Catégorie : Littératures

Amitiés en veille autour d’Edouard Glissant

edouard_glissant_rocherInvitation

A l’occasion du 4eme anniversaire de la mort d’Edouard Glissant
L’Association Tout-Monde, les Foudres d’Edouard Glissant,
l’institut du Tout-monde, le groupe Watabwi

Vous proposent
Amitiés en veille autour d’Edouard Glissant

« La conjonction des histoires des peuples propose aux poètes d’aujourd’hui une façon nouvelle.
La mondialité, si elle se vérifie dans les oppressions et les exploitations des faibles par les puissants, se devine aussi et se vit par les poétiques, loin de toute généralisation. »

MARDI 03 FEVRIER – 18H 30 – Cimetière du Diamant, en Martinique
Hommage poétique auprès de la stèle de Victor Anicet

VENDREDI 06 FEVRIER – 19 H – Foudres de l’Habitation Saint-Étienne – Gros-Morne
Veille artistique et culturelle en présence des délégations de Guadeloupe et de Guyane

SAMEDI 07 FEVRIER – 19 H – Maison Glissant, Pointe la Cherry, au Diamant
Convivialité ouverte

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Hommages, souvenirs, poèmes, chants, contes, proverbes, expressions offertes, lectures personnelles, interventions musicales, évocations poétiques dans toutes les langues du monde, prestations musicales…
Dans les moments d’amitié en veille la parole est offerte à tous le silence est admis, la liberté donne, la simplicité règne, la poésie est parmi nous.

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« L’expérience », un texte impressionnant de Christophe Bataille

chris_bataille« Je suis sorti de la tranchée et tout de suite ses yeux m’ont fixé : deux prunelles de cendre. C’était une chèvre, une pauvre chèvre que nous n’avions pas vue, enchaînée sur la plaine, face au pylône et à la bombe. Un chevreau semblait s’abriter derrière elle, sur ses pattes tremblantes. Tous deux étaient comme cuits. J’ai abandonné mon compteur, et la chèvre s’est mise à hurler. Le chevreau était tombé sous elle. Il y avait ce cri, mécanique, sans être, un cri à nous rendre fous. Pour ce cri, j’aurais renoncé à la France. »
Avril 1961, dans le désert algérien. A trois kilomètres de ce point inconnu, une tour de cinquante mètres porte une bombe atomique. Le jeune soldat qui parle, accompagné d’une petite patrouille, participe à une expérience. Il est un cobaye.
C’est cette zone d’intensité extrême que nous livre Christophe Bataille. Face à l’histoire et à la mort, il reste les mots, les sensations, la douceur du grand départ puis la lumière.


Christophe Bataille, le désert algérien

Christophe Bataille s’empare d’un fait historique tenu secret par l’État français.

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Le jeu littéraire – Nouvel indice

styloAmis des lettres,

Aucune bonne réponse à la question posée ne nous est parvenue. La revoici :

Quel est l’auteur du texte ci-dessous, où et quand a-t-il été publié ?

L’éducation coloniale produit des jeunes femmes sans âge qui, bien qu’elles connaissent à fond les règles de la bienséance, sont des proies faciles pour les hommes élevés, eux, en dehors de tout principe. Les mères qui ont connu, pour avoir vécu quotidiennement les compromissions de la vie coloniale, qu’argent fait loi, au lit comme à la ville, lancent avec acharnement leurs pouliches aux bourses. Les leçons nocturnes des vieilles négresses à recettes rendent les femmes à leur condition. L’Eglise enfin n’arrange rien puisqu’elle prêche la soumission et la fatalité des choses acquises.

Voici un nouvel indice. La citation ci-dessous est tirée du même ouvrage (du même auteur). 

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« Soumission » et « L’Esclave » : deux romans semblables de M.H.

— Par Michel Lercoulois —

Le déferlement inouï d’articles de presse consacrés au dernier livre de Michel Houellebecq avant même sa parution (1) devrait plutôt décourager toute nouvelle critique mais, en réalité, les articles publiés, pour la plupart obnubilés par le « pitch », ne s’intéressent pas à l’écriture. Il est donc légitime d’examiner Soumission d’un peu près. La tentation est d’autant plus grande qu’un autre roman, L’Esclave, publié quelque temps auparavant par Michel Herland, un collaborateur de Madinin’Art, traite d’un sujet très semblable. La ressemblance des thèmes se retrouve-t-elle au niveau de la forme ? On ne voit pas a priori pourquoi il en irait ainsi. La comparaison révèle pourtant de nombreuses proximités sur ce plan-là également.

Les deux auteurs imaginent que la France passera sous la coupe des islamistes : chez M. Houellebecq, ce serait pour demain (2022), chez M. Herland pour après-demain (2090). Le narrateur est dans les deux cas un universitaire, professeur de littérature chez Houellebecq, de philosophie chez Herland. La différence principale, ici, tient à la place du narrateur. Chez Houellebecq il s’exprime à la première personne, il vit les événements qui portent un musulman à la présidence de la République et les changements qui en résultent pour le pays et pour lui-même.

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« Le Galet bleu », Une histoire d’aujourd’hui pour des enfants d’Outremer.

—Par Scarlett Jésus —

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Après « Les longues nattes de Poética », sorti fin 2013, les éditions Jasor, en Guadeloupe, viennent de publier un nouvel album de jeunesse, « Le Galet Bleu ». Un livre précieux à feuilleter et raconter aux petits enfants sans modération.

L’ouvrage, qui a d’ailleurs été primé pour la seconde édition du concours « Livre jeunesse en Caraïbe » organisé par le Conseil Général de Guadeloupe, a été réalisé par Laure Cuirassier, pour le texte, et par Viva Cuirassier, sa fille, pour les illustrations. Une maman et sa fille… comme dans l’histoire à découvrir.

Cartonné le livre adopte le format paysage. Son titre, « Le Galet bleu », inscrit en lettres d’or, nous invite à une plongée dans l’univers merveilleux des « contes bleus ». Au Petit Chaperon rouge et à sa galette, l’auteur oppose malicieusement l’histoire d’une fillette et de son galet. Un Gros Chien Méchant remplace le Grand Méchant Loup. Une histoire destinée à aider les enfants à surmonter certaines peurs bleues… Une histoire pour frissonner et pour rêver.

Formes et couleurs :

Les éléments figuratifs de cette couverture, stylisés et aux tonalités chaudes, nous introduisent dans le même temps dans un monde de formes et de couleurs.

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Aimé Césaire à Marseille : la diversité dans l’impasse…

—Par Kenjah —
cesaire-carteFace à la nécessité de changer de logiciel social, face aux défis de la mondialisation, du réchauffement climatique et des migrations de la misère, la France se réfugie dans un nationalisme ethnique annonciateur d’un retour vers le futur des crispations qui ont jalonné l’histoire du XXème siècle. La montée du Front National de Marine Le Pen en est l’indice le plus flagrant, Marseille et la Région PACA le laboratoire le plus pertinent. Pour l’heure, nous n’en sommes qu’aux prémices symboliques, mais le réveil sera dur pour ceux qui croient encore que le principe de laïcité protège leur droit à la différence dans la République. Car il faut le répéter, la conception laïque du FN est une conception ethnique, excluante et exclusive : parmi les Français non originaires d’Europe, seuls ceux qui acceptent de renier leur culture, de s’aliéner et de s’assimiler à la francité gallo-romaine, auront droit de cité. Stéphane Ravier, sénateur-maire FN du 14ème arrondissement de Marseille depuis quelques mois, vient d’en donner une énième illustration. Aimé Césaire, symbole parmi les symboles d’une autre conception de la France, en est le prétexte.

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Un jeu littéraire pour la fin de l’année

Hardcover booksAmis des lettres à vos armes.

Quel est l’auteur du texte ci-dessous, où et quand a-t-il été publié ?

L’éducation coloniale produit des jeunes femmes sans âge qui, bien qu’elles connaissent à fond les règles de la bienséance, sont des proies faciles pour les hommes élevés, eux, en dehors de tout principe. Les mères qui ont connu, pour avoir vécu quotidiennement les compromissions de la vie coloniale, qu’argent fait loi, au lit comme à la ville, lancent avec acharnement leurs pouliches aux bourses. Les leçons nocturnes des vieilles négresses à recettes rendent les femmes à leur condition. L’Eglise enfin n’arrange rien puisqu’elle prêche la soumission et la fatalité des choses acquises.

Votre réponse à l’adresse suivante : jeux@madinin-art.net

Les noms des trois premières personnes ayant donné la bonne réponse seront publiés dans Madinin-art (sauf indication contraire de leur part).

Bonne cogitation et bonnes fêtes. SL/

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« Soungoula, le roi des piments » et ses pères Noël noirs, une belle idée cadeau

— Par Fara C —.
sounfoulaEn ce conte euro-mauricien édité par l’Harmattan, Per Sorensen poivre sa prose de critique sociale et d’humour.

Que vous le dévoriez en une fois ou que le savouriez ligne après ligne, page après page, « Soungoula, le roi des piments » vous réchauffera l’âme, au fur et à mesure qu’il embrasera votre imaginaire. L’auteur, Per Sorensen, y élabore un métissage rare, à la croisée des contes de son compatriote Andersen et de ceux, ancestraux, narrés lors des veillées dans l’Océan indien. On croit, par moments, y croiser les ombres de La Fontaine, Jacques Prévert ou de certains surréalistes. Cet ouvrage ravira les adultes qui aiment baguenauder hors des sentiers battus. Le lire par chapitres à des enfants, c’est comme ouvrir grand l’horizon à la fantaisie.

On y perçoit aussi une profonde conscience de classe. Per Sorensen poivre volontiers sa prose de critique sociale et de dérision.

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Deux façons de représenter le jihad : « Timbuktu » et « l’Esclave »

Par Selim Lander

TimbuktuAlors que les médias déversent quotidiennement leur lot d’informations concernant les atrocités commises au nom d’Allah sur des populations peut-être pas innocentes – car qui pourrait se vanter d’être sans péché – du moins paisibles et n’aspirant qu’à continuer à vivre en paix, il n’est pas surprenant que des œuvres de fiction abordent ce thème. Faisons tout de suite justice de l’objection en provenance de ceux qui, obsédés par la crainte de n’être pas politiquement corrects, refusent par principe tout ce qui pourrait ternir l’image d’un islam idyllique, Religion d’Amour, de Tolérance et de Paix (on aura reconnu l’acronyme). Il faut croire que ces Européens habitant plutôt des beaux quartiers, qui vivent eux-mêmes dans un confortable agnosticisme, ont la mémoire courte. Ils devraient pourtant se souvenir qu’il est de l’essence même des religions – contrairement à certaines sagesses – d’être totalitaires. Il ne peut y avoir en effet qu’une vraie foi. S’il est avéré pour un croyant que, par exemple, le créateur et maître du monde, que dis-je de l’univers, est une entité tripartite constituée d’un Père à l’imposante barbe blanche, d’un Fils pâle et émacié cloué sur une croix, vêtu d’un simple pagne, et enfin d’une petite flamme sortant d’une lampe à huile dite l’Esprit Saint, toute personne qui refuse d’adorer cette trinité est considérée comme étant dans l’erreur et condamnée à périr en enfer.

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Michel Houellebecq plagiaire de Michel Herland?

« Soumission », la fiction de Houellebecq qui met l’islam au pouvoir

soumission-2Le livre de Michel Herland  » L’esclave » aurait-il été copié? 😉 

2022. A l’issue du second mandat présidentiel de François Hollande, la France est au bord de la guerre civile. Mohammed Ben Abbès, président de la Fraternité musulmane, est élu président au second tour face à Marine Le Pen, grâce au ralliement de l’UMP et du PS. Dans la foulée, François Bayrou est nommé premier ministre.

Les deux forces politiques autrefois majoritaires ont en effet négocié un accord de gouvernement avec Fraternité musulmane, acceptant deux mesures phares : l’islamisation de l’éducation nationale et l’autorisation de la polygamie. François, professeur d’université dépressif, raconte cette société fracturée, où séduisent les extrêmes. Voici la trame de Soumission, le nouveau roman de Michel Houellebecq, à paraître le 7 janvier chez Flammarion.
A l’issue du second mandat du socialiste François Hollande, la France est au bord de la guerre civile. Mohammed Ben Abbès, président de la Fraternité musulmane est élu au second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen, dirigeante du Front national (FN).

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Drôle de genre ou Le dieu masqué

par DÉGÉ

Andromède Tamara de Lempicka Intéressant pour le moins L’Esclave de Michel Herland par ses thématiques et sa construction : d’un chapitre à l’autre l’auteur nous propulse d’un  narrateur à l’autre, d’un siècle à l’autre. De 2009 à 2114. Roman de science fiction donc ? Pas vraiment car nul futurisme dans les descriptions, les dialogues, les idées… Bien au contraire. Est-ce parce que, l’Asie ayant pompé toutes ses richesses, l’Europe à genoux est soumise aux Sarrazins ? L’ambiance est orientale et moyenâgeuse. Le calendrier grégorien étant remplacé par l’hégirien : en 2114 (1538), nous sommes au 16ème siècle ! Une régression dans le futur.

Au début on se dit : « Originaire du sud de la France, universitaire, M. Herland épouse les thèses du FN pour mieux les écraser… » Mais non. Fausse piste. Politique fiction oblige, les Musulmans ont triomphé. Après leur Reconquête, leur civilisation perdurera au-delà du XXIIème siècle. La prophétie lepéniste s’est réalisée.
Les Chrétiens, condamnés à l’artisanat (qu’il soit agricole, avec les corvées, politique, dans la votation à mains levées, religieux à travers des pratiques clandestines un tantinet dégradées voire réac., etc.), les Chrétiens donc, solidaires par nécessité, s’entredéchirent par nature.

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Irrésistibles afropolitains

— Par Catherine Simon —
adichie2Quel est le rapport entre un sparadrap « couleur chair », une soirée à la librairie parisienne L’Humeur vagabonde et une canne en bois, baptisée Mormegil, alias « noire-épée, dans la langue de Tolkien » ? La littérature, bien sûr. Plus précisément, une nouvelle vague made in diaspora, incarnée par de jeunes écrivains d’origine africaine, de langue anglaise le plus souvent, et qui vivent (presque) indifféremment, aux deux (ou trois) extrémités de la planète.

Née au Nigeria, Chimamanda Ngozi Adichie, 37 ans, partage son temps entre Chicago et Lagos ; natif du Ghana, Nii Ayikwei Parkes, 40 ans, navigue entre Londres et Accra ; quant à Olufemi Terry, 42 ans, né en Sierra Leone, il se trouve présentement en Allemagne, après avoir grandi au Nigeria, au Royaume-Uni et en Côte d’Ivoire. Le terme d’« afropolitain » (clin d’œil à leur éclectisme cosmopolite), inventé en 2005 par la romancière Taiye Selasi, leur va bien. Eux-mêmes s’en contrefichent. Comme on dirait ici, qu’importe le flacon…

Dans son nouveau roman, le formidable Americanah, à paraître début 2015 chez Gallimard, Chimamanda Ngozi Adichie met en scène une jeune émigrée nigériane de Philadelphie, Ifemelu, qui, entre autres activités, tient un blog.

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Misyé Tousen : an transbòdaj « Monsieur Toussaint » Edwa Glisan

monsieur_toussaintMiss Baylavwa, militant culturel de Guadeloupe et qui s’intéresse à la culture créole a consacré une interview à la récente publication de Rodolf Etienne « Monsieur Toussaint – Misyé Tousen », traduction créole (Martinique) de « Monsieur Toussaint » d’Edouard Glissant. Une interview menée en créole dont Madininart retranscrit la substance. La version française figure en bas de page.

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M. B : Ki jan ou touvé’w ka woulé épi kréyòl ?

R.E. : Sé an bel listwa. Mwen toujou enmen li dépi jenn ti manmay. An jou, oliwon dizuit lanné mwen, an kanmarad fè mwen kado « Kod yanm » Rafael Konfyan ek i di mwen konsa « Wou ki toujou ka li liv gran blan (Chal Bodlè, Jan-Jak Wouso), mi an liv pou enstwui kò’w ti bren. I di mwen sa pou pitjé mwen. Ki di ki fet, mwen tonbé jaja liv tala. Apré sa mwen koumansé konprann ki kréyol sé té an lang poutoulbon ki té mérité yo ékri’y.

M. B : Ou sé on makè mé pasé kréyé sa ou pi plis chwazi sé chalviré tèks ant fransé é kréyòl. 

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Le Goncourt des lycéens attribué à Foenkinos

charlotteLe prix Goncourt des lycéens a été décerné à David Foenkinos, mardi, pour son roman Charlotte.

Le 27e prix Goncourt des lycéens a été attribué mardi à Rennes à Charlotte (Gallimard), le roman de David Foenkinos consacré à une artiste peintre juive allemande assassinée à Auschwitz, déjà récompensé par le prix Renaudot début novembre. Les élèves de 57 lycées ont sélectionné ce livre parmi 15 autres ouvrages en compétition. Charlotte l’a emporté devant On ne voyait que le bonheur (JC Lattès) de Grégoire Delacourt, et L’amour et les forêts (Gallimard) d’Eric Reinhardt, a indiqué le jury. « C’est une émotion qui est très intacte tout au long de ce roman », a déclaré Naomi, l’une des 13 membres du jury, saluant dans l’oeuvre « la possibilité de s’identifier à Charlotte ». Favori du Goncourt, qui a finalement été remis à Lydie Salvayre, l’auteur de La Délicatesse se console donc avec une autre prestigieuse récompense.

« Ce prix, c’est un rêve pour moi »
« Grâce à vous, beaucoup de gens vont découvrir sa vie, son oeuvre », a déclaré David Foenkinos, intervenant par téléphone lors de la cérémonie de récompense.

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Lydie Salvayre, une grande romancière enfin récompensée

— Par Alain Nicolas —

pas_pleurerEn distinguant « Pas pleurer », le prix Goncourt a déjoué les pronostics et salué une œuvre généreuse et sans concession. Un geste qui fait suite à des choix ambitieux des premiers jurys d’automne. Un reflet de la créativité du roman français.

On l’espérait, on ne l’attendait pas. La raison raisonnable inclinait à faire peu de cas des chances de Lydie Salvayre pour ce Goncourt 2014. Parce que son éditeur venait d’avoir le Médicis avec Antoine Volodine. Parce que les choix antérieurs du jury pouvaient faire craindre qu’il ne cherche un roman très vendeur. Les pronostiqueurs en ont été pour leurs frais, et le prix phare de la rentrée est allé au meilleur livre de sa sélection, Pas pleurer, de Lydie Salvayre.
Une œuvre considérable 
et une écriture chargée de révolte

Un choix logique, qui aurait pu, qui aurait dû, venir plus tôt. Lydie Salvayre, au fil des années, a construit une œuvre considérable, qui lui vaut le soutien de la critique, de nombreux libraires et d’un nombre croissant de lecteurs. C’est en 1990 que la Déclaration attire l’attention sur son ironie mordante, sa façon de retourner contre les dominants leurs propres mots.

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Le prix Femina attribué à Yanick Lahens

L’auteure haïtienne a été récompensée pour « Bain de lune ». L’Israélienne Zeruya Shalev a reçu le Femina étranger pour « Ce qui reste de nos vies ».

— Par AFP —

yanick_lahensL’auteure haïtienne Yanick Lahens a reçu, lundi 3 novembre, le prix Femina pour son livre Bain de lune. Yanick Lahens a publié son premier roman, Dans la maison du père, en 2000. Bain de lune, son quatrième livre publié chez Sabine Wespieser éditeur, est un roman d’une violente beauté sur son pays, traversé par la destruction, l’opportunisme politique, les familles déchirées mais aussi les mots magiques des paysans.

« Je suis très contente. La reconnaissance fait du bien et je suis surtout sensible au fait que le jury a compris que cette histoire, si elle se passe en Haïti, est universelle », a déclaré la lauréate. Elle a été choisie au deuxième tour par six voix contre quatre à Marie-Hélène Lafon pour Joseph.

OFFICIER DES ARTS ET DES LETTRES

Née en 1953 à Port-au-Prince, Yanick Lahens, engagée dans le développement social et culturel de son pays, brosse sans complaisance le tableau de la réalité caribéenne dans chacun de ses livres.

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« L’arc en ciel de l’amitié », de Dominique Charles-Edouard

arc_en_ciel_amitie-2A l’heure où nos enfants, dès le plus jeune âge, sont soumis à l’imaginaire des faiseurs de robots et autres jeux électroniques qui abolissent le temps, et  où tout peut de nouveau recommencer avec le seul click sur un bouton, à l’heure où l’image informatisée, cette succession de signes et d’icônes, veut remplacer la lecture qui permet d’être en accord avec le temps qui passe et  avec son temps intérieur, voilà qu’apparait sur la scène littéraire, un conte, « L’arc en ciel de l’amitié » (Prix : 10 euros) ,  écrit par madame Dominique Charles-Edouard, épouse du plasticien et sculpteur du groupe Fwomajé, François CHARLES-EDOUARD.

-Quel meilleur cadeau de fin d’année, que cet ouvrage facile à lire, d’un joli graphisme, des couleurs attrayantes et une mise en page qui accentue le merveilleux, qu’il nous est donné de lire.
-Ce texte met en scène des enfants, la terre, le ciel, le soleil, de gentils nuages et un abominable cumulonimbus, porteur d’orages et de pluies incessantes et qui dérange le cours des choses sur terre.
-Qui va intercéder auprès de lui, qui va tenter de le séduire, seul ou collectivement, afin qu’il tempère ses ardeurs et permette au Soleil de revenir?

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« Le Morne était le Monde »

Samedi 8 novembre, 19h – La Purgerie du Domaine de Fonds Saint-Jacques

joby_bernabeThéâtre & Arts de la Parole création inédite – Co-production Accueil en résidence : Compagnie CAHPA | La ferme du Vasais, Saint Jean de Monts. Avec le soutien de la Direction des Affaires Culturelles de Martinique De l’autre, les voyages, la métropole, l’Afrique, les événements de 68, le théâtre des années 70, le retour au pays natal, et l’engagement artistique.
Un cercle qui ramène toujours à l’essentiel, comme le manège du chouval bwa, symbole de la vie qui tourne en dépit des vents contraires.
Entre récit de vie, autobiographie fantasmée, poésie et musique, « Le Morne était le Monde », est le fruit de ces différentes rencontres.
NAISSANCE DU PROJET
Ce nouveau projet, proposé et porté par l’arc, scène conventionnée de Rezé, fait suite à une longue série d’initiatives prises par l’arc, en accord et avec le soutien de la Direction des Affaires Culturelles de Martinique, pour promouvoir la diversité de la création artistique de la Martinique, provoquer des rencontres entre artistes martiniquais et métropolitains, emprunter de nouveaux chemins, dépasser les frontières.

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« Orange sanguine » de Laure Morali

orange_sanguinePoésie de la mémoire, du vécu et de la route, Orange sanguine conte l’expérience des lieux et émotions. Tout semble concret et fluide dans cette quête liant action poétique et méditation sur le sens du monde. Les mots nous viennent au fil des saisons, telle une marée douce.
Laure Morali nous dit : Mon grand-père avait perdu son pays et me le rendait chaque matin en me faisant boire le jus de l’orange sanguine. Offrir le monde dans un fruit, tel est le don de la
poésie. L’humanité au creux de la main tendue, portée par le poème.

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Une écriture résolument actuelle

— Par Roland Sabra —

« La jupe de la rue Gît-le-Coeur » de Jean-Durosier Desrivières.

Si l’on en croit l’auteur, et il n’y a aucune raison de ne pas le faire, l’audience (l’odyans) est une forme narrative qui si elle emprunte au conte dans sa forme oralitaire, s’en éloigne définitivement dans son contenu par son ancrage dans une réalité vraie pourrait-on dire. Dans son dernier opus «  La jupe de la rue Gît-le-Coeur » il nous propose une confrontation entre un « audienceur » et un écrivain. Quand l’un décrit, l’autre écrit. Quand l’un est reporter, l’autre est prosateur. Sauf que la prétendue réalité n’existe pas en dehors des mots qui la construisent.

Un écrivain se balade, une ballade dans la tête. Toujours dans la tête. Une chanson d’un autre écrivain, Allen Ginsberg. Brusquement il se sent entouré par une multitude de femmes en pantalons blancs. Troublé il se perd dans les rues étroites du Quartier Latin. Il demande son chemin à une femme en pantalon bleu, puis à une autre toujours en pantalon mais de nouveau de couleur blanche…

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Mise en orbite d’un beau conflit…

 la_luneJean-Durosier Desrivières

Mise en orbite d’un beau conflit1

« La vraie civilisation est du domaine de l’obsession.

La civilisation est une idée absurde qui, sentie et vécue intégralement,

par là-même, et par là-même seulement, devient vrai.

Je prêche l’obsession.

Le vrai idéal : la femme « possédée ».

[…]

Je fais appel aux Enragés. »

Aimé Césaire, « Appel au magicien ».

J’ai longtemps habité la lune, bien avant de savoir que ce n’était point ma demeure légitime, bien avant de savoir qu’elle n’était qu’une danseuse extravagante, la lune, entrainant ma tête dans les rondes de ses quartiers tournants autour de la terre, bien avant de savoir que par amour pour elle, des hommes avaient posé leurs pieds sur sa rondeur rêche, à la manière d’un préliminaire, tout en prévoyant d’en faire, dans un temps prochain et bienheureux, un bordel exemplaire, mieux que la terre…

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« Le Best-seller de la rentrée littéraire » : un regard drôle, désabusé et captivant sur le monde littéraire

— Par Roland Sabra —

le_best-seller_de_la_rentreOlivier Larizza vit en Martinique et à Strasbourg. Il n’a pas quarante ans et déjà une vingtaine de livres à son compteur. Cet auteur ne veut pas vieillir : plus du tiers de ses ouvrages sont consacrés à la jeunesse. Il a peur de mourir. Un de ses personnages, dans son dernier opus lui rappelle dés la quatrième page : « « Mais enfin Octave (Olivier) pas une minute ne passe sans que tu penses à la mort. » Le personnage, pas plus que le narrateur n’est l’auteur direz- vous ! Sauf que dans le cas qui nous occupe Olivier Larizza nous présente un narrateur, écrivain de 37 ans d’âge, qui parle à la première personne, qui vit à Strasbourg, qui se nomme Octave Carezza et qui cite Olivier Larizza. Et par moment l’écrivain Olivier Larizza, dans ce livre évoque nominativement l’écrivain Olivier Larizza. Moïsation , action de couper une chose en deux pour en obtenir une troisième ? Hypertrophie de l’instance moïque constitutive de l’écrivain ? Cancer narcissique ? Loin de là puisque l’humour « qui ne sert à rien » selon Houellebecq, épinglé à plusieurs reprises avec ce qui donc « ne sert à rien » est présent sur toutes les pages, à toutes les lignes.

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Cinq livres de Patrick Modiano

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— Par Mohammed Aissaoui —

L’écrivain a décroché le prix Goncourt avec Rue des boutiques obscures en 1978, mais, dès son premier roman, La Place de l’étoile, publié en 1968, il fait une entrée fracassante en littérature.

Modiano est l’auteur d’une œuvre dense aussi bien en romans qu’en scénarios. Il a également écrit des chansons pour Françoise Hardy et Régine. Voici cinq de ses titres qu’il faut absolument avoir lus. Tous ces romans sont repris en poche chez «Folio». L’écrivain a également rassemblé dix de ses titres dans la collection «Quarto».
La Place de l’étoile (1968)
C’est son premier roman, il est atypique dans l’œuvre de Modiano. Une histoire dingue, presque parodique. Ce livre est composé comme un récit autobiographique d’un Juif antisémite au ton virulent et qui pense que la terre entière lui en veut.
Rue des Boutiques Obscures (1978)
L’écrivain obtient le prix Goncourt pour ce titre, qui illustre à merveille le travail de l’écrivain. Il s’agit de l’histoire de Guy Roland, un détective qui a, un temps, été amnésique, et à qui on a attribué une fausse identité.

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« Le Best-seller de la rentrée littéraire » d’Olivier Larizza

larizza_best_sellerQuel est l’hurluberlu qui a inventé la rentrée littéraire ? Si l’argent ne fait pas le bonheur, pourquoi les éditeurs n’en donnent-ils pas plus ? Comment un auteur traversant une période de vaches maigres peut-il faire un bœuf en librairie ? Et le grand Shakespeare, il chaussait du combien ?

Ces questions fondamentales tenaillent Octave Carezza, écrivain de 37 ans qui rêve d’écrire un best-seller et de trouver l’amour. Il lui arrive moult aventures rocambolesques avec ses lectrices, ses éditeurs, ses confrères croisés dans les salons du livre, cette drôle de dame qui s’appelle Inspiration ou encore l’e-book, invention fabuleuse qui va révolutionner nos vies avant de nous pousser à faire la révolution…

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« Aimé Césaire, la part intime », d’Alfred Alexandre

cesaire_part_intim-2Vient de paraître chez Mémoire d’encrier Aimé Césaire, la part intime, essai d’Alfred Alexandre, dans la collection Cadastres.
Avec Aimé Césaire, la part intime, Alfred Alexandre propose de revisiter l’oeuvre poétique d’un auteur fondamental. Les poèmes de Césaire se montrent à la lumière de cet essai dans ce qu’ils ont de plus déchirant, de plus profondément humain. Un bonheur que cette petite anthologie secrète de Césaire.
Point de vue de l’éditeur
Poème après poème, Aimé Césaire construit et conquiert sa part de liberté. Recueil après recueil, l’aventure du poème de Césaire est revendiquée pour sa part collective. La part intime est ainsi noyée, dans la foule à côté du cri. Alfred Alexandre nous dit que la poésie de Césaire est avant tout récit de soi, conjurant les démons de l’histoire et les mauvais vents de ces poussières d’îles déportées. Aimé Césaire, c’est une parole d’abord intérieure, bien que prophétique, un jaillissement interne qui deviendra plus tard cadastre. Un sujet libre qui regarde souverainement le monde, et qui rêve de magies, de cris et d’armes miraculeuses.
Point de vue de l’auteur
« Alors que l’habitude est de lire la poésie de Césaire à partir de sa théorie de la culture et de sa pensée politique (très postérieures, à vrai dire, à son engagement poétique), le pari de l’essai est de dégager le texte poétique du vacarme idéologique qui l’entoure.

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