— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue—
À l’occasion de l’attribution à Paris, le 24 octobre 2020, du prestigieux Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2020 à la romancière et essayiste Yanick Lahens, le linguiste-terminologue Robert Berrouët-Oriol, collaborateur régulier du journal Le National, s’est entretenu avec l’auteure de « Bain de Lune » (Prix Fémina 2014). Cette année, fait inhabituel, il s’agit d’un prix conjoint, le jury du prestigieux Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2020 ayant récompensé trois auteurs, Élie Stephenson (Guyane), Yanick Lahens (Haïti) et Alfred Alexandre (Martinique). Yanick Lahens est la première titulaire de la Chaire Mondes francophones créée par le Collège de France avec l’Agence universitaire de la Francophonie, l’AUF. Elle a prononcé le 21 mars 2019 sa conférence inaugurale qu’on peut retrouver sur le site du Collège de France. L’enseignement de Yanick Lahens au Collège de France est consigné dans le livre « Littérature haïtienne : urgence(s) d’écrire, rêve(s) d’habiter » (Éditions Collège de France / Fayard, 2019). Le linguiste Hugues Saint-Fort a fait une remarquable recension de ce livre dans l’édition du 20 octobre 2020 du journal Le National.


Dans son dernier roman, «
La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l’arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d’un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. À qui la faute ?
L’auteur
La romancière est récompensée pour « le Cœur synthétique », un livre à la fois léger dans le ton et profond dans l’esprit, où l’on retrouve sa préoccupation essentielle : la cause des femmes.
Djaïli Amadou Amal, écrivaine camerounaise reconnue comme l’une des grandes plumes de l’Afrique actuelle, décrit dans son ouvrage, « Les impatientes », l’effroyable condition féminine dans certaines parties de l’Afrique. Mariages forcés, polygamie, viols et violences physiques : derrière les murs de certaines maisons « aisées » se cache un esclavagisme des temps modernes auquel il est difficile pour une femme d’échapper.
Le prix a été attribué à « Cap Canaille » par un jury de policiers, de magistrats, d’avocats et de journalistes qui récompensent un polar.
Paru durant la semaine du 22 octobre 2020 sur le site Potomitan, l’article «
Vidéo de 53 min à voir ci-dessous.
« A son ombre », de Claude Askolovitch, Grasset, 320 p., 20,90 €, numérique 15 €.
An lavéyé Klédòw ki kovid kapoté, an kontè ka konté…
— Par Daniel M. Berté —

La République d’Haïti connait depuis plusieurs mois une recrudescence de jours liberticides et endeuillés. Sous la houlette d’une kleptocrate confrérie néo-duvaliériste, le PHTK (Parti haïtien tèt kale), le pays s’enfonce dans la corruption, l’insécurité, le népotisme, l’impunité et les crimes d’État avec la complicité des « pays amis » regroupés au sein du Core Group (États-Unis, Canada, Brésil, Grande Bretagne, France, Espagne, Allemagne), ainsi que celle de l’OEA (Organisation des États américains), institution réputée pour la « supervision » d’élections truquées en Amérique latine. Élu frauduleusement en 2015 avec environ 590 927 voix sur les 6 millions d’électeurs en âge de voter en Haïti, Jovenel Moïse, un obscur « entrepreneur » de la filière bananes, s’est vu parachuté à la magistrature suprême de l’État par un CEP (Conseil électoral provisoire) aux ordres, une fois de plus, du Département d’État américain. Il y a lieu de rappeler que c’est ce même Département d’État américain qui était à la manœuvre lors de l’élection-sélection présidentielle désastreuse, cinq ans plus tôt, de Michel Martelly, un musicien bouffon lui aussi nostalgique de la dictature duvaliériste, adulé des secteurs les plus rétrogrades et archaïques de la société haïtienne et connu pour son mépris des femmes, publiquement revendiqué, et qui réduisait l’exercice du pouvoir au démantèlement de l’État de droit et à la promotion des prébendes des « bandits légaux ».
« Mon avis, c’est qu’Agatha Christie était là pour divertir, et elle n’aurait pas aimé que quelqu’un soit blessé par une de ses tournures de phrase » : l’ouvrage Dix petits nègres d’Agatha Christie vient d’être rebaptisé Ils étaient dix, par les héritiers de l’écrivaine. Pourtant d’autres auteurs assument l’emploi du mot. C’est le cas de Dany Laferrière, membre de l’Académie française, auteur de Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, un roman où il raconte les aventures sexuelles d’un Haïtien exilé à Montréal, et qui joue avec les stéréotypes raciaux. Paru en 1985, l’ouvrage est réédité en septembre 2020 aux Éditions Zulma.
« Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine, l’écrivaine guadeloupéenne revient sur sa rencontre avec son mari, l’auteur André Schwarz-Bart, mort en 2006, et sur l’« alliance souterraine » de leurs deux histoires
La léjand toujou di pli gran lelmi Sèpan