Paris – Une injustice est réparée. Philippe Jaenada, l’écrivain régulièrement salué par la critique mais systématiquement oublié des prix littéraires, a enfin reçu mercredi l’un des plus convoités, le Femina, pour « La Serpe » (Julliard), livre sombre et plein d’empathie.
« Je suis profondément touché. A l’extérieur, ça ne se voit pas mais à l’intérieur, je frétille, je sautille, je galope, je bondis… C’est un grand plaisir », a réagi Philippe Jaenada en recevant son prix.
Le romancier, âgé de 53 ans, a été choisi par le jury, exclusivement féminin, au 5e tour de scrutin par six voix contre quatre à Véronique Olmi (« Bakhita », Albin Michel), déjà finaliste malheureuse du Goncourt lundi.
Le jeune romancier franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy, auteur de « Sucre noir » (Rivages) « a également obtenu des voix », a précisé Danièle Sallenave, la présidente du jury Femina (et par ailleurs membre de l’Académie française).
Le Femina étranger a été attribué au romancier américain John Edgar Wideman, 76 ans, pour « Écrire pour sauver une vie, le dossier Louis Till » (Gallimard), récit basé sur un fait divers raciste survenu aux États-Unis en 1955 tandis que le Femina essai a été décerné à Jean-Luc Coatalem, 58 ans, pour « Mes pas vont ailleurs » (Stock) qui revient sur la figure de l’écrivain voyageur Victor Segalen.