteurs de l’Humanité connaissent bien Jacques Franck, médecin communiste et militant. Ayant atteint le dernier âge de la vie (Jacques Franck est né en 1925), il décrit et analyse dans ce livre, non sans dérision et avec parfois un soupçon de cynisme, les petits et grands maux qui s’y attachent, « les souvenirs et les regrets aussi ».

→   Lire Plus

« La Rigoise », de Félix-Hilaire Fortuné

— Par Gérard Dorwling-Carter —

felix-hilaire_fortune

« Cette société où l’individu a souvent plus de poids que le groupe ; cette société où le groupe a plus de poids que la collectivité ; cette société où la collectivité ne se considère pas comme étant la totalisation des individus qui la composent, mais une mosaïque ou un groupe de groupes, fermés sur eux-mêmes et juxtaposés, n’ayant pas la conscience d’être une entité à intérêts et destinées liés et solidaires.

Cette société-là anormalement submergée du poids du passé, alchimie de l’histoire, qui s’entête à ne pas confondre de crainte de fondre, cette société renferme plus de motifs de refus de l’effort commun et de la confiance réciproque, qu’elle n’offre de motivations à une volonté mutuelle de créations efficaces, progressistes et humaines.

→   Lire Plus

Culture(s) noire(s) en France : la scène et les images

— Sous la direction de Sylvie Chalaye —
cultures_noiresDès le XIXe siècle, le monde du spectacle français a été traversé par des expressions culturelles venues d’Afrique noire, des Amériques et des Caraïbes. Les expressions artistiques afro-caribéennes ont nourri la scène des théâtres, des music-hall, mais aussi le monde du cinéma, et de la création plastique. Quelle est la place de cette créativité noire dans la culture française ? Joue-t-elle seulement à influencer les artistes qui s’en réclament au détour de telle ou telle évolution des arts et de la mode, tel Picasso ou Fernand Léger, Gaston Baty ou Rolf de Maré, Paco Rabanne ou Jean-Paul Goude ? Que reste-il à présent de ce « Tumulte noir » qui secouait le tout Paris des années 20 ? Quelle place donne-t-on aujourd’hui à cette créativité que l’on circonscrit tantôt dans l’enclos de la créolité ou celui de la francophonie ou celui plus exotique encore des outre-mer, voire, non sans démagogie, dans le nouvel enclos des cultures urbaines ?

→   Lire Plus

« Pawol anba fèy » : le « Gai savoir » de Rudy Rabathaly

— Par Serge HARPIN —

paol_anba_fey

 

Une parole jubilatoire, un « gai savoir » sur nous-même, libéré donc de « l’esprit sacerdotal » pour citer NIETZCHE, voilà comment je qualifierai l’ouvrage de Rudy RABATHALY, « Pawol anba fèy » . Un livre événement en ces temps de dévotion, en ces temps des clercs et des bigots d’une « heure de nous-même » qui n’en finit pas de sonner depuis plus de trente ans.

 L’ouvrage est composé pour l’essentiel de « billets », magistralement écrits selon les canons de ce genre journalistique proche de la littérature : thèmes d’actualité ou de société, concision, chute inattendue, visée humoristique. C’est ce choix de genre qui donne à ce recueil sa facture singulière. Et même si, notamment dans la dernière partie, (« Tonbé lévé » et « En taxico ») le billet s’enfle, s’étoffe, devient « chronique », l’essentiel demeure : la visée humoristique.

 Le billet en tant que genre offre sur le plan de l’écriture, et cela vaut aussi pour la chronique, un certain nombre d’avantages. Et en tout premier lieu ce recul et ce décalé par rapport à l’événement ou au fait traité que donnent l’humour et l’auto dérision.

→   Lire Plus

« Le papillon et la lumière » de Patrick Chamoiseau

 iLivres : le coup de cœur de la semaine de Christian Séranot

 papillon_&_lumierePatrick Chamoiseau

 (Philippe Rey, 109 pages, broché, 14,25€

 Gallimard, Poche, à partir du 02/06/13/, 4,56 €)

 Veritatis splendor ! Di fé pwi !1 Patrick Chamoiseau est de toutes les époques et de tous les âges. Sa parole est d’or et de boue, celle d’un écrivain génétiquement constitué par toutes les dimensions de son être en son histoire, qu’il sait rendre au centuple. Elle court les marigots, les échoppes bricolées des puissants, les ciels d’azur ou d’orages, les mythes revisités, les légendes apprises, les parlers écoutés et fait donner la foudre, ce raccourci de l’éclair. Elle conte aussi, dit l’éloge, clame l’indignité, s’insurge et caresse. Revendique la relation, tend au diversel. Poétique, elle se dérobe à ce qui enclot. L’Histoire est passée par là, dont elle se fait l’écho depuis plus de trente livres publiés. Celle de tous les esclavages, des insurrections, des pays dominés, mais pas seulement. Celle de la nature du monde dont elle dit la créolité et défend les richesses menacées. Tous ces écrits font œuvre.

→   Lire Plus

Avis de parution d’avril 2013

Sociologie

 Avis de parution

Avril 2013

CASQUETTES CONTRE KÉPIS
Enquête sur la police de rue et l’usage de la force dans les quartiers populaires
Manuel Boucher
Deux années que Manuel Boucher mènent en collaboration avec Mohamed Belqasmi et Eric Malière, une enquête de terrain sur le discernement policier dans plusieurs territoires stigmatisés comme « sensibles » par les forces de l’ordre à Paris, Saint-Denis et Marseille. L’originalité de cet ouvrage repose sur la prise en compte des représentations mutuelles de policiers et d’habitants. Dépassant les approches idéologiques de la question policière dans les quartiers populaires, il apporte des pistes de solutions pour combattre ce processus de défiance réciproque

(Coll. Recherche et transformation sociale, 44 euros, 456 p., avril 2013) EAN : 9782343006444
EAN PDF : 9782296534810  EAN ePUB : 9782336664491

LA CIVILISATION DU CLIC
La vie moderne sous l’emprise des nouveaux médias
Jean-Paul Lafrance
Préface de Sylviane Toporkoff
Les nouvelles technologies d’information et de communication ont changé l’homme dans son quotidien et dans ses comportements. Naître dans cette civilisation, c’est être toujours à un « clic » de l’énorme richesse contenue dans internet : c’est pouvoir joindre n’importe qui grâce à son smartphone, savoir en tous lieux et en tout temps où l’on se trouve, c’est se croire éternel et ignorer le risque de la mort parce ce que l’on peut toujours remettre à zéro les compteurs, comme dans les jeux vidéo.

→   Lire Plus

Charte sur la politique des langues dans la Caraïbe créolophone

Compte-rendu et traduction

Rodolf Etienne

Coordinateur Caraïbe de l’Organisation Internationale des Peuples Créoles

Membre de Tous Créoles – Martinique

 

 

Après deux journées de rencontres, la cinquantaine de participants à la conférence délibérait sur les dispositions définitives des articles du document, et produisait la Charte qui dorénavant balisera le cadre régional avec pour mission d’aider à résoudre les problématiques liées aux langues régionales de la Caraïbe créolophone. Le professeur Hubert Devonish, Coordinateur de l’Unité Jamaïcaine des Langues (UJL) et Président de la Conférence Internationale sur le Droit et la Politique des Langues, estime, pour sa part, que l’étape essentielle reste l’approbation, la validation et l’adoption de la Charte par les gouvernements, le secteur privé et les associations de la région Caraïbe.

Plusieurs thèmes étaient débattus durant ces journées : dans le cadre scolaire : le Créole et les Langues Internationales comme langues de l’écrit, médiums de formation et comme sujets dans les programmes d’études ; la formation des enseignants dans le double emploi du Créole et des Langues Internationales à l’école ; tests et évaluations des capacités langagières des élèves ayant le Créole comme langue maternelle ; hors du cadre scolaire : attitude publique et parentale vis-à-vis du Créole et des Langues Internationales à l’école ; droit des langues dans la législation (le Système Légal, l’Administration Publique ; politique sur les Langues Indigènes Menacées (responsabilités des Etats dans la conservation et l’accessibilité publique des Langues Indigènes Menacées dans l’usage et l’information concernant leur histoire, leur structure et leur contexte culturel ; la nécessité (par les Etats) de protéger ces Langues Indigènes Menacées)).

→   Lire Plus

Et de trois (prix) pour « Congo. Une histoire »

—Valérie Marin La Meslée —

Saisissante d’humanité, la « biographie » de ce grand pays africain par David Van Reybrouck reçoit le prix Aujourd’hui. À (re)lire d’urgence.

C’est la biographie d’un pays fascinant, écrite comme un roman d’aventures. Congo. Une histoire a dominé la rentrée littéraire en remportant le prix Médicis essai et le prix du Meilleur livre étranger 2012. Il est couronné en ce printemps par le prix Aujourd’hui. Il avait déjà été consacré en Belgique, pays natal de son auteur David Van Reybrouck, par des jurés aussi bien de littérature que d’histoire.
À la rencontre des hommes

90 000 ans d’histoire y sont magnifiquement narrés, rythmés et surtout incarnés : oui, ce vieux Congolais a été successivement esclave, puis boy, puis domestique de Stanley, le célèbre explorateur. Oui, cet ancien combattant et ses compatriotes ont sauvé des vies pendant la guerre de 1940 dans un hôpital ambulant de la jungle birmane. Et c’est Zizi Kabongo, caméraman de la télévision zaïroise, qui nous met aux premières loges du combat du siècle entre Mohamed Ali et George Foreman dans la folle nuit de Kinshasa.

→   Lire Plus

« Noir sur Blanc » de Ketty Steward. Fragments d’une enfance martiniquaise

 

Écrit à la première personne le livre que nous offre Ketty Steward est un récit de vie touchant, drôle et souvent déchirant qui se lit d’une seule traite. La narratrice est née en Martinique dans une famille adhérant totalement aux préceptes d’une petite secte, l’Eglise Adventiste du Septième Jour qui mêle traditions judaïques et croyances chrétiennes. Elle a donc reçu une éducation particulière, un peu à l’écart des coutumes martiniquaises, jugées beaucoup trop païennes. Pas de Carnaval, pas de musique profane, pas de matoutou, pas de Noël, pas de cinéma, toutes ces activités ne sont aux oreilles et aux yeux des Adventistes que des blasphèmes. « La Bible constituait ma seule lecture autorisée. » Le père particulièrement impliqué dans la secte n’en finit pas de négliger son épouse qui lasse d’un tel délaissement finira par se consoler dans les bras d’un voisin. Et c’est le début de la descente aux enfers pour la narratrice. Le premier cercle est l’émigration avec la mère, le frère ainé et le cadet chez la grand,-mère maternelle, la « Sorcière ». Le dernier cercle sera l’emménagement avec le concubin « maternel’ qui se révèlera être un beau-père pédophile et violeur.

→   Lire Plus

Dominique Berthet, écrivain d’art

— Par Manuel Norvat —


 

La galerie Berthet, rue de seine, à Paris, est consacrée à l’art contemporain. J’y ai aperçu récemment des œuvres qui n’avaient rien de préhistoriques, des œuvres « résolument modernes » selon le mot du poète, autrement dit du créateur, de l’artisan des arts, c’est-à-dire somme toute, de celui qui dans toutes les cultures nous fait entrer en modernité. Comme quoi les vieilleries poétiques ne sont pas incompatibles avec la modernité. Le problème c’est que le contemporain n’est pas forcément moderne puisqu’il peut être passéiste, réactionnaire, ultra, fasciste ou futuriste. La nouveauté dans l’art n’est donc pas gage de révolution. C’est d’instinct la question fondamentale de l’esthétique de tous les temps : Est-ce de l’art ou du cochon ? Le genre de questionnement que l’on peut avoir aussi bien devant un certain tableau de Courbet qu’en présence d’une installation dite contemporaine.

→   Lire Plus

« Pakèt Kongo » de Sébastien Doubinsky

Vient de paraître aux éditions Mémoire d’encrier
Pakèt Kongo
Sébastien Doubinsky
Poésie
ISBN : 978-2-89712-075-7
Format: 4.25 po x 7 po
94 pages
PRIX : 17,00 $
En librairie dès le 2 avril 2013

COMMUNIQUÉ
Vient de paraître chez Mémoire d’encrier le recueil de poésie de Sébastien Doubinsky
Pakèt Kongo.
Voici un livre qui surprend par son côté décapant. Un écrivain polymorphe qui cherche à briser les limites et les conventions littéraires et qui se moque des catégories et des genres.
Le poème passe en revue l’art nègre, la tour Eiffel, le sourire de Picasso, l’histoire chinoise… L’auteur veut rompre avec la tradition de la poésie lisse et avance vers quelque chose de plus rude, qui s’emboîte tels des rites de passage.
La référence au vaudou est claire dès le titre. Le Pakèt Kongo est ce ballot de soie à forme humaine qui représente l’initié ou son double. Il est utilisé fréquemment pour le traitement de certaines maladies et aide à protéger les initiés contre les mauvais esprits.
Sébastien Doubinsky nous présente dans Pakèt Kongo une suite de vignettes, de poèmes-affiches, ready-made.

→   Lire Plus

« Le Théorème du lampadaire », de Jean-Paul Fitoussi (Les Liens qui Libèrent)

Philippe Arnaud

Comme aurait dit Coluche, c’est l’histoire d’un mec qui cherche ses clés sous un lampadaire. Question : pourquoi sous un lampadaire ? Réponse : pas parce qu’il les a perdues là, mais parce que c’est le seul endroit éclairé de la rue.

De cette situation comico-absurde, Jean-Paul Fitoussi a tiré un théorème, qu’il formule ainsi : « Si les objectifs que la politique économique met en pleine lumière ne sont pas ceux qui importent vraiment pour les sociétés, nous n’aurons aucune chance de comprendre pourquoi le fait de les avoir atteints ne résout nullement le problème initial. »

La science économique, explique M. Fitoussi, se réduit à ce qu’elle est capable de rationaliser, ou d’éclairer. Le problème est qu’elle se révèle de moins en moins apte à résoudre les problèmes majeurs de notre temps, notamment celui du chômage, et celui de l’environnement.

« Nous continuons pourtant d’agir, à quelques exceptions près, comme si nous nous trouvions dans le monde d’avant, comme si les crises successives que nous venons de traverser n’étaient que des parenthèses appelées à se refermer au plus vite », affirme le professeur à l’IEP de Paris, qui trouve désespérant de mettre en parallèle les préconisations de politique économique des années 1980 et 1990, et d’aujourd’hui.

→   Lire Plus

La richesse, la valeur et l’inestimable, Fondements d’une critique socio-écologique de l’économie capitaliste

de Jean-Marie Harribey

— La richesse est le trou noir de ladite science économique. Se réduit-elle à la valeur économique des marchandises produites par le capitalisme ? Pour sortir de la crise du capitalisme mondial, inédite par son ampleur et par son double caractère social et écologique, faut-il procéder à une fuite en avant productiviste ? La théorie économique dominante ne sait pas répondre à ces questions parce qu’elle assimile la valeur d’usage à la valeur d’échange,  parce qu’elle postule que l’accumulation infinie du capital est porteuse de bien-être et parce qu’elle est persuadée que les forces libres du marché conduisent à l’optimum et l’équilibre pour la société.
 Ce livre propose une critique sociale et écologique de l’économie capitaliste contemporaine en effectuant un retour sur l’économie politique, d’Aristote à Smith et Ricardo, et sur sa critique radicale accomplie par Marx : le travail est le seul créateur de valeur économique, et cette valeur acquiert une reconnaissance sociale à travers l’échange monétaire, que celui-ci soit marchand ou non marchand. Il s’ensuit que le travail effectué dans les services collectifs non marchands est éminemment productif, définissant un premier champ de la richesse autre que marchande.

→   Lire Plus

Esthétique de la prédation de Hyam Yared

— Poésie

Vient de paraître chez Mémoire d’encrier le recueil Esthétique de la prédation de Hyam Yared.
Éprouvant. Vrai. L’auteure Hyam Yared n’y va pas de main morte. La prédation est notre nature. Nous nous dévorons dans notre belle civilisation humaine jusqu’à devenir parfaits dans cet empire de la barbarie. Ne reste alors comme armes de combat que la lucidité et la révolte.
Dans son prologue, l’auteure note ceci :
(…) la prédation se perpétue à travers les systèmes politiques quels qu’ils soient et aussi nobles, légitimes, illégitimes, abjectes furent les causes ou les idées qui les ont vus naître. Ainsi les dictatures visibles et invisibles, se soucient-elles d’ancrer dans les consciences collectives de nos sociétés, la peur d’autrui comme unique moyen de penser vaincre ce qui nous est inconnu en l’écartant de nous, ou en le dévorant.
Esthétique de la prédation est un recueil d’une terrible puissance. Il est au coeur de la violence qu’il met en scène. L’ouvrage établit le lien entre les termes usuels de la technologie, de la guerre, de la libido et du quotidien.

→   Lire Plus

Frankito, lauréat du Prix Carbet des Lycéens 2013

— Par Scarlett JESUS, critique d’art —

« L’homme pas Dieu » ou l’homme qui se prenait pour un marron.

 « On reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux ».

Gandhi.

 

« De l’assassinat d’un animal à celui d’un homme, il n’y a qu’un pas ».

Léon Tolstoï.

 

 

 

« L’homme pas Dieu », cette formule qui clôt le roman pourrait parfaitement s’appliquer  à celui qui en est en fait le personnage principal, Albert Gouti. Un héros déchu dont la seule grandeur semble liée au prénom royal qu’il porte et dont l’étymologie germanique évoque tout à la fois la noblesse (adal) et la gloire (behrt). Doté d’un tel prénom, le personnage n’était-il pas appelé à un destin hors du commun, faisant de lui, à l’image d’Albert Schweitzer ou d’Albert Einstein,  un surhomme, un « homme-dieu » ? C’était sans compter la malice de l’auteur, Franck Salin, qui nous indique d’emblée sa volonté de le ramener à une dimension plus ordinaire, en l’affublant d’un patronyme dévalorisant renvoyant à l’animalité, « Gouti », lequel par aphérèse désigne l’agouti, petit rongeur des Antilles.

→   Lire Plus

Jardin

 — Par Graziella Pogolotti —

Avec la lucidité provocatrice qui la caractérisait, Dulce Maria Loynaz n´a pas hésité à affirmer que Jardín était un livre hors de propos, bien que la détermination de la date ait été très précise – année, mois, jour et heure -. Ainsi résultait, certainement, l´idée de construire en 1935, l´étape de l’expansion de l´avant-garde, obsédée par le rapide passage des jours et le sauvetage de la portée de la nation, de structurer un roman arrêté en lui, non pas dans le temps et dans un endroit.

Comme une plante parasite, le texte se développe autour de La Belle au bois dormant, un conte infantile, inquiétant comme tant d´autres par sa nature perturbatrice. Etranger à une géographie précise, son contexte est celui de l´éternité entre la mer et la côte inhospitalière, la fertilité corrompue des arbres et des herbages, l´horloge arrêtée pour toujours dans le passage des saisons. Le fil conducteur de la saga, Bárbara, au visage flou et à la silhouette imprécise, tire son nom, si cubain en apparence, de son étymologie grecque. En effet, c´est une étrangère, un insaisissable fantôme parmi les fantômes, des figures et des paysages plats, esquissés en superficie, similaires à photos triées selon une chronologie conventionnelle.

→   Lire Plus

Marcela Iacub et DSK, l’imposture littéraire

 

Par Sébastien Le Fol

Si l’on en croit les arbitres des élégances littéraires, l’affaire DSK aurait accouché d’un écrivain : Marcela Iacub. Le livre de cette brillante juriste, Belle et bête, oscillerait entre La métamorphose de Kafka et Truismes de Marie Darrieussecq, ce qui laisse de la marge tout de même. Alertés par ces grognements de joie, nous avons à notre tour plongé le groin dans cette porcherie. Est-ce de l’art ou du cochon ? Rien de tout ça. Ce n’est pourtant pas le mascara (que le personnage du livre aime goûter sur les yeux de sa partenaire) qui nous aveugle. L’auteur retranscrit ici son « expérience » dans un style plat et insipide. Pour filer sa métaphore, Marcela Iacub écrit comme un gland. Afin d’épater la galerie médiatique, elle a emballé cet amas informe de fantasmes et de réalités dans un concept choc : le cochon. « Quel génie ! Quelle originalité ! », s’égosille la meute. Rien n’est bon dans ce cochon-là. Le récit ne s’élève jamais au dessus de l’autoanalyse de comptoir, comme le montre bien Florent Georgesco dans sa critique du Monde.

→   Lire Plus

« On ne naît pas Réunionnais, on le devient »

 
 

Par Patrick Singaïny1.
 
 

—La Réunion sera toujours une terre d’immigration : il y aura toujours des étrangers à intégrer en terre réunionnaise (intégration ne saurait être confondue avec assimilation).

Les étrangers que je désigne ici sont ceux qui ne sont pas de culture réunionnaise et sont citoyens de la Nation… comme le sont également les Réunionnais.

Ainsi, de même qu’il est communément admis que les Mahorais et les Malgaches sont étrangers, les Hexagonaux le sont aussi.

Mais ce qui est le plus important à souligner est que certains réunionnais ne sont pas réunionnais bien qu’étant de culture réunionnaise.

 

« On ne naît pas Réunionnais , on le devient » est une curieuse affirmation qui signifie simplement que, de même qu’il existe un « projet France » – un projet universel d’intégration qui s’articule autour de la fameuse devise tripartie (Liberté, Egalité, Fraternité) – il existe selon moi un projet Île de la Réunion qui prend racine dans la devise française mais qui voudrait transformer d’emblée l’exigence d’égalité en désir d’équité… car ici, de façon plus aigue qu’ailleurs, l’on sait où mène cette tentation abusive qui consiste à transformer l’autre jusqu’à le faire disparaître : « je veux que tu sois non pas mon égal mais comme moi, ainsi tu ne seras plus toi ».

→   Lire Plus

Les éclipses de Marie NDiaye

Par Florent Georgesco

Certains livres portent en eux la trace d’un autre livre : celui qu’ils auraient pu être. Sur une centaine de pages, dans sa deuxième partie, le nouveau roman de Marie NDiaye atteint ainsi son centre de gravité, et comme son essence. Il semble alors devenir le grand livre qu’on pouvait attendre de l’auteur de Trois femmes puissantes (Gallimard, prix Goncourt 2009), mais ces pages ont été longues à venir, et seront longuement démenties. Le charme sera rompu, la magie dissipée, accident rare dans une oeuvre qui en déborde si souvent qu’on se retrouve désarçonné.

On l’est, à vrai dire, dès le livre ouvert. Grand-mère, fille, petite-fille, séparées, se répudiant, s’ignorant, cependant reliées par une force magnétique : l’étrange procession qui s’amorce semble destinée à charrier à travers le temps le mystère dont elle émane, à le faire irradier. Sauf que, par hoquets, le magnétisme tourne en rhétorique, que souvent le temps patine, que le mystère se simplifie et se contrefait, parfois jusqu’à l’arbitraire.

La machine, en se grippant, révèle sa nature de machine, là où Marie NDiaye nous avait habitués à donner vie.

→   Lire Plus

« Les 9 piliers de la sagesse » de Jean-Pierre Maurice

Je vous présente « les neuf piliers de la sagesse ». Venez faire connaissance avec cet ouvrage. Dilicom, Société des Ecrivains, Amazon… Il sera bientôt dans toutes les bonnes librairies.

« Exister est un fait, vivre est un art », n’est-ce pas ? Jean-Pierre MAURICE

 

Être un peu plus sage, savoir ce que l’on veut de la vie et l’obtenir pour toucher au bonheur : ces aspirations communes et légitimes demeurent bien souvent irréalisées. Généralement parce qu’on ne sait pas quelle démarche suivre, quelle voie emprunter, quels atouts mettre de son côté. Mais aussi parce que l’on ne croit pas véritablement en soi. Alors, quel fil d’Ariane suivre ?

Pour Jean-Pierre Maurice, il convient de s’inspirer de nos prédécesseurs, des mots et des modèles qu’ils nous ont laissés, de ces vérités qui depuis eux traversent les âges. D’Épicure à Abraham Lincoln, de Socrate à Aimé Césaire, redécouvrez donc ces paroles qui ont le pouvoir de vous transformer, de redéfinir votre posture face au monde… En compagnie de l’auteur, acquérez même ces neuf fondamentaux qui vous permettront de toucher à la sérénité.

→   Lire Plus

Avis de parution février 2013

 

Sociologie

HISTOIRE DE LA PLURIACTIVITÉ

Du polisseur de pierres au webmaster

Jean-François Boudy

Ce livre retrace la longue histoire de la pluriactivité en France et révèle une réalité beaucoup plus complexe, faite d’un foisonnement de trajectoires. Il fait ainsi apparaître quelques grands types qui ont marqué notre passé, tels le journalier-propriétaire, le tisserand-manoeuvrier, l’artisan-colporteur ou encore l’ouvrier-paysan. Une partie est consacrée à la place méconnue que la pluriactivité a tenue dans les courants d’idées politiques, économiques et sociaux.

(Coll. Logiques sociales, 24 euros, 228 p., février 2013) EAN : 9782336006970

EAN PDF : 9782296515383  EAN ePUB : 9782336287584

Nouvelle page 1

 

 


Sociologie

Avis de parution

Février 2013







LE CONCEPT DE CULTURE

Comprendre et maîtriser ses détournements et
manipulations

Fred Dervin

Sous la direction de Fred Dervin

Qui utilise la culture comme excuse, pour qui et pour quoi ?
Comment la culture est-elle remise en question, négociée,
transformée mais aussi manipulée ? Et quelles sont les
conséquences pour les acteurs impliqués ? Le concept de culture
aurait perdu ses pouvoirs explicatif et interprétatif. Ce
concept polysémique et souvent vide de sens n’est-il pas
récupéré de façon abusive par les décideurs et les chercheurs
eux-mêmes ?

→   Lire Plus

Pourquoi les romanciers français devraient lire Bourdieu

 

Par Olivier Adam.

 

–Pierre Bourdieu est mort il y a dix ans. Et à la manière qu’on a eue en France d’enfouir sa pensée, d’en relativiser la portée (ce qui dit assez bien son caractère encombrant, sa lucidité si brûlante qu’on préfère la soustraire à la vue) ou de ne pas véritablement s’en saisir (et à ce jeu, politiques et écrivains ont été aussi experts les uns que les autres), je me dis parfois qu’il est mort de nombreuses fois depuis.

Je me souviens encore du jour de sa disparition, et de l’émotion qu’elle a provoquée en moi, comparable à celle qui m’a étreint à la mort de Barbara, Pialat ou Bashung – et ces quatre, auxquels il faudrait ajouter Carver, donnent une idée assez précise de mon Panthéon personnel. Pourtant, en ce qui me concerne, Pierre Bourdieu est toujours vivant. Son influence a été si déterminante qu’elle fonde aujourd’hui encore une bonne partie de ma manière de voir, de penser le monde, et in fine de l’écrire.

Découverte

Je l’ai découvert à l’âge de dix-neuf ans, sur la recommandation d’un professeur de sociologie qui s’amusait de me voir trimbaler mes livres de Modiano et mes disques de Léonard Cohen dans un établissement où la plupart de mes semblables se baladaient Les Échos sous le bras, rêvaient de diriger des ressources humaines, de contrôler la gestion ou de manipuler des produits financiers les plus toxiques possible.

→   Lire Plus