Par Sébastien Le Fol
Si l’on en croit les arbitres des élégances littéraires, l’affaire DSK aurait accouché d’un écrivain : Marcela Iacub. Le livre de cette brillante juriste, Belle et bête, oscillerait entre La métamorphose de Kafka et Truismes de Marie Darrieussecq, ce qui laisse de la marge tout de même. Alertés par ces grognements de joie, nous avons à notre tour plongé le groin dans cette porcherie. Est-ce de l’art ou du cochon ? Rien de tout ça. Ce n’est pourtant pas le mascara (que le personnage du livre aime goûter sur les yeux de sa partenaire) qui nous aveugle. L’auteur retranscrit ici son « expérience » dans un style plat et insipide. Pour filer sa métaphore, Marcela Iacub écrit comme un gland. Afin d’épater la galerie médiatique, elle a emballé cet amas informe de fantasmes et de réalités dans un concept choc : le cochon. « Quel génie ! Quelle originalité ! », s’égosille la meute. Rien n’est bon dans ce cochon-là. Le récit ne s’élève jamais au dessus de l’autoanalyse de comptoir, comme le montre bien Florent Georgesco dans sa critique du Monde.