Catégorie : En librairie

EROICA, un roman sur l’alchimie entre Basquiat et New York

— Par Dominique Daeschler —

eroica_ducrozetTroisième ouvrage publié chez Grasset du jeune auteur Pierre Ducrozet, Eroica nous entraîne dans le New York des squats, dans Harlem et le South Bronx. Un New York respiré, sniffé à en perdre la vie par Basquiat, entre ciel et trottoir.

« Le garçon est sorti de l’imagination du garçon. C’est sa plus belle création. Mais gaffe garçon. Ca glisse aussi dans la fiction ».

Le ton est donné, le pari posé. Pierre Ducrozet possède l’écriture pressée des jeunes gens d’aujourd’hui : on s’y émerveille de faire une phrase avec sujet-verbe-complément ! Cependant cette écriture à l’américaine, cinématographique en diable(les champs, contre-champs y remplaçant toute analyse psychologique), est héritière, dans ses qualités descriptives, d’un Dos Passos, ce qui n’est pas un mince compliment. Ecrit le plus souvent à la première personne (c’est Basquiat qui parle), comme un scénario, avec beaucoup de dialogues, l’auteur nous entraîne dans l’intimité de Basquiat, nous donnant l’impression de le suivre à la trace.

A New York, après les tags signés SAMO « comme de grands sacs de réel emballés », Basquiat devient Jay et célèbre en un an (81-82).

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« 2028 L’affaire Jean-Mohamed Galmot », un roman d’André Paradis

paradis_2028_affaire_galmotQui est ce Jean-Mohamed Galmot qui débarque en Guyane quelques jours avant le centième anniversaire des événements de 1928 ? Serait-il la réincarnation de Jean Galmot ? Étrange, oui, vraiment, ce qui arrive à Jean-Mohamed en cette année terrible de 2028 où il devra tout simplement sauver le monde… Mais est-ce encore possible ? Et d’ailleurs, de quel monde s’agit-il ?
André Paradis a écrit ici le roman que personne n’attendait.
Une nouvelle vérité (et définitive !) sur l’Eldorado ?

MOTS DE LECTEUR :

« Si l’on ne se trouve pas proprement dans un roman de science-fiction à la Aldous Huxley ni semi-prophétique à la George Orwell, l’on est quand même plongé dans une intrigue à la fois étonnante et inquiétante d’une Guyane et plus largement de l’Amazonie et du monde de 2028, dévorés par la société dite de consommation et les organisations mafieuses. Une façon pour l’auteur de proposer ‘‘un monde possible’’ si les bons choix ne sont pas faits par la population guyanaise et les représentants qui, ici, ne sont qu’illusion de pouvoir. Non sans un humour rafraîchissant et une ironie piquante, l’auteur nous livre dans ce roman les charmes d’une nature et la beauté d’un environnement confrontés à la course au profit néfaste des êtres humains… »

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Extraits croustillants (la larme à l’oeil ou l’eau à la bouche, au choix)

Quand même, il me fallut pas mal de temps pour oser l’ouvrir, ce livre.

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Rodolf Étienne : « Aujourd’hui encore, nous avons affaire à un lectorat créole quasi analphabète… »

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A l’occasion de la publication du Traité sur la tolérance » de Voltaire qu’il a traduit en créole Rodol Étienne nous a accordé un entretien.

Madinin’Art : Le Traité sur la tolérance connaît un succès de librairie non démenti à ce-jour, suites aux attaques terroristes qui ont bouleversé la France en 2015. Vous publiez aujourd’hui une traduction en créole. La première question qui vient est : quelle nécessité avez-vous éprouvée pour ce faire?

Rodolf Étienne : Ce texte est une commande de l’éditeur Idem Editions. Son directeur, qui est un ami personnel et pour qui j’ai un grand respect pour son engagement littéraire et éditorial, m’a présenté le texte en me demandant si cela m’intéresserait. Et c’est à partir de là que tout semble provenir de la magie. Parce que ce texte, après ma première lecture, répondait parfaitement aux questionnements liés à la langue, sur plusieurs aspects essentiels, que je me posais justement. J’étais justement en pleine réflexion et écriture d’un colossal exposé sur les problématiques de traduction créole que je devais présenter à l’Université Birmingham en Angleterre. Le projet n’a pas abouti, je me suis consacré à la traduction du Traité sur la Tolérance.

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« Moun lakou », un roman de Marie Léticée

leticee_moun_lakouSommes-nous vraiment qui nous sommes ?
Ce roman, empreint de tendresse et de nostalgie, est l’histoire d’une petite fille qui grandit à la cour Monbruno, dans une Guadeloupe d’antan, entre souvenirs et questionnements. Dans ce milieu défavorisé mais pourtant loin d’être miséreux, l’enfant questionne sa place dans cet univers de lakou ou « quartiers pauvres » dans lequel elle évolue. Progressivement, elle intériorisera les différents éléments qui peut-être constitueront la personne qu’elle deviendra dans le futur…

MOTS DE LECTEUR :

« Ce roman, un délicat voyage dans les souvenirs d’une île d’avant la modernisation. Le goût des plaisirs simples : des jeux en plein air, des plats préparés pour survivre, des relations directes avec autrui et surtout ses voisins. Bref, une régression qui n’érige pas le passé en élément parfait d’une époque ou d’une existence, mais plutôt comme déclencheur de sourires et de questions sur soi même. »

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« Nègre marron itinéraire d’un enfant du ghetto » un roman de Jessi Americain

americain_negre_marronAntoine descend d’une grande famille de guerriers boni, ces Marrons du Surinam qui ont fui les plantations et ont ensuite résisté aux troupes coloniales hollandaises pour s’établir définitivement en Guyane française durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

Le petit garçon grandit dans un environnement où prédominent la culture et l’imaginaire marrons et s’efforce de résister aux tentations diverses des ghettos amazoniens de Soholang, Saint-Laurent-du-Maroni en bushinenguetongo.

Cette quête de soi, de connaissances et de réussite, dont il a soif, le transporte de son ghetto de Soholang à la capitale française Paris quand il intègre Sciences Po, la célèbre école de la rue Saint Guillaume. Il sera également, durant ce parcours initiatique, confronté à la belle et terrible réalité des rues de Colombie, avant de revenir au point de départ… changé.

MOTS DE LECTEUR :

« Le roman de ce jeune auteur bushinengue lève le pan d’un voile sur une culture riche mais encore trop méconnue de Guyane. À la manière de Zobel dans La Rue Cases-nègres, il propose la vision, innoncente mais pas naïve, d’un narrateur enfant aux prises avec un environnement pauvre, par moments hostiles, révélateur du fonctionnement de cette société.

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« Échappée belle », un roman de Valérie Siracus

siracus_echappee_belleLaurence, jeune femme active, quitte le foyer familial pour s’installer dans son propre appartement. Au cours d’une soirée chic, elle fait la connaissance de Mike, jeune responsable commercial au charme dévastateur, qui la séduit immédiatement grâce à sa joie de vivre et sa galanterie. Elle partage avec insouciance sa vie de fêtes et de prestige.

Mais, jour après jour, le portrait de Prince Charmant moderne de Mike s’écaille laissant deviner un être manipulateur, spectre d’une vie pleine de paillettes, qu’elle n’aurait jamais imaginé. Aveuglée par son amour pour lui, elle le laisse l’entraîner sur la pente d’une dangereuse addiction à la cocaïne.

C’est alors pour cette jeune femme, une inexorable descente aux enfers.

Quand les voies de l’amour et de l’ambition vous mènent sur les chemins de la dépendance, être fort c’est parfois savoir demander de l’aide…

MOTS DE LECTEUR :

« Un délice. Un personnage féminin qui se débat pour survivre à un amour vorace et néfaste. Une jeune femme qui pourrait être votre voisine, votre fille, votre petite amie… Une jeune créole, aux prises avec les tentations de ce siècle, les bonnes et les moins bonnes rencontres et dans la difficulté de faire la différence entre possession perverse et amour véritable.

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« L’archipel des nomades », un roman de Louison Cazal

louison_cazal-archipelL’origine de la lignée de Jean-Paul Irta le condamne bien avant sa naissance.
À Fort-de-France, où elle vivait pauvrement, Rosemaine sa tante, séduite par la promesse du BUMIDOM, avait besoin, comme vous et des milliers d’autres Antillo-Guyanais, de rêves. Un jour, elle partit s’installer  dans une ville provinciale où avec son ami, ils résidaient modestement dans un des nombreux immeubles taillés les uns aux pieds des autres comme d’immenses pans de roches.
La possibilité d’obtenir un logement décent lui parvint rapidement grâce à un contrat sur le foetus que portait sa soeur Théodora. Par ce truchement, Rosemaine réussit à programmer un rapprochement familial et retourna récupérer Jean-Paul à peine sortie des entrailles de sa mère pour le ramener en France hexagonale.
Dans un univers de tentations et d’engrenages néf as tes, Jean-Paul lui, en grandissant, tentera d’éviter la spirale infernale : problèmes d’argent et avec la justice, secrets autour de sa propre identité mais aussi et par dessus tout de ne plus être la cible
des opportunistes du système défaillant…
MOTS DE LECTEUR :
« On ne saurait faire plus actuel que ce roman et son intrigue des années 70 : des individus ayant traversés la mer, à qui l’État français et organismes locaux ont promis des conditions de vie meilleures mais qui se retrouvent parqués dans des immeubles-cages à po ules, inadaptés e t insalubres, où règne l’insécurité et persistent des lendemains plus qu’incertains.

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Luz adapte « Ô vous frères humains », d’Albert Cohen

luz_o_vs_freres_humainsLuz adapte « Ô vous frères humains », d’Albert Cohen, qui traite de l’antisémitisme, presque un an après Catharsis, album dans lequel l’ancien dessinateur de presse racontait la tuerie de Charlie Hebdo. Dans les deux cas, c’est toujours la haine qui est à l’origine de tout.

Après 25 ans de carrière le dessinateur Luz ne travaille plus aujourd’hui pour la presse, hormis pour Groland. Le 7 janvier 2015, il arrive en ­retard à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Il rapportait son témoignage dans un album exutoire, Catharsis (mai 2015), où il exorcisait son traumatisme en s’ouvrant par le dessin à l’expression de ses émotions intérieures. Il adapte aujourd’hui Ô vous frères ­humains, d’Albert Cohen, un livre à part dans l’œuvre du romancier. En noir et blanc, cette ­partition graphique, presque muette, ­explore à la limite du fantastique cette première confrontation d’un enfant avec l’antisémitisme dans une rue de Marseille, le jour de ses dix ans.

Dans Catharsis, en vous mettant en scène, vous parliez de votre désir d’adapter Shining, de Stephen King. Pourquoi finalement avoir choisi ce livre d’Albert Cohen ?

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Hadriana dans tous mes rêves

hadriana_depestre_poinsotÉtude critique par Jérôme Poinsot

RENÉ DEPESTRE

Hadriana dans tous mes rêves

HONORÉ CHAMPION PARIS – 201

Jacmel (Haïti) en 1938, à l’époque des réjouissances du Carnaval, Patrick Altamont, le jeune narrateur, nous conte deux évènements qui se produisent en simultané : d’abord la fin de sa très chère marraine Germaine Villaret-Joyeuse, puis les noces de l’éblouissante Hadriana Siloé, laquelle tombe raide morte au pied de l’autel à la minute où elle prononce le oui sacramentel.
Mais nous sommes en pays vaudou où le rituel des métamorphoses permet de mêler les horreur de la mort aux rires de la fête. Et si Hadriana, l’héroïne française du récit, est enterrée en grande pompe dans sa belle robe de mariée, elle ressuscite aussitôt sous la forme d’une zombie, l’une des formes mythiques du destin des Haïtiens. Autour de ce thème lié aux mythes de l’esclavage et de la colonisation, symbole de l’ambiguïté du réel-merveilleux dans les cultures de la Caraïbe, l’humour et l’imagination du conteur se débrident pour éclairer le vécu haïtien dans sa fantaisie, sa sensualité, son surréalisme démonté, son désordre toujours hallucinant…

  • Collection ENTRE LES LIGNES
  • Format 11 X 17,6 CM
  • Nombre de volume 1
  • Nombre de pages 136
  • Type de reliure BROCHÉ
  • ISBN 9782745331007
  • Date de publication 17/03/2016
  • Lieu d’édition PARIS
  • Indic.

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« Peaux échappées » un roman de Cindy Marie-Nelly

marie-nelly_peaux_echappeesVous ne sauriez être insensible à cette histoire ou plutôt ces histoires…

— Fais la fière, fais l’arrogante, mais tu ne vaux pas mieux que moi, chienne ! Le temps va te le montrer ! Je jure sur la tête de ma mère, la prêtresse de son village, que tes filles seront toutes des chiennes, flattées puis rouées de coups, comme toi, négresse !

SARAH – Tour Mermoz, Aubervilliers, Ile de France, Réveillon de Noël 2008

— Son ancêtre esclave a été maudite par une sorcière africaine, mec ! Mais attention ! Pas une malédiction genre « Tu vas mourir ». Non ! Une malédiction qui dit « Tu seras malheureuse en amour. Toi et toutes tes filles, vous allez galérer.

Pour Rose, Sarah et les autres, aimer ou être aimée appelle larmes, cris et sang. Toutes ces femmes semblent partager un même destin mais tentent désespérément de connaître le bonheur par delà ce qui semble être une fatalité.

Parce qu’être heureux ça se décide et qu’aimer ne tient qu’à sa propre volonté, les unes après les autres, souvent dans la douleur, devront vivre malgré tout et malgré le poids des mots…

MOTS DE LECTEUR :

« L’auteur nous livre ici avec une force douce incroyable et un talent littéraire indéniable un texte ambitieux et captivant.

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« Rialta ou la nostalgie de l’amour », un roman de Michel Redon

rialta_michel_redonAdrien est le propriétaire d’un tableau qu’il a récemment acheté lors d’une exposition de peinture haïtienne : le portrait d’une femme nue allongée sur un canapé rouge. Il le place aussitôt dans sa chambre. Ce qu’il ne sait pas, c’est que la femme nue a une histoire. Elle est Rialta, fille de Saint-Domingue, belle femme toujours amoureuse et aimée, qu’un peintre haïtien un peu sorcier a enfermée dans un tableau en faisant son portrait en 1928. Depuis, elle vit dans le tableau. Elle raconte ses amours d’autrefois et aussi celles qu’elle a regardées au gré de ses changements de propriétaire Santo-Domingo, Port-au-Prince, Salvador de Bahia, Londres, l’Italie, Paris… Mais quand elle découvre Adrien, elle sait que c’est lui sa nostalgie de l’amour. Simple image d’aquarelle certes mais jalouse, elle chasse une à une les femmes qu’il rencontre, jusqu’à la venue de Génie…

Ce roman à l’écriture à la fois agréable et sensuelle nous fait redécouvrir la beauté du désir, de l’amour et nous propose, à travers l’équilibre tendre des personnages hommes et femmes, de nous laisser porter bien volontiers par la nostalgie de l’amour…

MOTS DE LECTEUR :

« Un véritable coup de cœur ce récit, de la littérature comme on aime !

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« La mission sacrée du prince Ouanilo », un roman de Patrice Louis

ouanilo_patrice_louisL’histoire de l’exceptionnel Ouanilo est transatlantique…

Voilà un homme né prince au royaume du Dahomey, exilé en Martinique où il noue des amitiés lycéennes, il devient notable naturalisé à Bordeaux en 1916. Africain ayant fait le choix de la France, il tourne le dos à son passé mais reste fidèle au roi son père. Deux notions de civilisation en un seul être, sa vie sera consacrée à faire revenir Béhanzin au continent natal. N’ayant pas réussi à le faire de son vivant, il ramènera son cercueil.

Patrice LOUIS a commencé à écrire le roman du fabuleux destin du prince Ouanilo en Martinique et l’a achevé au Bénin, l’ancien Dahomey, avant de se réinstaller dans l’Hexagone — auteur transatlantique.

MOTS DE LECTEUR :

« Ce roman, constitué de faits historiques avérés, replace le prince Ouanilo dans un contexte propice à la réflexion. Entouré de ses trois amis chacun représentant un milieu de la société martiniquaise – le béké, le blanc France et le créole noir – ils se lancent avec une innocence toute relative dans ce qui semble être un tableau comparatif de mœurs…

Ce texte permet de mener habilement une réflexion sur la notion d’équilibre entre savoir et civilisation de deux grands pôles, l’Afrique et l’Occident et aussi quelque part de questionner la légitimité de l’un par rapport à l’autre et des idées répandues.

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Les Nouveaux Maîtres de la parole créole

les_nvx_maitres_parole_creoleSous la direction de Diana Ramassamy
Photographies de Anne Chopin

De génération en génération, la parole ravive le conte, le sublime, et lui permet de perdurer sans jamais s’essouffler. Les conteurs de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane sont les témoins d’un genre littéraire toujours vivant et encore très répandu dans les sociétés créoles. S’inscrivant dans la tradition orale, le conte est un art qui mêle poésie, théâtre et un peu de magie..

Les Nouveaux Maîtres de la parole créole font écho à l’ouvrage de Raphaël Confiant, Les Maîtres de la parole créole, publié il y a une quinzaine d’années aux éditions Gallimard. Ce dernier ouvrage avait recueilli les voix de conteurs traditionnels, le plus souvent créolophones unilingues et donc peu ou pas du tout alphabétisés, La plupart d’entre eux étant à l’époque septuagénaires ou octogénaires.

Aujourd’hui, c’est une nouvelle génération de conteurs qui prend la relève et assure la transmission de cette tradition. Diana Ramassamy et la photographe Anne Chopin sont allées à leur rencontre pour saisir leurs voix et leurs gestes, qui fascinent tant leur public et le transportent dans un temps hors du réel.

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Benjamin Stora : « La gauche doit défendre les minorités et cesser de se cacher derrière un universalisme abstrait »

— Entretien réalisé par Elsa Sabado —

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La France n’en a pas fini avec son passé colonial. Il a imprégné les imaginaires et a constitué un socle idéologique sur lequel le Front national s’est construit. C’est ce Transfert d’une mémoire, de l’Algérie coloniale vers la métropole, qu’avait décrit Benjamin Stora en 1999. Cet ouvrage analysait déjà les raisons historiques pour lesquelles les questions difficiles de l’immigration ou de l’Islam en France seraient au cœur du débat public.

C’était également le sujet du roman d’Alexis Jenni, L’Art français de la guerre. Un dialogue inédit entre l’historien et l’écrivain permet ici d’éclairer la nature de cet imaginaire colonial et son actualité, dans une France secouée par les grands défis qui surgissent après le « Choc de janvier 2015 ».

Face aux crispations identitaires, cet échange passionnant invite à mener une bataille culturelle décisive pour sortir de la violence des mémoires et à affronter enfin, par une prise en compte sereine de l’Histoire, les enjeux du présent.

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Pour l’historien Benjamin stora, si la parole s’est libérée en France sur la guerre d’algérie, cela s’est fait en ordre dispersé, faisant craindre une guerre de « mémoires ».

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André Aliker, un crime resté impuni

— Par Pierre Sabourin, psychiatre, psychanalyste —
un_petit_matinUn petit matin, de Simonne Henry Valmore. Éditions Vents d’ailleurs, 104 pages, 16 euros.

Conteuse psychanalyste, Simonne Henry Valmore enrichit son évocation première de l’affaire Aliker par une mise en scène qui est ici théâtralisée, où le héros se fait accoucher par Lacan.

En résonance avec la grande saga poétique d’Aimé Césaire, son Cahier d’un retour au pays natal, voici une romancière d’aujourd’hui, Simonne Henry Valmore, qui revient vers nous avec une étonnante réalisation. Comme un roman initiatique, elle nous subjugue avec son improbable rencontre entre Jacques Lacan, le Maestro, en pleine forme dans son activité publique de consultant à l’hôpital Sainte-Anne, et ce patient inconnu qu’on lui présente. Troublé par cet homme noir étrange, sorcier inspiré, dit le Massaï, il va ensuite le rencontrer chez lui, et alors « le plus grand docteur des âmes de Paris se met à broyer du noir (rires) ». Ses dialogues entre le Maître et Gloria, sa fidèle sténotypiste, entament cette plongée à double entrée : l’univers très privé de cette figure de l’intelligentsia française et l’histoire d’enfance de cet enfant créole qui, sur une plage du Nord Caraïbe, la plage aux oursins, a découvert, un petit matin, le corps d’un homme ligoté des pieds à la tête, bâillonné, assassiné : le journaliste André Aliker, communiste de la première heure, aimé, admiré de tous.

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La pensée en mouvement d’un « marxiste noir » du XXe siècle

clr_jamesC. L. R.  James. La vie révolutionnaire d’un « Platon noir » Matthieu Renault. Éditions la Découverte, 232 pages,  19,50 euros.

C’est une figure méconnue en France que le philosophe Matthieu Renault nous fait découvrir au travers de cette « biographie intellectuelle » de C. L. R James, historien et militant caribéen mort à Londres en 1989 et inhumé dans son île natale de Trinidad. Des sociétés antillaises façonnées par l’héritage esclavagiste à l’exil londonien, avec la découverte de la classe ouvrière anglaise, le cheminement de James est celui d’un penseur et d’un révolutionnaire noir qui s’est attaché à repenser les rapports entre les luttes de décolonisation et la révolution socialiste pour dessiner une nouvelle géographie du marxisme. Inspiré par le combat des Noirs américains autant que par le panafricanisme du Ghanéen Kwame Nkrumah, James est, à l’instar de W. E. B. Du Bois, un acteur majeur de la « désoccidentalisation » de la pensée critique, mu par la volonté de « replacer les Noirs dans l’histoire du monde ». Une pensée du mouvement, du « décentrement », toujours indispensable pour repenser les conditions de l’émancipation humaine.

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« VINI VANN ! La boutique de Manzel Yvonne » en dédicace

vini_vannLa LIBRAIRIE ALEXANDRE a le plaisir de vous convier à rencontrer Arlette PUJAR autour de son ouvrage « VINI VANN ! » La boutique de Manzel Yvonne K Editions  l’occasion d’une séance de signature

Samedi 27 Février 2016 de 10h00 à 12h30

29 Rue de la République – 97200 Fort de France

Préface

Avec ce premier roman autobiographique, Arlette PUJAR d’une écriture simple, spontanée sur le ton de la confidence, dans l’intimité et en toute transparence nous invite à une traversée dans la Martinique des années 1960.

Mais c’est d’hymne à l’amour, d’ouverture au monde, de relation et de beauté dont il s’agit.

« Je suis heureuse de vivre dans mon île natale, tout n’est que beauté, beauté des paysages, beauté des habitants. »  

L’amour pour ce pays natal qui n’a cessé de l’habiter, dont elle rêve le grand retour et qu’elle transporte inexorablement en tout lieu , «  an lot bô »     et que la petite Anita par ses anecdotes , ses émotions décrit avec émerveillement .

Aussi, elle nous fait humer cette terre à travers les campagnes, les saveurs des fruits, nous enivre avec les parfums des fleurs et … les odeurs si caractéristiques de la boutique de Manzelle Yvonne.

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Dominique Berthet : critique d’art et/ou mentor ?

Présentation de « 40 entretiens d’artistes (Martinique – Guadeloupe)« 

dominique_berthet— Par Roland Sabra —

Deux événements sont à l’origine des quelques remarques éparses ci-après exposées. En premier lieu l’ édition de la reprise d’une quarantaine d’entretiens parus initialement dans la revue de Dominique Berthet Recherches en Esthétique et en second lieu la soirée Rencontres pour les lendemains organisée autour de l’artiste martiniquais Ernest Breleur. La lecture de l’entretien inaugural de la re-publication des 40 entretiens est une interview d’Ernest Breleur par Dominique Berthet réalisée en avril 1996. Les différentes périodes qui ont ponctué l’oeuvre de l’artiste jusqu’à ce moment de son parcours sont évoquées en termes de ruptures et de continuité avec un questionnement général sur le sens de l’œuvre, de la vie, de la mort et de la résurrection. Questions posées sur un au-delà du travail d’un artiste particulier et qui contribuaient à la création d’un espace d’intimité entre l’intervieweur et l’intervieweur. Un an plus tard, en août 1997 un second entretien venait confirmer cette intuition. Les questions sont un peu plus longues, un peu plus précises et surtout l’entretien se termine par une interrogation sur l’engagement de l’artiste et la place du critique d’art, celle -ci formulée de façon on ne peut plus directe : « Abordons la question du critique d’art.

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Christiane Taubira critique la déchéance de nationalité dans un livre surprise

taubira_murmuresDans «Murmures à la jeunesse», essai d’une petite centaine de pages, l’ancienne ministre de la Justice affirme son opposition à cette mesure controversée, portée par le gouvernement qu’elle vient de quitter.

L’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira publie aux éditions Philippe Rey un livre, Murmures à la jeunesse, dans lequel elle critique l’extension de la déchéance de la nationalité qui l’a poussée à quitter la Place Vendôme, selon son éditeur. «Déchéance de nationalité : peut-être est-ce faire trop de bruit pour peu de chose ? Peut-être serait-il plus raisonnable de laisser passer ? Je ne suis sûre de rien, sauf de ne jamais trouver la paix si je m’avisais de bâillonner ma conscience», écrit Christiane Taubira dans une présentation de ce livre de 96 pages publiée sur le site internet des éditions Philippe Rey.

«L’absence totale d’efficacité, unanimement reconnue, suffit-elle pour renoncer à la déchéance ? Non, bien sûr». Mais «osons le dire : un pays doit être capable de se débrouiller avec ses nationaux. Que serait le monde si chaque pays expulsait ses nationaux de naissance considérés comme indésirables ?

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« Le convoi » : le premier roman de Marijosé Alie

le_convoiUne extraordinaire aventure humaine

Le Long du Fleuve, à travers l’Amazonie, un bruit court à la vitesse du courant:un convoi traverse La forêt, mais « personne ne sait « . Qui Le dirige ? 0ù se rend-i|. ? Pourquoi toutes ces femmes qui semblent arriver des quatre coins de La planète ? Parmi elles, Julie, Parisienne blasée, et Maïla, ancien mannequin sur le retour, irrésistiblement entraînées dans une aventure à laquelle elles ne comprennent pas grand-chose. Qui est Alakipou, le poète dont Les mots sur un site amérindien les ont attirées au cœur de La forêt ?

À Campan, petit village au milieu de la jungle qui vit au rythme du soleil et du Fleuve, la tranquillité des habitants est secouée. Il y a Marie qui ne souhaite rien d’autre que de voir sa mère sourire un jour, Félicité qui tient son bazar et donne sans vraiment compter, aux enfants, et aux hommes aussi. ll y a Tiouca, Le guerrier blanc, qui a décidé de vivre à [‘ombre d’un fromager pour oublier. Il y a Jonathan, le fils révolté du procureur..

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Dominique Berthet : « 40 entretiens d’artistes. Martinique, Guadeloupe »

berthet_40_entretiens-1Les 40 entretiens d’artistes contemporains de Martinique et de Guadeloupe rassemblés dans ces deux volumes ont été publiés dans un premier temps dans la revue Recherches en Esthétique, entre 1996 et 2014. Les artistes s’y dévoilent, donnent des informations importantes permettant de mieux comprendre leur démarche, les raisons de leurs choix artistiques et esthétiques. Ces témoignages informent sur leurs motivations, leurs préoccupations, leurs croyances, leurs aspirations, cela sur le mode d’un dialogue stimulant, ouvert, instructif et éclairant.
Ces entretiens attestent de la diversité des pratiques, des démarches, des supports et des médiums utilisés, mais également de préoccupations communes. L’art des Antilles se caractérise-t-il par un certain nombre d’aspects spécifiques ? Est-il identifiable comme tel ? Ces entretiens apportent des réponses et des éclairages sur ces questions.
Le premier tome rassemble les entretiens publiés entre 1996 et 1999. Ils constituent une première série de témoignages inédits. Les thématiques traitées sont : « Appropriation » (1996), « La critique » (1997), « Trace(s) » (1998), « Hybridation, métissage, mélange des arts » (1999). Tout en présentant leur travail et leur démarche, les artistes expliquent ce en quoi ces notions les concernent.

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Saint-John Perse : Lettres familiales (1944-1957)

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Édition de Claude Thiébaut
Collection Les Cahiers de la NRF, Série Saint-John Perse (n° 22), Gallimard
Parution : 11-12-2015
Ces 45 lettres inédites de Saint-John Perse forment un document exceptionnel pour la compréhension de l’homme, Alexis Leger, qui se cache derrière le poète. Écrites depuis les États-Unis (1944-1957), elles constituent les seules lettres familiales authentiques, non retouchées, qui nous soient parvenues – parmi elles, une longue lettre adressée à sa mère peu avant sa mort. Saint-John Perse écrit principalement à son beau-frère, Abel Dormoy, qui veille en son absence sur sa mère et ses sœurs. Il vit alors à Washington d’un modeste emploi à la Librairie du Congrès, puis d’une bourse versée par la Fondation Bollingen. Il reçoit le soutien d’admirateurs américains (dont les Biddle et Mina Curtiss). Déchu de ses fonctions puis de sa nationalité, la gravité de ses soucis l’a d’abord empêché de poursuivre son œuvre poétique (onze ans séparent la publication de Vents et celle d’Amers).
Il revient en France pour la première fois en 1957. Les lettres révèlent avec précision les raisons de la prolongation de son exil américain.

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NSA : ils savent tout de vous

iain_levisonAvez-vous déjà rêvé de lire dans les pensées des gens? Savoir ce que se dit la serveuse en vous apportant votre café du matin. Ce que vos amis pensent vraiment de vous. Ou même ce que votre chat a dans la tête? Eh bien, c’est exactement ce qui arrive un jour à Snowe, un flic du Michigan. Au début, il se croit fou. Puis ça l’aide à arrêter pas mal de faux innocents… À des kilomètres de là, un autre homme est victime du même syndrome. Mais lui est en prison, et ce don de télépathie semble fortement intéresser le FBI…
Iain Levison nous entraîne dans un suspense d’une brûlante actualité, où la surveillance des citoyens prend des allures de chasse à l’homme. Mais sait-on vraiment tout de nous?

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« Si on lui avait demandé quand exactement tout avait commencé, Snowe aurait dit que c’était au moment où il avait frappé le toxico devant la pharmacie DaVinci. Depuis environ une semaine il se sentait… réceptif. Comme s’il pouvait ressentir les émotions des autres. Le mercredi, après son service, il avait su que la femme qui trottait sur le tapis de course à côté de lui dans la salle de sport était contrariée, et il avait vaguement compris que c’était à cause de son compagnon.

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« Une oeuvre mobile », de Ernstpeter Ruhe

Aimé Césaire dans les pays germanophones (1950-2015)

une_oeuvre_mobileLa réception de l’oeuvre césairienne a commencé très tôt dans les pays germanophones, et elle est restée d’une vitalité que rien n’est venu affaiblir au fil des ans depuis 1950. Son envergure reflète celle de l’oeuvre d’Aimé Césaire, poète, dramaturge, essayiste et orateur.
Beaucoup de matériaux et de documents inconnus étaient à découvrir. Ils concernent la genèse de l’oeuvre qui a toujours été accompagnée chez Césaire du phénomène de la mouvance, de la facilité avec laquelle il intervenait dans ses textes. Ils concernent l’auteur dans le rôle d’auto-commentateur de ses poèmes dans les discussions et échanges avec son traducteur. Ils dévoilent enfin les facettes non encore explorées de l’oeuvre que mettent à jour les mises en scène de ses pièces dont les deux premières ont commencé leur carrière en terre germanophone.

Préface

La poésie est un naufrage insensé, plein de silencieux messages, grâce auxquels le poète reprend posses­sion de lui-même et s’installe parmi les choses.
(Aimé Césaire)1

Les grandes cérémonies n’ont pas manqué en France depuis la mort du poète Aimé Césaire le 17 avril 2008.

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Césaire hors frontières, de Lilian Pestre de Almeida,

cesaire_hors_frontieresLilian Pestre de Almeida, dans ce nouveau volume d’essais, analyse le tout dernier manuscrit inédit du Cahier (les troisièmes épreuves avant l’impression de 1956), corrigé à la fois par le poète lui-même et l’Angolais Mario Pinto de Andrade, le secrétaire de Présence Africaine.
On découvre à quel point ce poème-phare constitue l’exemple même « d’œuvre mobile », selon l’expression de Ernstpeter Ruhe. L’auteure replace la production césairienne dans un contexte beaucoup plus large qui dépasse les frontières de la francophonie (antillaise ou africaine), explore son intertextualité foisonnante, souvent à la limite de l’imprévisible et étudie ses rapports avec le surréalisme et les textes de la tradition classique (occidentale et orientale), les arts visuels ct la réécriture de l’oralité traditionnelle, grâce à la lecture renouvelée du long poème épique « Batouque » et de quelques courts poèmes. Le texte est accompagné d’une iconographie importante qui discute et éclaire plusieurs des mots énigmes du poète.

Présentation.

Le centenaire de la naissance d’Aimé Césaire (1913 – 2008) a été célébré tout au long de l’année 2013 en France et à la Martinique, en Afrique et en Amérique.

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