Catégorie : Littératures

« Les Harmoniques » de Gérald Tenenbaum

— Par Michèle Bigot —
Gérald Tenenbaum
ISBN : 2815921170
Éditeur : Nouvelles éditions de l’Aube (03/02/2017)

« Aucun son naturel n’est simple : il résulte de la combinaison d’un son principal, fondamental et d’un grand nombre d’harmoniques qui déterminent son timbre ». Aucun roman authentique n’est simple : il résulte de la combinaison d’un certain nombre d’intrigues qui déterminent son épaisseur. Le spectre harmonique de ce roman, son timbre, c’est la recherche des disparus. L’accord entre les hommes (et les femmes) naît de cet ajustement entre leurs recherches. Et pour mener à bien cette quête, on se déguise, on échange les rôles. On se ressemble, on s’assemble, on se conjugue : Keïla est la jumelle de Nayla. L’amitié est une forme de gémellité : Belen et Keïla, Samuel et Pierre, où est l’autre, où est le même ??
L’économie du roman est un chassé-croisé d’intrigues et de personnages. C’est aussi une enquête sur un événement oublié, un traumatisme enfoui : l’attentat du 18 juillet 1994 à Buenos Aires, contre l’AMIA (association mutuelle israélite argentine), jamais revendiqué. Le roman part sur les traces de l’enquête en cours qui met en cause le gouvernement iranien et le Hesbollah.

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«Le rôle de l’artiste est de toujours être du côté de la beauté»

A l’occasion de la 23e édition du SIEL ( Salon Internatiponal de l’Edition et du Livre), l’Institut français a invité l’auteur et poète Patrick Chamoiseau pour présenter son dernier roman «La matière de l’absence». Avec le recul de l’artiste, il partage avec nous une vision élargie sur l’existant et l’impensable.

Vous présentez, dans le cadre du SIEL «La matière de l’absence», un ouvrage dans lequel vous explorez le deuil de votre mère, disparue il y a seize ans. Quand fait-on le deuil d’une mère ?

Patrick Chamoiseau :Dans les sociétés traditionnelles, le deuil est un moment très particulier, une sorte de seuil qu’il faut traverser. Ce qui fait que l’on dispose de systèmes symboliques qui aident à traverser cette période. La difficulté du monde contemporain c’est que l’on a ce phénomène d’individuation. On construit, d’une certaine manière, son éthique, son équilibre, son architecture de principe et de valeurs. On est détaché du système symbolique communautaire et l’on doit construire, seul, sa propre personne. C’est évidemment une liberté, mais dans cette nouvelle liberté, il reste les moments difficiles que l’on doit gérer à sa manière.

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Des damnés sous le soleil des Amériques

— Par Joël Din —
Texte adressé par Alfred Alexandre et paru sur le site 97land.com

Leeward et Hilaire, deux anciens passeurs (de clandestins), alcooliques et toxicomanes, sur une presqu’île (la commune de Trinité en Martinique est citée une fois), ruminaient leur solitude et leur peu glorieux passé dans un hôtel minable que le premier avait acheté pour ses vieux jours. Mais Bahia surgit, un matin, sur le rivage, avec une robe à paillettes et « ses mille et folles nattes d’algues tressées », épousant « la courbure féminine des vagues ondoyant sous les soleils humides après la pluie ».

LE BAR DES AMERIQUES,  roman-poème paru en 2016, (Editions Mémoire d’encrier), a stupéfié les participants de la soirée littéraire de l’ASCODELA. C’est un brûlot sans concession,  une bouteille contenant un liquide acide jetée à la mer, un témoignage d’une radicalité définitive, une « littérature des cicatrices ». Les îles de cet univers géographique particulier sont bafouées tout autant que les corps et les âmes. Clandestins, migrants, ou natifs, « ivres comme à la mer, une bouteille en la dérive », paraissent condamnés à une longue drive des esprits, «  d’autant plus folle qu’elle était condamnée à ne jamais vouloir se nommer elle-même ».

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Littératures, parutions : nouveautés de février 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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« Solibo Magnifique » traduit en japonais

Conférences, samedi 25 février 2017 à 15h à la Maison de la Culture du Japon à Paris.

« Il y a des pays comme ça où la mer est par-devant la mer est par-derrière… »

À l’occasion de l’attribution du Grand prix de la traduction 2016 à la version japonaise de son ouvrage Solibo Magnifique, la MCJP accueille un grand romancier, conteur, essayiste et théoricien de la créolité, Patrick Chamoiseau. Lauréat du Goncourt 1992 pour le désormais célèbre Texaco, l’écrivain sera entouré par ses deux traducteurs Ryoko Sekiguchi et Patrick Honnoré qui nous feront voyager dans l’univers des insularités, et nous expliqueront comment la musique les a inspirés dans leur travail de traduction.

Entre la Martinique et le Japon, à travers la traduction d’une oeuvre, Solibo Magnifique, les invités entrouvriront aussi des portes oubliées vers des lieux communs rapprochant des cultures au-delà des frontières linguistiques. Des îlots où l’humain livre sa mémoire, énonce ce qui l’entoure et effleure l’universel.

Maison de la Culture du Japon à Paris, 101Bis Quai Branly, 75015 Paris

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Textes en paroles 2017 : la liste des lauréats

Basée en Guadeloupe, l’association TEXTES EN PAROLES s’est donnée pour objet, depuis 2002, de promouvoir les écritures dramatiques contemporaines issues de, ou inspirées par l’univers de la Caraïbe ou des Amériques. Pour la saison théâtrale 2016 – 2017, l’association a lancé en fin d’année 2016 un nouvel appel à soumission de textes dramatiques inédits, écrits en langue française ou/et en langue créole.

Suite à cet appel à écriture théâtrale, Michèle MONTANTIN, présidente de TEXTES EN PAROLES, Stéphanie BERARD, présidente du Comité de Lecture, et l’ensemble des membres de son Comité ont le plaisir de vous faire connaître la sélection TEXTES EN PAROLES 2017.

Parmi les 48 oeuvres qui nous sont parvenues de Guadeloupe, Martinique, Guyane, Haïti, Colombie, Brésil et France hexagonale (dont les auteurs sont originaires ou résidents), 6 textes ont été sélectionnés et nominés au « PRIX TEXTES EN PAROLES DU MEILLEUR TEXTE DRAMATIQUE ».

Les textes lauréats sont :

1. « L’autre côté du fleuve », de Monsieur Jacques SABATIER (Guyane) ;

2. « Les revenants de l’impossible amour », de Monsieur Faubert BOLIVAR (Haïti / Martinique) ;

3.

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Le recueil « Une pierre est tombée, un homme est passé par là » de Faubert Bolivar

Reprise d’un texte publié initialement sur « Les vagabonds sans trève » avec des illustrations

Faire vœu intime d’ombre et d’amour

Cher tout le monde, femmes, hommes et tant d’autres, l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien conte qu’à l’origine de la peinture, il y a l’amour de Callirrhoé, la fille de Butades, un potier de Sicyone ou de Corinthe. Éprise d’un jeune homme qui doit partir à l’étranger, Callirrhoé trace d’un trait de charbon le contour de la silhouette de l’amant qu’une lampe projette sur le mur. La peinture serait née du désir femme d’exorciser le manque, de conserver la trace de la présence aimée dans l’écriture des limites de l’ombre portée, autant dire la représentation du contour, non du corps, mais de la silhouette.

Il en va de même, j’imagine, pour le recueil de poésies de Faubert Bolivar intitulé Une pierre est tombée, un homme est passé par là, paru chez C3 Éditions, un éditeur haïtien :

Il y a l’ombre
Il y a la pluie qui tombe sur l’ombre
Il y a ton cœur qui bat dans l’ombre (p. 11)

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Hommage à Georges Mauvois

23, 24 février 2017 à Madiana & C.C. du Bourg du Lamentin

Durant la deuxième partie du siècle vingtième et jusqu’à son dernier texte, Le Merisier, l’écrivain martiniquais Georges Mauvois n’a eu de cesse, dans le divers de son oeuvre, de porter le particulier de la Caraïbe, et singulièrement de son île, aux horizons du monde. Les regards protéens de son oeuvre disent avec ô délicatesse et virtuosité l’acuité et l’enthousiasme de sa pensée. Qu’il endosse le lin du dramaturge, du chroniqueur, du biographe, du conteur, du créoliste, du pédagogue, du traducteur, du poète, d’un livre l’autre, rien de commun. Pour donner à ressentir le baroque des existences martiniquaises, voire caribéennes, Georges Mauvois, en véritable esthéticien de l’hétérogénéité, fait, tel l’Orphée mythique, le voyage dans les profonds mêmes des cultures, des histoires locales et mondiales, des oralitures créoles, des littératures gréco-latines et françaises, ramenant ainsi, par l’écriture, tout le nuancier des vérités existentielles· Chez Mauvois, le personnage ne se contente jamais de paraître vraisemblable, il est ; toujours vrai, véritable, véridique, authentique, l’aura de réalité qui émane de ses corps projette le lecteur et/ou le spectateur dans l’immanence sensuelle du sublime comme dans la transcendance idéelle du Beau.

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Mémwè La Kwazé

— Par Georges-Henri Léotin, président de KM2* —
(A propos de Létidjan, le dernier ouvrage de Romain Bellay)
Sans grand tapage, mais avec talent, Romain Bellay est en train de construire ce qu’on appelle en littérature une oeuvre. Il avait déjà exploré, avec Farizet Léranski (2012), un aspect de l’horreur de l’esclavage : la fécondation des femmes par des étalons, pour accroitre le nombre d’esclaves à bon compte. Avec Erna Salomon (2013), ce sont les tourments de l’amour sur fond de préjugés sociaux dans la Martinique des années 1970, quand le Bâtiment commence à prendre le pas sur la canne, et la ville sur la campagne. Avec Létidjan, on revient à la campagne, très précisément au lieu-dit Kwazé-Anman :
« Ant Voklen épi Sent-Espri, apochan yonn-dé tjilomet pou ay Vié-Tè, la lé prèmié réyon soley bonmaten ka koumansé chofé latè Matnik, té ni an katkwazé yo té ka rélé Kwazé-Anman… » .
Ce qui frappe le plus chez Bellay, dans ce dernier ouvrage, c’est sa capacité à décrire une atmosphère, à nous faire sentir la vie et les moeurs de ce petit bout de pays qu’est Kwazé-Anman.

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Les grands chantiers de l’aménagement linguistique d’Haïti (2017 – 2021)

— Par Robert Berrouët-Oriol —

Courant 2011, suite aux défis majeurs induits par le tremblement de terre de 2010, quatre linguistes ont fait paraître le livre de référence « L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions » (par Berrouët-Oriol, R., D.,  Cothière, R., Fournier, H., Saint-Fort; coédition du Cidihca et Éditions de l’Université d’État d’Haïti). Le livre est préfacé par le linguiste québécois Jean Claude Corbeil, l’une des sommités mondiales en matière d’aménagement linguistique et auteur du fameux « Dictionnaire visuel » traduit en 35 langues.

Salué par la critique, l’ouvrage –bien reçu en Haïti et en diaspora dans différents milieux et amplement diffusé–, invitait à la réflexion et à l’action concertée autour de neuves notions structurant une forte vision. Pour la première fois dans l’histoire des idées au pays, le « problème linguistique haïtien » était analysé à travers l’articulation de notions essentielles relevant de domaines liés, notamment la jurilinguistique1 et l’aménagement linguistique2 entendu au sens de « Mise en place de la politique linguistique, lorsqu’un État a choisi d’intervenir explicitement sur la question des langues » (Grand dictionnaire terminologique du Québec).

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« La Sonate à Bridgetower » d’Emmanuel Dongala

Rencontre littéraire le 18 février à 14h 30 au Musée Dapper

Avec Emmanuel Dongala
à l’occasion de la parution de La Sonate à Bridgetower (Actes Sud)

Le musée Dapper est heureux de recevoir l’écrivain Emmanuel Dongala qui présentera son dernier roman « Une bio musicale en diable à lire allegro ma non troppo » (Magazine Avantages).

Présentation du roman La Sonate à Brigdetower

N’en déplaise à l’ingrate postérité, la célèbre Sonate à Kreutzer n’a pas été composée pour le violoniste Rodolphe Kreutzer, qui d’ailleurs ne l’a jamais interprétée, mais pour un jeune musicien tombé dans l’oubli. Comment celui-ci est devenu l’ami auquel Beethoven a dédié l’un de ses morceaux les plus virtuoses, voilà l’histoire qui est ici racontée.
Au début de l’année 1789 débarquent à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, neuf ans, et son père, un Noir de la Barbade qui se fait passer pour un prince d’Abyssinie. Arrivant d’Autriche, où George a suivi l’enseignement de Haydn, ils sont venus chercher l’or et la gloire que devrait leur assurer le talent du garçon…
De Paris à Londres, puis Vienne, ce récit d’apprentissage aussi vivant qu’érudit confronte aux bouleversements politiques et sociaux – notamment la mise en cause de l’esclavage aux colonies et l’évolution de la condition des Noirs en Europe – les transformations majeures que vit le monde des idées, de la musique et des sciences, pour éclairer les paradoxes et les accomplissements du Siècle des lumières.

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Concours d’Écritures Théâtrales de la Caraïbe : 8ème édition

Ce concours est ouvert à toute personne ayant plus de 18 ans,résidante et / ou originaire de la Caraïbe.

Détail des prix attribués aux Lauréats du concours 8 ème édition – 2017
8ème édition – 2017 sera attribué à un auteur francophone de la Caraïbe ou de la diaspora qui recevra :
 une bourse d’écriture de 2500 €
 une aide à la production de 5000€
 une aide à l’édition de 1000€
 une résidence d’écriture d’un mois à la Maison des Auteurs de Limoges.* sera attribué à un auteur de théâtre de la Caraïbe ou diaspora, non francophone, qui proposera un projet d’écriture en créole/Anglais/Espagnol… Il se verra offrir :
 une résidence d’écriture d’un mois en 2017/18 à la Maison des Auteurs de Limoges
 une bourse d’écriture de 1000€ sera remis à un auteur de théâtre écrivant pour le jeune public en français ou en créole. Il se verra attribuer :
 une résidence d’écriture d’un mois à la maison des auteurs de Limoges en 2017/18
 une bourse d’écriture de 1000€
* Les textes lauréats pourront être mis en lecture au festival des Francophonies de Limoges en 2017, en présence des auteurs.

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De la migration, sur scène, en littérature, et dans la vie

— par Janine Bailly —

L’actualité nous en donne régulièrement des échos, les médias s’emparent de leurs odyssées, transcontinentales ou européennes, de préférence si elles se font tragiques, et puis on s’habitue, on vit près d’eux sans les voir sans les regarder sans leur faire même l’aumône d’un sourire, d’un signe de reconnaissance, d’une parole, qui viendraient à l’appui d’une possible aide matérielle.

Ils sont les sans-papiers, les déracinés, les déshérités, les exilés, les migrants, les « à expulser », ceux que l’on dit réfugiés quand bien même la terre où ils ont pris pied au péril souvent de leur vie, ne leur offre aucun refuge, et qu’on les voit dormir sur les trottoirs des villes, dans les encoignures des portes, dans les replis des murs, hommes femmes et enfants blottis à même le sol dur ou sur quelque carton censé les isoler du froid qui terrifie. Ils, ce sont ceux que la vie a poussés vers nous, fuyant les vicissitudes de pays devenus pour eux invivables, pays en guerre, pays en misère, pays soumis à quelque petit chef dictatorial, pays devenus, par la faute des activités incontrôlables des hommes, ingrats et de sols improductifs.

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Festival d’Angoulême : Paysage après la bataille, Prix du meilleur album

— Par Aurélia Vertaldi —

La 44e édition du festival international de la bande dessinée vient de rendre son verdict. Eric Lambé et Philippe de Pierpont sont couronnés pour leur album poignant sur la reconstruction d’une femme confrontée au deuil.

Un fauve d’or sous le signe de la reconstruction. La 44e édition du festival d’Angoulême a sacré Paysage après la bataille des auteurs Éric Lambé et Philippe de Pierpont.

Paru chez Actes Sud en collaboration avec la maison d’édition indépendante Fremok, l’album au style épuré met en scène Fany. Par une nuit sombre, la jeune femme se rend au camping du Ruisseau, où elle retrouve ses différents pensionnaires et leurs étranges habitudes. Dans ce récit poétique où le silence se veut plus éloquent que les mots, les auteurs proposent de suivre la lente et nécessaire reconstruction d’une femme brisée, qui doit réapprendre à vivre.

Concernant le reste du palmarès, le prix spécial du jury a été décerné à Martin Veyron pour Ce qu’il faut de terre à l’homme, publié aux éditions Dargaud. Adapté d’une nouvelle de Léon Tolstoï, ce nouveau livre de Martin Veyron (Grand Prix de la Ville d’Angoulême en 2002) met en scène un paysan du XIXe siècle obsédé par la fortune et prêt à tout pour agrandir ses terres… Cette bande dessinée en forme de conte moral s’inscrit dans une veine tragi-comique pour le moins inattendue.

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Contre la barbarie!

Mercredi 1 février 19H – Maison de la poésie – Paris

Avec l’Institut du Tout-monde, je prononcerai en compagnie
d’Isabelle Fruleux
une
GRANDE DÉCLARATION SUR LES MIGRANTS.
Une soirée « Itinerrance » proposée par l’Institut du Tout-Monde,
avec la participation du Collectif PEROU

et du Collectif pour une Politique de la Relation (Bruno Guichard)

Welcome à tous.
Réservez – Place limitées.

Impasse Molière – 157 rue Saint Martin – 75003

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Un « festival des petites formes » au féminin, deuxième temps

— par Janine Bailly —
Ce soir du vendredi vingt janvier, à la brune, c’est à une Nuit de la Poésie que nous étions conviés, heureux que cette forme littéraire, pas toujours facile, trouvât sa place dans le Festival des petites formes, regrettant cependant que cela n’eût pas lieu dans une véritable salle, un lieu plus intime que ce chapiteau, à la structure métallique qui se manifeste parfois incongrûment, et qui se révèle assez peu apte aux confidences.

La première, Widad Amra, long vêtement souple se déployant en ondes vertes noires et bleues au gré de sa marche, amples gestes accompagnant le dire, voix sûre et posée, parfois toute en intériorité, parfois toute en force contenue mais brisée soudain par des éclats de juste colère ou par une adresse directe au public, Widad nous fait l’offrande d’un montage de ses récits poétiques, ceux déjà publiés, ceux encore inédits. Les saxophones et l’accordéon de Thierry Marque, comme les instruments originaux – sanza, harmonica, djembé – et la voix en réponse de Patrick Womba, sont là bien présents, qui soulignent, de leurs modulations, de leurs souffles de joie ou de mélancolie, de leurs notes puissantes ou cristallines, la déclamation émouvante de la poétesse.

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Que les écrivains martiniquais en langue créole s’organisent…

— Par Daniel Boukman —

Lors du GRAND ENTRETIEN du samedi 21 et dimanche 22 janvier 2017, la parole a été donnée à Joseph Jos présenté comme  « homme des lettres [martiniquais] », qui déclare, entre autres, « je crois qu’il y a un génie martiniquais de la littérature. Nous avons eu des prix Renaudot, Goncourt, etc » et qui, à la question de l’interviewer (Peut-on parler d’une école martiniquaise de littérature ?), répond  « Elle [l’école de littérature martiniquaise] devrait se construire ; nous sommes dans une période de création, à l’instar de ce que nous cherchons à faire dans le domaine des arts »).

De ce « génie martiniquais de la littérature » est exclus par omission (volontaire ? inconsciente ?) tout un pan de la littérature martiniquaise écrite en langue créole, tant dans le domaine de la poésie que dans celui du roman, de la nouvelle, du conte, de la chronique, du théâtre voire de l’essai, sans oublier un secteur non moins exemplaire, celui de traductions de la langue française à la langue créole de Martinique.

De la part de Daniel Boukman, à l’attention de Joseph Jos et de ceux, de celles qui ignorent (ou font semblant d’ignorer) l’existence de cette littérature martiniquaise en langue créole, le Manifeste que voici, rédigé en créole martiniquais et traduit en anglais, espagnol et en français, en date du 8 novembre 2008.

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Parutions : nouveautés mi-janvier 2017, suite…

ÉCRITURE, LECTURE ET FACTURE LEXICALE DU CRÉOLE

Ranboulzay 2 / Révolution 2

Jean Bernabé

 

Le présent ouvrage prolonge l’essai publié en 2015 (Approche cognitive du créole martiniquais, Ranboulzay 1 / Révolution 1) et se compose de quatre parties : la première est une réflexion sur l’écriture du créole, la seconde est une nouvelle écrite dans un créole novateur, la troisième est un mini-dictionnaire créole, et la dernière est un mini-corpus de mots et expressions créoles. Cet essai milite pour un rapport équilibré entre les deux langues maternelles, opération qui ne peut réussir sans l’implication des pédagogies scolaires dans une démarche scientifique.

320 pages • 33 euros• janvier 2017

EAN : 9782343110783

 

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Lé 7 dékatman de mon nwèl de dizan

— Par Daniel M. Berté —

Textes lus par l’auteur lors de « Rencontre  pour le lendemain » du 27 décembre 2016

  1. Laliwondaj avan Nwel… Dame Nature se prépare et se pare. Elle agrémente sa robe aux mille nuances de verts de quelques touches de couleurs spécifiques :

  • le blanc dentelé des fléri-nwel
  • le rouge vermeille des grozèy-péyi
  • Le blanc neigeux des flèch-kann
  • l’oranger rougeâtre des mandarin
  • le blanc odoriférant du mugé-péyi
  • le jaune d’or pale des zoranj
  • le blanc éclatant des lenj lanmès mis à lablanni dans les savann

NB : Quelques autres signes de cette atmosphère noèlisante :

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Festival des petites formes

Du 17 au 29 janvier 2017

Spectacles à Tropiques Atrium à 20h

L’Aliénation noire le 17
Circulez ! le 21
Médée Kali le 24
Le but de Roberto Carlos les 27 et 28
Sous le Chapiteau – Schœlcher ex Espace Osenat
Hommage à Vincent Placoly le 18 à 19h
Lauréats – de 25 ans, Prix Etc_Caraïbele 19 à 19h
L’Aliénation noire le 19 à 20h30
Nuit de la poésie avec Nicole Cage & Widad Amra le 20 à 19h
Le Relais le 26 à 20h
Circulez ! le 29 à 16h
 
Territoires en Culture
Circulez ! – le 26 à 19h30 – Centre culturel du bourg
Circulez ! le 27 à 19h30 – Centre culturel Basse Gondeau
Circulez ! le 28 à 19h – Centre culturel Petit Bambou
Le Relais – au François

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« Frantz Fanon. Traces d’une vie exemplaire » de Daniel Boukman

Lundi 16 janvier à 17 h à la BU Schoelcher

Rencontre avec Daniel Boukman

C’est à l’occasion du 55e anniversaire du décès de Frantz Fanon que le 6 décembre 2016, à l’instigation de l’Association d’Ecrivains Martiniquais en Langue Créole (Krey Matjè Kréyol Matinik), pris en charge par la Collectivité Territoriale de Martinique, un hommage solennel a été rendu à ce digne fils de Martinique. Divers et nombreux ouvrages concernant la vie et l’œuvre de Frantz Fanon, de par le monde ont été publiés…

Frantz Fanon, traces d’une vie exemplaire ne se veut pas un écrit d’un rapport supplémentaire mais vise en une compilation non exhaustive à retracer le cheminement d’un homme dont les actes furent en ligne droite de ses paroles, de ses écrits, semailles confiées aux sillons du Vent.

Daniel Boukman est un écrivain créolo-francophone martiniquais. Il a publié des recueils de poésie en langue créole, des pièces de théâtre en créole, en français, a traduit du français au créole des contes de Perrault et Anders en. Militant culturel, il anime des ateliers d’étude du créole martiniquais et assure sur Martinique 1 ère radio une émission en créole.

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Graphie officielle du créole haïtien : de la nécessité d’une vigilance critique

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Montréal, le 4 janvier 2017

Alors même que l’on croyait le sujet longtemps dépassé, la graphie du créole haïtien est aujourd’hui encore, chez quelques-uns, objet de confusion historique, d’amalgame et de préjugés réducteurs. C’est ce qui ressort de l’article « Rencontre avec Madeleine Begon Fawcett, lanceuse d’alerte (3) » – (Entrevue avec Marie Alice Théard, Le National, Port-au-Prince, 27 décembre 2016).

La lecture de la troisième partie de l’entrevue montre d’évidence que Madeleine Begon Fawcett charrie plusieurs erreurs historiques et des préjugés réducteurs et dommageables sur la graphie du créole ainsi que sur les enjeux réels des réformes éducatives passées.

Le lecteur attentif aura bien noté que Madeleine Begon Fawcett, dans son entrevue, ne prend appui sur aucun texte de référence, sur aucune étude sociolinguistique connue sur le créole pouvant conforter ses erratiques affirmations qui, je le précise, ne sont pas crédibles au plan scientifique. Ainsi, faisant fi des travaux de la créolistique de ces quarante dernières années et de toute référence documentaire accessible, elle trafique la vérité historique lorsqu’elle invente de toutes pièces un OVNI, une pseudo « réforme Connell-Laubach [sic] du créole avec une graphie américaine [sic] (pois devient pwa, manger une bouillie devient « bwè labouyi) ».

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John Berger est mort

L’écrivain londonien, savoyard d’adoption est décédé hier lundi 2 janvier.

John Berger était écrivain, essayiste politique engagé à gauche, auteur de fiction, poète, peintre, critique d’art et scénariste. Né à Londres en 1926, il vivait en France à Quincy en Haute-Savoie.

John Berger fit sensation en partageant avec les Black Panthers la dotation du Man Booker Prize qu’il reçut en 1972. L’écrivain britannique est mort à l’âge de 90 ans près de Paris, à Antony. « Il est mort à la maison entouré par les siens (…) de manière très sereine », réconte son fils Jacob Berger, précisant que son père avait été hospitalisé quelques jours avant pour une insuffisance rénale.
Cet artiste prolifique, auteur de nombreux livres et pièces de théâtre, mais aussi poète, peintre et scénariste, publie en 1958 son premier roman « Un Peintre de notre temps ». En 1972, il est lauréat du Man Booker Prize, le plus prestigieux des prix littéraires de langue anglaise, pour son roman « G. », l’histoire du fils bâtard d’une aristocrate anglaise et d’un négociant italien. Il fait alors sensation en offrant la moitié de la dotation de ce prix au mouvement des Black Panthers, fidèle à ses convictions d’intellectuel engagé, pourfendeur du libéralisme et défenseur des « sous-classes ».

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