Reprise d’un texte publié initialement sur « Les vagabonds sans trève » avec des illustrations
Faire vœu intime d’ombre et d’amour
Cher tout le monde, femmes, hommes et tant d’autres, l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien conte qu’à l’origine de la peinture, il y a l’amour de Callirrhoé, la fille de Butades, un potier de Sicyone ou de Corinthe. Éprise d’un jeune homme qui doit partir à l’étranger, Callirrhoé trace d’un trait de charbon le contour de la silhouette de l’amant qu’une lampe projette sur le mur. La peinture serait née du désir femme d’exorciser le manque, de conserver la trace de la présence aimée dans l’écriture des limites de l’ombre portée, autant dire la représentation du contour, non du corps, mais de la silhouette.
Il en va de même, j’imagine, pour le recueil de poésies de Faubert Bolivar intitulé Une pierre est tombée, un homme est passé par là, paru chez C3 Éditions, un éditeur haïtien :
Il y a l’ombre
Il y a la pluie qui tombe sur l’ombre
Il y a ton cœur qui bat dans l’ombre (p. 11)