Catégorie : Littératures

Hommage au dramaturge Marius Gottin

Soirée littéraire à la BU Martinique mardi 14 novembre 2017

« Né en 1949 à Fort de France, je noircis des feuillets depuis mon enfance (…). Scribouillard impénitent mais paresseux, je m’entête à taper encore et toujours sur un ordinateur qui, peu charitable, se marre mais se marre…des refus des maisons d’édition ou des comités de lecture. « 

Ainsi parlait Marius Gottin à propos de lui-même, avec une ironie distante conforme à ce personnage aux appétits multiples. Homme d’écriture, homme de théâtre, militant associatif, voix et figure majeures de Radio Balisier, de RCI ou du Sermac*, il aura endossé tous les rôles de l’expression culturelle et accompagné avec talent la vie artistique martiniquaise, des bouillantes années 1970-80 jusqu’à son départ brutal en 2011, à 61 ans.

Six ans après sa disparition, l’association Écritures Théâtrales Contemporaines en Caraïbe vous convie à une soirée d’hommage à Marius Gottin mardi 14 novembre à 18 h45, à la BU du campus de Schoelcher, partenaire de l’opération. Alfred Alexandre, Charly Lérandy, Patrick Womba, Eric Delor, Alicja Korek et Rita Ravier évoqueront l’itinéraire de M. Gottin, et, lectures à l’appui, nous guideront au coeur de son oeuvre dramatique et narrative.

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Le Femina couronne « le justicier » Philippe Jaenada pour « La serpe »

Paris – Une injustice est réparée. Philippe Jaenada, l’écrivain régulièrement salué par la critique mais systématiquement oublié des prix littéraires, a enfin reçu mercredi l’un des plus convoités, le Femina, pour « La Serpe » (Julliard), livre sombre et plein d’empathie.

« Je suis profondément touché. A l’extérieur, ça ne se voit pas mais à l’intérieur, je frétille, je sautille, je galope, je bondis… C’est un grand plaisir », a réagi Philippe Jaenada en recevant son prix.

Le romancier, âgé de 53 ans, a été choisi par le jury, exclusivement féminin, au 5e tour de scrutin par six voix contre quatre à Véronique Olmi (« Bakhita », Albin Michel), déjà finaliste malheureuse du Goncourt lundi.

Le jeune romancier franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy, auteur de « Sucre noir » (Rivages) « a également obtenu des voix », a précisé Danièle Sallenave, la présidente du jury Femina (et par ailleurs membre de l’Académie française).

Le Femina étranger a été attribué au romancier américain John Edgar Wideman, 76 ans, pour « Écrire pour sauver une vie, le dossier Louis Till » (Gallimard), récit basé sur un fait divers raciste survenu aux États-Unis en 1955 tandis que le Femina essai a été décerné à Jean-Luc Coatalem, 58 ans, pour « Mes pas vont ailleurs » (Stock) qui revient sur la figure de l’écrivain voyageur Victor Segalen.

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Prix littéraires : le Goncourt à Éric Vuillard, le Renaudot à Olivier Guez

— par Christine Siméone —

Le prix Goncourt est attribué à Eric Vuillard pour « L’Ordre du jour ». Le Renaudot revient à Olivier Guez pour « La Disparition de Josef Mengele ». Deux livres qui mettent en jeu l’histoire récente de l’Europe.

Le roman d’Eric Vuillard, L’Ordre du jour, que le jury Goncourt récompense, est paru début 2017 chez Actes Sud. Eric Vuillard a déjà obtenu le Prix Vialatte pour ce livre, dans lequel il raconte les coulisses de l’Anschluss – l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938 – en une centaine de pages seulement. C’est un récit très incisif, dans lequel l’auteur piste dans chaque détail des scènes décrites, l’état psychologique ou la moralité des personnages.

Il démonte la mécanique qu’Hitler a mise en place pour mettre son voisin autrichien à genou. Comme au théâtre, on y voit les plus importants responsables de l’époque entrer ou sortir d’un jeu qui sera fatal à l’Europe.
À lire

Culture

Mieux comprendre l’histoire des temps dont nous sommes faits grâce à Eric Vuillard

Il est rare qu’un roman paru bien avant la rentrée littéraire (en mai exactement) se retrouve parmi les finalistes du Goncourt.

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Seychelles : « Le festival créole joue un rôle phare de dynamisation de la créolité internationale »

— Par Rodolf Etienne —

Kreyol oliwon late-a

Seychelles : « Le festival créole joue un rôle phare de dynamisation de la créolité internationale »

Lancé en 2014, le seul institut créole de tout l’Océan Indien, l’Institut Créole des Seychelles, répond à la nécessité de valorisation de l’identité, la culture et la langue créoles, manifestée depuis toujours par la communauté créole de l’île. Penda Choppy, la directrice de l’Institut, nous présente la créolité seychelloise dans ses grandes lignes.

Vous dirigez le seul Institut créole de tout l’Océan Indien. Quelle place occupe aujourd’hui le créole dans la culture et l’identité seychelloises ?

Depuis sa reconnaissance comme langue maternelle dans les années 80, le créole seychellois est très cher au peuple des Seychelles. L’existence d’un institut créole, et en premier lieu, le festival créole annuel assure une promotion continuelle pendant tout l’année de l’identité et de la culture créoles. Entre ces deux institutions, la participation des différentes couches de la société dans le développement de notre culture et notre langue créole est assuré : les écoles, les artistes, les jeunes, le service public, les médias, les gens âgés, la secteur privée…

Quelles sont les principales missions de l’Institut créole des Seychelles ?

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Littérature : nouveautés octobre 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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Aimé Césaire, le porteur de clarté

— Par Max Pierre-Fanfan —

Aimé Césaire (26 juin 1913-17 avril 2008) nous laisse en héritage une parcelle d’humanité. Ce porteur de clarté a transformé le destin des peuples noirs en conscience et érigé en conquête ce qui avait été subi, en l’occurrence, l’esclavage et la colonisation…Poète et homme politique, « sa bouche fut la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche et sa voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ». Sa parole n’a jamais été autant d’actualité. Elle s’adresse derechef à des milliers d’hommes et de femmes à qui, on a inculqué et on continue d’inculquer savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le « larbinisme »…

La négritude n’a jamais été à ses yeux « une prétentieuse conception de l’univers, ni une philosophie encore moins une métaphysique ». C’était, selon lui, « une manière de vivre l’histoire dans l’histoire; l’histoire d’une communauté dont l’expérience apparaît à vrai dire singulière, avec ses déportations de populations, ses transferts d’hommes d’un continent à l’autre, les souvenirs de croyances lointaines, ses débris de cultures assassinées ».

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Mort du romancier malien Yambo Ouologuem, premier « Renaudot » africain qui fit scandale

— Par Muriel Steinmetz —

En 1968, il avait reçu le Prix Renaudot pour son roman le Devoir de violence. Oeuvre monumentale, lyrique qui fit scandale à sa sortie, a pu apparaître comme l’une des premières œuvres en contradiction avec le postulat de la « Négritude ».

L’écrivain Yambo Ouologuem s’est éteint dimanche dernier à Sévaré, dans le centre du Mali, son pays natal. Il avait 77 ans. Né à Bandiagara en 1940 dans l’ethnie dogon, fils d’un forgeron, il avait en 1968 reçu le Prix Renaudot pour son roman le Devoir de violence, œuvre monumentale, lyrique, composée dans une langue étincelante. Dans ce grand roman à clefs, il retraçait, depuis le 13ème siècle, la geste des Saïfs, conquérants et maîtres de l’empire mythique Nakem. Il y mettait entre autres en scène les démêlés des Peuls, désignés comme « Négro-Juifs » et des Dogons, conquis par eux et réduits en esclavage. L’écrivain et ethnologue Amadou Hampâté Bâ (1900-1991), connu comme ardent défenseur de la tradition orale africaine, lui aussi natif de Bandiagara, vit dans le livre de Ouologuem un odieux procès intenté aux Peuls de la région.

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Eléments pour un dictionnaire historique du créole guadeloupéen.

Titre : Eléments pour un dictionnaire historique du créole guadeloupéen. Choukam Kréyol Gwadloup Zouti 1 : Eritaj
– Auteur : Hector Poullet
– Date de sortie en librairie : 28 octobre 2014 (Journée internationale du Créole)
– ISBN : 9782917623817
– Résumé : Etymologie de mille mots créoles du créole.
D’où nous vient une bonne partie du vocabulaire créole que nous utilisons aujourd’hui? En grande part de la langue française, certes, mais pas uniquement. L’échantillon de mots créoles que vous avez en main n’est bien sûr qu’un aperçu, mais il peut être considéré comme représentatif de la langue. Aussi nous pouvons dire que notre parler créole de tous les jours a gardé non seulement une belle part d’héritage de mots amérindiens, des survivances de différentes langues africaines, de nombreuses traces d’archaïsmes français ou des langues régionales de France, mais également des apports de l’Hindi ou du Tamoul, des mots empruntés à l’Anglais, à l’Espagnol, voire au Portugais. Et comment pourrait-il en être autrement quand on connait l’histoire du peuplement de cette partie du monde? Comme pour toute langue devenue majeure, il existera un jour, à la portée de tout locuteur des langues créoles, un dictionnaire historique des créoles, ce que représente déjà en partie le DECA (Dictionnaire Etymologique des Créoles d’Amérique).

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« La fin de Mame Baby » : un essai transformé !

— par Janine Bailly —

De Gaël Octavia, nous connaissons déjà le talent de dramaturge, pour avoir eu la chance d’assister, sur la scène foyalaise à la représentation de Congre et Homard, puis de Cette guerre que nous n’avons pas faite. À la médiathèque du Saint-Esprit, nous avons pu, dans le cadre d’une Carte Blanche proposée en 2017 par Rencontres pour le lendemain, découvrir un peu de sa vie, écouter ce qu’avaient à nous en dire ses parents, sa sœur plus particulièrement, ses amis : est-ce pour cela que j’ai cru déceler quelque chose d’elle dans ses pages ?

Car voici à présent que se dévoile une nouvelle facette de la jeune femme, qui pour la première fois s’essaie avec bonheur au roman. Elle nous livre La fin de Mame Baby, roman paru chez Gallimard, dans la collection “Continents noirs”. Une réussite, un premier pas pour celle qui, n’en doutons pas, saura se frayer un chemin sûr dans la jungle de l’édition. Aussi bien la remarque-t-on, en cette rentrée littéraire pourtant foisonnante d’œuvres nouvelles. Et puis, être d’emblée retenue par Gallimard, ce n’est pas rien !

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Kimafoutiésa ?

— Par Daniel M. Berté —

Kimafoutiésa !? Koré Kréyol konsa !?
Kèlekeswa kaw fè pou korijé mwen
Man ka’y kontinié kozé Kréyol
Kwatès !? Kisaw kwè !? Kisaw konprann !?
Sakré kalté koumandè kontrolè kiw yé !

Kelkiswa kout-zié
Kisiswa kout-lang
Kelkanswa kout-djòl
Kekswa kout-kankan

Koumansifè !? Kapoté Kréyol konsa !?
Kèlekeswa kaw fè pou kontré mwen
Man ka’y kontinié kozé Kréyol
Keskiya !? Kisaw konprann !? Kisaw kwè !?
Sakré kalté kolokoto kriyonnè kiw yé !

Kelkiswa kout-règ
Kisiswa kout-lienn
Kelkanswa kout-baton
Kekswa kout Dirandal

Kimafoutiésa !? Kasé Kréyol konsa !?
Kèlekeswa kaw fè pou kadré mwen
Man ka’y kontinié kozé Kréyol
Kisa ki ni !? Kisaw kwè !? Kisaw konprann !?
Sakré kalté konparézon krititjè kiw yé !

Kelkiswa karès
Kisiswa kalen
Kelkanswa koulé
Kekswa koultans

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 » La rumeur des rives » de Dominique Deblaine

Un roman maritime, au large des Antilles.
Une femme puissante à la barre de son voilier tente d’échapper à son destin, au drame.
L’appel du large comme celui de la liberté, de la sagesse, quel qu’en soit le coût…

« On sait qu’en mer le vent n’est rien, le danger vient des vagues. Une de mes navigations dans la Caraïbe ne s’était pas bien passée et c’était de ma faute. Malgré une météo très peu favorable, j’avais levé l’ancre en début d’après-midi, confiante en ma bonne étoile. Le coup de vent annoncé se transforma en fort coup de vent avec l’anémomètre, mais j’essayais de respirer calmement, de rester concentrée sur la mer.
Le vent sifflait dans les haubans, Epicure grinçait, son étrave s’enfonçait dans les vagues en faisant naître un fleuve dans le cockpit et une équipée répandit son contenu dans le carré. Je gardais le cap, la nouvelle têtière de grand-voile tenait bien, mais empannant sans le vouloir, le bôme rasa ma tête, le brusque mouvement d’Epicure me projeta sur bâbord… »

Lire aussi : « Paroles d’une île vagabonde » de Dominique Deblaine

« Le Raconteur » de Dominique Deblaine

Dominique Deblaine est née en Guadeloupe.

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Amazone blues

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Cancer naissant comme une rumeur maligne
qui porte atteinte à ma ligne.
Blanc-seing pour chant de rouge gorge déployée
car, à cent pour cent, mieux vaut en fou-rire qu’en mourir !
Concert du sang en cacophonie de cellules
emprisonnant, empoisonnant doucement mon existence…
Un essaim d’abeilles tueuses de rêves.
Le serpent croquant les pommes d’Ève
à lui en faire perdre la tête et l’Éden…
Et même si je suis de tumeur noire
parce que m’envahit la peur,
j’essaie néanmoins, sein en moins, de garder l’espoir
d’une vie meilleure grâce au soutien de mes sœurs…
Amazone pour un A.R.C. qui n’est pas en ciel,
qu’allais-je faire dans un coupe-gorge tel
que je ne m’en sortirai pas sans soutien ?

 

Lire le dossier Villa Woz

 

 

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Un Papillon Bleu s’est posé sur Fort-de-France

— par Janine Bailly —

Le Papillon Bleu, c’est la belle enseigne d’une librairie indépendante, sise au Rond-Point du Viet Nam Héroïque, et qui s’est ouverte à Fort-de-France en février 2016. Un espace accueillant, lumineux et chaleureux, tant par sa disposition et son aménagement que par la compétence doublée de gentillesse dont font preuve Anne et Maral.

La répartition intelligente des ouvrages, en « coins » dédiés, l’un à la littérature générale, l’autre aux publications pour la jeunesse, un troisième à la bande dessinée, un autre encore aux beaux ouvrages… permet de s’orienter vers ce que l’on était venu chercher, autant que de découvrir tout en flânant à sa guise dans les allées, ce à quoi l’on n’aurait pas pensé. Ici, des rayonnages, mais aussi des tables et autres supports, bien disposés pour attirer l’œil et l’attention, pour mettre en valeur les nouveautés et les livres « coup de cœur » de nos deux libraires, épinglés d’une petite fiche compte-rendu de lecture. Ici, la porte franchie, et si tu aimes les livres, leur présence à la fois légère et compacte, leur odeur de neuf et les mystères qu’ils enferment jalousement sous leur couverture, si tu as loisir de faire une pause dans ta journée effrénée, vite tu oublies le monde extérieur, la circulation délirante de la ville, le soleil qui par trop te brûle ou la pluie qui gronde à tes carreaux : pour quelques instants te voilà entré(e) au cœur du calme, et le temps en est comme suspendu.

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Irmaria ! M… !

(Mim !, pou Manma’y matjilpaté Lakarayib)

— Par Daniel M. Berté —
 

Irmaria
masakré
moun
ek mété
maléré
an mékontans

Machwè mòwtel ! Mawon méchanstèz!
Mach !

Machapia malélivé ! Mawon
méchanstèz! Mach !

Maboya maléfik! Mawon
méchanstèz! Mach !

Irmaria matjé mémwa-mwen
menm !

Irmaria méprizab « m’a
mouri »

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Littérature : nouveautés de septembre 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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« Sous la dictée de Fanon » de Marie-Jeanne Manuellan

Propos du livre

En même temps qu’il nous introduit à un Fanon proche, familier, ce récit à la première personne nous fait revivre les enthousiasmes et les désillusions d’une femme engagée au service des indépendances.
Marie-Jeanne Manuellan est de cette génération qui a vu dans les luttes de la décolonisation l’héritage de la résistance contre le nazisme et l’espoir d’un monde nouveau. En 1957, elle part en Tunisie avec Gilbert, son mari, pour apporter son concours à la construction de la jeune nation indépendante. Il est ingénieur. Elle est assistante sociale. Elle est nommée au Centre neuro-psychiatrique de jour de l’hôpital de Tunis que dirige un certain docteur Frantz Fanon. Elle ne sait rien de lui. Et les premiers contacts sont rudes. Mais Fanon comprend vite ce que cette femme peut lui apporter. “Je vais avoir besoin de vous” lui dit-il un jour. “Pour écrire un livre”. Et c’est ainsi que Fanon va successivement lui dicter L’An V de la révolution algérienne et Les Damnés de la terre. Une grande amitié naîtra alors entre les Fanon et les Manuellan.

Le dessin de la page de couverture est une œuvre d’Ernest Pignon-Ernest.

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Sèptanm 70

— Par Daniel M. Berté —

An bonnè bonmaten
Yo kravaché Liben
Adan an gran chimen
Pa koté Omaren

Apré plent o dwayen
An tan ke sitwayen
Jistis pa fè ayen
Sinon lavé lanmen

Kou, i pa sipòtéy
Maintenon i frapéy
Lajistis kondanéy
Bagn Kayenn pou vréyéy

Kodé té ka vantéy
Kiy fè yo dékaléy
Laviè-Pilòt endéy
Ek mandé libéréy

Siwpriz di wayayay
Pli bel anba la bay
Telga épi Lacay
Fouté difé an pay

Révolté an pagay
Lévé faché an chay
Solda pa bay an may
Yo tjwé anlo manmay

Sé konba pou sonjé
Lonnè épi respé
Pou tousa ki goumé
Pou trapé libèté

 

Daniel M. Berté 210914

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Renaître, aprézan !

— par E. Glissant et P. Chamoiseau —
Août 2007

 

Lettre ouverte à MM. les Présidents des Conseils Régional et Général.
Et à tous les élus de la Martinique.

Un cyclone est passé. Dans son sillage: désolation végétale, ruptures diverses, et l’accablement des plus démunis… Mais les moments chaotiques sont souvent des lieux de renaissance. Toute régénération surgit toujours d’une perturbation. Plus la perturbation est sévère, plus le renouvellement qui s’ensuit est profond, puissant, parfois jusqu’à la mutation. La nature sait utiliser ses effondrements pour expérimenter d’inédites vivacités: les arbres ramènent de leur traumatisme une haute vigueur et l’écosystème meurtri s’ébroue pour redistribuer les possibles en des intensités variables.

En fait, le désastre ou la crise sont aussi, et surtout, des opportunités. Quand tout s’effondre ou se voit bousculé, ce sont aussi des rigidités et des impossibles qui se voient bousculés. Ce sont des improbables qui soudain se voient sculptés par de nouvelles clartés. Ce sont des interdits, des paresses, de stériles habitudes qui lochent et appellent à se faire soulager.

Ce qui est vrai pour le monde naturel l’est aussi pour les cultures, les peuples, les identités ou les civilisations.

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Khokho, “An nonm véritab”

— Par Daniel M. Berté —
(Ba Joseph René-Corail)

Khokho keur-kawayib
Ki akroché an kò la konsians kiltirèl

Khokho konbatan
Ki kOJAMé épi kanmarad-li kont kolonializm katastrofik

Khokho keur-koubari
Ki kòlté épi an kalté kolè koré an zékal kòy

Khokho kok kalabray
Ki té ka dékatjé, dékalbiché, dékalé lé kotjen

Khokho kourajé kavalié
Ki koubaré, ki koré, ki krazé la kaponnri

Khokho keur de koko
Korias kon kòn-lanbi ek koul kon an karès

Khokho kriz-kolè
ki té ka kalé kiki lé kochonni-kouyonnè-koubarè

khokho kopen korias
Ki pa té kalmò ek ki té ka konbat lé makak-kastré

Khokho keur kanpèch
Ki té ka koupé-krazé la matiè pou dékoré ek eskilté an kalité

Khokho kokiyòl kokilanndòy
Ki kalté kalmisiré ki kolé-nou atè dépi ou kité-nou !?
Daniel M. Berté 130214

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Le théâtre aux Antilles – un numéro d’« Africultures »

— Par Selim Lander —

Il n’est pas trop tard pour signaler un numéro d’Africultures (trimestriel), numéro double, qui fournit un panorama très complet de la création théâtrale aux Antilles françaises, même s’il ne rend pas compte, par la force des choses, des développements les plus récents puisqu’il fut publié au début de cette décennie. Cette réserve n’empêche pas qu’il constitue encore un instrument extrêmement précieux pour connaître les acteurs du théâtre antillais, toutes les personnes interrogées étant encore en activité. En effet, les entretiens avec ces personnalités du monde théâtral ne sont pas les morceaux les moins intéressants de cette publication qui, davantage qu’un numéro de revue, a toutes les apparences d’un ouvrage collectif (dirigé par Sylvie Chalaye et Stéphanie Bérard).

Sous la signature de la seconde, ce numéro d’Africultures s’ouvre sur une brève histoire du théâtre aux Antilles françaises depuis le XVIIIe siècle (la construction d’un « vrai » théâtre remonte à 1780 à Pointe-à-Pitre, en 1786 à Saint-Pierre de la Martinique) jusqu’à nos jours, avec les péripéties liées à la Révolution française, les tournées des troupes métropolitaines, les premières écritures insulaires, la division entre théâtre populaire et théâtre bourgeois, l’évolution des thématiques de la comédie vers les pièces engagées à partir de l’impulsion donnée par Césaire dans les années 1950 et 1960 : traductions en créole de pièces du répertoire, pièces ressuscitant des figures héroïques de la geste antillaise célèbres ou anonymes, pièces plus intimistes mettant en scène sous une forme ou sous une autre ce qu’il convient d’appeler le « malaise antillais ».

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Vakans fini

— Par Daniel M. Berté —

Jòdijou asou an ti-ban
Man ka sonjé an pli gran-ban
An bwa rèd épi twa kazié
Epi osi twa lankriyé

Apré vakans ki pran lavòl
Jòdi sé larantré lékòl
Prèmié dèvwar pou mèt lanbians
« Raconter vos dernières vacances »

Man pa pèd tan a réfléchi
Sa té tou fré dan mon lespri
Anni mété’y an machawriè
Pou té riwè kisa man fè

Man ka lévé o pipiri
Pou mwen alé jwenn lé zami
Ni adan ki préparé zen
Dòt ki za chajé lé kalen

Lé Djòlpòt ek kribich péché
Nou ka’y roti pou nou manjé
Apré yonndé planté-létjèt
An basen lariviè Motjèt

 

Epi nou ka tjuiyi tjénèt
Griyav, zikak, mango-sirèt
Ek osi i ni kous-kouri
Jandam-vòlè ek blag pou ri

Délè nou ka’y lachas sisi
O labalèt ou pièj-lagli
Oubien sé konba zandoli
Pou otjipé lapré-midi

Tan pou riviv sé moman-a
Lè-a pasé man pa wouè sa
Man pa ékri ! Man ka’y pini !
Lékòl-a rèd ! Vakans fini !

Daniel M. Berté 290817

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Littérature : nouveautés de fin août 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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Faut-il exclure le français de l’aménagement linguistique en Haïti ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

L’idéologie, en tant que superstructure et mode de représentation symbolique, traverse le corps social et elle est présente dans tous les domaines de l’activité humaine. Elle est à l’oeuvre à l’école, dans les églises, les manuels scolaires, dans les sciences dites « dures » ou dans les sciences humaines comme elle est présente en linguistique, notamment dans la façon dont le sujet parlant perçoit et se représente sa langue maternelle ou seconde. Il arrive qu’un discours se voulant de haute scientificité emprunte les venelles les plus scabreuses de l’idéologie, tel le discours médical nazi rabaissant les Nègres, les Juifs et les Tsiganes au rang de sous-humains. Tel aussi le délire mortifère de François Duvalier justifiant, au nom de « la classe moyenne » et du noirisme, le terrorisme d’État pratiqué à grande échelle. L’Histoire a montré qu’aucune activité humaine n’échappe à l’idéologie et il est illusoire de croire que l’on peut mener une activité scientifique « pure » en dehors des idéologies tissées et reproduites dans le corps social.

Dans un retentissant article publié par la revue « La Pensée » (no 151, juin 1970) –« Idéologie et appareils idéologiques d’État.

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Gaël Octavia : La fin de Mame Baby

Collection Continents Noirs, Gallimard. Parution : 31-08-2017

Le Quartier est une petite ville de banlieue où se croisent les destins de quatre femmes. Mariette, recluse dans son appartement, qui ressasse sa vie gâchée en buvant du vin rouge. Aline, l’infirmière à domicile, qui la soigne et l’écoute. Suzanne, la petite Blanche, amante éplorée d’un caïd assassiné. Mame Baby, idole des femmes du Quartier, dont la mort est auréolée de mystère. À travers la voix d’Aline, de retour dans le Quartier qu’elle a fui sept ans auparavant, les liens secrets qui unissent les quatre héroïnes se dessinent…
La fin de Mame Baby raconte avant tout, avec finesse, grâce et passion, l’art qu’ont les femmes de prendre soin les unes des autres, de se haïr et de s’aimer.

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L’État haïtien et la question linguistique : timides mutations, grands défis

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

L’État haïtien, de 1804 à 2017, est-il intervenu de manière institutionnelle dans le champ linguistique ? En a-t-il d’ailleurs eu le projet, dès le 1er janvier 1804, à la création de la République d’Haïti ? Des premiers débats sur la graphie du créole au cours des années 1940 en passant par la réforme Bernard des années 1980, puis à la création hors-État, prématurée et fort discutable au plan jurilinguistique de l’Akademi kreyòl ayisyen, peut-on parler de tâtonnements, de mutations significatives ou de conquêtes ? Quels sont aujourd’hui les grands défis d’Haïti en matière d’aménagement des deux langues officielles du pays ?

Dans le livre de référence « L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions » (Cidihca et Éditions de l’Université d’État d’Haïti, 2011) –comme dans celui coécrit avec le linguiste Hugues Saint-Fort, « La question linguistique haïtienne / Textes choisis », Éditions Zémès, juin 2017–, nous avons posé que les données de la configuration sociolinguistique d’Haïti doivent être comprises à la lumière du mode de constitution de l’É́tat en 1804. Les Pères de la patrie, au moment où ils signaient en français l’Acte de l’Indépendance –premier document officiel du patrimoine linguistique et littéraire d’Haïti–, n’avaient dans leur vision du monde que le modèle politique, culturel et économique des puissances coloniales européennes.

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