Catégorie : Littératures
En librairie
« Le Comte », de Joseph Conrad : Vedi Napoli e poi mori!
— Par Roland Sabra —
1905. Joseph Conrad ( 1857- 1924) a quarante huit ans. Marié depuis moins de dix ans, par commodité, « il perd ses dents, souffre de la goutte, a des névralgies faciales et broie souvent du noir», il a plus besoin d’une gouvernante ou d’une nounou que d’une femme. Cette année là, le goût du voyage, qui ne l’a jamais quitté, ( il fut marin) le conduit à Naples. il y rencontre un aristocrate polonais, un comte (le « Il conde » du titre original) dans un hôtel dont le comportement fait d’une élégance et d’un raffinement quelque peu surannés l’intrigue. Il s’absente dix jours sans cesser de penser à ce personnage d’un autre temps, puis revient et constate que le Comte a changé : ce n’est plus le même homme. Que s’est-il passé ? Il lui «est arrivé une aventure excessivement, excessivement – comment dire ? – désagréable.» ( p.22). C’est le récit du trouble causé par cette aventure qui ne laisse pas l’auteur indifférent que Joseph Conrad publiera en 1908. Les faits réels en eux-mêmes ont moins d’importance que leurs incidences.
Littératures
Salon du livre : fréquentation en baisse et auteurs en colère
Le 35e Salon du livre a fermé ses portes lundi 23 mars. D’après les organisateurs, avec 180 000 visiteurs, il enregistre toutefois une baisse de 10 %. Cet événement grand public n’est pas le seul à subir le contexte international et économique difficile : d’autres salons ont également dû faire face à un nombre plus restreint de visiteurs. Le commissaire général de la manifestation, Bertrand Morisset, avance trois raisons principales à cette baisse de fréquentation : le premier tour des élections départementales de dimanche 22 mars a pu empêcher le public de province de faire le déplacement sur la capitale ; la grève des rédactions de Radio France a entraîné une suppression de trente heures d’antenne consacrées à l’événement ; les attentats du 7 janvier ont « attaqué toute la création du livre », a précisé Bertrand Morisset. La mise en place du plan Vigipirate n’a pas arrangé les choses même si la vigilance est nécessaire. M. S.
Appel Les auteurs en colère
Près de deux cents auteurs ont manifesté dans les allées du Salon du livre, samedi 21 mars vers 15 heures, à l’appel du Conseil permanent des écrivains (CPE).
Littératures
Salon du livre de Paris : la Martinique rend hommage à Joseph Zobel
Du 20 au 23 mars 2015, se tiendra à Paris, Porte de Versailles, le Salon du livre organisé par la Sté Reed Expositions France. Pour la cinquième fois consécutive, la Région Martinique participera à cet événement avec un stand (n°F29) placé sous le signe fort du centenaire de Jozeph Zobel.
A cette occasion, la Région Martinique présentera une vitrine des réalisations et publications des services et musées régionaux (livres de peintures, cahiers du patrimoine, brochures…). Il s’agira également de promouvoir des professionnels de la littérature de la Martinique, de valoriser et diffuser leurs créations et productions. Une délégation de dix professionnels, éditeurs et auto-éditeurs accompagnera la Région sur cet événement.
Une soixantaine de rencontres sont programmées sur les quatre journées du salon, avec des personnalités à l’affiche comme : Vincent VERMIGNON (comédien), Suzanne DRACIUS et Jean-Michel MARTIAL (lectures), Jean-Yves BERTOGAL (slam), Igo DRANE (contes), Béatrice FABIGNON (ateliers culinaires).
Des animations musicales (Dédé SAINT-PRIX, Renaud SAE, l’Association TOLOMAN) et des performances de dessin (GABOURG, Stéphanie DESTIN et Roland MONPIERRE) rythmeront les journées.
Les auteurs invités viendront compléter ce plateau exceptionnel lors des différentes séances de dédicaces sur l’espace l’espace Gwan Kozé du stand Région.
En librairie
« Le Best-seller de la rentrée littéraire » d’ Olivier Larizza en librairie ( enfin!)
A l’occasion de l’arrivée dans les librairies martiniquaises du dernier roman d’Olivier Larizza on trouvera ci-après un article de Rodolf Etienne déjà publié dans France-Antilles et un extrait d’une revue de presse élogieuse et non exhaustive. Bonne lecture. (M’A)
« Le best-seller de la rentrée littéraire » d’Olivier Larizza
— Par Rodolf Etienne —
Olivier Larizza vit entre la Martinique, son pays d’adoption, et Strasbourg, non loin de son pays natal Thionville. Voilà un écrivain qui n’a pas sa plume dans la poche, alignant les ouvrages à la vitesse de la lumière ou presque. Il nous revient avec un nouvel opus, interrogeant comme toujours nos mœurs littéraires. Là, sur le ton de l’humour, Olivier Larizza pose des questions pertinentes, mettant en scène un auteur d’une trentaine d’années qui rêve d’écrire un best-seller. Le prétexte à projection intérieure, une introspection, sur fond de satire du monde littéraire français et de la condition d’écrivain contemporain. Octave Carezza semble tout droit sorti d’un film de Woody Allen. Il lui arrive moult aventures rocambolesques avec ses lectrices, ses éditeurs, ses confrères croisés dans les salons du livre, etc.
En librairie
« La Crête-à-Pierrot » de Charles Moravia
Réédition des Classiques et Livres Rares du Patrimoine haïtien des XIXe et XXe Siècles
En cette année où nous nous apprêtons à commémorer le centenaire de l’occupation américaine en Haïti (28 juillet 1915 – 28 juillet 2015), les Editions BOHIO invitent tout un chacun à faire une revue de la question du patrimoine et de la souveraineté nationale. C’est l’occasion aussi de lancer notre vaste projet de « Réédition des Classiques et Livres Rares du Patrimoine haïtien des XIXe et XXe Siècles ».
Par la réédition, un éditeur contribue à la sauvegarde du patrimoine littéraire. Bien souvent, les rééditions sont accueillies avec le plus grand bonheur par les professionnels de la lecture. De plus, ces titres rendus à nouveau disponibles pour le lectorat contemporain, constituent des outils pédagogiques précieux pour les écoliers et les étudiants qui souvent connaissent les œuvres anciennes seulement à travers des extraits très courts ou des critiques ou commentaires contenus dans les manuels scolaires⋅
Charles Moravia, qui fut emprisonné pour s’être opposé à l’occupation de son pays, a l’honneur d’ouvrir cette liste dorée avec son épopée dramatique « La Crête-à-Pierrot », qui n’a jamais été rééditée depuis sa première publication du vivant de l’auteur en 1907 !
Patrick Chamoiseau
Patrick Chamoiseau à la rencontre du Maroc « créole »
—Par Bouthaina Azami —
Patrick Chamoiseau vient à la rencontre du Maroc à l’occasion de l’événement culturel « Le Français dans tous ses états. Rendez-vous avec l’un de ces rares écrivains qui ont bousculé les esprits ainsi que l’Histoire et ses clichés, pour se faire « marqueur de paroles » des infamies non assumées.
«Le Français dans tous ses états», qui fête cette année l’anniversaire de sa 10ème édition, accueille au Maroc, le 19 mars, un écrivain incontournable dont la plume, majestueuse, draine tout un monde, un «Tout Monde», pour faire un clin d’œil à Edouard Glissant, porté par cette «créolité» de rythmes telluriques, d’idiomes mêlés, de légendes filées comme autant de métaphores, de mémoires convoquées et confrontées, de langue(s) renouvelée(s)… Cette «créolité» qui tisse cet idéal de «mondialité» cher à Edouard Glissant. Partrick Chamoiseau viendra en effet présenter à Rabat son dernier livre, «L’empreinte à Crusoë». Un rendez-vous à ne pas manquer avec l’un des plus grands écrivains de notre temps. Un de ces écrivains qui ont su, de leur plume, agir sur les temps.
Si Aimé Césaire a défini les «mots braqués» du poète, du «Rebelle» comme autant d’armes de «sang frais», de «raz-de-marée», de montées de lave hurlant au mensonge et au déni, Patrick Chamoiseau voit l’écrivain comme «un marqueur de paroles».
Jeunesse
« L’amour c’est comme les pommes »
« L’amour c’est comme les pommes »
ISBN 978 – 2 – 95335 – 4164
Vous pensez qu’ils ont peur ?
Et si oui, de quoi ? Et comment ?
Non, ils n’ont pas peur, ils sont grands !
Féminismes, Littératures
« Le zizi des mots », un livre d’Élisabeth Brami
Voici une petite curiosité linguistique et militante… Cet album nous interpelle sur le sexe des mots. Elisabeth Brami, aime battre froid tous les préjugés ! Dans son précédent Enfants cherchent parents trop bien (pas sérieux s’abstenir), elle dénonçait avec humour nos travers de parents.
Dans son nouvel album, elle débusque le genre des mots. Si le genre masculin, on le sait prédomine dans la langue française, l’auteur de La Déclaration du droit des filles et de La Déclaration du droit des garçons constate que le masculin désigne souvent un humain lorsque son pendant féminin aurait tendance à être employé pour désigner un objet voire un aliment.
Par exemple : si « Un Griot » désigne un conteur africain, « Une griotte », elle, désigne un fruit. Une histoire qui finit en queues de cerises donc. Machos les mots ? Malheureux hasard ?
Elisabeth Brami en rit, mais tout de même, ça interpelle ! Voyez plutôt.
Quand « Un Tribun » désigne un officier supérieur de la légion romaine, « Une Tribune » désigne plutôt le lieu où se réunissent des supporters.
Aimé Césaire, Sociologie
Pour Aimé Césaire
— Par Lucien Cidalise-Montaise —
J’ai enfin, en m’aidant de mes désillusions, tâté le ciel, ou tout au moins ce qu’il est convenu d’appeler ainsi. Ce ciel qui cache et emprisonne les rêves les plus beaux, les désirs les plus sublimes, les laideurs les plus complexes. Fiasco d’une errance intellectuelle. Odieux vagabondage charlatanesque qui vend du nectar rosé en vase clos et qu’une fois ouvert cesse d’exhaler, donc de contester, devenant ainsi le complice insoumis d’une imposture… Les rêves dont je me gavais se muant en chimères. Je m’arrogeais d’importer mes folies, alors que je n’avais jamais pu les étreindre. De me rebeller pour les autres. Je m’affublais du titre de mystificateur qui s’évertuait à maintenir la forme des nuages.
J’accepte aujourd’hui un constat. Mon insuffisance et la reconnaissance d’un pouvoir qui fait la preuve de mon impéritie. Vakabonagerie, zanzolage, expressions devenues patrimoniales par la grâce d’un leader apprécié . On a l’âge de son histoire et pour la dominer il faut se battre. Nos victoires devront donc être acquises. Données, elles sont bavardes et non consensuelles, fortement cintrées d’un ruban tricolore.
En librairie, Etudes Créoles
Métaspora : au-delà de l’identité ou l’ouvroir anthropologique de l’écrivain des Tropiques
— Par Paultre Pierre Desrosiers —
« Celui qui n’a pas de patrie acquiert une autre liberté. »
– Stefan Zweig, Le Monde d’hier
Métaspora. Essai sur les patries intimes de Joël Des Rosiers est le fruit d’un long et pertinent travail de réflexion qui se donne pour ambition de s’ouvrir aux expériences sensibles, aux modifications des pratiques et des représentations que les « égarés » produisent, car issues des richesses inépuisables de la confusion du monde et de l’enchevêtrement des cultures. C’est que la mondialisation des idées, des biens et de la littérature est un phénomène déjà ancien. Goethe jadis rappelait son espoir de la transfiguration du réel par une Weltliteratur (littérature mondiale). De l’univers contemporain souvent hybride et animé de complexités diverses dont une histoire postcoloniale toujours pesante, Des Rosiers rapporte des utopies culturelles et des fulgurances esthétiques qui congédient la suprématie du local sur l’universel, de l’origine instinctive sur la pensée mûrie⋅ Au fil de lectures et de compagnonnages qui vont bien au-delà des références communes : de la philosophie à la littérature, de la peinture contemporaine à la photographie puis du cinéma à la musique urbaine et à la politique, l’auteur s’empare de toutes les formes de la culture dominante dans une érudition héritée de Borges, fragmentaire et profondément poétique⋅
Lire aussi : Tanella Boni : Métaspora.
En librairie
A la mémoire d’André Schwartz-Bart, le Blanc qui avait osé écrire sur les Antilles
Dix ans après la mort de l’auteur du « Dernier des Justes », sa femme, Simone, reprend le cycle antillais qu’ils avaient imaginé ensemble et dû abandonner devant les critiques. Elle s’en explique.
C’est le plus beau couple métis de la littérature française. Un demi-siècle d’amour fou. Le mariage, pour l’éternité, du yiddish et du créole. Et le poids, sur leurs épaules accolées, de deux tragédies dont ils ont été les mémorialistes : le génocide des juifs et la traite des Noirs. Chacun a écrit son chef-d’œuvre.
Pour André, ce fut «le Dernier des Justes» (prix Goncourt 1959), qui retrace mille ans d’une lignée de Justes, les Lévy, depuis York, au Moyen Age, jusqu’au camp d’Auschwitz. Et pour Simone, de dix ans sa cadette, «Pluie et vent sur Télumée Miracle» (1972), la longue généalogie de femmes guadeloupéennes, les Lougandor, depuis l’époque de l’esclavage jusqu’aux temps modernes.
Deux livres monstres, deux romans encyclopédiques de la persécution, deux épopées lyriques, deux monuments de papier élevés à la mémoire de ces deux peuples réunifiés. Schwarz-Bart, sang mêlé.
« Abîmé, étrillé, ostracisé »
Le couple, installé en Guadeloupe, devenue la terre promise du Mosellan André, était fusionnel.
Littératures
Olivier Larizza : l’humour est littéraire
– Par Michel Herland –
« Le message est le massage » (Mac Luhan)
L’humour est une denrée précieuse parce que, somme-toute, plutôt rare, en tout cas en littérature. Écrire ou publier un livre pour faire rire n’entre pas habituellement dans le programme des auteurs et éditeurs sérieux, sans doute pourquoi, d’ailleurs, on les qualifie de sérieux. Ils préfèrent les récits autofictifs, aussi moroses que les amours dont ils sont le décalque, ou les innombrables « livres de ma mère », « de mon père », signes immanquables d’un œdipe mal digéré et d’un deuil – de ce fait – inconsolable. Car en effet, ces ouvrages dont on voit mal qui ils devraient intéresser en dehors de la mère ou du père concerné(e), sont généralement écrits lorsque celle ou celui-ci a rejoint sa dernière demeure. On doit à la vérité de dire que, de cet océan nombrilesque, émergent quelques ouvrages relevant de genres mineurs et relégués dans des collections « dédiées » : romans noirs, d’aventure, de fiction spéculative, à l’exclusion des romances sentimentales qui sont par nature exclues des catalogues des « grandes maisons ».
En librairie
Soumission = Démission de l’intelligence = Bonheur.
— Par Dégé —
C’est l’ami Bernard Maris qui dans son Houellebeck économiste1 m’a convaincue de refaire l’effort de lire ce pénible auteur. Et grâce à son regard bienveillant, cette fois le narrateur, malgré sa sexualité si obsédante et si typiquement masculine, paraît émouvant à plusieurs titres.
Au début du roman, François (Tiens ?) semble se débattre contre une sorte de vision autiste du monde qu’il n’arrive à percevoir, ainsi heureusement atténué, qu’à travers le filtre de l’œuvre de Huysmans dont il est devenu « le » spécialiste universitaire. Sa souffrance vient non seulement de ses relations difficiles avec les femmes, du déni de ses affections, mais du fait que son intelligence remarquable l’éloigne de la plupart des hommes. Ainsi, comme à contre courant, il devine que les équilibres politiques de la France vont être pulvérisés. De fait le leader de la Fraternité musulmane, Ben Abbès, gagne les élections. L’enquête, comparable et parallèle à celle personnelle de Huysmans, mène François à interroger des représentants politiques, des intellectuels, des religieux, et même un espion car l’humour n’est jamais loin… Il serait plus juste de parler de quête car, au-delà des valeurs temporelles, les intemporelles importent au point d’être une tentation.
En librairie
Le retour de Romain Rolland
— Par François Eychart —
Romain Rolland revient en force. Les rééditions de ses livres se multiplient. C’est la conséquence du fait que, depuis janvier 2015, ses œuvres sont tombées dans le domaine public. L’an dernier avait paru, chez Bartillat, un important inédit, le Journal de Vézelay, en fait le journal que Romain Rolland a tenu pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur l’intérêt et la complexité de l’image parfois détestable qu’il
donne de lui-même, le lecteur se reportera aux commentaires du numéro 116 des Lettres françaises. Il faut simplement préciser que Romain Rolland n’a pas toujours été ce que montre ce Journal, ce qui apparaît fort bien dans les quatre ouvrages qui viennent de paraître.
La Vie de Beethoven date de l’époque de l’amitié avec Péguy. Elle fut publiée pour la première fois en 1903 dans les Cahiers de la quinzaine et connut un succès de librairie inattendu. Il faut reconnaître qu’on dispose maintenant de biographies de Beethoven plus exhaustives, mais cet ouvrage est loin d’être négligeable, rehaussé qu’il est par divers textes de Beethoven, dont le testament d’Heiligenstadt et un choix de lettres.
Edouard Glissant, En librairie, Patrick Chamoiseau
20 ans de « Recherches en Esthétique »
— Par Selim Lander —
« Loin de la vitre du train, je pense à la parole électrique des flamboyants,
que les pilotes de loin croient encore des nappes de sang
/ demeurées sur les touches du crime » (Edouard Glissant)[i].
La revue Recherches en Esthétique, créée et animée par Dominique Berthet, professeur à l’Université des Antilles en Martinique, fête son vingtième anniversaire. Cette revue de très bon aloi, qui paraît suivant un rythme annuel, s’organise autour de thèmes successifs. Par exemple « La critique » (n° 3), « L’audace » (n° 8), « Utopies » (n° 11), « Le trouble » (n° 17), « Art et engagement » (n° 19). Si la place principale revient aux arts plastiques, la littérature est également bien représentée. Tel est en particulier le cas dans le dernier numéro consacré aux « Créations insulaires » : les articles passant en revue les formes de l’art contemporain dans les îles de l’outremer français (les fameux « confettis de l’empire ») ainsi que dans les Grandes Antilles (Cuba, Haïti, Saint-Domingue) sont précédés par un dossier qui explore le concept d’insularité en faisant largement appel aux romanciers, aux philosophes et à Edouard Glissant, lequel se révèle une référence incontournable pour la plupart des contributeurs de ce numéro.
Littératures
L’écrivain sud-africain André Brink est mort
L’auteur sud-africain André Brink est mort à l’âge de 79 ans. Le célèbre intellectuel afrikaner, ami de Nelson Mandela, était un défenseur des droits humains. Selon Books Live, André Brink est mort vendredi 6 février à son retour de Belgique, où il avait reçu un doctorat d’honneur de l’Université catholique de Louvain (UCL). Il était professeur de littérature à l’université du Cap.
En 1973, l’auteur d’expressions anglaise et afrikaans, rédige le roman Au plus noir de la nuit (Stock), à l’époque interdit de publication dans son pays.
Cet éternel rebelle reçoit en 1980 le prix Médicis étranger pour son roman sur l’apartheid Une saison blanche et sèche. Ce livre, dont l’action se déroule en 1976, raconte la mort en détention d’un militant noir. Jonathan, le fils de Gordon est un garçon intelligent aussi DuToit décide-t-il de l’aider dans ses études. Seulement nous sommes en plein apartheid, cette tache infecte sur l’histoire de l’Afrique du Sud et en pleine révolte des jeunes dans le ghetto de Soweto ; cette fameuse manifestation se termine dans la violence et Jonathan est arrêté par la police.
En librairie, Littératures
« An Ké » de Miss Baylavwa
Une volonté de voir fleurir une belle réalisation !
« Konésans pou kléré lèspri. Konésans pou konprann é vwè douvan, Konésans pou konnèt é fè chwa a’w ki ta’w, Konésans pou aksèpté vou menm é vansé adan lapé. » Cet extrait traduit ce double engagement que prend l’auteur, à savoir un créole campé sur ses pieds et un texte où la profondeur du message ne peut qu’ébranler les bâtiments sans racines et tout cela en étant dans un rythme poétique. Un flux de prose qui rentre en harmonie avec la ligne éditoriale des Éditions Nèg Mawon, qui aujourd’hui ont voulu accompagner et ceci avec une grande fierté le livre « An kè ! » de l’auteur Miss Baylavwa. Ce livre est une excursion en terre créole. Une utilisation de la langue que l’auteur exerce avec professionnalisme en y incluant les couleurs, les senteurs, le charme de cet idiome. Cet ouvrage est une belle poésie mise au service d’un message de tolérance, de respect, de l’abnégation et de la conscientisation de l’Homme… An kè ! est un regard posé sur l’homme noir, une invitation à son auto-évaluation et pourquoi pas à une révolution quand l’homme n’est pas égal à l’homme.
Littératures
Le jeu littéraire – dernier indice
Nous n’avons toujours pas reçu trois bonnes réponses à la question posée. La revoici avec un troisième et dernier indice :
Quel est l’auteur du texte ci-dessous, où et quand a-t-il été publié ?
L’éducation coloniale produit des jeunes femmes sans âge qui, bien qu’elles connaissent à fond les règles de la bienséance, sont des proies faciles pour les hommes élevés, eux, en dehors de tout principe. Les mères qui ont connu, pour avoir vécu quotidiennement les compromissions de la vie coloniale, qu’argent fait loi, au lit comme à la ville, lancent avec acharnement leurs pouliches aux bourses. Les leçons nocturnes des vieilles négresses à recettes rendent les femmes à leur condition. L’Eglise enfin n’arrange rien puisqu’elle prêche la soumission et la fatalité des choses acquises.
Littératures
Festival d’Angoulême: Riad Sattouf, Fauve d’or du meilleur album
Le Fauve d’or du meilleur album du 42e Festival d’Angoulême a été décerné ce dimanche à Riad Sattouf pour « L’Arabe du futur ». L’album faisait partie des cœurs de l’Humanité : « Sans conteste l’un des albums phares de l’année 2014. »
Avec l’Arabe du futur, Riad Sattouf entame un triptyque autobiographique, récit d’une enfance passée entre la France, la Libye de Kadhafi et la Syrie d’Hafez Al Assad. Né d’un père syrien et d’une mère bretonne, le garçonnet grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père est nommé professeur. Féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abde-Razak Sattouf élève son fils dans le culte des grands dictateurs, symboles de modernité. Puis il déménage en Syrie, après un intermède breton tout aussi exotique, et rejoint le village familial, près de Homs. Malmené par ses cousins, le jeune Riad découvre la rudesse de la vie traditionnelle. Son père, lui, veut que son fils aille à l’école et devienne un Arabe moderne et éduqué, en bref, un Arabe du futur… À travers un récit candide, celui de l’enfant qu’il était, accompagné d’une voix off, Riad Sattouf parvient à restituer avec humour les failles et les dérives de ces régimes.
Edouard Glissant
Amitiés en veille autour d’Edouard Glissant
Invitation
A l’occasion du 4eme anniversaire de la mort d’Edouard Glissant
L’Association Tout-Monde, les Foudres d’Edouard Glissant,
l’institut du Tout-monde, le groupe Watabwi
Vous proposent
Amitiés en veille autour d’Edouard Glissant
« La conjonction des histoires des peuples propose aux poètes d’aujourd’hui une façon nouvelle.
La mondialité, si elle se vérifie dans les oppressions et les exploitations des faibles par les puissants, se devine aussi et se vit par les poétiques, loin de toute généralisation. »
MARDI 03 FEVRIER – 18H 30 – Cimetière du Diamant, en Martinique
Hommage poétique auprès de la stèle de Victor Anicet
VENDREDI 06 FEVRIER – 19 H – Foudres de l’Habitation Saint-Étienne – Gros-Morne
Veille artistique et culturelle en présence des délégations de Guadeloupe et de Guyane
SAMEDI 07 FEVRIER – 19 H – Maison Glissant, Pointe la Cherry, au Diamant
Convivialité ouverte
*
Hommages, souvenirs, poèmes, chants, contes, proverbes, expressions offertes, lectures personnelles, interventions musicales, évocations poétiques dans toutes les langues du monde, prestations musicales…
Dans les moments d’amitié en veille la parole est offerte à tous le silence est admis, la liberté donne, la simplicité règne, la poésie est parmi nous.
En librairie
« L’expérience », un texte impressionnant de Christophe Bataille
« Je suis sorti de la tranchée et tout de suite ses yeux m’ont fixé : deux prunelles de cendre. C’était une chèvre, une pauvre chèvre que nous n’avions pas vue, enchaînée sur la plaine, face au pylône et à la bombe. Un chevreau semblait s’abriter derrière elle, sur ses pattes tremblantes. Tous deux étaient comme cuits. J’ai abandonné mon compteur, et la chèvre s’est mise à hurler. Le chevreau était tombé sous elle. Il y avait ce cri, mécanique, sans être, un cri à nous rendre fous. Pour ce cri, j’aurais renoncé à la France. »
Avril 1961, dans le désert algérien. A trois kilomètres de ce point inconnu, une tour de cinquante mètres porte une bombe atomique. Le jeune soldat qui parle, accompagné d’une petite patrouille, participe à une expérience. Il est un cobaye.
C’est cette zone d’intensité extrême que nous livre Christophe Bataille. Face à l’histoire et à la mort, il reste les mots, les sensations, la douceur du grand départ puis la lumière.
Christophe Bataille, le désert algérien
Christophe Bataille s’empare d’un fait historique tenu secret par l’État français.
Littératures
Le jeu littéraire – Nouvel indice
Aucune bonne réponse à la question posée ne nous est parvenue. La revoici :
Quel est l’auteur du texte ci-dessous, où et quand a-t-il été publié ?
L’éducation coloniale produit des jeunes femmes sans âge qui, bien qu’elles connaissent à fond les règles de la bienséance, sont des proies faciles pour les hommes élevés, eux, en dehors de tout principe. Les mères qui ont connu, pour avoir vécu quotidiennement les compromissions de la vie coloniale, qu’argent fait loi, au lit comme à la ville, lancent avec acharnement leurs pouliches aux bourses. Les leçons nocturnes des vieilles négresses à recettes rendent les femmes à leur condition. L’Eglise enfin n’arrange rien puisqu’elle prêche la soumission et la fatalité des choses acquises.
Voici un nouvel indice. La citation ci-dessous est tirée du même ouvrage (du même auteur).
En librairie, Littératures, Poésies, Sociologie, Université
« Soumission » et « L’Esclave » : deux romans semblables de M.H.
— Par Michel Lercoulois —
Le déferlement inouï d’articles de presse consacrés au dernier livre de Michel Houellebecq avant même sa parution (1) devrait plutôt décourager toute nouvelle critique mais, en réalité, les articles publiés, pour la plupart obnubilés par le « pitch », ne s’intéressent pas à l’écriture. Il est donc légitime d’examiner Soumission d’un peu près. La tentation est d’autant plus grande qu’un autre roman, L’Esclave, publié quelque temps auparavant par Michel Herland, un collaborateur de Madinin’Art, traite d’un sujet très semblable. La ressemblance des thèmes se retrouve-t-elle au niveau de la forme ? On ne voit pas a priori pourquoi il en irait ainsi. La comparaison révèle pourtant de nombreuses proximités sur ce plan-là également.
Les deux auteurs imaginent que la France passera sous la coupe des islamistes : chez M. Houellebecq, ce serait pour demain (2022), chez M. Herland pour après-demain (2090). Le narrateur est dans les deux cas un universitaire, professeur de littérature chez Houellebecq, de philosophie chez Herland. La différence principale, ici, tient à la place du narrateur. Chez Houellebecq il s’exprime à la première personne, il vit les événements qui portent un musulman à la présidence de la République et les changements qui en résultent pour le pays et pour lui-même.
Jeunesse
« Le Galet bleu », Une histoire d’aujourd’hui pour des enfants d’Outremer.
—Par Scarlett Jésus —
Après « Les longues nattes de Poética », sorti fin 2013, les éditions Jasor, en Guadeloupe, viennent de publier un nouvel album de jeunesse, « Le Galet Bleu ». Un livre précieux à feuilleter et raconter aux petits enfants sans modération.
L’ouvrage, qui a d’ailleurs été primé pour la seconde édition du concours « Livre jeunesse en Caraïbe » organisé par le Conseil Général de Guadeloupe, a été réalisé par Laure Cuirassier, pour le texte, et par Viva Cuirassier, sa fille, pour les illustrations. Une maman et sa fille… comme dans l’histoire à découvrir.
Cartonné le livre adopte le format paysage. Son titre, « Le Galet bleu », inscrit en lettres d’or, nous invite à une plongée dans l’univers merveilleux des « contes bleus ». Au Petit Chaperon rouge et à sa galette, l’auteur oppose malicieusement l’histoire d’une fillette et de son galet. Un Gros Chien Méchant remplace le Grand Méchant Loup. Une histoire destinée à aider les enfants à surmonter certaines peurs bleues… Une histoire pour frissonner et pour rêver.
Formes et couleurs :
Les éléments figuratifs de cette couverture, stylisés et aux tonalités chaudes, nous introduisent dans le même temps dans un monde de formes et de couleurs.