Catégorie : Littératures

Marguerite Duras, un siècle entier en littérature

— Par Alain Nicolas —

marguerite_durasIl y a cent ans naissait la romancière de Barrage contre le Pacifique, la cinéaste d’India Song, la dramaturge de 
Des journées entières dans les arbres. Elle a marqué son siècle littéraire et artistique, et fut une résistante, une militante anticoloniale et une féministe.

Il y a cent ans, le 4 avril 1914, naissait à Gia Dinh, en Indochine française, aujourd’hui au Vietnam, Marguerite, ­Germaine, Marie, fille d’Henri Donnadieu et de son épouse Marie Legrand. C’est ce que dit, avec toute la sécheresse voulue, l’acte de naissance de celle qui sera célèbre sous le nom de Marguerite Duras. Rien, ni dans sa vie ni dans son œuvre, ne montre qu’elle attachait la moindre importance aux anniversaires et aux commémorations.

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Décès de l’écrivaine Régine Deforges, elle avait « les mots pour le dire »

regine_desforgesL’écrivaine, éditrice, féministe et ancienne chroniqueuse à l’Humanité, membre du conseil d’administration des Amis de l’Humanité, Régine Deforges, est décédée jeudi soir. A l’âge de 78 ans, ce sont les suites d’une crise cardiaque qui l’ont emportée à l’hôpital parisien Cochin.

« Je crois que les politiciens craignent l’écrit. Ils s’accommodent éventuellement de la presse, en raison de son caractère éphémère. Mais les livres restent toujours quelque part. On m’a déjà expédié des notifications de destruction de mes livres par le feu, dans certains pays où ils ont été traduits. Cela provoque pour le moins un malaise… » racontait Régine Deforges à Dominique Widemann de l’Humanité.

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Paradoxe électoral

— Par Philippe Pilotin —

poesies-360A chaque campagne électorale,
Le scrutin me sape le moral
Et au dépouillement des voix,
Je me retrouve sur la mauvaise voie.

Hi hi hi ! J’ai voté pour la droite,
En pleine face j’ai reçu une droite.
J’ai beaucoup pleurer
Car le coup m’a défiguré.

Hi hi hi ! J’ai voté pour la gauche,
C’était le même son de cloche.
Je n’ai pas cessé de pleurer
Car mes espoirs ont été dénaturés.

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Monde caraïbes : avis de parution, mars 2014

un_marin_martiniquaisUN MARIN, UN MARTINIQUAIS, NOTRE GRAND-PÈRE
Pierre Héber-Suffrin
Aux derniers temps de la marine à voiles, Marcel Héber-Suffrin commence à naviguer comme mousse le long des côtes de la Martinique. Il terminera capitaine au long cours. Il reviendra s’installer à la Martinique où il vivra la « Catastrophe », l’éruption de 1902. Voici ce que racontent ses manuscrits publiés tout juste cent ans après sa mort.

(Coll. Histoire de vie et formation, 18 euros, 182 p., mars 2014) EAN : 9782343028064
EAN PDF : 9782336339429 

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ÉVÉNEMENTS TRAUMATIQUES À LA MARTINIQUE
Le vivre et les surmonter
Claire-Emmanuelle Laguerre
Sous l’angle d’une psychologie géopolitique clinique, cet ouvrage questionne les répercussions des événements traumatiques actuels ou transmis rencontrés à la Martinique (traite négrière, névrose du colonisé, catastrophes naturelles). Il analyse la façon dont le trauma s’est figé dans un complexe culturel transmis de génération en génération. Il propose d’évaluer les capacités du Martiniquais à faire face aux événements traumatiques en ouvrant une réflexion sur la piste d’une justice restaurative, une des réponses possibles pour une réconciliation nationale.

(Coll. Sciences criminelles, 14 euros, 132 p.,

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Les gondoles de l’usine à rêves

Regarde les lumières, mon amour, Annie Ernaux, Seuil, 72 p., 5,90 euros.

— Par Patrice Trapier —
regarde_les_lumieresLes lumières de la vie se sont éloignées des centres urbains pour se poser dans d’immenses zones commerciales ultra-taylorisées assouvissant (tout en la suscitant) une très large palette de désirs planétaires. Ces scintillements artificiels suscitent du rêve, comme les arbres de Noël, mais aussi un dégoût et une aliénation grandissants. Pendant ce temps, les familles les plus aisées s’émerveillent des retrouvailles avec un commerce de proximité.

Annie Ernaux nous livre le journal de ses visites entre 2012 et 2013 à l’hypermarché Auchan de Cergy. Publié dans la collection de Pierre Rosanvallon qui raconte le roman vrai des invisibles, ce texte offre des intuitions de sociologue et des fulgurances de romancière.

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Jim Harrison, l’écrivain du sans-pareil

— Par Olivier Joly —
jim_harrisonLe romancier culte américain, Jim Harrison, revient avec Nageur de rivière, deux longues nouvelles, deux destins d’hommes à la croisée de leur vie et de leurs envies.

Historien de l’art mais artiste raté, Clive revient dans la ferme familiale du Michigan pour prendre soin de sa mère, ornithologue autoritaire, et renouer avec les chimères de son amour de jeunesse. Entre réminiscences et réalité, le retour aux sources va offrir à ce sexagénaire drôle et désabusé une cure de jouvence nourrie d’émois sexuels, de coups de pinceau et, au fil du temps, de prise de distance avec ses problèmes, réels et imaginaires.

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Le centenaire d’Albert Camus (1913-1960) – Camus et le théâtre

Albert Camus

Par Selim Lander – Hasard, bien sûr : deux auteurs français célèbres dont le nom débute par la lettre « C »  sont nés en 1913 (Camus, Césaire), un troisième (Cocteau) est mort en 1963. Un tel télescopage n’a pas aidé à ce que ces anniversaires fussent commémorés avec toute la ferveur souhaitable. Sans compter que 1913 fut également l’année de la publication du premier volume de la Recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, événement considérable qui n’a pas manqué de faire beaucoup d’ombre aux trois précédents. Dans le cas d’Albert Camus, le brouillage a été encore accentué par la polémique autour de l’organisation de la grande exposition commémorative, à la médiathèque d’Aix-en-Provence qui abrite le Fonds Camus.

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Maryse Condé se livre et se délivre

Maryse Condé : La vie sans fards, Paris, J.C. Lattès, 2012, 334 p., 19 €.

maryse-conde-Par Michel Herland – En plaçant d’entrée ce livre de mémoires sous l’invocation de Jean-Jacques Rousseau et de ses Confessions, Maryse Condé (née en 1937) annonce la couleur. Loin de vouloir dresser pour la postérité une statue à sa gloire, elle livrera aux lecteurs le récit « sans fards » de ses années de jeunesse. Ce livre devrait passionner, au-delà des admirateurs de l’auteure de Ségou (publié en 1984), les Africains, sans parler de tous les Européens ou Antillais qui, comme elle, ont laissé une part d’eux-mêmes sur « le continent ». C’est pourtant en Haïti que ces nouvelles confessions ont fait le plus de bruit (1) quand il est apparu que le père de Denis, le fils aîné de M. Condé, né en 1956, n’était autre que Jean Dominique (1930-2000), une figure de la résistance contre les Duvalier, coupable d’avoir abandonné Paris et sa jeune maîtresse passionnée lorsqu’il apprit qu’elle était enceinte de ses œuvres.

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Le cri de colère de Christiane Taubira face à « l’impensable »

—Par Franck Johannès —

taubira_paroles_liberte-325C’est un petit livre, une grosse centaine de pages, « écrites au pas de charge durant cette poignée de nuits plus calmes » de la fin de l’année. Un cri de colère, mesuré, raisonnable et passionné, dans ce style fleuri et un peu ampoulé qui est l’inaltérable marque de fabrique de Christiane Taubira. « Le temps n’est pas à l’ordinaire », rappelle paisiblement la garde des sceaux, alors qu’aucun ministre de la République, depuis Roger Salengro qui s’est tué en 1936 après l’ultime crachat au visage d’un inconnu, n’a été à ce point traîné dans la boue.

« Le temps n’est pas à l’ordinaire. Sinon l’ordinaire du malheur qui s’annonce et que l’on choisit d’ignorer », écrit la ministre dans Paroles de liberté (Flammarion, 128 pages, 12 euros), publié le 5 mars. C’est la seule qui cite encore le grand Frantz Fanon, « l’essentiel n’est pas ce que l’on a fait de toi, mais ce que tu fais de ce que l’on a fait de toi ». Les insultes, pendant le long combat du mariage pour tous l’ont grandie, mais bien sûr l’ont touchée.

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L’homme, capitale de la jouissance

— Par Thierry Blin, maître de conférences en sociologie.—
metastasesTout passe entre les griffes de Slavoj Zizek, philosophe classé à la rubrique marxiste. Il livre ici un ouvrage tout à la fois brillant, inattendu, jargonneux, et inutilement complexe.

Métastases du jouir. Des femmes  et de la causalité, de Slavoj Zizek, traduit 
par Daniel Bismuth. Éditions Flammarion, 2014, 336 pages, 24 euros.  Prenez du Lénine, ajoutez du Lacan, sans oublier énormément de Cahiers du cinéma, et vous obtiendrez Slavoj Zizek. Son objet : décortiquer la culture populaire contemporaine. Cinéma, littérature, cyberworld, gender studies… Tout passe entre ses griffes. On le classe généralement à la rubrique marxiste, tendance insolite. Certains fâcheux parlent même de philosophe-entertainer, de « l’entertainment », le « spectacle », « l’amusement ».

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Le virus de l’amour

— Par Philippe Pilotin—

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Tourmenté de n’avoir jamais eu de chagrin,
Un de mes nombreux amis et proche voisin,
Me conseilla vivement de consulter un médecin,
Ce que je fis le lendemain, jour de la Saint-Valentin.

Aux dires de ce grand prévôt de l’amour
Et sans trop jouer avec l’humour,
J’étais porteur sain du fameux virus de l’amour
Mais pour lui, ce n’était pas tellement glamour.

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« Première nuit : une anthologie du désir » sous la direction de Léonora Miano

premiere_nuitVient de paraître aux éditions Mémoire d’encrier le collectif Première nuit : une anthologie du désir sous la direction de la romancière Léonora Miano.

C’est sous le signe de la subversion que s’annonce cet ouvrage qui renverse le parcours thématique des littératures noires francophones. Un univers jusque-là inexploré – celui de l’intime et du désir –, nous est offert dans ces dix nouvelles écrites par des écrivains noirs pour notre plus grand bonheur.

Point de vue de l’éditeur :

Parlons du corps et de l’intimité avec Alfred Alexandre, Edem Awumey, Julien Delmaire, Frankito, Julien Mabiala Bissila, Jean-Marc Rosier, Insa Sané, Felwine Sarr, Sunjata et Georges Yémy. L’initiative est signée Léonora Miano, romancière.

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Un tombeau d’Aimé Césaire

        Je veux peupler la nuit d’adieux méticuleux
(Et les chiens se taisaient)

Aimé Césaire : Poésie, Théâtre, Essais et Discours – Édition critique coordonnée par Albert James Arnold – CNRS Éditions et Présence Africaine Éditions, coll. « Planète libre » Paris, 2013, 1805 p.

Aimé-Césaire-CNRSPar Michel Herland – Un monument, un temple, un tombeau à la gloire de Césaire : tels sont les mots qui viennent immédiatement à l’esprit quand on découvre cet ouvrage de papier de plus de 1800 pages grand format. On n’aurait même pas rêvé de voir rassemblés toute la poésie et tout le théâtre de Césaire dans un seul volume, tous les articles de l’Etudiant noir et de Tropiques plus quelques autres, les grands discours sur la négritude et autre ! Sans parler des textes désormais historiques consacrés au grand homme par des éminences intellectuelles (Breton, Sartre, Leiris, Glissant…), et sans oublier enfin les articles de présentation, de commentaires et plus généralement tout l’appareil qui accompagne une édition savante, préparée en l’occurrence par une douzaine de collaborateurs (mais aucun Martiniquais) sous les auspices de l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM) et avec le soutien de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).

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Glissant au tourbillon de la mondialité

Hommage à l’écrivain, poète et philosophe, fondateur de l’Institut du tout-monde, disparu il y a trois ans.

— Par Aliocha Wald Lasowski, philosophe. —

glissant-300C’est au début de l’année 2005, un soir de janvier, à la galerie Léo Scheer, rue de Verneuil, à Paris. Vêtu d’un chapeau noir, avec une veste noire sur une chemise rouge, Édouard Glissant est l’invité d’un débat philosophique. Sa voix est douce, presque chantante, ses mots profonds, puissants, mais immédiatement accessibles, communicatifs. Sans détour, sa pensée pointe au vif et donne le sentiment du mouvement, dans une sorte d’élégance qui suit son chemin.

Pétillement de la rencontre. Merveille du poète qui offre son sourire, dans le regard qui appelle le partage, la complicité et l’amitié naissante. Suivront des moments d’exception aux côtés de l’écrivain disparu il y a trois ans, le 3 février 2011, à l’âge de quatre-vingt-deux ans, depuis les rencontres joyeuses à l’Institut du tout-monde, qu’il crée et fonde à Paris, jusqu’aux chaos-opéras chez la styliste Agnès B., poésie et musique mêlées, jusqu’aux soirées chez Arturo’s, le café de Soho à New York où Glissant fait partager sa passion du jazz.

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« La Porte » : à Dillon, la Simar rend hommage à Césaire, Allende & Néruda

allend_&_nerudaLa S.I.M.A.R. s’est engagée dans un processus d’amélioration du cadre de vie des habitants et d’embellissement de son patrimoine immobilier de Dillon en réalisant des travaux de résidentialisation dans le cadre du Programme de Développement et de Rénovation Urbain (PDRU) de la Ville de Fort-de-France. La S.I.MAR. a souhaité compléter ce programme important de travaux sur les espaces extérieurs de ses résidences par une intervention d’ordre culturel et esthétique liée à l’histoire de la Cité Dillon et à la dénomination de sa voie principale, l’Avenue Salvador Allende. L’idée de base étant de mettre en relation l’implication très forte dans l’évolution de la Cité Dillon de l’ancien Maire de Fort-de-France et poète Aimé Césaire, et sa décision de rendre hommage au Président Chilien Salvador Allende, symbole de courage et de résistance, en attribuant son nom à l’axe routier central de Dillon.

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Lettres de Cuba

Deuxième numéro de 2014

— Par Martha Sarabia Romero —
lettres_de_cuba_2014La revue Lettres de Cuba est déjà en ligne avec son deuxième numéro de l’année 2014.
Le 31 janvier 2004, le Ministère de la Culture de Cuba et le Centre d’Informatique pour la Culture Cubarte présentaient le premier numéro d’une revue numérique en français qui avait pour but de s’approcher au monde francophone à travers la culture et le patrimoine cubain. Aujourd’hui, Lettres de Cuba fête son dixième anniversaire, l’équipe se sent satisfaite mais aussi engagée à continuer ce travail, envisageant de nouveau projets.
Tout Cuba attend avec impatience l’arrivée du mois de février car c’est celui de la Foire International du Livre. Cette édition est dédiée à l’écrivaine Nersys Felipe Herrera, Prix National de Littérature 2011 et à Rolando Rodríguez, Prix National de Sciences Sociales 2007.

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Le centenaire de la naisssance d’Aimé Césaire à l’Habitation Clément

—Par Edouard Delépine—

aime_cesaire-325J’ai beau essayé de me convaincre qu’il n’y a pas lieu d’être surpris ni autrement inquiet des commentaires parus ici et là sur le discours de Serge Letchimy pour la commémoration du 12e anniversaire de la plantation du Courbaril par Aimé Césaire à l’Habitation Clément le 17 décembre 2001, je suis tout de même parfois abasourdi par les réactions à chaud de gens qui ne sont pas tous des analphabètes même si, de toute évidence, il y en a beaucoup parmi ces commentateurs désœuvrés.

Parce que nous n’avons guère été habitué depuis un siècle et demi à une grande rigueur dans l’analyse des faits sociaux, en un temps et dans un domaine, celui de la formation de l’esprit public, où la responsabilité de la média-sphère est au moins aussi grande et, à mon avis, très au-dessus de celle des politiques, nous sommes de ceux qui attendions et qui continuons d’attendre de la nouvelle presse, qui dispose aujourd’hui de moyens sans commune mesure avec ceux dont pouvait rêver la presse d’antan, des comptes rendus plus pertinents et en tout cas plus utiles à la compréhension des grands événements de notre vie publique.

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Requiem pour Jean Métellus (1937-2014)

Portrait d’un médecin en poète
— Par Joël Des Rosiers —
jean_metellus-2L’impression, tenace, envoûtante, que la disparition d’un grand homme de lettres et d’un grand médecin, neurologue spécialiste du langage, puise à des eaux profondes, non pas seulement celles de la tristesse ou de l’accablement – non sans que l’inquiétude ne vienne à celui qui se risque à saluer la mémoire du disparu – mais de la certitude que son œuvre contenait en elle-même les racines d’un art médecine et qu’on y retrouvait une langue d’écrivain, sa musique, sa distinction, son entêtement et finalement ce qui est irréductible à tout autre, une écriture.

Peu de médecins écrivains ont incarné à ce point la problématique du double déploiement : écrire un poème est chaque fois réapprendre à parler. Comme si l’intention poétique, hostile à toute entrave et toujours jalouse de l’indépendance du langage, annulait par avance la faculté de parler. Pourtant, face à ces deux instances, Jean Métellus arrivait à préserver avec force l’autonomie de l’une, la poésie, tout en établissant l’incidence de l’autre sur les actes de parole, la science du langage.

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Rencontre avec Léonora Miano prix Fémina 2013 pour « La saison de l’ombre »

Conversation littéraire avec l’auteure lundi 20 janvier 2014 à 18h30 Salle Frantz FANON de l’Atrium

leonora_mianoLe prix Femina 2013 a été décerné  à la Camerounaise Léonora Miano pour La saison de l’ombre (Grasset). Ce roman raconte l’esclavage, mais du point de vue de ceux qui ont dû vivre avec le traumatisme de voir les leurs arrachés à leur amour.

Le monde s’est effondré deux fois dans l’Afrique subsaharienne. Dans son récit pionnier Le Monde s’effondre, le grand romancier nigérian Chinua Achebe a raconté le délitement brutal de la société et de la pensée dans le pays ibo, à l’arrivée des colonisateurs britanniques au 19e siècle. Son roman donne à voir comment les doubles maux de la colonisation et la christianisation ont fait voler en éclats les équilibres des règles et des traditions millénaires, et ont bouleversé irrémédiablement l’existence des peuples. Marchant sur les pas de son illustre aîné, la Camerounaise francophone Léonora Miano remonte plus loin dans l’histoire de son continent pour raconter à son tour le premier grand bouleversement que fut l’esclavage transatlantique pour son peuple.

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Le poète et neuro-linguiste haïtien Jean Métellus est mort

jean_metellusJean Metellus nous a quittés. Il était né le 30 avril 1937 à Jacmel (Haïti), il émigre en France en 1959 à l’époque de la dictature des Duvalier. Il exerçait la profession de neuro-linguiste, en même temps que ses multiples activités littéraires de romancier, poète, dramaturge et essayiste.

Marié, père de trois enfants, il était médecin des Hôpitaux de Paris au Centre Hospitalier Émile Roux, en tant que neurologue spécialiste dans les troubles de la parole.

Après des études secondaires au Lycée Pinchinat de Jacmel, Jean Métellus occupe le poste de professeur de mathématiques au Lycée Célie Lamour de sa ville natale de 1957 à 1959. Il poursuit ses études en France à la Faculté des Sciences de Paris, suivi d’études de Médecine à la Faculté de Médecine de Paris. Docteur en Médecine en 1970 et Docteur en Linguistique en 1975, il conjugue harmonieusement ses deux spécialisations dans son quotidien médical et littéraire qui lui ont valu la reconnaissance de sociétés savantes. Il a été lauréat de l’Académie de Médecine en 1973, 1976, 1984 et de trois prix littéraires qui lui ont été décernés en 1982, 1984 et 1991.

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Parutions de décembre 2013

 parutionsLE TÉLÉPHONE DE GRAND DANGER
Un téléphone pour sauver des vies de femmes
Patrick Poirret
Pas moins de 38% du total des meurtres de femmes sont commis par des partenaires intimes. Face à ce constat alarmant, le Procureur Général Patrick Poirret cherche à élaborer un dispositif destiné tout à la fois à empêcher le passage à l’acte et à sécuriser les femmes – et les enfants – en très grand danger. Un téléphone d’alerte de grand danger va ainsi être mis en place à titre expérimental. Voici comment ce dispositif a pu exister, faire ses preuves. Sa mise en place à fait l’objet d’une véritable politique de justice partenariale, tout à fait inédite en France. Aujourd’hui il va être généralisé à l’ensemble des départements.

(Coll. Antidotes, 14,5 euros, 140 p., décembre 2013) EAN : 9782343024745

LA CITOYENNETÉ AU FÉMININ
Maudy Piot
Le 11 avril 2013, à l’Hôtel de Ville de Paris, l’association « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir », célébrait son dixième anniversaire. Avec comme mot d’ordre : Femmes handicapées, citoyennes avant tout ! Voici une petite association qui a du mal non seulement à vivre mais à acquérir une visibilité dans un univers à dominante essentiellement masculine, qui bouscule les idées reçues, impose la présence des femmes handicapées au coeur de la société.

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Le Salon International du Livre : un des leviers de la politique culturelle en Martinique.

—J.José Alpha, acteur culturel—

salon_inter_livre_matnikLe Salon international du Livre 2013 dédié à Aimé Césaire, organisé pour la première fois par le Conseil régional de la Martinique dans les premiers jours du mois de décembre 2013, a été marqué par la volonté des élus de faire de la Culture l’un des principaux leviers du développement et de la fierté des Martiniquais. 
En l’inscrivant de facto dans les manifestations du Centenaire du poète et homme politique Martiniquais, les organisateurs du Salon l’ont placé au centre d’un calendrier de communications et de réflexions nécessaires à l’identification de certains atouts culturels et économiques de la Martinique :Grand Saint Pierre, Embellie des Trois Ilets, Biennale Internationale des Arts Contemporains (BIAC), Forum de la Diaspora, Assises régionales de la formation, Conférence internationale des investisseurs, Salon de l’Agriculture …

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Une parole sur Aimé Césaire

-Allocution prononcée par Manuel Norvat à l’Ecole Normale Supérieure de Paris le 13 décembre 2013

 manuel_norvat-4Les lecteurs d’Aimé Césaire se retrouvent dans un temps éperdu.

 En cette année du centième anniversaire de la naissance d’Aimé Césaire, j’ai pour ma part, fêté mon cinquantième anniversaire. Mon approche, ma lecture de Césaire, s’est faite de manière précoce : autour de ma quinzième année. J’entends alors parler de l’homme politique et du poète tout aussi bien. Je me souviens avoir déclaré à ma mère à l’époque : « Je voudrais être le maire de Fort-de-France, comme Aimé Césaire ! ». Puis, dans ce temps-là, c’est le choc, la commotion provoquée de la découverte du Cahier d’un retour au pays natal : un livre où il n’y a rien à comprendre. Son opacité manifestait l’impossibilité d’en faire le tour (même à coup de dictionnaire !) et aussi l’impossibilité de s’en passer. Le Cahier me charroyait tout simplement dans certaines phases de la parole du conteur créole, dans ces moments sacrés du tirage du conte où celui-ci dit des choses complexes et feuillues amarrées aux Afriques imaginées des Antilles d’alors : ce qui (hors l’espace des livres) se traduisait il y a trente cinq ans en coiffures afro, en tresses, en boubous ou en dreadlocks rebelles.

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24ème édition du Prix Carbet de la Caraïbe

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Programme du 16 au 19 décembre 2013

Le Prix Carbet, porté par l’Institut du Tout-Monde, récompense chaque année une œuvre de la Caraïbe ouverte aux imaginaires et aux identités multiples, particuliers et complémentaires.
La créolisation du monde fonde la vocation du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde dont l’ambition consiste à :
– Contribuer à une meilleure compréhension des phénomènes et processus de créolisation,
– Favoriser la diffusion de l’extraordinaire diversité des imaginaires des humanités, qui s’expriment, se disent, se relayent et se relient, à travers la multiplicité des langues, la pluralité des expressions artistiques et des modes de vie nouveaux.
La créolisation du monde se poursuit, l’humanité se révèle.
Au-delà de la langue, au-delà de la Caraïbe, le Prix Carbet contribue à la promotion d’une autre vision du monde, un monde ouvert, composite, un monde riche de ses mélanges et singularités, un monde éloigné d’un universel généralisant, un tout-monde. Le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde, qui rassemble les sensibilités de notre région autour des productions littéraires créolophones et francophones, veut contribuer à défendre et à illustrer l’unité-diversité (ainsi que sa première proclamation en 1990 le soulignait) de nos cultures caraïbes.

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Dany Laferrière élu à l’Académie française

— Par LEXPRESS.fr —

dany_laferriereL’écrivain canadien d’origine haïtienne a été élu ce jeudi à l’Académie française par 13 voix sur 23. Il prend le fauteuil d’Hector Bianciotti, décédé en juin 2012.
L’écrivain canadien né en Haïti Dany Laferrière a été élu jeudi à l’Académie française au fauteuil de l’auteur d’origine argentine Hector Bianciotti, décédé en juin 2012, a annoncé l’institution, dont les statuts n’imposent aucune condition de titre ni de nationalité.

Le nouvel immortel a été élu au premier tour par 13 voix sur 23, a précisé l’Académie, fondée par Richelieu en 1635, chargée de veiller au respect de la langue française et d’en composer le dictionnaire.

Parmi les autres candidats à l’immortalité, un prétendant a surpris les vénérables qui lui ont accordé une voix: un lycéen de 15 ans, Arthur Pauly. « Imaginons, en faisant un grand effort, que je sois élu, je deviendrais immortel à 15 ans! Ne serait-ce pas merveilleux? » avait écrit le jeune Arthur, passionné de littérature, dans sa lettre de candidature, acceptée par les habits verts. L’âge limite pour poser sa candidature sous la Coupole est depuis 2010 fixée à 75 ans.

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