Catégorie : Littératures

Le Prix Femina 2015 : « La cache » de Christophe Boltanski

la_cacheLe prix Femina 2015 a été attribué à Christophe Boltanski pour son roman La cache (aux éditions Stock), a annoncé ce mercredi le jury de ce prix exclusivement composé de femmes.

« Nous avions peur. De tout, de rien, des autres, de nous-mêmes. De la petite comme de la grande histoire. Des honnêtes gens qui, selon les circonstances, peuvent se muer en criminels. De la réversibilité des hommes et de la vie. Du pire, car il est toujours sûr. Cette appréhension, ma famille me l’a transmise très tôt, presque à la naissance. »

Que se passe-t-il quand on tête au biberon à la fois le génie et les névroses d’une famille pas comme les autres, les Boltanski ? Que se passe-t-il quand un grand-père qui se pensait bien français, mais voilà la guerre qui arrive, doit se cacher des siens, chez lui, en plein Paris, dans un « entre-deux », comme un clandestin ? Quel est l’héritage de la peur, mais aussi de l’excentricité, du talent et de la liberté bohème ? Comment transmet-on le secret familial, le noyau d’ombre
qui aurait pu tout engloutir ?

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Prix Goncourt 2015 : « Boussole » de Mathias Enard

mathias_enard_boussoleLe Prix Goncourt a été attribué à Mathias Enard, pour Boussole (Actes Sud).
La nuit descend sur Vienne et sur l’appartement où Franz Ritter, musicologue épris d’Orient, cherche en vain le sommeil, dérivant entre songes et souvenirs, mélancolie et fièvre, revisitant sa vie, ses emballements, ses rencontres et ses nombreux séjours loin de l’Autriche – Istanbul, Alep, Damas, Palmyre, Téhéran… –, mais aussi questionnant son amour impossible avec l’idéale et insaisissable Sarah, spécialiste de l’attraction fatale de ce Grand Est sur les aventuriers, les savants, les artistes, les voyageurs occidentaux.
Ainsi se déploie un monde d’explorateurs des arts et de leur histoire, orientalistes modernes animés d’un désir pur de mélanges et de découvertes que l’actualité contemporaine vient gifler. Et le tragique écho de ce fiévreux élan brisé résonne dans l’âme blessée des personnages comme il traverse le livre.
Roman nocturne, enveloppant et musical, tout en érudition généreuse et humour doux-amer, Boussole est un voyage et une déclaration d’admiration, une quête de l’autre en soi et une main tendue – comme un pont jeté entre l’Occident et l’Orient, entre hier et demain, bâti sur l’inventaire amoureux de siècles de fascination, d’influences et de traces sensibles et tenaces, pour tenter d’apaiser les feux du présent.“Interroger

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Prix Renaudot 2015 : « Daprès une histoire vraie » de Delphine de Vigan

delphine_de_vigan— Présentation de l’éditeur —

Delphine de Vigan est romancière. Elle est notamment l’auteur de No et moi, Prix des Libraires 2008, adapté au cinéma par Zabou Breitman, des Heures souterraines (2009), adapté pour Arte par Philippe Harel, et de Rien ne s’oppose à la nuit (2011), Prix Fnac, Grand prix des lectrices de Elle et Prix Renaudot des lycéens. Ses livres sont traduits dans le monde entier

« Ce livre est le récit de ma rencontre avec L.L. est le cauchemar de tout écrivain. Ou plutôt le genre de personne qu’un écrivain ne devrait jamais rencontrer. »
Dans ce roman, Delphine de Vigan raconte l’histoire d’une amitié. Séduction, dépression et trahison sont les trois temps de ce récit qui entraîne le lecteur dans les coulisses de la création, là où le doute, les apparences et les faux-semblants tendent un piège redoutable. Qui est le maître du jeu ?

« D’après une histoire vraie » : Delphine de Vigan signe un roman hitchcockien

— Par Anne Brigaudeau —
Comment est-il, le nouveau Delphine de Vigan ? Haletant. Après quatre ans de silence et l’écrasant succès de « Rien ne s’oppose à la nuit » sur sa mère bipolaire, la romancière publie « D’après une histoire vraie ».

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L’art, la vie, le poison

— Par Sophie Joubert —

« Vie ? ou Théâtre ? » de Charlotte Salomon, Allemande d’origine juive, assassinée à Auschwitz en 1943, est publié dans son intégrité.

 Le Tripode, 840 pages, 95 euros.

Charlotte Salomon (1917 -1943) fut la dernière étudiante juive des Beaux-Arts de Berlin. Fin 1938, le danger devient si grand pour elle que sa famille décide de lui faire quitter l’Allemagne. Elle rejoint en décembre ses grands-parents maternels, réfugiés dans la région de Nice depuis déjà plusieurs années.

Le début de la guerre rompt cet équilibre. Le 20 mars 1940, bouleversée par le déclenchement des hostilités et paniquée par la violence nazie qui déferle sur l’Europe, la grand-mère de Charlotte Salomon se défenestre sous les yeux de sa petite-fille. Peu de temps auparavant, son grand-père avait révélé à la jeune femme un terrible secret familial : elle est la dernière d’une lignée maternelle dont tous les membres, depuis trois générations, se suicident. Elle apprend ainsi que sa propre mère – qu’elle croyait morte de la grippe en 1926 – s’est elle aussi jetée dans le vide, ou encore qu’elle doit son prénom à une tante morte noyée avant sa naissance, en 1913.

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Il s’appelait Sony Labou Tansi

— Par Alain Mabanckou
alain_mabanckou-250 écrivains parmi les grands noms de la littérature francophone ont accepté de  » lire le pays » pour l’Humanité et vous invitent à découvrir chaque jour une nouvelle inédite. Photo HermanceTRIAY.

En 1979, un écrivain congolais publiait son premier roman au Seuil, la Vie et demie. Il s’appelait Sony Labou Tansi…

L’effervescence au Congo était telle que tous les écrivains en herbe voulaient rencontrer cet auteur. Était-ce la timidité qui me fit attendre deux ans avant d’aller à sa rencontre ? Ce premier roman apporta un souffle nouveau aux littératures africaines. Mieux encore, il fut considéré comme une étape fondamentale du roman africain. S’il y a trois romans qui reviennent sans cesse comme importants dans la littérature d’Afrique noire, ce sont ceux de Yambo Ouologuem (le Devoir de violence), d’Ahmadou Kourouma (les Soleils des indépendances) et de Sony Labou Tansi (la Vie et demie). Au sujet de ce dernier, la critique française fut laudative. On parla d’une écriture rabelaisienne. On fit le parallèle avec l’univers latino-américain, en particulier celui de Gabriel Garcia Marquez.

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« Une nuit d’orgie à Saint-Pierre Martinique »

une_nuit_orgie_st-pierre « Une nuit d’orgie à Saint-Pierre Martinique » a été publié en 1893 par un certain Effe Géache ou F.G.H., dont l’identité n’a jamais été découverte.
L’histoire se déroule dans le « Paris des Antilles » encore appelé la « Venise tropicale» ou le « Sodome américain », qu’était alors Saint-Pierre, la capitale de l’île de la Martinique.
Ce roman met en scène les us et coutumes amoureux de cette ville peu avant sa destruction par l’éruption de la Montagne Pelée.
Les aventures érotiques de Hubert, Jules et Philippe, les compères d’Une nuit d’orgie, « mêlent toujours – selon Raphaël Confiant – la débauche au comique, le stupre à la rigolade la plus franche ». L’intérêt de cet ouvrage réside moins dans l’intrigue que dans la richesse de son vocabulaire imagé et épicé ; le créole apporte notamment gourmandise et gaieté à cette oeuvre sans égal.

Lire un extrait :
Le port de Saint-Pierre est magnifique tant par l’immobilité de la mer dans la belle saison que par sa forme gracieuse.
Quoi de plus beau, en effet, que le quart de cercle que la vague a creusé sur la plage de la ville montueuse et mal pavée, et les petites lames qui, couronnées de blanches écumes, viennent mourir presque sans bruit sur un bord de sable gris ?

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Impressions d’automne : Apollinaire, Molière, Saccomano

— Par Selim Lander —

Tiresias Catherine GermainL’automne est la saison des rentrées scolaire et littéraire. C’est aussi, pour les amateurs, le début d’une nouvelle saison théâtrale. Contrairement à Paris où les nombreux théâtres jouent tous les soirs (sauf le lundi), en province les salles ne fonctionnent pas en continu, on va voir des spectacles pour lesquels on s’est généralement abonné. À Paris, on peut attendre d’avoir lu les critiques pour faire son choix. Rien de tel en province, on y aime le théâtre à l’aveugle en quelque sorte, comme les spectateurs du IN d’Avignon qui louent leur place à l’avance sans savoir si la soupe qu’on leur servira au mois de juillet sera digeste ou pas.

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Le Nègre de Napoléon

Joseph Serrant, seul général noir de l’Empire

negre_de_napoleonRaymond Chabaud
Préface : Lieutenant-colonel Pierre Garnier de Labareyre
Peut-on être martiniquais, noir, abolitionniste, officier de la Légion d’Honneur, général nommé par Napoléon sur le front et membre de l’état-major de Louis XVIII ? L’histoire de Joseph Serrant débute dans l’époque troublée de la Révolution pour s’achever dans le morne conformisme de la Restauration.
Cordonnier à Saint-Pierre, Joseph Serrant s’active dans le Club des jeunes citoyens et se bat pour l’abolition avec Louis Delgrès : tous deux participent, dès 1792, à la première abolition qui ne durera guère. Puis c’est la guerre où il peut enfin exprimer sa bravoure : Napoléon le nomme général après la victoire d’Ostrovno. Joseph Serrant est le seul métis élevé au grade de général par Napoléon, le seul métis général d’Empire.
Chabin, aux Antilles, Joseph est Noir. En Europe, seul officier métis dans une armée qui n’en compte guère, il est vu comme Blanc. Aux Antilles, révolutionnaire, Joseph se prend d’une passion pour la Nation. En France, la Nation jacobine lui fera oublier la singularité antillaise.
L’histoire de Joseph Serrant est une histoire moderne, une histoire d’homme déplacé qui perd ses repères et doit s’en construire de nouveaux.

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« 2084 » de Boualem Sansal : le 21ème siècle sera religieux

— Par Michel Herland —

2084Ce nouveau roman de Boualem Sansal, auteur d’une dizaine d’ouvrages publiés chez Gallimard, se situe dans un avenir postérieur au Choc des civilisations prédit par Samuel Huntigton (1996). Ce dernier auteur, on le sait, a été violemment attaqué au nom d’une conception politiquement correcte des rapports entre les nations qui refuse de juger pertinentes les différences culturelles ou – horresco referens – civilisationnelles. B. Salam n’a pas ces précautions : son livre, sous-titré « La fin du monde », décrit une dictature religieuse qui s’étend a priori sur toute la surface de la terre (la question d’une éventuelle frontière est posée mais non résolue). Comme 1984 d’Orwell (1949), 2084 est une dystopie. L’influence est évidente et d’ailleurs revendiquée. Il est même précisé que l’Etat qui a conquis la planète, « l’Abistan », a remporté une guerre victorieuse contre l’Oceania, la patrie de Big Brother, et qu’il en a repris les trois mottos en forme d’oxymore : « La Guerre c’est la paix / La liberté c’est l’esclavage / L’ignorance c’est la force »⋅ De même, la langue de l’Abistan, « l’abilang », a-t-elle été, comme la novlangue, volontairement appauvrie, réduite à des mots d’une ou deux syllabes au plus, « ce qui ne permettait aucunement de développer des pensées complexes et d’accéder par ce chemin à des univers supérieurs.»

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Sony Labou Tansi, la « douce morsure du langage »

sony_labou_tansiSony Labou Tansi, Encre, sueur, salive et sang, avant-propos de Kossi Efoui, édition établie par Greta Rodriguez-Antoniotti, septembre 2015.

Né en 1947, mort prématurément à Brazzaville le 14 juin 1995, Sony Labou Tansi était une figure de proue de la jeune littérature africaine. Il a laissé derrière lui six romans – tous publiés au Seuil – ainsi que des pièces de théâtre, des poèmes, des essais critiques. Relus aujourd’hui, tous ces textes apparaissent d’une actualité plus que jamais brûlante. Lorsqu’il dénonce la « poudrière incontrôlée » qu’est devenue la planète, ou l’avènement du « grand marché de la misère et du dénuement », et son corollaire, la fabrique d' »un réservoir de terroristes et de désespérés », ses propos s’inscrivent dans l’ici et le maintenant. Debout et libre, Labou Tansi se définissait comme un « proscrit idéologique ». Le vingtième anniversaire de sa disparition sera l’occasion, pour Le Seuil, de mettre en avant deux de ses romans majeurs – La vie et demie (1979) et L’anté-peuple (1983) – et de faire connaître le mouvement de sa pensée à travers un recueil de textes pour la plupart introuvables ou inédits, réunis par Greta Rodriguez, spécialiste de son oeuvre.

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Martinique des Mornes, dernière œuvre de Philippe Bourgade.

Comme « à la recherche du temps perdu ».

Shaza3— Par Janine Bailly —

« Sans que je puisse m’en défaire / le temps met ses jambes à mon cou / le temps qui part en marche arrière / me fait sauter sur ses genoux / mes parents l’été les vacances / mes frères et sœurs faisant les fous / j’ai dans la bouche l’innocence / des confitures du mois d’août. »

Ainsi chantait Jean Ferrat, et s’il défiait le temps qui passe par la poésie de ses mots, c’est par la poésie de ses images que Philippe nous conte sa Martinique et nous dit l’amour indéfectible qu’il porte à son petit pays. Il est vrai sans conteste que « nul ne guérit de son enfance », et si ses parents lui firent quitter tôt – trop tôt ? – sa terre d’origine, Sainte-Marie, pour l’emmener vivre à Fort de France, il retrouvait à chaque vacance son cher quartier de Bézaudin, d’où il tire aujourd’hui d’émouvants paysages, portraits et scènes de la vie quotidienne. Sur la route qui mène au bourg, on peut lire sur un panneau cette indication de lieu « Derrière Morne », et le photographe, traversant le miroir des apparences, va bien chercher, jusque « derrière les mornes », la réalité inchangée de son peuple et de son territoire.

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Prix Nobel : la fournée 2015

prix_nobel_dynamiteLe Prix Nobel d’économie a été attribué à l’Ecossais Angus Deaton pour ses travaux sur l’origine des inégalités, la consommation, la pauvreté et le bien-être.
Le prix Nobel de la paix a été remis vendredi au « dialogue national tunisien » enclenché en 2013 par quatre organisations de la société civile tunisienne.
Le prix Nobel de littérature a été décerné jeudi à la Biélorusse Svetlana Alexievitch.

Le prix Nobel de chimie a été décerné mercredi au Suédois Tomas Lindahl, à l’Américain Paul Modrich et au Turco-américain Aziz Sancar, dont les travaux sur la réparation d’un ADN dégradé a contribué à des traitements contre le cancer.
Le prix Nobel de physique a été attribué mardi à Takaaki Kajita et Arthur B. McDonald.
Le prix Nobel de médecine à récompensé les travaux deWilliam Campbell, Satoshi Omura et Youyou Tu.

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Alain Mabanckou : « Petit Piment »épice la grande Histoire

— Entretien réalisé par Muriel Steinmetz —

petit_pimentJeune orphelin de Pointe-Noire, Petit Piment effectue sa scolarité dans une institution catholique placée sous l’autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako. Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées, et Petit Piment en profite pour s’évader avec des jumeaux à la brutalité légendaire, abandonnant ainsi son meilleur ami, qui refuse de le suivre. Il s’adonne alors, avec son clan, à toutes sortes de larcins, jusqu’à ce que les habitants décident de nettoyer leur zone d’action. Petit Piment trouve refuge auprès de Maman Fiat 500 et de ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaîté quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services. Mais le maire de Pointe-Noire décide d’une nouvelle intervention énergique contre la prostitution. C’en est trop. Petit Piment perd la tête. De bonnes âmes cherchent à le soigner (médecine, psychanalyse, magie ou sorcellerie), mais l’apparente maladie mentale ne lui fait pas perdre le nord : il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin.

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7ème Festival international des Littératures policières

festival_polar— Par Jean-Paul Vormus —

La 7ème édition du festival Toulouse Polars du Sud se tiendra du 9 au 11 octobre 2015. Plus de soixante auteurs se retrouveront au forum de la Renaissance pour cette grande fête du polar. Craig Johson, le maitre du Nature Writing, en sera le parrain. Il sera accompagné de 60 écrivains venant du monde entier et de France, en particulier de Thomas H. Cook, R.J. Ellory, D. Manotti, J. Leroy, K. Giebel et, comme d’habitude, d’un fort contingent d’auteurs hispanophones comme V. Del Arbol, C. Salem, E. Mallo, JC Somoza, D. Quiros… 9 tables rondes et une dizaine de rencontres vous permettront de dialoguer avec eux.

Comme chaque année, la semaine du 6 au 9 octobre sera également l’occasion de rencontrer les auteurs dans de nombreux établissements scolaires, médiathèques, comités d’entreprise et librairies indépendantes de la région Midi-Pyrénées.

Un grand rallye à énigme policière sera organisé dans les rues de Toulouse le samedi 10 octobre et de nombreuses animations vous attendent durant tout le week end.

Nous espérons partager avec vous ces beaux moments de convivialité.

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« Les Antilles et la Guyane en 365 dates »

antilles_guyane_365_datesPour une petite découverte chaque jour. Du 1er janvier au 31 décembre, cet ouvrage présente un évènement ayant trait à la Guadeloupe, à la Martinique ou à la Guyane, des origines jusqu’à nos jours. En donnant, à petite dose, un concentré d’informations, il est conçu comme un antidote à l’ennui parce qu’il n’est pas évident d’aborder le passé sans se dérober face aux montagnes d’archives ou à l’épaisseur des œuvres réalisées par des historiens soucieux de tout rapporter dans le moindre détail.
En 365 dates, le champ des possibles semble plus vaste pour glisser un œil dans l’échancrure de la longue robe de l’Histoire, s’émouvoir face aux drames, se réjouir des avancées économiques et sociales considérables,  apprécier les richesses culturelles,  jubiler devant les exploits sportifs, s’inspirer des grands Hommes, se laisser gagner par l’intrigue du temps filant comme le vent qui revient de sa course pour raviver nos mémoires…
Les bons comme les mauvais souvenirs jalonnent le temps jour après jour. Certains laissent des traces plus ou moins indélébiles et font date. En voilà 365 qui ont marqué nos territoires.

Vous pourrez découvrir, ci-dessous, la couverture, quelques pages intérieures de l’ouvrage ainsi qu’une photo de l’auteure Laura Manne.

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« Solitaire et solidaire » Entretien avec Edouard Glissant

Par Philippe Artières —

edouard_glissant_rien_est_vDans cet entretien, le poète et écrivain martiniquais Edouard Glissant revient sur sa pratique poétique qu’il lie de manière fondamentale avec ses engagements politiques et principalement l’anticolonialisme. Dire le paysage, conter l’histoire, et écrire en présence de toutes les langues du monde sont quelques-unes des fonctions qu’assigne Glissant à la poésie. Le poète du « chaos-monde », dit-il, fait œuvre de libération et doit contribuer à changer les imaginaires.

Notes de la rédaction ( Terrain)

Cet entretien a été réalisé à Paris le 2 juin 2003.

Edouard Glissant est né en Martinique en 1928. En 1945, il entre en même temps en poésie et en politique. Il rédige ses premiers poèmes et soutient la campagne de son aîné Aimé Césaire, poète de la négritude. Il vient vivre à Paris en 1946 et suit à la Sorbonne les enseignements des philosophes Bachelard et Hypolite ainsi que des études d’ethnologie au musée de l’Homme. Il fait alors la connaissance de son compatriote Franz Fanon qu’il retrouvera lors de son engagement aux côtés du peuple algérien. Glissant signera le manifeste des 121.

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L’auteur suédois Henning Mankell est décédé

henning_mankellHenning Mankell, né le 3 février 1948 à Stockholm et mort le 5 octobre 2015 à Göteborg1, est un romancier et dramaturge suédois, tout particulièrement connu comme auteur d’une série policière ayant pour héros l’inspecteur Kurt Wallander du commissariat d’Ystad, une ville de Scanie, près de Malmö, dans le sud de la Suède. Mankell a également publié des ouvrages de littérature d’enfance et de jeunesse.
Biographie
Jeunesse et débuts

Henning Mankell grandit à Härjedalen, au centre de la Suède. Ses parents ont divorcé alors qu’il avait un an2. Sa mère partie, il est élevé par son père, juge d’instance3. À seize ans, il part en stop pour Paris3. Il intègre ensuite la marine marchande, vit à Paris puis en Norvège2. En 1972, il découvre l’Afrique, d’abord en Guinée-Bissau puis en Zambie2.

Il partage ensuite sa vie entre la Suède et le Mozambique où il a monté une troupe de théâtre, le « Teatro Avenida ». Après quelques romans, il développe sa carrière d’écrivain pour « se consacrer au théâtre en signant de nombreuses pièces »4 pour la scène et pour la radio.

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La guerre de Sécession à travers les yeux d’une femme

— Par Karen Lajon —
neverhomeLA VIE EN NOIR – Laird Hunt, du nom de jeune fille de sa mère, aime à raconter les histoires du point de vue des femmes. Neverhome est le troisième du genre. De passage à Paris, l’auteur américain qui a vécu et étudié dans la capitale française, raconte dans un excellent français pourquoi les femmes lui sont une source d’inspiration infinie. Neverhome ou l’histoire d’une métamorphose, celle d’une héroïne qui ose tout. Qui ose vivre libre.

« J’ai entendu une voix un jour, comme ça. Puis la première phrase m’est venue. » Détrompez-vous Laird Hunt n’est pas fou. L’envie d’écrire lui vient parfois d’une façon bizarre. D’une démarche peu banale, il nous livre un petit livre aussi insolite que magique. Neverhome est une histoire de femme déguisée en homme pour aller se battre. Une histoire de femme qui part à la guerre. « J’étais forte, lui pas, ce fut donc moi qui partis au combat pour défendre la Republique. » Tout simplement. Les femmes ont cette capacité déconcertante de prendre des décisions dramatiques en un laps de temps très court, en un battement de cils.

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« Mais de mon frère le poète on a eu des nouvelles » : les connivences poétiques d’Aimé Césaire et d’Édouard Glissant

—Par Loïc Céry —

cesaire_glissantMadame Kora Véron a publié mercredi 30 septembre dans l’édition électronique de France-Antilles (et dans Madinin’Art, en version intégrale ) une tribune intitulée « Aimé Césaire et le trésor national ».
En guise de commentaire à cette prise de position, je voudrais attirer l’attention sur plusieurs points qui me paraissent importants. Tout d’abord, je ne crois pas que les tournures employées dans l’arrêté ministériel du 28 novembre 2014 classant les archives d’Édouard Glissant « Trésor national » puissent légitimement donner lieu à l’accusation outrancière de « falsification grossière ». Cet arrêté donne un cadre, sur les fondements de l’avis préalable d’une commission consultative, à une décision qui permet la valorisation d’un fonds d’archives exceptionnel en soi. Il n’a pas été rédigé par des spécialistes à qui serait apparu en effet le caractère discutable, par exemple, de l’expression « concept universalisant du Tout-monde ». En revanche, crier à la falsification devant l’évocation d’une proximité avec Césaire revient à nourrir un malentendu, à des fins douteuses.
Ainsi, les arguments contestant la proximité humaine ou idéologique ne sauraient être contestés, sauf là encore dans le tour outrancier qu’on veut leur donner.

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Aimé Césaire et le trésor national

— Par Kora Véron —
cesaire_glissantLe titre de l’article de Libération publié le 19 septembre : « Édouard Glissant, un Trésor national aux Journées du patrimoine : Les archives de l’essayiste et poète martiniquais sont exposées en avant-première à la chancellerie, à Paris », tout d’abord, étonne : pourquoi diable le ministère de la Justice expose-t-il les archives d’un écrivain, fût-ce pendant les journées du patrimoine, fussent-elles devenues « trésor national » ? Je vérifie donc la procédure du Code du patrimoine relative aux trésors nationaux sur Légifrance, et bien entendu, la Chancellerie n’est — en droit — aucunement associée à la gestion de ces dossiers. En fait si.
J’aurais voulu connaître également les raisons précises qui ont conduit le ministère de la Culture à classer les archives d’Édouard Glissant comme « trésor national », au-delà de l’annonce publiée sur le site du ministère de la Justice, seule source de cet article. Le Code du patrimoine indique qu’il faut que, préalablement, « un certificat d’exportation » ait été refusé par l’administration française. C’est donc que ces archives auraient été acquises à l’étranger, mais où et par qui ?

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« La sérénade à Poinsettia » de Gerty Dambury

serenade_a_poinsettiaPoinsettia Fridland, femme d’une quarantaine d’années, vit en recluse à Goyave, petite commune de la Guadeloupe. Ses parents s’y sont ­réfugiés à la suite d’un drame dont Poinsettia ignore tout.
Joseph Guiriaboye, homme d’une cinquantaine d’années, fait le pari de séduire cette femme étrange et se prend à vouloir lui chanter la ­sérénade sous ses fenêtres.
Il passe commande à son frère Paul, musicien génial et solitaire, vivant à Pointe-à-Pitre.
Voici Joseph et Poinsettia engagés dans une histoire amoureuse quelque peu surannée. Il semble bien que chacun des deux soit en quête d’autre chose. Elle rêve d’ailleurs et cherche à retisser les fils de son histoire familiale, lui rêve de changements et court après une complicité avec Paul.
Poinsettia quitte Goyave pour Pointe-à-Pitre, où elle découvrira la ­véritable histoire de ses parents et y rencontrera Paul, dont elle bousculera également la vie.
La sérénade à Poinsettia verra-t-elle le jour et à quel prix ?  Lire un extrait
ISBN 978-2-918565-19-2 – Prix 18€
Pensées secrètes de Paul
Et puis merde ! Ce que tu me racontes là ne m’intéresse pas. C’est couillon de ta part d’être venu jusqu’ici pour me
parler de ta Poinsettia, de tes sérénades.

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Corto Maltese. « Et nous reparlerons des gentilshommes de fortune »

— Par Michaël Mélinard —

cortomaltesse20 ans après la mort de son créateur Hugo Pratt, Corto Maltese revient pour une nouvelle aventure concoctée par Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero. Retour sur la vie du plus célèbre marin de bande dessinée que ses voyages ont confronté aux soubresauts du siècle.
Les héros sont éternels. Ainsi, Corto Maltese dont on ignore s’il est bel et bien mort, ressuscite, 20 ans après la disparition de son créateur Hugo Pratt, sous la houlette de deux auteurs espagnols, le scénariste Juan Diaz Canales et le dessinateur Ruben Pellejero dans « Sous le soleil de minuit ».
Ce personnage de marin solitaire, instantanément identifiable, dépasse largement le cadre de la bande dessinée. Il est devenu un mythe littéraire qui lui vaut nombre d’ouvrages, d’adaptations cinématographiques et même quelques chansons. Visage anguleux, créole à l’oreille gauche, redingote bleu nuit, casquette de marin, Corto Maltese cultive certes sa liberté et son indépendance. Mais il ne s’interdit pas, au gré de ses nombreuses rencontres, de s’engager pour des causes.
Pratt lui a fait vivre 29 aventures (dont une partie fut publiée dans « Pif » entre 1970 et 1973), réunies en 12 albums depuis sa création en 1967.

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Edouard Glissant, une luciole dans la nuit primordiale

— Par Max Pierre-Fanfan, Journaliste/Réalisateur, Ecrivain —
Face à un monde qui se défait devant nous, la pensée du poète, essayiste, romancier martiniquais, Edouard Glissant n’a jamais été aussi vive et fondée.
« On nous dit et voilà vérité, que c’est partout déréglé, déboussolé, décati, tout en folie, le sang, le vent. Nous le voyons et le vivons. Mais c’est le monde entier qui vous parle par tant de voix bâillonnées »…(Traité du Tout-Monde), observait déjà Edouard Glissant. L’humanité s’enfonce-t-elle dans de sombres temps?…Sont-ils mûrs ces fruits d’un ombrageux destin?…Dans son éloge de Lessing, Hannah Arendt évoquait la situation de celui qui . se trouve confronté à un temps de ce genre. Un temps où le domaine public a perdu le pouvoir d’illuminer…Un temps où nous ne nous sentons plus éclairés selon l’ordre des raisons, ni radieux selon l’ordre des affects.
Des clôtures s’érigent tous azimuts. Le problème des migrations se découvre épineux; il n’est qu’à ses débuts. Le repli sur soi empêche d’anticiper cette tendance inéluctable. La guerre en Syrie nous sert d’avertissement. Nous connaîtrons d’autres afflux massifs de populations dus à des évènements soudains: guerres, catastrophes naturelles, changements climatiques…Rien de vraiment surprenant, lorsqu’on sait, par exemple, que les politiques d’aide au développement ont été laissées de côté.

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En Saint-John Perse, il y avait : le poète

andre_lucrece-400« Préserver l’enfant… »
« S’il refusa de venir en Guadeloupe, ce ne fut vraisemblablement pas seulement par peur de détruire un rêve ou par mépris de ce qu’elle avait pu devenir, ce fut plutôt pour préserver l’enfant qu’il avait été d’une confrontation incongrue avec une réalité que son regard n’avait pu percevoir, ce fut parce que, littéralement, ce retour n’avait pas de sens, parce que le problème n’était pas la Guadeloupe, mais le « vert paradis des amours enfantines »». Jack Corzani

Quarante ans après sa mort, Saint-John Perse, né Alexis Leger en 1887 à Pointe-à-Pitre, continue à susciter de l’intérêt. Il suffit de penser aux deux nouvelles biographies qui tentent de cerner à la fois le poète, prix Nobel de littérature en 1960, et le diplomate, présent à la Conférence de Munich de 1938. Tous deux ont-ils besoin d’être « démasqués » ? Entretien avec André Lucrèce.
En 1971, Emile Yoyo (1), dans une approche linguistique et en cherchant à «évacuer toute idéologie», se lançait dans un plaidoyer afin que Saint-John Perse soit reconnu comme un auteur antillais.

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Dinaw Mengestu, d’un lieu à l’autre

tous_nos_nomsLe jeune romancier retrace dans ses livres le parcours des déracinés pour lesquels l’exil est une nécessité.

Classé parmi les dix meilleurs romans de l’année par le New York Times
Élu « livre de l’année » par le quotidien britannique The Independent
Isaac, jeune étudiant Africain, fuit la guerre civile de son pays et s’exile aux États-Unis dans le cadre d’un programme d’échange. Dans l’Amérique post-raciale des années 1970, il est accueilli par Helen, une assistante sociale qui le prend rapidement sous son aile. Très vite, une idylle s’installe, troublée par les secrets du passé d’Isaac – les actes qu’il a commis dans son pays, ce qu’il a laissé derrière lui et qui reste inachevé.
Ni Helen, Américaine du Midwest qui, en tombant amoureuse de lui, voit ses préjugés voler en éclats et tente de s’élever contre les inégalités raciales qui persistent dans sa propre communauté, ni le lecteur ne connaissent le vrai nom d’Isaac : il l’a laissé derrière lui, en Ouganda, avec les promesses d’une révolution réprimée dans le sang par la future dictature, abandonnant aussi son ami le plus cher, qui n’a pas hésité à tout sacrifier pour assurer sa liberté.

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